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A la base de toute science naturelle se place l'observation. Les hypothèses et les théories ne peuvent trouver un point d'appui solide que sur des faits consciencieusement constatés et scrupuleusement contrôlés. Aussi, dans l'étude des corps célestes, l'auteur s'applique-t-il avant tout à donner au lecteur une idée exacte et complète de ce que la méthode expérimentale a révélé de leur nature physique. Il s'attache ensuite à faire connaître les interprétations des savants et en discute la valeur respective. Le problème solaire est abordé le premier. Quelle est la constitution de l'étoile qui nous éclaire? Quelles sont les lois de son activité? Comment s'exerce son action sur la Terre? De quoi ce foyer s'alimente-t-il? Telles sont les questions discutées dans le premier chapitre. Après avoir passé en revue les planètes inférieures, l'auteur aborde ensuite l'étude de la Terre, si féconde en problèmes complexes: formation et constitution du globe terrestre, forme du géoïde, contraction de l'écorce de notre planète, influences diverses que le Soleil lui fait subir. Un chapitre est consacré à la Lune. L'énigme martienne, les astéroïdes, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, ainsi que les satellites des grosses planètes font l'objet des chapitres suivants. Le problème des distances couronne cette étude. Et, pour achever l'examen du système solaire, deux chapitres sont consacrés aux comètes, aux étoiles filantes et aux bolides.

Le Soleil n'est qu'une étoile parmi tant d'autres. Les progrès des méthodes spectroscopiques ont permis aux astronomes de sonder des régions de plus en plus reculées de l'Univers, et d'arracher à des soleils lointains les secrets de leur constitution, de leurs mouvements et de leur intensité lumineuse. A quelles conclusions vont conduire les récentes découvertes faites par les astronomes dans le domaine stellaire? Quelle est la constitution de l'Univers? Et l'Univers lui-même est-il unique, ou bien existe-t-il des Univers multiples? Telles sont les questions que M. l'Abbé Moreux se pose dans les dernières pages de son livre. Les lecteurs de cette REVUE ont eu, dans le numéro de janvier dernier, la primeur des idées exposées dans ces beaux chapitres.

Le grand public, auquel ce livre est destiné, lira avec intérêt et profit ce bel ouvrage qui s'ajoute à la série déjà longue des livres de vulgarisation de M. l'Abbé Moreux.

J. GAILLARD, S. J.

XI

CALCUL DES ORGANES DES MACHINES, par J. BOULVIN. Un vol. de 515 pages. Paris, Gauthier-Villars, 1921.

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Le très regretté professeur de l'Université de Gand s'est acquis une réputation méritée par ses travaux de thermodynamique.

Mais, quittant les sphères de l'abstraction, il est entré résolument dans le domaine de la réalisation pratique, et il ne s'y est pas trouvé dépaysé.

La preuve en est ce traité où l'auteur n'est, certes pas, inférieur à lui-même.

Par ses fonctions d'administrateur-délégué de l'Association pour la surveillance des chaudières à vapeur dite Association Vinçotte, M. Boulvin s'est naturellement familiarisé davantage avec la construction de chaudronnerie et, en cette matière, le savant qu'il est ne pouvait manquer d'apporter des idées, à la lumière desquelles s'aperçoivent mieux certains phénomènes et se dissipe l'empirisme de certaines formules.

Tel est le cas, notamment, pour la recherche des tensions dans une paroi sphérique percée d'une ouverture » : l'auteur a certainement eu en vue la recherche des tensions dans les fonds bombés des chaudières à foyer inférieur, qui sont d'ailleurs parmi les plus répandues.

La méthode de l'auteur est particulièrement heureuse dans l'examen de nombreuses questions qu'il indique d'ailleurs luimême dans son introduction: la résistance des récipients annulaires à parois entretoisées (chaudières de grues locomotives), la détermination des tensions dans les parois d'un caisson rectangulaire (chaudières à tube d'eau), la sollicitation des boulons dans un joint élastique (fond et couvercle d'un cylindre à vapeur) ou dans un joint rodé, l'état des tensions dans une douille soumise à des forces alternatives, en tenant compte de l'élasticité et du serrage initial (clavelage des tiges de piston dans la douille d'une crosse), les déterminations graphiques qui se rapportent à l'étude des crochets, la recherche des tensions dans une enveloppe cylindrique comprenant deux coquilles jointes par des brides diamétrales boulonnées (enveloppes de turbines).

Observons encore que l'auteur a mis son traité au niveau des

derniers perfectionnements de la mécanique; il y a inséré des chapitres nouveaux, notamment en ce qui concerne les tourillons à frottement de roulement (paliers à rouleaux et à billes) et la vitesse critique des arbres en mouvement de rotation, qu'il importe de connaitre dans l'étude des appareils rotatifs actuellement en vogue, turbo-moteurs et turbo-récepteurs. Touchant ces questions, l'auteur a surtout condensé la matière éparse dans les revues et publications spéciales, et, ce faisant, il a fait œuvre éminemment utile.

Enfin l'auteur expose, dans un style concis mais clair, sans rien oublier, j'ose le dire, tout ce que l'ingénieur-constructeur doit connaître. J. J.

XII

RÉSISTANCE DES MATÉRIAUX ET ÉLASTICITÉ. Cours professé à l'École des Ponts et Chaussées par GASTON PIGEAUD, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, chef du Service central d'études techniques du Ministère des Travaux Publics. Un vol. gr. in-8° de XVI772 pages, avec 201 figures. - Paris, Gauthier-Villars, 1920.

En lisant cet ouvrage on a l'impression très nette qu'il n'est l'œuvre exclusive ni d'un professeur soucieux avant tout de spéculation théorique, ni d'un praticien dont l'horizon serait borné aux seules exigences du terre-à-terre quotidien. On y constate l'intervention d'une science élevée, mais non cultivée pour elle-même, seulement adaptée aux problèmes tels que les fournit la réalité, et poussée assez loin, d'autre part, pour englober tout le cycle que peut avoir à parcourir un ingénieur adonné aux problèmes les plus hauts de son art.

M. Pigeaud montre, dans ce cours, qu'aucune des parties de la théorie mème la plus difficile ne lui est étrangère, et qu'il est, par ailleurs, admirablement instruit par une longue expérience personnelle des véritables besoins de la technique. Il apparaît, sous ce double rapport, comme le digne continuateur de Jean Résal, et c'est là, croyons-nous, proclamer d'un seul mot toute l'étendue et la solidité de son mérite.

L'heureuse alliance chez M. Pigeaud du théoricien et du réalisateur le met en garde contre l'attrait de la plus grande élégance analytique, de la plus grande généralité aussi, au détriment de la plus grande rapidité et commodité du calcul effectif. C'est ainsi que, sur bien des points, quoique n'ignorant rien des pro

grès acquis dans la voie de l'analyse, il reste fidèle aux méthodes d'auteurs regardés aujourd'hui comme quelque peu passés de mode, Bresse par exemple, méthodes qui, en réalité, étaient fort bien appropriées aux besoins vrais de la pratique.

Le volume reproduit, au reste, exactement l'enseignement donné par l'auteur à l'École des Ponts et Chaussées, enseignement qui, dans les dernières générations d'ingénieurs formées à cette école, a déjà produit les meilleurs fruits.

Nous nous bornerons ici à donner une idée succincte des matières qui y sont traitées.

Après le rappel des notions indispensables relatives à la mécanique, à la statique graphique, au calcul graphique des intégrales, à l'application des conditions générales d'équilibre aux solides naturels, qui occupent les trois premiers chapitres, l'auteur développe la théorie des poutres prismatiques, en envisageant successivement la détermination des réactions des appuis et de la force extérieure relative à une section quelconque, la recherche des efforts moléculaires, eu égard aux hypothèses de la résistance des matériaux, enfin la recherche des déformations ramenée à l'emploi des formules de Bresse pour la déformation d'ensemble de la fibre moyenne, abstraction faite de la déformation attribuable à l'effort tranchant que, d'accord avec Jean Résal, l'auteur considère comme «non seulement inutile, mais illogique » de faire intervenir.

Une des caractéristiques de la théorie telle que l'envisage M. Pigeaud consiste dans la généralité de l'usage qu'il y fait de la notion de ligne d'influence relative à un effet quelconque, le tracé de toute ligne de cette espèce étant d'ailleurs ramené à celui de la courbe funiculaire correspondant à une certaine répartition de charges fictives. Cette notion se complète en outre par celle des lignes enveloppées ou courbes des effets maxima et minima pour une poutre soumise à des surcharges variables.

Pour le calcul du travail de déformation, l'auteur met en évidence la loi de réciprocité générale telle qu'en réalité elle se dégage des travaux de Maxwell, bien que l'on ait l'habitude. de n'en attribuer à cet illustre inventeur que certains cas particuliers semblant déduits de théorèmes dus à d'autres auteurs.

Application est aussitôt faite de ces généralités aux poutres droites portant sur deux appuis simples, ainsi qu'aux consoles simples, aux poutres-consoles et aux ponts-grues.

Avec les poutres encastrées, le problème se complique du fait que l'on se trouve ici en présence d'un système hyperstatique,

c'est-à-dire d'un système dont la seule statique ne permet pas de déterminer les conditions d'équilibre, et pour lequel, par conséquent, il faut recourir aux équations de déformation. L'auteur a d'ailleurs, pour sa part, introduit dans cette question de sensibles simplifications, grâce à d'ingénieuses remarques sur la forme de la ligne d'influence du moment fléchissant dans une section donnée.

Il généralise ensuite d'une façon remarquable les théories précédentes pour le cas des poutres à travées solidaires, en indiquant par surcroît les modifications à y apporter lorsqu'on suppose les appuis compressibles.

L'auteur traite avec le même soin la question des poutres en arc, en s'inspirant des travaux de Bresse pour le cas des arcs articulés aux naissances et développant avec habileté une solution conçue dans le même esprit pour celui des arcs encastrés, toujours en se fondant sur une étude approfondie des diverses lignes d'influence, grâce à quoi tout se simplifie. Il passe ensuite en revue divers types spéciaux d'arcs ou d'assemblages de poutres et d'arcs arcs à triple articulation; poutres à béquilles; etc. Le chapitre XIV porte un titre : « quelques règles spéciales de calcul» qui n'est pas de nature à faire présager à priori toute son importance; c'est, en réalité, une étude critique très serrée de cas où les hypothèses de la résistance des matériaux ne sont pas suffisantes à elles seules pour expliquer les faits et doivent recevoir certains compléments, ainsi que des modifications qui en résultent dans les méthodes de calcul. Ces cas comprennent les pièces à forte courbure, les poutres de hauteur rapidement variable, les pièces chargées du bout et, plus généralement, les systèmes instables pour lesquels, par une analyse savante, l'auteur détermine les charges critiques.

L'auteur passe ensuite aux poutres et systèmes triangulés munis d'articulations, qu'il ramène systématiquement au seul type réticulaire, grâce, le cas échéant, à l'introduction de triangles fictifs infiniment aplatis provenant de ce qu'on peut appeler le « dédoublement » de certaines diagonales.

Pour la recherche des efforts dans les barres, il a recours, cela va sans dire, aux procédés classiques fournis par la statique graphique (Cremona, Culmann, Ritter), et il rattache à ce sujet l'étude d'un arc à triple articulation et celle d'une ferme du type Gisclard (type aujourd'hui très répandu dans les applications en raison de ses incontestables avantages), une telle ferme pouvant être considérée comme un arc à triple articulation renversé.

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