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à la diffusion, à la conductibilité et au rayonnement consacraient son triomphe. Les théoriciens de l'électricité étaient menacés de perdre tout contact avec les autres sciences, s'ils ne renonçaient à l'hypothèse de l'électrisation manière d'être.

Il ne s'agissait pas de faire table rase du passé; des deux théories qui avaient successivement régné, on pouvait conserver ce que l'expérience avait confirmé ou du moins n'avait pas infirmé; de ce que l'on retenait, il fallait former une combinaison logique, en harmonie avec les plus récentes acquisitions de la science expérimentale. De l'ancienne théorie des fluides, on gardait la considération d'entité spéciale, d'une substance particulière, possédant une existence réelle, mais il fallait la faire discontinue et la doter d'une double individualité, correspondant aux deux signes. L'électricité est par conséquent un élément diversement figuré, qui réside en des points déterminés, et recouvre des surfaces; c'est une chose active, créant un champ autour d'elle, quand elle reste en repos, donnant lieu à des actions. magnétiques, thermiques et autres, et produisant des effets d'induction, lorsqu'elle est en mouvement. Du second concept, celui de Faraday et de Maxwell, il fallait garder la notion d'une énergie résidant dans l'éther et dans les éléments pondérables du milieu, cause immédiate des actions au point où on les observe, agent unique des phénomènes qui traduisent les modifications qu'il subit dans son état; ces modifications se manifestent par le rayonnement et interviennent dans la propagation des ondes électriques, lumineuses, calorifiques et autres, dont elles expliquent le mécanisme.

Lorsqu'on demandait autrefois aux tenants des fluides quel était l'effet d'une charge, isolée dans l'espace, tant qu'on n'y introduisait aucun corps susceptible d'être influencé par le champ, ils répondaient que cet effet était nul: sur quoi l'électricité aurait-elle

agi? Pour Faraday, cette charge constituait un champ, en modifiant le milieu antérieurement à l'introduction du corps et indépendamment de sa présence. C'était bien ainsi qu'il fallait envisager les choses, mais sous réserve de ce qui suit : les premières théories ne considéraient que ce qui se passait dans les conducteurs et ne s'occupaient pas assez du milieu; les secondes. avaient le tort opposé de ne considérer que ce qui se passait dans l'éther et de faire de la surface du conducteur la limite de la région intéressée aux phénomènes; il y avait là quelque chose à réformer.

La constante diélectrique et la perméabilité magnétique d'une substance ne sont plus des grandeurs qui la caractérisent spécifiquement, mais elles sont déterminées par les propriétés, la position et le mouvement des particules d'électricité qu'elle renferme.

On revenait aux idées émissionistes et aux hypothèses balistiques, aux effets de chocs et à toutes leurs conséquences dynamiques et autres.

En somme, le grain d'électricité s'introduisait dans la théorie de Maxwell, en vertu d'un compromis, et il la fécondait à la façon d'un germe que l'on dépose dans une terre fertile, et qui y fait lever une brillante

moisson.

C'est ce dont nous allons être témoins.

(A suivre).

A. WITZ, Correspondant de l'Institut.

La rigidité de la Terre d'après des expériences récentes

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Pour le géomètre, un solide est un ensemble de points matériels dont les distances mutuelles sont invariables. D'un pareil ensemble de points matériels le physicien dirait qu'il constitue un solide parfaitement rigide. La Terre peut-elle être, dans son ensemble, considérée comme un solide parfaitement rigide? Sous les forces qui la sollicitent, les points matériels dont elle est formée gardent-ils invariables leurs distances mutuelles? Nous savons que les roches voisines de sa surface, susceptibles, par exemple, d'être comprimées, ne vérifient pas cette condition; mais ces roches ne constituent qu'une pellicule de notre globe, et leur déformabilité, dans l'ensemble de celui-ci, pourrait être inappréciable.

Pour répondre à ces questions, nous devons d'abord préciser la notion de rigidité d'un solide élastique au point de l'exprimer par un nombre propre à la nature du solide considéré. Nous montrerons ensuite comment. l'observation décèle une certaine élasticité de notre planète, et permet, en première approximation, la mesure de sa rigidité. Enfin, nous décrirons des expériences récentes qui fournissent, de cette rigidité, la meilleure évaluation que l'on possède actuellement.

I. LA RIGIDITÉ D'UN SOLIDE ÉLASTIQUE

Le solide élastique considéré ici est, par hypothèse, homogène et isotrope : homogène, c'est-à-dire que ses particules se répartissent de la même manière autour de tous ses points; isotrope, c'est-à-dire que ses particules se répartissent de la même manière dans toute direction autour de chacun de ses points. Attribuons cette homogénéité et cette isotropie à une barre cylindrique d'acier coulé, et soumettons la à l'expérience.

Aux extrémités de cette barre, appliquons, par exemple au moyen de barreaux transversaux, à la manière de manivelles, des couples de forces agissant dans des sens opposés ; ces forces tendent à faire tourner les sections extrêmes l'une dans un sens, l'autre dans l'autre sens, et à tordre la barre autour de son axe. Un nouvel équilibre s'établit dans lequel cette tendance à la torsion est satisfaite jusqu'à réaction suffisante des forces intérieures dont elle a provoqué la naissance. Mesurons cette torsion par la variation de l'angle des deux barreaux transversaux; divisant cet angle par la longueur de la barre, nous aurons la torsion par unité de longueur.

Or, cette torsion par unité de longueur est proportionnelle au moment de chacun des couples qui la causent; d'autre part, pour qu'elle devienne, par exemple, neuf fois moindre, il suffit que l'aire de la section de la barre devienne trois fois plus grande. On peut done, du moins théoriquement, définir de la manière suivante un nombre qui sera propre, les unités étant choisies, à la matière dont la barre est constituée : il exprimerait le moment du couple qu'il faudrait appliquer à chacune des extrémités d'une barre de section un pour que la torsion par unité de longueur fût égale à quatre droits. Pour éviter des torsions qui,

IIIe SÉRIE. T. XXIX.

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avec nos unités habituelles, seraient invraisemblables, nous dirons plutôt, par exemple: ce nombre vaut dix mille fois celui qui exprime le moment du couple qu'il faut appliquer à chacune des extrémités d'une barre de section un pour que la torsion par unité de surface soit égale à un dix-millième de tour complet. C'est le coefficient de rigidité (1).

Par exemple, le coefficient de rigidité de l'acier est 800000 kg par cm2. Physiquement, ceci signifie qu'à chaque extrémité d'une barre d'acier d'un centimètre carré de section, c'est un couple dont le moment s'exprime par 800 000 10 000 = 80, dans le système d'unités centimètre-kilogramme, qu'il faut appliquer pour que la torsion par centimètre soit un dix-millième de tour complet, ou 0,04 grade. On réalisera ce couple, par exemple, au moyen de deux forces de 8 kg. agissant dans des sens contraires suivant des parallèles distantes de 10 cm. Cette barre serait, sur un mètre de longueur, tordue de quatre grades (2).

(1) Le moment du couple appliqué à chacune des extrémités d'une barre cylindrique est proportionnel à la fraction de tour complet dont la barre est tordue, au carré de la section et à l'inverse de la longueur de la barre. Le coefficient de rigidité est le coefficient de proportionnalité de cette formule. Dans une expérience où l'on réaliserait une torsion égale à un tour complet, il vaudrait donc le produit du moment de torsion par la longueur de la barre, divisé par le carré de la section. C'est ainsi que ses dimensions sont celles d'une force par unité de surface, et qu'il va être exprimé, ici, en kilogrammes par centimètre carré.

(2) Le seul coefficient de rigidité re suffit pas à l'étude des petites déformations d'un solide élastique homogène et isotrope. L'établissement des équations qui président à cette étude exige la connaissance de deux constantes élastiques indépendantes.

Pour déterminer deux coefficients distincts, nous devons provoquer deux déformations du solide homogène et isotrope par exemple, d'une part le rapprochement de ses particules, d'autre part leur écartement; mesurer, chaque fois, les déformations et les efforts qui les causent; substituer ces mesures dans les équations de l'équilibre élastique qui ne renfermeront plus d'autres inconnues que les coefficients cherchés. — Une même expérience peut provoquer à la fois les deux phénomènes : une barre étirée a ses particules qui s'écartent le long de toute fibre longitudinale et qui se rapprochent dans tout plan transversal.

L'allongement de la barre est proportionnel à sa longueur primitive et,

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