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cédons trop souvent à la tendance commune à toutes les époques de l'histoire des sciences naturelles : construire des systèmes de physiologie simplifiée, en faussant la logique de nos raisonnements. Si, aux difficultés techniques de la recherche, on ajoute l'exiguïté de nos connaissances touchant la nature chimique des facteurs accessoires, on aura les raisons sérieuses qui dictent la prudence visà-vis de ce qui se fait et se publie à propos des vitamines. Si l'on veut éviter les mécomptes et les désillusions, il faut ici, comme dans beaucoup d'autres choses, se garder des conclusions hâtives.

Cela dit, il est indéniable que l'entrée en jeu des facteurs de la croissance et de l'équilibre dans notre métabolisme nutritif, est en voie de modifier radicalement nos conceptions physiologiques de la nutrition et d'asseoir sur des bases nouvelles la pathologie des affections dyscrasiques et les règles diététiques de l'alimentation. Certes, chez nos populations européennes, habituées par instinct et par goût, plus que par raison, à introduire dans leur nourriture beaucoup de variété, le danger des avitaminoses n'est guère à redouter, si l'on excepte les périodes de cataclysme comme celle que nous venons de traverser, pendant laquelle se sont ajoutées aux horreurs de la guerre les souffrances d'une alimentation difficile et réduite. Il n'en va pas de même chez les enfants et les malades dont les régimes risquent souvent d'être faussés par un exclusivisme excessif. On devra, dorénavant, dans leur alimentation, tenir compte des exigences de l'organisme en vitamines au même titre que de ses besoins azotés.

La découverte des facteurs accessoires délimite le problème qualitatif de l'alimentation mais ne le résout pas entièrement. Il s'en faut de beaucoup. Un régime d'aliments purifiés n'est pas synonyme d'une alimentation dont tous les termes nous sont connus. Si les travaux récents de la biochimie ont permis l'ébauche d'une classi

fication grossière des vitamines, ils nous laissent dans l'ignorance complète et de leur nombre et de leur nature. Les connaîtrions-nous qu'il resterait à démêler le morceau volumineux encore de la molécule protéïque qui échappe à l'analyse et qui forme la partie humique des produits d'hydrolyse. Ici, comme dans les autres parties de son domaine, la physiologie voit continuellement surgir devant elle de nouveaux problèmes et dans ceux-ci se multiplier le nombre des inconnues; le chemin qu'elle suit à la poursuite de la vérité, fait apparaître à chaque tournant une route toujours plus longue et plus rocailleuse.

F. MALENGREau,

professeur à l'Université de Louv. in.

Les Colloïdes

leur préparation et leurs propriétés optiques

§ I. LA NOTION DE SYSTÈME COLLOÏDAL

Si une substance unitaire ou mixte, cristalline ou fluide, présente en tous ses points des propriétés identiques, elle est, par définition, homogène. Si au contraire nos moyens d'investigation nous permettent d'y reconnaître des éléments de volume, grands ou petits, dont les propriétés sont plus ou moins différentes, cette substance constitue ce que nous appelons un système hétérogène.

L'hétérogénéité peut se concevoir de deux manières :· 1o Les propriétés varient d'un point à l'autre de manière continue. 2o Le système traversé par des surfaces de séparation peut être considéré comme formé par la juxtaposition d'un nombre fini de parties homogènes différentes. Dans ce cas, il peut se faire que plusieurs de ces parties, séparées par l'interposition d'autres parties, présentent néanmoins des propriétés identiques. Eu égard aux identités de cette sorte, on peut classer les parties d'un système hétérogène en un nombre d'espèces généralement inférieur au nombre des parties: Chaque espèce ainsi distinguée sera, par définition, une phase du système.

La rigidité de ces définitions géométriques convient mal aux objets naturels en toute rigueur aucun corps n'est homogène. D'abord, toute portion de matière, même chimiquement pure, présente toujours une certaine hétérogénéité du premier type ainsi la densité d'un fluide IIIe SÉRIE. T. XXX.

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placé dans un champ de gravitation est différente à chaque niveau. En outre, la couche superficielle de tout fluide présente des propriétés différentes de celles des couches intérieures. Cependant, si la masse considérée n'est pas excessive, et ne possède pas une extension trop grande suivant la direction du champ de gravitation, l'influence de ce dernier sur la densité est le plus souvent négligeable. De même, si la masse considérée n'est pas très petite et n'offre pas une surface d'un développement extraordinaire, les altérations dont la couche superficielle est le siège n'affectent qu'une partie infime de cette masse.

Quant à l'hétérogénéité du deuxième type, elle est postulée en dernière analyse par toute théorie moléculaire, mais sur une échelle le. plus souvent si petite qu'elle échappe à toutes nos méthodes d'observation directe. Aussi considérons-nous comme homogènes à ce point de vue tous les corps purs et toutes les solutions « vraies >> par définition de ces dernières. Par contre, les suspensions au sein d'un liquide d'une poudre insoluble, ou les émulsions formées par la dissémination en fines gouttelettes d'un liquide dans un autre liquide où il est insoluble, constituent des systèmes manifestement hétérogènes au deuxième sens du mot. Entre les solutions pratiquement homogènes et les systèmes dont l'hétérogénéité est évidente s'intercale une série continue d'intermédiaires dont la variété infinie est actuellement couverte par la dénomination de Colloïdes.

Cette définition est vague et purement négative. Les essais qui ont été faits pour lui substituer une définition positive applicable soit à tous les colloïdes, soit du moins à un groupe important de colloïdes, procèdent tous de quelque théorie générale ou particulière de la structure des systèmes en question. Peut-être exprimerait-on ce que ces théories très nombreuses et très diverses ont cependant de commun, en affirmant :

1o Que les systèmes colloïdaux sont tous réellement hétérogènes au deuxième sens et composés de deux phases.

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2o Que les parties juxtaposées de ces deux phases sont du moins pour l'une de celles-ci tellement petites que leur discernement ne peut être fait par les meilleurs microscopes dont le pouvoir définissant s'arrête à environ 0,2μ 2 x 10-5 cm.

3o Qu'enfin, et précisément à cause du grand développement des surfaces de séparation des deux phases, au sein des systèmes colloïdaux, ces derniers présentent aussi à des degrés d'ailleurs variables une hétérogénéité au premier sens.

Ce n'est qu'en sacrifiant la généralité que nous impose le terme de colloïdes que nous pourrions aller plus loin et ajouter des précisions concernant la forme des surfaces de discontinuité séparant les deux phases. C'est en effet sur des hypothèses particulières faites sur la forme de ces surfaces que se base en partie la distinction que l'on établit entre les sols et les gels. Si toutefois nous réservons la question si débattue de la structure des gels, nous pouvons dire que les systèmes colloïdaux à l'état de sols sont unanimement considérés comme résultant de la dispersion de particules très petites d'une phase dans une autre phase dont les parties sont en continuité.

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On se trouve ainsi amené à considérer dans les colloïdes ou dispersoïdes, suivant la terminologie heureuse introduite par P. v. Weimarn (Grundzüge der Dispersoïdchemie, 1911) une phase dispersée et une phase dispersante. Cette dernière est le plus souvent liquide, mais sa viscosité, fort variable, se rapproche dans certains cas de celle des solides. D'après sa nature chimique, on distingue les hydrosols et les organosols.

Quant à la phase dispersée, elle peut être solide ou liquide. C'est même sur cette différence que quelques auteurs ont fait reposer la distinction entre les suspensoïdes et les émulsoïdes respectivement. Il semble en effet utile de distinguer deux groupes de colloïdes ; mais les caractères qui les opposent l'un à l'autre ne sont peut

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