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tectonique profonde de tout le pays. Nous savons maintenant que, si les dépôts houillers du Sud ont participé à tous les mouvements que les plissements successifs du massif ardennais ont imprimés à la haute Belgique, au nord du vieux massif brabançon des témoins de la même formation houillère sont restés sensiblement en place, et que leurs strates n'ont fait que se tasser, au gré de la descente du vaste « fossé » qui nous sépare, nous et la Hollande, du relèvement scandinave, en laissant s'accumuler, par dessus, un épais manteau de sédiments des âges plus récents.

Resterait, s'il ne ressortait point lumineux de toute la trame de sa vie, à tracer le portrait moral de notre regretté confrère. Horace l'a buriné pour nous en un vers:

Justum et tenacem propositi virum... (1).

Puissent ceux qui méditeront cette vie, concevoir le salutaire propos de donner à la Patrie de pareils hommes, intègres et opiniâtres ; elle en a pitoyablement besoin.

G. SCHMITZ, S. J. Professeur de Géologie.

(1) « Rien n'ébranle, en son âme solide, l'homme juste et ferme dans son dessein » (Leconte de Lisle.)

UN CHAPITRE NOUVEAU

DE

L'Évolution Planétaire

Alors que les naturalistes discutent encore sur le fait et la signification de l'Évolution organique, et que les adeptes de la doctrine sont toujours à la recherche d'une loi biologique capable d'expliquer la filiation possible des espèces, les astronomes, depuis Kant et Laplace, n'ont jamais mis en doute le principe de l'évolution de la substance matérielle.

Le système solaire, tel qu'il nous apparaît, dérive d'un état antérieur plus simple, d'une nébuleuse dont le centre était occupé par un Soleil plus ou moins diffus, entouré d'une couronne aplatie où un œil exercé aurait pu deviner les linéaments des planètes futures.

A mesure que s'épurait cette sorte d'atmosphère et que grossissait le Soleil central, des globes plus petits, étincelants comme de faibles étoiles, ponctuaient de taches. brillantes l'aire de la nébuleuse probablement spirale : ainsi naquirent planètes et satellites.

Du mécanisme qui présida au groupement des matériaux et provoqua l'apparition des planètes en tant que corps jouissant d'une autonomie propre, nous ne savons rien de certain à l'heure actuelle : les systèmes cosmogoniques se succèdent, apportant parfois une vague petite lueur au milieu des ténèbres; mais, il faut bien l'avouer, les plus savants d'entre nous ne font que balbutier devant ce sphinx redoutable et cette énigme sans cesse renaissante.

C'est qu'en fait, et quelle que soit la légitimité des hypothèses dans la science, nous nous trouvons en face de ce que les mathématiciens appellent un système d'équations indéterminées comportant une foule de racines plus ou moins approchées. Dès lors, chaque auteur en est réduit à soutenir sa thèse au moyen d'arguments plus ou moins métaphysiques, lorsqu'il y aurait lieu de ne pas quitter la méthode expérimentale.

Toutefois, de telles disputes ne demeurent pas complètement stériles; n'auraient-elles d'autre but que de limiter l'arène du champ clos dans lequel il nous est permis d'opérer, qu'il faudrait savoir gré aux savants modernes de les avoir suscitées.

Ainsi, à condition de modérer nos ambitions, il nous est permis d'aborder avec fruit certains côtés des questions cosmogoniques et les problèmes de l'Évolution planétaire paraissent bien rentrer dans cette dernière catégorie.

A examiner, d'une façon superficielle, le tableau des éléments des planètes, on est frappé au premier abord par les différences de densité. A ce point de vue, les planètes peuvent être classées en trois groupes :

Celui des grosses planètes dont la densité se rapproche de celle du Soleil, qui est de 1,42 (celle de l'eau étant 1). Nous avons en effet 1,30 pour Jupiter; 1,54 et 1,55 pour Uranus et Neptune; enfin 0,64 pour Saturne dont la légèreté est extraordinaire.

Le deuxième groupe peut être représenté par Mars, auquel nous joindrons la Lune, bien que celle-ci ne soit qu'un simple satellite; leurs densités respectives sont de 3,93 et de 3,33.

Le troisième groupe comprend les planètes inférieures et la Terre, dont les densités s'échelonnent entre 5,22 et 5,52 Terre = 5,52; Vénus 5,22; Mercure 5,33. Si maintenant nous remarquons que les grosses planètes,

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dont la masse est 222 fois supérieure au total à celle des petites, représentent, par rapport à celles-ci, un volume 1129 fois plus considérable, nous pouvons déclarer a priori que le premier groupe envisagé est fort loin de sa condensation finale et que Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune ont bien des chances d'être entièrement gazeux, comme notre Soleil actuel.

Concluons aussi que Mars, la Terre, la Lune, Vénus et Mercure, à densité plus forte, ont dû subir une évolution plus rapide et sont plus proches du dernier stade de leur vie astrale.

Que si de semblables propositions vous paraissent dépasser les prémisses, je pourrai vous répondre que nous en demanderons la confirmation à l'expérience et à l'observation, car il faut toujours se méfier des hypothèses incontrôlables.

D'ores et déjà, il apparaît cependant que l'état d'avancement d'une planète, ce que j'appellerais volontiers son âge relatif, n'a rien à voir avec sa vieillesse absolue ou mieux sa date de naissance. On conçoit fort bien, en effet, que la perte de chaleur par rayonnement, liée au temps, soit surtout fonction du volume, et qu'une planète très petite, comme la Terre, ait une évolution plus rapide, donc vieillisse plus vite qu'un globe 1341 fois plus gros qu'elle, tel le colosse jovien.

Ainsi se simplifie quelque peu le problème de l'évolution planétaire, puisque nous nous débarrassons du même coup de cette question irritante et qui partage encore les cosmogonistes, à savoir quels sont les premiers-nés dans la famille solaire.

En fait, les observations récentes confirment toutes ces conclusions Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune nous offrent des surfaces nuageuses, floconneuses, en perpétuel changement.

Neptune et Uranus, en raison de leur éloignement, sont des objets difficiles, mais, à défaut d'observations

physiques toujours délicates, nous avons les mesures d'aplatissement : 1/13 seulement pour Uranus, qui semble animé d'une rotation rapide de 11 à 12 heures. Des bandes diffuses marquent son équateur et, d'après See qui a observé Neptune en 1899, il en serait de même pour cette dernière planète.

Heureusement, nous pouvons racheter cette pauvreté d'informations par la vision splendide des deux plus grosses planètes.

Le globe de Saturne, 812 fois plus volumineux que la Terre, semble le plus jeune ou le moins vieilli de toute la série. Sa rotation, qui n'est que de 10 h. 14 m. vers l'équateur, lui donne un aplatissement de 1/9,5, bien visible dans un modeste instrument. Les nuages qui circulent à sa surface offrent un très fort albedo (1) et ne sont pas aussi nuancés de ton que ceux de Jupiter. La jeunesse relative de Saturne explique bien cette différence sur laquelle nous reviendrons.

Avec le monde jovien, nous allons commencer à surprendre le mécanisme de l'évolution planétaire ; cela tient surtout à la grosseur de la planète, qui, aux oppositions favorables, nous présente un disque de plus de 50 secondes d'arc, ce qui nous donne, sous un grossissement de 400 fois, un diamètre apparent 10 fois supérieur à celui de la Lune vue à l'œil nu.

L'immense globe, très aplati, lui aussi (1/16), nous apparaît alors sillonné, d'un pôle à l'autre, de bandes nuageuses parallèles, dont les teintes, variées à l'infini, vont du blanc presque pur aux couleurs les plus sombres, en passant par toute la gamme des rouges, des bruns et du vert-olive.

Avec un pouvoir amplificateur suffisant, ces bandes laissent apercevoir une foule de détails qui en rompent

(1) Albedo terme par lequel on désigne l'éclat superficiel d'une planète; c'est la proportion de lumière incidente réfléchie d'une manière diffuse par un corps non lumineux.

IIIe SÉRIE. T. XXX.

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