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avez favorisée et celle que vous aurez éprouvée, crouleront ensemble, et je vous rétabli rai sur le trône de vos prédécesseurs.

Parce que vous avez chassé de leurs chaires épiscopales, sans procédure et sans jugement, quarante évêques légitimes de France, pour n'avoir pas cru devoir satisfaire à vos demandes, vous serez chassé par les impies de votre chaire pontificale, pour n'avoir pas cru devoir satisfaire à leurs desirs. Vous avez frappé ces pasteurs; et leurs brebis et leurs agneaux ont été dispersés, divisés et persécutés. Je vous frapperai, pasteur des pasteurs, par la main de vos ennemis, et soudain votre troupeau tout entier, vos frères, vos collaborateurs, vos conseillers et vos soutiens, seront dispersés, persécutés et relégués loin de vous. - Mais quand l'heure des restaurations aura sonné, justice vous sera rendue, comme vous la rendrez sans doute à vos victimes: vous remonterez sur votre siége auguste : ils reprendront les leurs des mains qui les ont usurpés; et guéri et puni par la main sévère de l'expérience, vous abjurerez à jamais la doctrine des INNOVATIONS, pour suivre invariablement le principe céleste des LÉGITIMITĖS.

Qu'elle est donc quelquefois étrange et mal

heureuse la destinée des hommes les plus vertueux, par la fausse application de leurs vertus! La confiance, la pieuse amitié, la longanimité, la condescendance charitable de Pie VII ont été la source de ses malheurs, de ses regrets, de sa honte même ; et ses jours de félicité, de mérite et de gloire, out commencé avec ses jours de tribulation. Depuis février 1808, jusqu'au mois de juin 1809, sa Sainteté fut constamment abreuvée du calice des humiliations et des injures; prisonnier dans son propre palais, il était plus libre que ses geoliers, courbés sous le joug du crime et de la tyrannie de leur maitre: accablé d'infirmités et d'années, il était seul plus fort que tous ses persécuteurs réunis privé de toute autorité dans sa capitale et dans ses états, il était encore plus puissant qu'eux : il pouvait opposer à leurs poignards le glaive exterminateur de la parole sainte : il crut qu'il était temps d'en user; et, comme le grand - prêtre Esdras, tenant en main les foudres de la parole de Dieu, et menaçant un peuple coupable (I. Esdr. c. 10), il se leva; et du haut de la chaire pontificale, ouvrant les arsenaux de la colère de Dieu, et de ses fou droyantes excommunications, il prononça l'arrêt suivant à la face de toute la catholicité.

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PIE VII, PAPE (1).

Pour en perpétuer le souvenir.

<«<Lorsqu'au jour mémorable du 2 février 1808, les troupes françaises, qui avaient déjà envahi les plus riches provinces de l'état de l'église, fondirent à l'improviste et d'une manière hostile sur la ville de Rome, nous ne pûmes nous persuader qu'un tel attentat dût être uniquement attribué aux motifs politiques et militaires que les usurpateurs affectaient de répandre dans le public, soit qu'ils prétextassent l'intention de se défendre ici, et de préserver de l'ennemi le territoire romain; soit qu'ils voulussent tirer vengeance de notre fermeté et de notre constance à refuser notre adhésion à certaines propositions faites par le gouvernement français. Nous vîmes bien que l'on avait d'autres desseins que des précautions militaires, et analogues aux circonstances, ou qu'un prétexte de ressentiment contre nous. Nous vîmes bien que l'on voulait reproduire et arracher à l'obscurité des ténèbres ces projets d'astuce et d'impiété, non étouffés, mais du

(1) Cette pièce est traduite du latin, et a été publiée à Rome au mois d'octobre 1809.

moins faiblement comprimés, lesquels ont été conçus par ces hommes trompeurs, séduits par une vaine philosophie, et qui, depuis long-temps, ont juré la ruine de notre sainte religion, en établissant des sectes de perdition. Nous vimes bien que, dans notre humble personne, on attaquait, on assiégeait, on voulait prendre de force le siége sacré du prince des apôtres, dont la chute, s'il avait pu s'écrouler, aurait nécessairement entraîné celle de l'Eglise catholique, érigée sur lui par son divin fondateur, comme sur un roc inexpugnable.

» Nous pensions autrefois, nous espérions qu'instruit par l'expérience de tous les maux dont la plus puissante des nations avait été la victime, pour avoir lâché la bride à l'impiété et au schisme, le gouvernement français, recueillant le suffrage unanime de la très grande majorité des citoyens, était bien véritablement et sincèrement persuadé qu'enfin il importait à sa sûreté et au bonheur public de rétablir de bonne foi le libre exercice de la religion catholique, et de s'en déclarer le protecteur spécial. Encouragé par cette idée , par cet espoir, dès que nous avons entrevu la moindre apparence de pouvoir réparer les pertes de l'Eglise de France, l'univers est témoin de l'empressement avec lequel nous, qui, sans aucun mérite de

notre part, exerçons sur la terre le ministère du Dieu de paix, nous nous sommes prêté à des négociations pacifiques; et combien il en a coûté à nous et à l'Eglise, pour les amener au résultat qu'il était permis d'en attendre !

» Mais, ô Dieu tout-puissant! combien nos espérances ont été trompées! (Elles ne l'au raient pas été, si vous eussiez voulu écouter nos évêques légitimes, vos frères, qui connaissaient mieux que vous les principes, l'astuce, et les intentions perfides du gouvernement français.) Quels ont été les fruits de tant d'indulgence, de tant de libéralité de notre part! Dès la promulgation de ce concordat, nous avons été forcé de nous écrier avec le prophète voilà que les plus grandes amertumes sont mêlées aux douceurs de la paix. (Parce que c'était une paix faite avec les impies.) Et certes, nous n'avions point dissimulé ces amertumes, lorsque, dans l'allocution prononcée en consistoire, le 24 mai 1802, nous déclarâmes à l'Eglise et à nos frères, les cardinaux, qu'en proclamant le concordat on y avait ajouté plusieurs articles dont nous n'avions pas la moindre connaissance, et contre lesquels nous avions sur-le-champ réclamé. En effet, ces articles non-seulement ôtent au culte catholique, dans l'exercice de ses principales

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