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et plus importantes fonctions, une liberté qui, dès le commencement des négociations, en avait été déclarée, convenue, et solennellement jurée comme la base et le fondement ; mais encore quelques-uns attaquent de front la doctrine même de l'Evangile. Tel a été à peu près le résultat du traité que nous avons conclu avec le gouvernement de la république'italienne; ces mêmes articles, par la plus insigne mauvaise foi, ayant été interprétés d'une manière aussi arbitraire que perverse, quoique nous eussions mis tous nos soins à ne laisser aucun prétexte d'interprétation perverse et arbitraire dans nos conventious.

» Ainsi furent méprisées et violées les clauses de l'un et l'autre concordat, surtout celles qui avaient été établies en faveur de l'Eglise : ainsi la puissance spirituelle fut soumise aux caprices de la puissance séculière; et, bien loin que ces divers traités aient produit les heureux effets que nous espérions, nous avons eu au contraire à gémir sur les maux et les pertes toujours cuisantes de l'Eglise de J.-C. ( Il ne fallait pas en gémir, il fallait les guérir et les réparer, en annulant et révoquant vos concordats.)

» Nous ne ferons point ici l'énumération de tous ces maux ; ils sont assez notoirés, et

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ont excité les larmes de tous les gens de bien: nous les avons d'ailleurs assez détaillés dans nos deux allocutions consistoriales du 16 mars et du 11 juillet 1808; et nous avons pourvu, autant que nous l'avons pu, dans ces tristes conjonctures, à ce qu'elles parvinssent à la connaissance du public. Tout le monde y connaîtra, toute la postérité y verra quelles ont été notre conduite et notre façon de penser au sujet des prétentions audacieuses du gouvernement français, sur des choses qui appartiennent à l'Eglise on reconnaîtra combien il a fallu de longanimité et de patience de notre part pour garder aussi long-temps le silence: car, soutenus par l'amour de la paix, et par la ferme espérance qu'enfin nous verrions un remède et un terme à tant de maux, nous différions de jour en jour d'élever publiquement notre voix apostolique: oui, la postérité saura quelles ont été nos peines et notre sollicitude; combien, par nos actions, nos prières, nos. supplications, nous avons fait de continuels efforts pour guérir les plaies faites à l'Eglise; et combien nous avons imploré le ciel pour qu'elle n'en recût pas de nouvelles. Mais nous avons épuisé en vain toutes les ressources que nous, ont suggérées l'humilité, la modération et la douceur: en vain, jusqu'à présent, nous avons

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essayé de défendre les droits et les intérêts de l'Eglise près de celui (Buonaparte) qui avait formé, avec les impies, le complot de la détruire entièrement; près de celui qui n'avait fait un pacte d'amitié avec elle que pour la mieux trahir, qui n'avait feint de devenir son protecteur que pour l'opprimer plus sûrement. (C'est précisément ce que vous avaient dit vos évêques légitimes).

Long-temps et plus d'une fois on nous donna les plus flatteuses espérances, afin de déterminer notre voyage en France: ensuite on commença à éluder nos déclarations par des dé-tours adroits, des subterfuges et des réponses: astucieuses qui nous étaient faites soit pour nous tromper, soit pour traîner les discussions en longueur : enfin, n'ayant plus aucun égard à nos observations, à mesure que le temps approchait de mettre à exécution les projets tramés d'avance contre le Siégé et la sainte Église de J.-C., on a pris le parti de nous éprouver, de nous fatiguer par des demandes toujours nouvelles, et surtout toujours indiscrètes ou captieuses; demandes dont la nature prouvait assez que l'on voulait nous placer dans l'alternative de deux choses également nuisibles et fu- · nestes à l'Eglise et à notre siége apostolique, de trahir honteusement notre ministère, en

adhérant, ou de fournir un prétexte à une guerre ouverte contre nous, en refusant.

Comme nous n'avons pu consentir à ce qu'on nous demandait, parce que notre conscience s'y opposait, de-là un motif pour envoyer des troupes dans cette ville sainte, traitée en ennemie, pour s'emparer du château St.-Ange, pour placer des corps de -garde dans les rues et les places publiques, pour investir d'infanterie et de cavalerie le palais Quirinal que nous habitons, et braquer des canons contre notre appartement. Pour nous, rassuré par ce Dieu en qui nous pouvons tout, soutenu par la conviction de nos devoirs, nous ne fûmes ni ému ni troublé par cet appareil de aussi terguerre rible qu'inattendu; et conservant, comme il convenait, notre ame calme et tranquille, nous célébrâmes les divins mystères avec les cérémonies usitées en la solennité de ce saint jour (la Purification, 2 février), sans que la crainte, la négligence ou l'oubli, nous fissent rien omettre de ce que l'importance de nos fonctions exigeait en pareille conjoncture.

» Nous nous souvenions, avec St. Ambroise, que le saint homme Naboth avait reçu l'ordre du Roi de céder la vigne qu'il possédait, afin qu'on l'arrachât et qu'on la remplît de légumes; mais que Naboth avait répondu : Dieu

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me garde de livrer l'héritage de m es pères De là nous avons jugé combien moins il nous était permis de livrer un héritage aussi sacré, aussi antique, c'est à-dire le domaine de notre saint siége, possédé pendant une longue suite de siècles, non sans une protection visible de la Providence, par les souverains pontifes nos prédécesseurs (Comment avez-vous donc pu livrer si facilement celui de l'Église gallicane, et même celui des émigrés français, par ministère de votre legat, le cardinal Caprara?); nous avons jugé que nous ne pouvions consentir, sans mot dire, à ce qu'on s'emparât de la capitale du monde catholique, pour y renverser et anéantir la forme sacrée du gouvernement que J.-C. a laissé à son Église, et qu'il a réglé selon les canons dictés par son St.-Esprit, et cela afin d'y substituer un code opposé ouvertement aux sacrés canons, et même aux préceptes de l'Évangile; afin d'y introduire, suivant l'usage, un nouvel ordre de choses, qui tend évidemment à mêler et confondre avec l'Église catholique toutes les sectes et tous les genres de superstitions. (Et tout cela, vous l'avez laissé faire en France.)

» Naboth donna son sang pour défendré sa vigne: pouvions-nous done, quoi qu'il dût nous arriver, ue pas défendre des droits et des pro

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