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taires, les fauteurs, les conseillers, et quiconque aurait coopéré à l'exécution de ces attentats, ou les aurait commis lui-même.

» Donné à Rome, à Sainte Marie majeure, le 11 juin 1809, et l'an Xme, de notre pontificat. »

+ A la place du sceau.

PIE VII, Pape.

Après cet acte de justice trop long-temps différé, Votre Majesté doit être persuadée que les persécuteurs du Souverain Pontife envoyèrent de Paris l'ordre positif d'en tirer une vengeance éclatante, et de s'assurer de sa personne sacrée. Sa Sainteté ne se le dissimulait pas seule, en prière dans son palais, comme notre divin Sauveur au jardin des Oliviers, elle se préparait à ce cruel et dernier sacrifice et, dès qu'elle vit s'approcher le jour de son accomplissement, elle fit entendre à son peuple ces sublimes et mémorables adieux.

PIE VII,

A ses fidèles sujets, et à son troupeau particulier et bien aimé. (Traduit de l'Italien.)

« Dans les fâcheuses extrémités où nous sommes réduit, nous versons des larmes d'at

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tendrissement, et nous bénissons Dieu, le, Père éternel de N. S. J. C., le Père des miséricordes, le Dieu de toute consolation, de ce qu'il nous donne un soulagement bien doux en voyant arriver en notre personne ce que son divin fils, notre Rédempteur, annonça autrefois à S. Pierre, le chef des apôtres, dont nous sommes le successeur, quoiqu'indigne, quand il lui disait: lorsque vous serez dans un âge avancé, vous étendrez les mains; un autre vous ceindra et vous conduira où vous ne voudrez point aller.

» Nous savons néanmoins, et nous déclarons qu'étant en paix avec tout le monde, et même priant sans cesse pour la paix entre tous les princes, on ne peut, sans un acte de violence, nous arracher de la ville de Rome, notre pacifique et légitime résidence, parce qu'elle est la capitale de nos états, le siége spécial de notre sainte Église romaine, et le centre universel de l'unité catholique, dont, par la divine providence, nous sommes, sur la terre, le modérateur et le chef.

» Nous livrons donc avec résignation nos mains pontificales à la force qui nous les lie, pour nous entraîner ailleurs; et toutefois nous déclarons, les auteurs de cet attentat, responsables envers Dieu de tout ce qui peut en réConcordat.

sulter. De notre côté, nous ne formons qu'un desir, nous ne donnons qu'un conseil, qu'un ordre à nos fidèles sujets, à notre cher et bien aimé troupeau de l'Église catholique, c'est d'imiter avec ferveur la conduite des fidèles du premier siècle, à une époque où S. Pierre était renfermé dans une étroite prison, et où l'Église ne cessait d'adresser pour lui ses prières au Seigneur.

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» Successeur, malgré notre indignité, de ce glorieux apôtre, nous aimons à croire que tous nos enfants bien-aimés rendront à leur tendre et commun Père ce charitable devoir, qui sera peut-être le dernier : et nous, en récompense, nous leur donnons, de toute l'effusion de notre coeur, notre bénédiction apostolique. »

De notre palais Quirinal, le 6 juillet 1809.

Place du sceau.

PIE VII, Pape.

En effet, dans la nuit du 5 au 6 juillet 1809, à une heure du matin, un détachement considérable de la garnison française à Rome, se porta en silence vers le palais Quirinal, d'où le saint Père n'était point sorti depuis la première invasion des états de l'Eglise, et l'in

vestit de toutes parts. Tandis qu'une partie es caladait les murs du jardin de ce palais, une autre escaladait le côté du palais occupé par les gens qui composent la maison du pape. Après une heure, ou cinq quarts d'heure de tentatives, les soldats sont parvenus à entrer, ayant à leur tête le général Radet. On s'est porté d'abord sur le corps-de-garde des Suisses, pour les désarmer, en cas de résistance : ils n'étaient que trente-huit ; et leur colonel, ayant demandé au Saint-Père s'il fallait opposer la force à la force, avait reçu pour réponse que la résistance étant inutile, il devait céder et laisser désarmer ses soldats. C'est pourquoi, sur la réquisition du général français, les Suisses ont mis bas les armes et se sont laissé renfermer dans leur corps-de-garde.

Après le désarmement des Suisses, le géné ral Radet monte aux appartements du pape, le chapeau sous le bras : il entre dans la pièce qu'occupait le souverain Pontife, avec un peloton de soldats qui avaient le chapeau sur la tête. Il paraît que cette nuit-là le Saint-Père ne s'était point couché : le général le trouva à son bureau, revêtu des habits qu'il porte quand il sort, c'est-à-dire, rochet, camail et étole; pape était occupé à écrire (peut-être s'es

le

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adieux paternels à son troupeau); le général s'approche pour lui signifier l'ordre qu'il était chargé de remplir : Pourquoi venez-vous troubler ma demeure, lui dit le Saint-Père, en le regardant avec dignité? Que voulez-vous? A ces mots, les soldats, qui jusqu'alors étaient restés couverts, ôtent tous en même temps leurs chapeaux. Le général Radet déclare aur pape qu'il vient lui proposer, de la part du gouvernement français, de consentir à l'abdication de sa souveraineté temporelle, sans qu'il fût question de la bulle d'excommunication; et il ajoute qu'à cette condition, il pourra rester tranquille à Rome. Le Saint-Père, levant les yeux au ciel, et le montrant de la main, répond au général: Je n'ai agi en tout, qu'après avoir consulté l'Esprit-Saint; (E MI TAGLERETE PIU TESTO IN PEZZETTI) et vous me mettrez en pièces plutôt que de me faire rétracter ce que j'ai fait. Dans ce cas, lui dit le général, j'ai ordre de vous emmener hors de Rome. A ces mots, le pape se lève; et, sans prendre autre chose que son bréviaire, qu'il met sous son bras, il s'avance vers la porte, en s'appuyant de la main sur le cardinal Pacca, son secrétaire-d'état, qui s'était rendu dans son appartement en grand costume: on les condui

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