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VII

mères. On cessera peut-être de nous opposer ces grands mots d'indépendance, de nationalité, de progrès, de liberté des peuples. Oui, grands mots, et aussi grandes choses! dont le nom, invoqué au milieu de la lutte, me trouble et m'attriste d'autant plus que je les aime profondément et que j'éprouve un mécomple amer, quand je m'aperçois que leur invocation n'est qu'un mensonge et leur prestige une affreuse déception.

On ne fera pas croire au monde qu'il reste en Italie une question de nationalité, sauf à Venise. On ne fera pas croire au monde que les bandes, qui, en plein jour, vont mettre en feu un pays régulier et en paix avec leur gouvernement, y établiront, si elles réussissent, l'ordre et la liberté. On ne fera pas croire au monde que ceux qui les guident et ceux qui les poussent pensent à envahir Rome, pour y affranchir la religion, réformer les mœurs et fonder la paix publique.

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L'Europe saura un jour quelles sont les conséquences des énormités qu'elle tolère. Pour nous, voués avant tout à la défense du Saint-Siége et de l'Église, nous poursuivrons notre tâche laborieuse; et je demande seulement ici à rappeler de quelle situation sont sortis nos devoirs et ce livre.

Ce 30 mai 1860.

INTRODUCTION.

Depuis le jour mémorable où le pape Pie IX, à peine monté sur le trône, donnait le signal des réformes à tous les princes de la péninsule italienne, la Souveraineté temporelle de ce noble et saint Pontife a été deux fois attaquée.

En 1849, à Rome même, par des Romains et des étrangers; en 1859, dans les Romagnes, par les Piémontais.

En 1849, le gouvernement de la république française n'hésita pas à intervenir, et une expédition brillante rendit bientôt à Rome le chef auguste de la Catholicité.

Le gouvernement français fut porté à cette généreuse intervention par la reconnaissance et par la politique.

La reconnaissance était due au Pontife, dont la juste et immense popularité avait si puissamment contribué à imprimer aux événements soudains de 1848 un caractère pacifique, et à inspirer pour toutes choses des respects qu'on n'était pas accoutumé à rencontrer dans les révolutions.

La politique, guidée alors par les plus illustres hommes d'État de France, ne pouvait souffrir une dépossession, dont l'injustice, si elle eût définitivement triomphé, aurait mis en péril l'indépendance de toutes les consciences catholiques et la paix de l'Europe.

Le prince Président de la République française avait lui-même proclamé que « le maintien de la << souveraineté temporelle du Chef suprême de « l'Église est intimement lié à la liberté et à l'indé< pendance de l'Italie. »

Les catholiques ne se montrèrent ni indifférents, ni ingrats; ils applaudirent par des millions de voix à cette politique courageuse, et depuis dix ans comme alors, l'Empereur, qui a laissé Rome sous la garde respectueuse de la France, a pu se convaincre que, dans nos cœurs, la gratitude ne reste pas au-dessous du service.

Si les menées incessantes de la révolution italienne obligèrent, contre son attente, la France à continuer son occupation, la même raison força le Pontife, tout en opérant de larges réformes administratives, à retarder quelques-uns des changements politiques dont il avait pris l'initiative. Plusieurs ont pu trouver nos secours et ses scrupules trop prolongés; personne ne les a trouvés sans raisons.

Voilà ce que firent, en 1849 et depuis, le gouvernement et les catholiques français.

En 1859, lorsque l'État romain fut menacé de nouveau, non plus par ses sujets, mais par ses voisins, le gouvernement français ne crut pas devoir intervenir, si ce n'est par des conseils, que le Piémont, son allié et son obligé, ne suivit point. Je n'ai pas à exposer ici les motifs de cette politique, ni à les apprécier; mais les catholiques, devant ces attaques, moins menaçantes d'abord, il est vrai, mais au fond bien plus redoutables, ne pouvaient fermer les yeux sur le péril, ni abandonner en 1859 leurs convictions et leur attitude de 1849. Ils sentirent que plus le danger était grand, plus l'abandon serait funeste; ils crurent devoir faire d'autant plus qu'on faisait moins. L'immense majorité des catholiques pensa de la

sorte.

Les événements ne donnèrent en premier lieu l'alarme qu'à leur probité. Était-il juste qu'un souverain neutre, italien, pacifique, qu'il fût ou non Pontife, vît sa neutralité violée, sa nationalité accusée de complicité avec l'étranger, la guerre envahir ses États; qu'il vit enfin de coupables ambitions, pour s'assouvir à ses dépens, se cacher dans les plis du drapeau de la grande cause de l'indépendance italienne, relevé naguère par sa propre main? La conscience et l'honnêteté se soulevaient contre une telle injustice.

Mais la suite des événements intéressa bientôt jus

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