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Combien de douces consolations elle a versées, dans tous les temps, au sein des calamités publiques et privées! et par quelles tendres affections elle semble dissiper jusqu'à l'impression même du malheur ! Les âmes les plus sensibles, au milieu de leurs regrets les plus douloureux, se sont nourries et fortifiées de cette piété chaque jour plus épurée, qui se perfectionne dans les épreuves de la contrainte; et cette Religion, qu'on accusoit d'être une source de trouble, est devenue dans toutes les classes de citoyens la source la plus assurée de la tranquillité publique.

Nous pouvons juger des sentimens religieux d'un peuple instruit dans le même temps et presque dans le même jour de la paix de l'Etat et de celle de l'Eglise.

Certes, on ne peut pas douter que le terme de cette guerre longue, sanglante et dispendieuse, ne fût l'objet de tous les voeux. On attendoit le moment qui devoit ramener dans les villes et dans les campagnes les travaux de tous les genres, le commerce, l'industrie, les arts libéraux, et toutes les professions utiles. Hélas! tant d'égaremens si bien reconnus, tant de malheurs si long-temps endurés avoient fait sentir le besoin du repos dans chaque ville, dans chaque canton, dans chaque famille. La lassitude sembloit avoir épuisé les forces de tous ceux qui n'étoient point appelés à combattre et à vaincre, et la paix étoit devenue le premier besoin de la France. Et cepenH

dant, oserai-je le dire? étoit-ce l'effet d'une confiance tranquille autorisée par les sentimens connus du Gouvernement pacificateur? étoit-ce déjà l'habitude même du repos si vite et si doucement contractée, quand elle est conforme à tous les voeux? Il faut le dire : les témoignages les plus sensibles de ce contentement général que la paix donne à la nation, n'ont point égalé ces mouvemens et ces transports, que répand dans toutes les conditions le rétablissement de la Religion. C'est au sein de toutes les familles vertueuses, qu'il faudroit pouvoir en contempler les effets. Suivez les mouvemens empressés de tout un peuple, que les instrumens consacrés appellent aux saintes cérémonies. Descendez au fond des coeurs, et saisissez la première impression des cantiques retentissans dans la voûte du temple. Observez la sensation causée par la seule annonce de la célébration du jour du Seigneur. Voyez l'auguste représentant et le sage co-opé rateur du Chef de l'Eglise dans l'accomplissement de l'oeuvre sainte, quand il déploie avec clat ce caractère respecté; tout un peuple l'envi se pressant sur ses pas, concourt avec le Gouvernement pour rendre hommage à cette autorité spirituelle, qui devient le centre d'unité de l'Eglise de France. Nous ne pouvons plus douter aujourd'hui de la disposition d'un peuple qui semble respirer dans la liberté de son culte, et qui proclame par une satisfaction universelle le retour de la Religion.

Un Chef de l'Eglise nous est donné dans ces temps d'immortelle mémoire, tel que l'Eglise Gallicane, tremblante encore après les longs ébranlemens, auroit voulu l'enfanter pour son repos. « A peine, comme il le » dit lui-même, la Providence l'élève sur la >> Chaire Apostolique il porte ses regards » sur cette Eglise illustre, presqu'ensevelio

sous ses ruines. Il cherche à rétablir l'Unité, » cette pierre angulaire de l'Eglise de Jesus» Christ dans la même foi, dans les mêmes » Sacremens, dans une obéissance commune » et dans les liens d'une charité mutuelle >>.

La Providence avoit aplani les voies. Le général victorieux, le lendemain même d'un triomphe qui fixe la destinée des Empires, avoit provoqué de son propre mouvement ces intéressantes dispositions, qui devoient faire le salut de l'Eglise de France. Et maintenant il ne nous reste plus qu'à suivre la voix d'un souverain Pontife, dont la sollicitude active et vigilante embrasse tous les objets qui penvent intéresser la Religion. Il nous donne les préceptes, il nous donne les conseils; et dirigés par ses instructions, nous pouvons marcher avec confiance dans les voies du zèle et de la sagesse. Envisageon's le grand objet, la Religion et son culte : c'est là notre entreprise et notre tâche. C'est le culte paisible, c'est le pur et fidèle enseignement de cette Religion sainte qui doit être l'objet de tous nos vœux. C'est elle qui nous a servi de guide dans tous les

détours de notre laborieuse carrière ; c'est elle qui nous instruit encore à chaque pas : elle dissipe au milieu des difficultés ces doutes et ces incertitudes, qui sont les difficultés les plus sensibles pour les esprits sages et les coeurs bien intentionnés : elle nous enseigne à remplir nos engagemens envers ce peuple, qui redemande nos instructions; envers l'Etat protecteur, qui rend à l'Eglise son culte et sa liberté; envers la patrie entière, à laquelle la Religion doit rendre ses plus beaux ornemens, les moeurs et les vertus; elle tempère, elle adoucit les efforts de notre zèle, par tous les progrès successifs et non interrompus de la sagesse. Nous persuaderons les esprits, quand nous aurons gagné les coeurs. L'Apôtre dit: Soyons tout à tous, compatissans aux infirmes, indulgens à ceux qui tombent. Donnons la force aux foibles, et dominons les forts et les puissans par ces douces vertus, qui deviennent tôt ou tard les souveraines du monde. Il nous reste à faire tout le bien que peuvent opérer des ministres de Jesus-Christ, quand ils sont animés de ce zèle de la charité, qu'une grâce céleste encourage et qui ne se désespère jamais. Nous ne serons pas sans ressource et sans action, aussi long-temps qu'il y aura des vertus et des malheurs.

Ainsi nous répondrons au vœu d'un peuple fidèle, aux vues d'un Gouvernement qui veut achever son ouvrage, et nous redirons en paix, prosternés sur les marches du Sanc

tuaire, la prière de celui qui fut choisi pour rebâtir le temple de Jérusalem.

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» Béni soit le Seigneur, qui donne le repos

son peuple selon sa promesse, et qui » n'a point oublié les paroles qu'il avoit an» noncées dans les anciens temps. Que le Seigneur notre Dieu soit encore avec nous, » comme il étoit avec nos pères, sans jamais » nous rejeter ou nous abandonner; mais qu'il » dispose nos coeurs et les incline vers lui, » afin que nous puissions marcher dans ses » voies, garder ses commandemens, prati» quer ses cérémonies, et accomplir les ju» gemens qu'il a confiés à nos pères, et que » tous les peuples de la terre apprennent » qu'il est le Seigneur Dieu, et qu'il n'y a » point d'autre Dieu que lui ».

Nous conjurerons sa miséricorde, et nous implorerons ces bénédictions, qui doiventnous enfanter à l'éternité.

FIN.

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