pagner et dont la planche nous est restée. (Voir la planche.) L'examen de cette coupe montre clairement que l'auteur classait déjà à cette époque les terrains de Bruxelles à peu de chose près comme ils le sont aujourd'hui ; en outre, en-dehors des deux horizons géologiques bien connus : la couche à Nummulites planulata dans l'Yprésien, et la couche remaniée à Nummulites laevigata à la base de Laekenien, trois niveaux fossilifères y sont signalés : le premier dans le Bruxellien inférieur, le second dans l'assise C du Bruxellien moyen, et le troisième dans le Bruxellien supérieur. C'est dans l'assise 19 Bruxellien, et non dans l'assise 20 Laekenien, que M. GRÉGOIRE plaçait le gisement des puits de Nipadites, puisqu'il déclarait en outre en avoir aussi rencontré dans les assises 13, 14 et 15 à grès lustrés; il insistait surtout sur ce fait qu'il donnait comme entièrement nouveau. Cependant BURTIN, GALÉOTTI et LYELL avaient déjà signalé la présence des Nipas dans les couches Bruxelliennes', sous la couche à Nummulites laevigata; LYELL en outre les a signalés à Cassel dans les couches Laekeniennes, à Nummulites variolaria; de son côté HÉBERT les place, à Paris, dans les couches synchroniques des couches Bruxelliennes ; enfin, depuis lors, MM. LEFÈVRE et VINCENT les ont rencontrés dans les grès lustrés, confirmant ainsi la découverte de M. GRÉGOIRE *. - 1. Oryctographie de Bruxelles, etc., par F.-X. BURTIN, Bruxelles, 1784. Mémoire sur la constitution géognostique du Brabant, par H. GALÉOTTI, Bruxelles. Tome XII des Mémoires couronnés de l'Académie. On the tertiares strata of Belgium, elc. Quart. journ. géol. Soc., London, 1852. 2. Mémoire sur les terrains tertiaires de Belgique, etc., traduit de sir CHARLES LYELL, par MM. LE Hardy de BEAULIEU et TOILLIEZ, extrait des Annales des travaux publics de Belgique, t. XIV, Bruxelles, 1856. 3. Observations sur les systèmes Bruxellien et Laekenien, Bulletin de la Société géologique de France, 1. XIX, 1862. 4. Bulletin de la Sociéte géologique de Belgique, t. II, 1875. Notre but en écrivant ce qui précède, n'a pas été de revendiquer un droit de priorité pour qui que ce soit, mais bien d'apporter un élément de plus à l'histoire de la géologie des terrains tertiaires Bruxelliens. DE LA NÉCESSITÉ D'AVOIR UNE BONNE CLASSIFICATION SURTOUT EN ARCHÉOLOGIE PREHISTORIQUE ET PROTO-HISTORIQUE. Malgré les immenses progrès accomplis dans les sciences, surtout depuis un demi-siècle, il existe des points encore entièrement ignorés et beaucoup sont enveloppés d'épaisses ténèbres. Il faut donc marcher avec prudence, s'éclairant du flambeau des vérités acquises si on ne veut s'exposer à s'égarer : il faut établir des points de repère au moyen desquels on puisse se reconnaître, comme les ingénieurs géographes qui veulent prendre les altitudes d'un pays. C'est surtout en archéologie préhistorique et proto-historique que l'on doit employer ce principe. " Là où l'histoire se tait, c'est aux pierres à parler, dit M. DESOR. Il faut aller à la recherche de ces pierres et les interroger elles vous conteront bien des choses que vous ne trouverez pas dans les livres; elles vous révèleront bien des secrets qu'elles gardaient depuis des milliers d'années. Prenez ce galet qui a roulé pendant longtemps dans le torrent avant d'avoir été rejeté sur la plage; il vous dira: C'est moi qui ai produit la lumière dans les grottes obscures où s'étaient refugiés vos ancêtres; c'est moi qui ai produit la flamme pour réchauffer leurs membres engourdis par le froid; j'ai été leur premier outil ; j'ai été leur première arme; j'ai servi à fabriquer leurs haches et leurs couteaux, leurs lances et leurs flèches; je leur ai servi de marteau, de broyeur, de concasseur. Voilà ce que vous dira et bien d'autres choses encore, ce caillou que vous foulez aux pieds. « Il vous fera connaître l'histoire de ces peuplades primitives dont vous chercheriez vainement les traces dans les auteurs les plus anciens; ces éclats de silex, qu'elles ont détachés du bloc matrice (nucleus) en faisant jaillir l'étincelle, et qu'elles ont convertis en instruments divers, conservant l'empreinte de leur génie naissant; ils vous retraceront les différentes phases de leur industrie primitive, par la différence de leur taille et de leurs formes, comme l'effigie des pièces romaines vous revèlent l'existence des empires écroulés de l'antiquité. " Si l'histoire se tait complètement sur ces temps préhistoriques, elle est vague, obscure et fabuleuse pour les temps qui ont suivi et qu'on nomme proto-historiques. M. DE MORTILLET, le savant conservateur du musée de St Germain, a compris que c'est sur ces objets matériels que la main de l'homme a touchés et où il reste des traces de son travail, qu'il faut baser une classification stable, rationnelle et pouvant s'étendre à toutes les époques. Cette classification est généralement admise en France et dans les autres pays de l'Europe. Elle est très avantageuse pour le classement des objets dans les musées, ainsi que pour l'étude des sciences archéologiques. Ces sciences doivent s'apprendre d'après nature, ce que l'on voit, ce que l'on touche s'imprime facilement dans l'esprit et s'y conserve longtemps. Lorsqu'on s'est familiarisé avec la matière, les formes, et les ornements des objets, on en reconnaît tout aussi facilement les âges, qu'un numismate en voyant l'effigie d'un empereur ou d'un consul romain. M. DE MORTILLET ne rejette pas cependant la classification paléontologique inventée par le regretté LARTET et modifiée par M. ED. DUPONT. S'il la remplace par celle qu'il nomme archéologique, c'est que la faune varie d'après les lieux et fait même parfois défaut. Elle n'existe que pour l'époque quaternaire. Elle peut servir de contrôle et prouver l'exactitude de celle qui l'a remplacée. Nous ne croyons pas devoir revenir sur les différents âges de la pierre, rappelons seulement pour mémoire la classification. que M. DE MORTILLET a légèrement modifiée dans les derniers temps. Il a divisé l'âge de la pierre taillée ou paléolithique : 1 en époque acheuléenne. Et l'âge de la pierre polie ou néolithique : En époque rhaubenhausienne. Il nomme aujourd'hui l'époque acheuléenne, chéléenne. Il le divise en époque morgienne ou du fondeur. en époque larnaudienne ou du marteleur. Vient alors l'âge du fer qu'il divise : En époque hallstatienne ou 1er âge du fer (époque Celtique). ou 2 âge du fer (époque Gauloise). marnienne Succède ensuite l'époque romaine qu'il divise : En lugdunienne. Beau temps romain, époque de la plupart de nos villas. Et en champdolienne, époque de la décadence. Enfin nous arrivons à l'époque mérovingienne qu'il divise: On m'objectera peut-être que cette classification concerne spécialement la France; oui pour quelques subdivisions, mais en général, elle peut s'appliquer à l'Europe entière; la seule différence pour notre pays est que les Celtes devenus Gaulois en France, ont été chassés chez nous par les Nerviens avant l'invasion romaine et que nous nommons cette époque Germano $ |