Sayfadaki görseller
PDF
ePub

Les Francs, tous libres, n'étaient plus liés aux Romains que par des traités. Dès lors toutes leurs peuplades liguées sous le nom de Sicambres, nom originaire qu'elles affectionnaient, et associées avec des peuplades belges originaires ou belgogermaines, qui avaient survécu jusqu'à cette époque, commencèrent sérieusement la conquête de la Gaule du sud sous leurs chefs Markomer, puis Théodemer. C'est alors que Chlodion venant de la vallée de la Meuse et du Tongrois ou Thoringie, traverse la Forêt charbonnière qui avait servi si longtemps de limite à son peuple et s'avance à la conquête du pays, dont ses successeurs firent plus tard le royaume de France. Tous les chroniqueurs disent qu'il sortit de la Forêt charbonnière pour s'emparer du pays de Cambray, etc. (439ou 452)'.

Tout était dit pour la Belgique, depuis un siècle elle était franque. Quant à la France, l'invasion et l'occupation allaient seulement commencer. La conquête de la Belgique était un fait accompli, la conquête de la France allait avoir lieu; et les armées qui allaient l'envahir étaient les armées Saliennes du centre et du nord de la Belgique, de concert avec les armées des Ripuaires du nord est.

Elle se fit progressivement et ce ne fut que sous Clovis que le royaume des Francs fut réellement établi sur le pays, et la conquête doit être reportée au commencement du VIe siècle seulement.

1. « Et ingressus Carbonariam sylvam. » RORICO. Gesta Francor., I. << Carbonariam sylvam ingressus. » SIGEBERT. GEMBL. Chronicon ad ann., 445.

CONCLUSION.

En réalité la conquête franque n'avait pas été une invasion L'empire romain s'effondrait et laissait la Gaule aux peuples francs, qui après avoir défendu longtemps ces pays pour les Romains y restaient en maîtres, parce que l'ancien possesseur était trop faible pour défendre sa propriété.

[ocr errors]

L'empire romain - latin était devenu l'empire romainbarbare un siècle et demi avant la chute d'Augustule » (de 320 à 476), dit CHATEAUBRIAND'.

Pendant toute cette période de l'empire romain, les Barbares formaient déjà une puissance rivale. Les Romains et les Barbares arrivaient alternativement au pouvoir jusqu'à Clovis, qui surgit pour gouverner, lui Barbare, sous la loi romaine et avec l'exequatur de l'empereur.

Du reste pendant toute la dernière partie du Ve siècle, le général en chef des armées romaines avait toujours été un Barbare tout puissant, qui renversait le souverain de son trône quand le souverain ne marchait pas à sa guise.

Ces conditions, dit C. VANDER Elst, expliquent la facilité avec laquelle la conquête s'affermit dans la suite et éclaire la phrase de PROCOPE: « Les Romains contraints de subir la loi des Francs et continuant à vivre parmi eux ».

Ainsi donc cette constitution politique nouvelle pour la Gaule belgique, n'a été le résultat ni d'une invasion, ni de la conquête par une armée étrangère; mais de la formation graduelle d'un peuple composé d'éléments divers, sortis de même souche tudesque et habitués dès longtemps à exister l'un à côté de l'autre. Les guerres des peuples germaniques

1. Études historiques.

2. De Bello gallico. I, 12.

contre la puissance romaine, qui étaient des irruptions pour cette reine du monde, étaient pour les Belges de vraies insurrections contre une autorité avide et tracassière, avec l'aide de frères venus de contrées voisines.

Aussi les lois franques eurent-elles bien vite étouffé les lois romaines, sans que la population belge eût rien à regretter d'un joug qui lui pesait.

Cet envahissement progressif du pays est un fait historique qui entraîne des conséquences archéologiques fort importantes. Nous avons divisé ce mouvement en trois périodes qui correspondent à trois étapes d'établissements francs dans diverses parties de la Belgique, où l'archéologue pourra rechercher en terre les traces de ces établissements successifs, les habitations, les lieux d'inhumations, etc.

A la fin de la première période ou lors de la première étape, vers le commencement du IIIe siècle, les Sicambres habitaient déjà plusieurs établissements dans le nord jusqu'au delà de la Meuse et de l'Escaut; mais ils n'avaient pas encore pénétré jusqu'à la Sambre.

La deuxième période nous conduit à la fin du IVe siècle. A cette époque la Belgique actuelle est couverte presque partout de Francs. Pendant ce siècle et demi les Saliens l'ont envahie peu à peu et y ont fondé leurs établissements à côté de ceux des habitants du pays, les Belgo-Romains, avec l'assentiment et souvent de par l'autorité des empereurs romains qui en faisaient des læti.

Je dois ajouter que la fédération franque formée au milieu du IIIe siècle amena vers le commencement du IV, vraie époque de transition belgo-franque, l'occupation franque de la vallée du Démer et d'une partie de la Nervie et de la Trévirie. Déjà alors, des établissements isolés avaient pu se former dans les limites de notre arrondissement de Charleroi et nous en avons vu un exemple à Strée.

Au milieu du IVe siècle, les Saliens étaient tolérés jusque vers la limite de la Forêt charbonnière et occupaient une partie importante du cours de la Sambre.

La troisième période enfin est celle de l'envahissement de la France actuelle, c'est seulement pour ce pays l'époque de transition gallo-franque qui commença au Ve siècle et dura une centaine d'années.

NOTE SUR L'OFFRANDE DE MENUS OBJETS,

ÉPINGLES, AIGUILLES, CLOUS, LIARDS, ETC., EN EX-VOTO

DANS LES VOYAGES,

LES PÈLERINAGES, LES PASSAGES DE RIVIÈRES, ETC.,

PAR D.-A. VAN BASTELAER,

PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ ARCHéologique de CHARLEROI.

La superstition accompagne l'homme partout, dans tous les lieux et dans tous les âges. Les temps et les pays reconnus comme les plus incrédules furent presque toujours les plus superstitieux, comme il en est généralement pour les hommes; mais les époques et les lieux caractérisés par les croyances religieuses les plus accentuées furent loin aussi d'en être exempts. Amulettes et ex-voto, voilà les deux formes les plus vulgaires de la superstition pratique, c'est-à-dire des moyens superstitieux employés par l'homme pour se défendre contre des dangers inconnus, contre la malveillance d'êtres imaginaires, vagues ou indéfinis créés par les imaginations timorées, ou contre les effets contraires, d'un hasard menaçant et de chances redoutables.

Le paganisme admettait, comme partie intrinsèque du culte, les ex-voto expiatoires pour apaiser les destins contraires, ou les chances mauvaises, à qui l'on prêtait un nom, une forme, une volonté, pour en faire des dieux. Le catholicisme a tenté en vain de supprimer les erreurs de la superstition; il n'a pu en extirper complètement les pratiques qui représentent

« ÖncekiDevam »