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le prince d'Orange

Le véritable plan de Charleroi et la levée du siège par et la retraite des ennemis de devant la place.

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" Comme aussi de la seconde, région de l'air où s'engendrent les foudres et les tonnerres, avec le moyen de s'en préserver, avec plusieurs autres curiosités contenues en ce présent almanach.

« Calculé par Jean Oursel, natif de Rouen.

"A Rouen, chez ledit Jean Oursel, rue du Bac, près le Palais, imprimeur.

« Avec permission de la Cour et du Parlement. »

Au milieu de ce titre est représenté le Courrier à cheval, traversant le pays au galop et portant autour de la tête une banderolle flottante avec l'inscription: « Le Courrier français n.

Mais voici le plus intéressant pour nous. A la page 19 se trouve un plan de la forteresse de Charleroi à sa première période, lors du siège de 1672, avant qu'on eut l'idée de fonder la Ville-basse et alors que la Sambre ne portait ni pont, ni ouvrage ou tête de pont pour la défendre'. L'ancienneté de cette image en fait le seul mérite. C'est le plus ancien des nombreux plans de notre ville que possède le Musée de la Société. Le plan des forts, de la forteresse et des lignes de circonvallation du siège sont nettement tracés et semble un copie de l'œuvre d'un homme expert. On a figuré autour, des tentes, des bataillons, des chariots, des soldats, des canons, des caissons, des drapeaux, etc. Tout cela se promène de toutes parts, jusque dans les coins de l'image, autour du plan linéaire de la forteresse, sans avoir le moindre égard ni le moindre respect pour la perspective. Au milieu de cette promenade générale, on

1. Notre collègue M. THÉVENIER a bien voulu dessiner pour notre Musée un fac simile scrupuleusement exécuté de cette planche et d'un assez grand nombre d'autres plans de Charleroi reposant dans divers dépôts d'archives publiques.

2. 11 porte dans la collection le n° 1.

découvre une petite échelle de 100 toises, longue au total de 0,0115. Elle s'adresse sans doute aux lignes de la forteresse qui, ma foi, n'est pas mal tracée, comme je l'ai dit, et marque la main d'un géomètre plutôt que celle d'un dessinateur.

Les lignes et les ouvrages de la forteresse ont sans doute été pris sur un plan du génie; quant aux accessoires, ils ont été ajoutés par un crayon peu exercé. Les côtes qui entourent la ville au sud et à l'est y ont la figure de flots gonflés ou de coulées de laves onduleuses. La direction de la Sambre relativement à la position des forts est manquée, elle coule trop vers le nord, au lieu qu'en quittant Charleroi elle doit se rejeter un peu plus vers le sud.

Le pont sur la Sambre n'existe pas encore, non plus que la Ville-basse. Les quelques bâtiments de l'Entre-ville sont omis. Il en est de même du ruisseau du Spignat, à l'est de la ville, devenu dans la suite les Étangs-Drion. On voit à l'ouest la trace du Ry de la Garenne et de l'étang de la Digue.

L'attaque est figurée au nord et à l'ouest de la place, vers la Garenne, où est dessiné un camp retranché. Le nord est cerné de circonvallations. Il s'agit donc du siège de 1677, quand Montal força la ligne des assiégeants, vers le Fort noir, au nord de la ville, pour rentrer dans la forteresse'. Ces faits datent le plan. Le titre qui se trouve en dessous ne laisse, du reste, aucun doute sur ce point :

"Le véritable plan de Charleroi et la levée du siège par le prince d'Orange et la retraite des ennemis de devant la place. n

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Le dessin est accompagné d'une légende explicative assez curieuse que nous donnerons plus loin.

1. Voir notre Histoire métallique de Charleroi, page 18.

En dessous est imprimée en trois colonnes une chanson en 66 mauvais vers de huit pieds boiteux. La voici telle qu'elle Son seul mérite est d'exprimer l'opinion de la populace française à cette époque contre la Hollande.

CHANSON.

La Nation que plus demande
Le repos est celle d'Hollande,
Qui ne pourrait pas bien juger
Qu'ils sont lassez d'assieger,
Veu que jusques cy leurs sièges
N'ont esté pour eux que pièges.
Des l'an passé devant Maestricht'
Ils voulurent planier leur fait,
La garnison receut leurs arilles
Comme un chien dans un jeu de quilles
Si que les ayans combattus.

Ils furent deffaits et battus,
Avec perte de leurs bagages
De leurs canons et équipages,
Et cux contraints de se sauver
A petit bruit et pas leger.
O Dieu, quel creve-cœur estrange
Pour le pauvre prince d'Orange
De dire que toutes les fois
Qu'il ait attaqué les françois
Il n'ait jamais eu la gloire
De remporter une victoire,

Nos soldats sont plus aguerris

1. Dans beaucoup de parties de la France, on prononce Mastrait, comme

à Liège, ce qui explique ici la rime.

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