RAPPORT GÉNÉRAL SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ, LU A L'ASSEMBLÉE DU 5 AOUT 1881. Messieurs, En l'absence de secrétaire, M. le Président a bien voulu me charger de vous dire quelques mots sur la marche de la Société pendant l'année écoulée. Notre Cercle ne cesse de se maintenir au niveau des sociétés les plus prospères : le nombre de nos membres ne fait que progresser. Plusieurs sociétés nouvelles nous ont demandé d'échanger avec nous leurs publications. L'État et la province apprécient nos travaux à leur juste valeur, aussi en recevons-nous de larges subsides pour nous aider, soit pour nos publications, soit pour nos fouilles. La ville de Charleroi n'a pu jusqu'ici nous donner que de bonnes paroles d'encouragement. Nos publications se tiennent à leur niveau, malheureusement le nombre des travailleurs est assez restreint et peu de membres se donnent la peine d'écrire. Nous espérons que l'avenir nous donnera le droit de dire le contraire. Le Comité a ordonné des fouilles à Pont-de-Loup. On y a trouvé des poteries peu riches en elles-mêmes, mais très anciennes : elles datent du Xe ou du XI Siècle, elles sont de même fabrication qu'à Bouffioulx et à Châtelet. Ce point est très important car les documents du XIIIe siècle nous font connaître que l'on fabriquait des poteries à Pont-de-Loup et communes voisines, mais on ne dit pas quelle espèce de poterie: sont-elles en grès ordinaires ou artistiques? La découverte faite à Pontde-Loup viendrait jeter un peu de clarté sur ce point. La suite des recherches éclairera ce côté de la question. Nous profitons de l'occasion pour remercier M. M. Quirini de nous avoir permis de pratiquer ces fouilles. M. Van Bastelaer, envoyé par l'autorité supérieure à Solresur-Sambre, pour y étudier un terrain où la commune se proposait d'établir un cimetière, y a découvert des traces d'un cimetière antique, peut-être romain, peut-être postérieur, étrange coïncidence. Nous espérons sous peu pratiquer de nouvelles recherches sur Marcinelle, à l'emplacement d'un cimetière franc où l'on a déjà fouillé et dont nous possédons plusieurs objets. Notre Musée ne cesse de s'enrichir d'objets intéressants: grès, monnaies, armes, objets d'art, parchemins, livres, etc. Nos armoires devenaient insuffisantes, aussi avons-nous profité d'une occasion favorable pour nous meubler à bon compte. Vous pouvez juger de visu de ce qui a été fait. Nous remercions ici publiquement les membres et les personnes étrangères qui nous ont fait parvenir des dons. Nous remercions également MM. les maîtres de verreries de nous avoir accordé les verres nécessaires à nos nouvelles armoires. Sous peu vous recevrez le XIe vol. de nos mémoires et bientôt le XII va être livré à l'impression. Nous avons perdu cette année deux de nos membres : M. Henseval, de Gerpinnes et M. le prince de Caraman-Chimay de Beaumont. La Société a également perdu un homme qui lui a rendu de grands services: le graveur Dedoncker, à qui nous devons beaucoup des belles planches de nos volumes. Pour terminer nous dirons un mot de l'Exposition nationale. Cette exposition a réussi au-delà de toutes prévisions pour un petit pays comme le nôtre et nous a montré réunis une infinité d'objets archéologiques très difficiles à étudier en temps ordinaires. L'exposition a permis à notre Société de se faire mieux connaître et mieux apprécier notre Comité a exposé des poteries de Bouffioulx et en commun avec le Dr. Cloquet, une riche collection de silex, armes et instruments de travail des anciens peuples. Le Secrétaire-adjoint, Dr L. WAUTHY. RAPPORT SUR LA DÉCOUVERTE D'UNE VILLA ROMAINE A MORLANWELZ. (Suite.) SECONDE PARTIE. LES OBJETS TROUVÉS. PAR J. FIÉVET, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE DE CHARLEROI. La villa romaine fouillée à Morlanwelz se trouve le long de la chaussée Brunehault de Tongres à Bavay, à un kilomètre audelà de la carrière du Placard, comme on l'a vu dans le rapport1. Les objets découverts dans cette villa sont, pour la plupart, semblables à ceux qu'ont produits les fouilles d'Arquenne, de Gerpinnes, etc. Ces objets ont été longuement décrits et savamment discutés par les rapporteurs de ces fouilles ce qui me permettra, pour éviter toute répétition inutile, de me borner à les classer avec une description fort succincte; en y joignant, quand je le pourrai, la marque de classification systématique de notre Musée pour les quelques pièces qui y ont été déposés de la part des propriétaires. 1. Voir Documents et Rapports, t. XI, p. 283. |