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MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION. R. S.

Avant de commencer cette classification, voyons comment la villa était bâtie, question qui tout d'abord doit se présenter.

On a beaucoup discuté à ce sujet. Plusieurs admettent, en présence de la grande quantité de clous d'assemblage trouvés dans les déblais et la petite proportion de pierres qu'on y rencontre, que les villas belgo-romaines, même les plus opulentes, n'ont été construites en pierres que jusqu'à une certaine hauteur au-dessus du pavé des appartements et que le reste des murs était en clayonnage.

D'autres n'admettent pas d'une manière générale ce genre de construction et, moins catégoriques, pensent que certaines villas ont pu être aussi construites entièrement en briques ou en moëllons, d'après la localité, et que ces matériaux de construction furent enlevés pendant le moyen âge, soit pour élever d'autres constructions, soit pour fabriquer la chaux nécessaire aux anciens cultivateurs.

Pour ce qui concerne la villa de Morlanwelz, nous ne pouvons non plus admettre une construction en torchis, malgré son emplacement à la lisière de la forêt Charbonnière, qui a dû donner à ses habitants, à peu de frais, les bois de construction nécessaires, et malgré l'absence de matériaux, briques ou moëllons.

En effet, si nous remarquons ces fortes épaisseurs des murs de fondation, il est bien évident qu'ils devaient supporter une grande charge, c'est-à-dire des murs non pas en charpente croisée remplie et crépie de terre, mais en briques ou en moëllons; d'autant plus que ces murs devaient, eux aussi, supporter outre le poids de la charpente et de la couverture 1, le poids des corniches, en tuf du pays, qui devait être considérable.

Dans l'intérieur du bâtiment proprement dit, des colonnes

1. Le poids de celle-ci était énorme, 75 kil., le mètre carré de tuiles.

venaient en aide aux murs pour supporter cette forte charge. L'emplacement des colonnes a été déterminé et un morceau de chapiteau retrouvé.

Il reste à savoir si les murs étaient en briques ou en moëllons, problème assez difficile à résoudre, vu l'absence de matériaux retrouvés.

Nous savons que les briques exigeaient beaucoup de soin pour leur fabrication et devaient être peu employées, là surtout où on pouvait se procurer d'autres matériaux de construction. Un seul fragment de brique a été retrouvé, les dimensions, excepté l'épaisseur, qui était de six centimètres, n'ont pu être déterminées. J'ajouterai qu'il n'est pas impossible que ce morceau de brique ait servi à la construction des hypocaustes et cette alternative est la plus probable.

Tout porte donc à croire que les murs étaient en moëllons, en grès landéniens de la localité; du moins on en a retrouvé des échantillons. Ces matériaux ont dû être enlevés, soit pendant la période franque pour la construction du premier château de Morlanwelz sur l'endroit nommé le Castia, soit plus tard pour la construction du château de Mariemont que Marie de Hongrie fit bâtir vers 1546. Du moins un jeton portant le millésime de 1534, trouvé avec quelques pièces romaines pendant les fouilles, prouve que vers cette époque des fouilles furent pratiquées dans un but quelconque.

Pierres taillées. R. Su.

Les matériaux d'architecture retrouvés sont en tuf à structure pisolithique de formation moderne. Cette pierre se forme près de là, à Carnières, à la source du ruisseau de la Tour d'Ermont.

Parmi les débris retrouvés, nous citerons :

R. SII. 81. Fragment de chapiteau d'une colonne. V. pl. II,

fig. 20. D'après ce fragment le fût devait mesurer 47 centi

mètres de diamètre. En suivant la règle admise que le fût a deux modules de diamètre et l'ordre entier 24 modules un tiers et supposant, le cas étant à peu près général, que la maison n'avait pas d'étage, il s'en suit que le bâtiment jusqu'à la naissance du toit (base, colonne, entablement, etc.), devait avoir environ 5,70 d'élévation.

R. SII 91.

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Reste d'une grande sculpture de tuf offrant

encore les traces d'une draperie, pl. II, fig. 19.

R. SII 92. Autre débris de sculpture de même nature.

Nos 1 et 2.- Deux fragments de corniches retrouvés, également en tuf, sont représentées, pl. II, fig. 17, 18, au 1/5 d'exécution. Ces corniches, comme on peut le voir étaient de formes et de dimensions très variées.

Deux autres morceaux portent les marques R. SII 101 et R. SII 102.

Tuiles, carreaux et boîtes d'hypocaustes. R. SIV.

Les tuiles sont de deux espèces : tuiles plates à rebords (Tegulae) et tuiles courbes (imbrices). Nos pièces étant des morceaux, il a été impossible d'en déduire les dimensions des tuiles entières.

N° 3. On en a retrouvé un fragment, qui portait encore le clou qui lui servait d'attache. V. pl. III, fig. 14.

Comme on l'a trouvé ailleurs, quelques tuiles portent intentionnellement l'empreinte du bout du pouce de l'ouvrier, ce qui se fait encore aujourd'hui pour marquer la quantité de pièces fabriquées.

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Les carreaux retrouvés sont pour la plupart entiers, ceux qui formaient les piles des hypocaustes sont de deux formes : les uns carrés, les autres ronds. Les premiers avaient 18 centimètres de côté et 4 centimètres d'épaisseur; les seconds mesuraient 18 centimètres de diamètre et avaient la même

épaisseur. Les premiers sont de pâte plus fine et ont subi une plus forte cuisson que les carreaux de forme ronde. Ces derniers ont été rarement trouvés dans notre arrondissement. On les a cependant rencontrés dans la villa de Villé à Montignysur-Sambre et dans celle de Montigny-St-Chrystophe.

1

Tous ces objets ont été retrouvés pêle-mêle et dans des endroits bien différents; on n'a donc pu déterminer le nombre d'hypocaustes, la hauteur des piles, ni leur emplacement.

Plusieurs de ces carreaux portent des empreintes de pas d'animaux, chèvres, chevreuils et daims, formées avant la dessication.

Sur les piles des hypocaustes romains reposaient d'autres carreaux plus grands, appelés dalles d'hypocaustes.

On en a retrouvé quelques débris.

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N° 4.

FP

Ti F

Un de ces morceaux porte le sigle N S S.

Sur un morceau de grand carreau on voit le sigle

V. pl. II, fig. 14. Cette dalle a été cassée près du sigle et

il est probable que si elle avait été entière, on y aurait retrouvé

les lettres

ISFP ainsi qu'on l'a remarqué sur des tuiles A TI F' trouvées à Ciney, à Strée, à Waudrez et en d'autres endroits. Les dimensions exactes de nos dalles d'hypocaustes n'ont pu être déterminées; un côté cependant doit avoir au moins 42 centimètres et une épaisseur de 33 millimètres.

R. SII 19.

Autres morceaux de grand carreau.

R. SIV 84. Plusieurs morceaux de boîtes à chaleur pour hypocauste portent des stries parallèles pour aider à l'adhérence du plâtre. V. pl. II, fig. 12.

1. Voir Documents et Rapports, t. IX, p. 128. 2. Voir Documents et Rapports, t. VIII, p. 337.

D'autres morceaux de boîtes d'hypocauste sont marqués R. SIV 85 et R. SIV 86.

On a recueilli d'autres débris de boîte de chaufferie; il y en avait de deux espèces; on a retrouvé les côtés percés d'une ouverture.

No 6. Une de ces pièces devait avoir 18 centimètres de hauteur et 18 de largeur intérieure, munie d'un trou circulaire de 5 centimètres de diamètre.

N° 7. Une autre avait 23 centimètres de hauteur et 24 de largeur avec une ouverture carrée de 8 centimètres de côté. On a pu faire la même remarque sur ces objets que sur les carreaux des piles d'hypocaustes; les dernières sont de pâte plus fine et ont subi une plus forte cuisson que les premières.

De ces différences dans les piles et les boîtes d'hypocaustes, on peut conclure qu'il y avait au moins deux hypocaustes. Cela s'explique par l'importance de la villa; du reste sa situation sur la partie la plus élevée du pays devait faire prendre à ceux qui l'habitaient des précautions pour se garantir de la rigueur des hivers.

Presque tous les objets provenant des hypocaustes ont disparu, probablement à cause de leur utilité pour les bâtisseurs pendant le moyen âge. C'est ainsi, par exemple, que le seul débris de boîte de chaufferie à ouverture carrée a été retrouvé en dehors des fondations de la villa, à l'endroit où l'on a cru découvrir un tumulus.

La réalité de ce tumulus est encore contestée malgré sa forme bien déterminée, et si les fouilles n'ont pu donner à ce sujet des résultats satisfaisants, cela est dû probablement aux pillages qu'ont subis de tous temps ces endroits mis en évidence. La villa de Morlanwelz, située au bord de la chaussée romaine, voie de grande communication, n'a pas échappé au sort commun à tous les établissements romains. Comme ceux-ci, elle fut pillée, incendiée et les débris abandonnés servirent probablement plus tard pour d'autres constructions.

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