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partie : ils concernent les questions les plus diverses et les sujets les plus nouveaux.

« M. Vander Elst, historien sérieux, initié à la linguistique, branche importante de l'anthropologie, a appliqué ses connaissances spéciales à déchiffrer les légendes du moyen-âge et à éclaircir bien des points obscurs de notre histoire nationale. Ses ouvrages l'ont fait distinguer par les savants et lui ont valu le titre de membre de l'Académie d'archéologie de Belgique et de beaucoup de Sociétés savantes.

« Il fut aussi choisi comme collaborateur de la Patria belgica, monument littéraire national, fondé par le regretté Van Bemmel, notre membre correspondant, avec le concours des principaux écrivains belges.

"Son imagination féconde l'a entraîné vers les temps les plus reculés; il est allé à la recherche des races anciennes dans sa Belgique primitive, et il y fait preuve d'une grande érudition, d'un esprit judicieux.

"Il s'est aussi occupé des époques franque et romaine.

"Ses écrits revêtent un caractère particulier qu'on rencontre rarement chez les écrivains de notre pays, qui s'occupent de ces questions: ils visent aux déductions philosophiques. Il prend un fait, il le dissèque et en tire des conséquences nouvelles et inattendues.

"M. Van Bastelaer, chimiste et botaniste distingué, avait déjà publié un grand nombre de travaux remarquables sur la chimie, la botanique, la toxicologie et l'hygiène; il était connu dans le monde savant, lorsqu'il s'est occupé d'archéologie. Il n'a cependant pas abandonné l'étude de ces sciences qui l'ont fait nommer successivement membre de la Commission médicale provinciale du Hainaut, président du Jury central d'examen pour les pharmaciens et membre titulaire de l'Académie de médecine. Il est aussi membre de l'académie d'archéologie de

Belgique et membre de la Commission des monuments du Hainaut.

"Outre un très grand nombre de mémoires et de rapports publiés sur différents sujets d'antiquités franques et romaines, nous citerons comme ouvrages de longue haleine :

« 1° Un volume d'Études sur la Pharmacopée belge;

« 2o La Collection des actes de franchise, de privilèges, octrois, etc., donnés spécialement à la ville de Charleroi ;

❝ 3° Son volumineux Rapport sur les fouilles de Strée ; "4° Ses trois Rapports sur les grès cèrames ornés ou grès flamands.

"5° Ses Opuscules historiques sur la ville de Charleroi réunis en un beau volume avec planches.

« 6° Enfin ses importants Mémoires archéologiques réunis en quatre forts volumes remplis de nombreuses planches.

« Le deuxième de ces ouvrages se compose de six gros fascicules qui renferment toute l'histoire administrative de notre ville, depuis son origine jusqu'au siècle actuel. C'est en quelque sorte l'ensemble des pièces justificatives d'une histoire complète de Charleroi, histoire commencée dans le cinquième ouvrage que nous venons de citer.

"Le troisième est une véritable monographie des cimetières francs et romains et spécialement au point de vue des poteries de cette époque, si variées dans leurs formes et dans leurs compositions.

" Après avoir exploré un grand nombre de sépultures et avoir recueilli avec soin les vases brisés qu'elles contenaient, il a eu la patience et l'adresse d'en rapprocher les débris et de leur rendre leurs formes primitives. Vous pouvez les contempler dans les armoires qui nous entourent.

<< Il discute dans son rapport une quantité de questions du plus haut intérêt. Son chapitre sur la céramique est surtout important; il a mis ses connaissances chimiques à contribu

tion, pour reconnaître la composition des pâtes, des vernis, des engobes et il donne des aperçus nouveaux dans la science.

« Le 2o Rapport sur les grès cérames est aussi un fort volume, très remarquable: il établit d'une manière certaine, malgré ses contradicteurs, l'existence de grandes fabriques de grès ornementés, dits flamands ou allemands, à Châtelet et à Bouffioulx, dès l'origine de cet art industriel, au XVIe siècle.

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D'après les tessons recueillis sur place, on doit supposer qu'il n'y a pas eu d'interruption de fabrication de poteries dans ces localités, depuis l'époque romaine. M. Van Bastelaer établit que dans des substructions de Farciennes et des environs l'on a trouvé, dans les couches inférieures aux grès cérames, des fragments de vases en poterie bleue, noirâtre ou grisâtre, à pâte dure, non vernissée, ornés de pincées, portant évidemment le cachet de celles qui ont succédé à l'époque franque. M. De Bove, d'Élouges, en possède de beaux vases entiers. Il est un des premiers qui les aient signalés et il les reporte du Xe au XIIIe siècle, probablement jusqu'à l'origine des vernis.

"Les preuves que donne M. Van Bastelaer sont concluantes. Non seulement les découvertes faites dans les archives par M. Kaisin, d'octrois accordés aux fabricants, sont des faits historiques d'une valeur incontestable, mais les dates que portent certains pots, les légendes en patois du pays et les armoiries des châteaux dont on retrouve les ruines sur les lieux, tout cela n'a-t-il pas une autorité indiscutable?

"Nous ne parlerons pas de toutes les tracasseries, de tous les déboires que lui suscita cette découverte ; il a eu le bon esprit de ne pas s'en chagriner beaucoup. Le fait restera acquis à la science et la petite commune de Bouffioulx, dont on citait en quelque sorte le nom avec ironie, à propos de ses cruches, deviendra célèbre malgré toutes les dénégations possibles.

"Que dire encore de nos deux présidents dont nous n'avons fait qu'effleurer les titres si nombreux ? Faut-il risquer de

blesser leur modestie si connue, les effaroucher, peut-être nous exposer à perdre leur amitié ? Oh non ! nous y tenons trop et mieux vaut nous taire sur ce point. Nous leur dirons cependant le roi des Belges a récompensé d'une manière éclatante les services que vous avez rendus à la science et au pays, tout le monde a applaudi à cet acte de justice, mais votre mission n'est pas terminée encore; vous ne pouvez vous reposer sur vos lauriers, comme le soldat après la victoire ; vous devez travailler encore. Le champ de la science est vaste, il est immense! On en voit à peine le commencement et l'on n'en voit pas la fin. Chacun y trace son sillon plus ou moins profond. C'est ainsi que par un travail successif et continu, on parviendra à le défricher. Mettons-nous donc ardemment à l'œuvre, imitons nos chers et honorés présidents, qui continueront à rehausser, par leurs travaux, notre Société qu'ils aiment tant.

"Monsieur Vander Elst, Monsieur Van Bastelaer, nous vous prions de nouveau d'accepter ce souvenir de notre gratitude et de notre profonde estime ! »

Ce discours souleva d'enthousiastes acclamations.

MM. Vander Elst et Van Bastelaer étaient visiblement émus des éloges qu'ils venaient d'entendre et des marques de sympathie et d'affection dont ils étaient l'objet. M. Van Bastelaer, dominant l'émotion qui l'agitait, remercia chaleureusement ses collègues et en particulier les membres du Comité organisateur de cette fête et son ami le docteur Cloquet.

« Je suis heureux et fier, a-t-il ajouté, de cette manifestation d'une grande société qui, parmi ses quatre cents membres, renferme l'élite des gens intelligents de l'arrondissement de Charleroi. J'en suis d'autant plus fier que le concours de mes collègues y a été plus empressé, plus cordial et plus nombreux.

« C'est l'œuvre de l'union, puisque c'est l'œuvre du plus grand nombre des membres de la Société archéologique.

"Dans son trop élogieux discours, notre ami a ramené vos souvenirs sur le passé de notre Société, et il a eu raison.

« Nous devons nous souvenir du passé pour nous guider dans l'avenir. C'est en jetant nos regards sur ce passé que nous apprendrons combien nous avons dû montrer de force et d'union pour assurer la prospérité de notre institution..

"La Société archéologique, en effet, n'a pas été mise au jour sans douleurs et si elle s'est développée, ce n'a pas été sans efforts. Son enfance fut difficile. Maintes fois, il y eut à craindre pour sa vie et même quand elle eut acquis la vigueur de la puberté, elle ne fut pas entourée, de toutes parts, de sympathie. Elle courut parfois de grands dangers. Mais que pouvaient et que pourront encore toutes ces difficultés contre l'esprit d'union qui, au moment des difficultés, vous groupe tous autour des guides de notre Association, pour les soutenir et leur communiquer l'influence et le courage nécessaires pour marcher en avant vers le progrès.

<< Union et force! je reviens à ces mots qui expriment deux choses dont l'une est la conséquence de l'autre.

<< Union et force, tel a été jusqu'ici le secret de la prospérité de la Belgique. Tel est aussi le secret de la prospérité de notre Société et tel sera pour l'avenir le levier de nos progrès ! »

"

Ces paroles furent couvertes d'applaudissements unanimes. M. Vander Elst se leva à son tour. Il était tellement ému qu'il ne put que prononcer quelques mots partis du cœur et qui en disaient autant qu'un long discours.

Un splendide banquet préparé par M. Victor Dourin, le Vatel carolorégien, termina cette fête touchante.

M. E. Stainier, chargé de porter le toast d'honneur, le fit dans une improvisation éloquente et chaleureuse. M. Van Bastelaer proposa de boire à la santé des membres de la Société

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