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LA SAINTE-CHAPELLE

DU

CHATEAU DE CHAMBÉRY

CHAPITRE PREMIER

Anciennes chapelles du château de Chambéry. emplacement et la date de leur établissement. l'église Saint-Pierre-sous-le-Château.

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Le château de Chambéry, comme toutes les demeures féodales importantes du moyen-âge, paraît avoir eu, depuis les temps les plus reculés, sa Chapelle particulière dans l'enceinte même de ses murailles. Le cartulaire de saint Hugues, évêque de Grenoble, mentionne, en effet, aux premières années du XIIe siècle, une Chapelle du château de Chambéry (capella de castro Camberiaci) qui payait au prélat dauphinois une redevance annuelle de trois sous.

Malheureusement, à cause de la pénurie de documents sur cette époque reculée et malgré les recherches laborieuses que M. le chevalier Combetti, directeur aux Archives

royales de Turin, a bien voulu faire pour nous, il nous a été impossible de retrouver d'une manière certaine l'emplacement de cette première chapelle. Nous savons seulement qu'il en existait déjà une seconde en 1345, mais concurremment avec la première. Deux actes passés à cette date par le comte de Savoie, dans son château de Chambéry, l'ont été, l'un in logia sub capella veteri et l'autre in capella nova1. Un autre acte passé en 1357, in logia magna prope capellam veterem, démontre que l'ancienne chapelle existait encore à cette époque, bien que la nouvelle fût déjà achevée en 1345. Enfin, un titre de 1368 mentionne unam longam logiam bassam dicti castri a parte villæ, désignation qui s'applique assez bien au grand vaisseau voûté, sous le jardin actuel de la subdivision militaire, qui est séparé en plusieurs compartiments, dont l'un pourrait bien avoir été la chapelle primitive du château capella vetera prope magnam logiam. Quant à la chapelle neuve, celle dont il est question pour la première fois dans l'acte de 1345, elle était du côté du donjon et se trouvait élevée au-dessus du sol, ainsi que le prouvent des titres passés in crota capellæ novæ (1345); in camera superiori juxta capellam novam (1345); in camera ante capellam novam a parte donjoni (1345). Le compte de Guigonnet Mareschal, trésorier du comte de Savoie de 1440 à 1414, contient une dépense de 93 florins, faite par ordre d'Amédée VIII in ejus alia capella. (Alia est mis ici par opposition à une nouvelle chapelle que le comte faisait bâtir à cette époque,

1

2

Notes communiquées par M. Combetti.

* Il ne faut pas confondre le donjon de cette époque qui était la partie principale du château (peut-être la grosse tour à l'entrée du grand jardin), avec la tour carrée que l'on a plus tard appelée ainsi. mais qui n'a été construite qu'en 1339.

et qui fut la Sainte-Chapelle dont nous parlerons tout à l'heure.) In ejus alia capella prædicti castri Camberiaci, dit le trésorier, sila prope cameras dicti domini et dominæ. Où étaient situés les appartements du comte et de la comtesse à cette époque reculée? Il est assez difficile de le reconnaître, vu l'absence de documents et à cause des bouleversements complets que le temps, les incendies et les besoins de ses hôtes ont apportés dans l'antique manoir des princes de Savoie. Les notes de M. Combetti signalent seulement un autre acte passé en 1378, in tornella contigua cameris in qua illustris princeps D. Amedeus pernoctare consuevit; ce qui n'éclaire que fort peu la question.

Plusieurs auteurs ont pensé que le passage du testament du comte Aymon, qui fait mention d'une chapelle commencée par son père, se rapportait à cette capella nova ; mais, malgré le respect que nous inspirent leurs consciencieuses recherches, il nous reste un doute à cet égard, quand nous rapprochons les dates des titres que nous venons de citer et desquels il semble résulter que la chapelle neuve, capella nova, était achevée en 1345, puisqu'on y passait déjà des actes, tandis que, dans son testament du 11 juin 1343, le comte Aymon, fils d'Amédée V, dit formellement que celle dont il recommande l'achèvement à ses héritiers et successeurs était seulement commencée à cette époque.

Les comptes de Pierre Wiffred, chapelain du comte de Savoie à Chambéry, mentionnent, de 1320 à 1322, des articles considérables de dépenses pour acquisitions de pierres de taille, chaux et autres matériaux; salaires de maçons, tailleurs de pierres et autres ouvriers, pro operibus ecclesie nove incepte per dominum subtus castrum

Chamberiaci. Outre que l'édifice est qualifié ecclesia et non capella, il est dit qu'il était subtus castrum, sous le cháteau, et non pas dans l'enceinte du manoir. Nous avons vu qu'au contraire la chapelle neuve mentionnée dans l'acte de 1345 était située prope cameras dicti domini et dominæ, ce qui indiquerait que l'établissement de cette nouvelle chapelle dans les appartements mêmes n'aurait nécessité que des aménagements intérieurs et ne justifierait pas les mémoires de Pierre Wiffred. Nous ajouterons que le testament du comte Aymon dit encore que la chapelle commencée par son père était située apud Camberiacum prope castrum et aquam Albane. C'est bien là l'emplacement de l'église Saint-Pierre-sous-le-Château.

En présence de tous ces éléments assez peu explicites, du reste, et des opinions émises par M. Chapperon, que nous ne partageons pas sur cette question, et en rapprochant, pour les coordonner autant que possible, les renseignements fournis par d'autres historiographes non moins autorisés et dont les travaux nous ont été fort utiles, voici la solution que nous croyons devoir proposer:

Il existait à Chambéry, à l'époque où saint Hugues rédigeait son précieux cartulaire, une église paroissiale, sans compter Lémenc qui n'était pas dans Chambéry. Cette église, qui est appelée simplement ecclesia de Camberiaco dans le cartulaire, était vraisemblablement l'église de Saint-Léger; il y avait, en outre, une chapelle du château capella castri.

M. l'abbé Trepier, qui a publié déjà d'importants travaux sur les origines des paroisses et des couvents de la Savoie, pense que l'ancien faubourg de Maché n'a jamais appartenu à Saint-Léger. On sait que les chapelles seigneuriales étaient d'abord la paroisse pour les clients du

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