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ENCYCLIQUE & DOCUMENTS.

I

LETTRE APOSTOLIQUE

DE N. S. P. LE PAPE PIE VI

Au sujet de la constitution civile du clergé décrétée par l'Assemblée nationale

10 MARS 1791.

A notre cher Fils Dominique, cardinal de la Rochefoucault, à notre vénérable Frère l'archevêque d'Aix et aux autres évéques signataires de l'exposition des principes de la constitution du clergé, PIE VI, PAPE.

CHER FILS ET VÉNÉRABLES FRÈRES,
Salut et bénédiction apostolique.

L'importance du sujet, et les affaires pressantes dont nous étions accablé, nous ont contraint, chers Fils et vénérables Frères, de différer quelque temps notre réponse à

Dilecto filio nostro Dominico S. R. E. presbytero cardinali Rupefucaldio et venerabili fratri archiepiscopo Aquensi, aliisque subscriptis expositioni super principiis constitutionis cleri,

PIUS PAPA VI.

DILECTI FILII NOSTRI AG VENERABILES FRATRES,

Salutem et apostolicam benedictionem.

Quod aliquantum differre ob ipsius rei gravitatem, nimiamque item urgentium negotiorum copiam coacti fuimus, nunc responsum damus, dilecti Filii nostri ac venerabiles Fratres,

La religion attaquée en France; douleur de Pie VI.

Son silence

votre lettre du 10 octobre, signée d'un grand nombre de vos illustres collègues. Cette lettre a renouvelé dans notre cœur l'immense et inconsolable douleur dont nous étions déjà pénétré depuis le moment où nous avions appris que votre assemblée nationale, appelée pour régler des affaires d'économie publique, en était venue à attaquer par ses décrets la religion catholique; car la majorité de ses membres conspirait déjà et se jetait contre le sanctuaire même.

Nous pensions d'abord garder le silence, dans la crainte et sa prière. d'irriter encore par la voix de la vérité ces hommes inconsidérés, et de les précipiter dans des excès plus déplorables. Notre dessein était appuyé sur l'autorité de S. Grégoire le Grand : « Il faut peser avec prudence, dit-il, « les circonstances critiques des révolutions, pour ne pas << laisser la langue se répandre en discours superflus, dans « les occasions où il faut la réprimer1.» Nous nous sommes néanmoins tourné vers Dieu, c'est à lui que nos paroles se

litteris die x octobris ad nos datis, quibus multorum e vestris spectabilibus collegis nomen subscriptum est. Ea renovarunt in nobis immensum nullaque consolatione levandum dolorem illum, quem jam perceperamus, ex quo tempore perlatum ad nos erat istum nationis vestræ conventum, ad publicæ œconomiæ rationes ordinandas congregatum, adeo in suis decretis progressum esse, ut catholicam religionem impeteret; a conspirantibus enim suorum plerisque jam in ipsum irruebatur sanctuarium.

Ab initio judicabamus servandum nobis esse cum hujusmodi inconsultis hominibus silentium, ne ipsi veritatis voce magis irritati ad multo deteriora adhuc proruerent. Nostrum hoc silentium tuebamur S. Gregorii Magni auctoritate, qui « Discrete, inquit, vicissitudinum pensanda sunt tempora, ne <«< cum restringi lingua debet, per verba inutiliter defluat 1. » Tamen verba nostra ad Deum convertimus, ac publicas statim

1 Regul. Pastor. tom. II. Ed. Maurin. p. 54.

sont adressées, et nous avons aussitôt ordonné des prières publiques, pour obtenir à ces nouveaux législateurs la volonté de s'éloigner des maximes de la philosophie du siècle, de revenir aux conseils de notre religion et de s'y attacher invariablement. En cela nous avons suivi l'exemple de Suzanne : « Elle fit plus par son silence, observe «< saint Ambroise, qu'elle n'eùt pu faire par ses paroles; << car si elle se taisait devant les hommes, elle s'entrete<< nait avec Dieu; sa conscience criait quand on n'entendait <«< pas sa voix; et appuyée sur le témoignage de Dieu, que << lui importait l'opinion des hommes 1?»

Nous n'avons cependant pas négligé d'assembler en consistoire le 29 mars de l'année dernière nos vénérables frères les cardinaux de la sainte Eglise Romaine : nous leur avons fait part des atteintes que la religion catholique avait déjà reçues en France; et en épanchant devant eux notre amère douleur nous les avons exhortés à unir leurs larmes et leurs prières avec les nôtres.

indiximus peragendas preces, ut novis istis legum latoribus eum impetraremus animum, quo vellent ab hujus sæculi philosophiæ præscriptis recedere, atque ad religionis nostræ consilia regredi, iisque insistere. In quo Suzannæ exemplum secuti sumus, quæ, exponit S. Ambrosius, « plus egit tacendo, « quam si esset locuta: tacendo enim apud homines, locuta «<est Deo; conscientia loquebatur, ubi vox non audiebatur, << nec quærebat pro se hominum judicium, quæ habebat Do« mini testimonium 1. »

Neque porro prætermisimus venerabiles fratres nostros S. R. E. cardinales in Consistorium convocare die xxIx martii proxime elapsi anni, eosque participes eorum facere quæ istic geri contra catholicam religionem jam cœperant, communicataque cum istis nostri doloris acerbitate, illos itidem ad nostrarum lacrymarum ac obsecrationum societatem excitare.

1 Lib. 1. de Offic., cap. 111, num. 9.

Consistoire.

Constitution

Tandis que nous nous livrions à ces soins, une nouvelle civile du clergé. encore plus désolante est venue nous frapper; nous apprenons que l'assemblée nationale, c'est-à-dire la majorité, c'est toujours dans ce sens que nous nous servirons de cette expression, nous apprenons donc que l'assemblée nationale, vers le milieu du mois de juillet, avait publié un décret qui portait en titre constitution civile du clergé; mais en réalité il parvenait à bouleverser, à renverser les dogmes les plus sacrés, et la discipline la plus authentique de l'Eglise; il anéantissait les droits du premier Siége, ceux des évêques, des prêtres, des ordres religieux des deux sexes, et de toute la communion catholique; il abolissait les rites sacrés, s'emparait des domaines et des revenus ecclésiastiques, enfin il entraînait de telles calamités, qu'on aurait peine à les croire si on ne les éprouvait. Informé de tout cela, nous n'avons pu nous empêcher de frémir à la lecture de ce décret; il a produit sur nous la même impression que fit autrefois sur un de nos prédécesseurs, Grégoire le Grand, l'écrit que lui avait envoyé pour le soumettre à son examen un évêque de Constantinople: car sitôt qu'il en eut parcouru les pre

Dum in hoc essemus intenti, repente adfertur ad nos, prodiisse, circa mensis julii dimidium, a gallicæ nationis conventu cujus nomine solam partem numero prævalentem semper intelligimus, prodiisse, inquimus, decretum, quod in titulo constitutionem cleri civilem prætexens, revera ad sacratiora dogmata, atque ad certissimam Ecclesiæ disciplinam perturbandam evertendamque deveniebat, hujus primæ Sedis episcoporum, sacerdotum, regularium utriusque sexus, totiusque catholicæ communionis jura abolebat, sacros supprimebat ritus, ecclesiasticos reditus et fundos arripiebat, eas demum inferebat ærumnas, quæ credi non possent, nisi ipsa comprobarentur experientia. Istis ad nos relatis, non potuimus certe non abhorrescere ad ejus lectionem, idemque accidit nobis, quod olim Magno Gregorio prædecessori nostro evenit, qui cum codicem quemdam ab episcopo Constantinopolitano

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