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gloire qui s'attache aux noms glorieux que vous venez de rappeler, et certes elle constitue un patrimoine national assez noble, assez précieux pour que je n'aie voulu, ni de près, ni de loin, lui porter la moindre atteinte. (Très bien! très bien! sur un grand nombre de bancs.)

Ce que j'ai voulu dire, monsieur le maréchal Canrobert, c'est qu'au point de vue de la sollicitude matérielle, je n'ai parlé, je n'avais à parler que de la part qui revient à l'administration supérieure dans la guerre; je n'ai pas parlé du commandement, de la valeur tactique et stratégique de ceux qui dirigent ces opérations. J'ai défendu d'une imputation que je trouvais à la fois injuste et impolitique l'administration supérieure: celle d'avoir aggravé les difficultés militaires. (Très bien! très bien! à gauche.)

Je n'ai donc entendu parler que du soin que l'on avait apporté à nos jeunes troupes, des ressources matérielles, dont elles ont plus besoin que ces vieux Africains que vous avez connus et si bien commandés. (Très bien!) Ces colonnes des Bugeaud, des Lamoricière, des Cavaignac,- il n'est pas nécessaire de le rappeler, n'avaient pas précisément besoin de tout ce luxe au point de vue du confortable; vous savez avec quelle supériorité matérielle et physique ces vieilles troupes supportaient les privations, les longues marches sous un soleil accablant...

M. LAMBERT DE SAINTE-CROIX. Il n'y avait pas le service de trois ans! (Exclamations à gauche.)

M. LE PRÉSIDENT DU CONSEIL. Monsieur Lambert de Sainte-Croix, permettez-moi de croire que je peux répondre à cette objection, si c'en est une; en ce moment je compare purement et simplement des situations qu'il n'appartient à personne ni de reproduire pour le passé, ni de modifier pour le présent. (Très bien! très bien! à gauche.) Comparant ces deux situations, je dis que l'administration de la guerre est

aujourd'hui placée en face d'une armée qui comprend tout le monde, qui compte surtout des jeunes gens habitués, et cela est une conséquence du temps, à une sorte de régime matériel... comment dirai-je? beaucoup plus riche que par le passé.

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M. LE PRÉSIDENT DU CONSEIL. Il y a, lorsque ces troupes entrent en campagne, des nécessités de service, d'approvisionnements, de matériel que les anciennes troupes ne connaissaient pas. Par conséquent, quand je défendais l'administration supérieure et que je prononçais cette phrase qui a éveillé les légitimes susceptibilités de M. le maréchal Canrobert, à savoir que jamais on n'avait eu à déployer et que jamais on n'avait déployé une telle sollicitude pour le bien-être physique de notre armée, je rappelais un fait qui est indéniable. (Vive approbation à gauche.)

En conséquence, j'estime que M. le maréchal comprendra qu'il n'avait pas à réfuter une opinion que je n'avais pas émise. (Très bien! et applaudissements à gauche.)

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M. LE MARECHAL CANROBERT. Je me suis permis, monsieur le président du conseil, de prendre la parole, parce que j'avais cru entendre et entendu que vous parliez de la direction des opérations militaires.

M. TOLAIN. C'est une erreur. (Aux voix! aux voix!) M. LE PRÉSIDENT. Je consulte le Sénat sur l'article fer. (L'article 1er est adopté.)

M. LE PRÉSIDENT. - « Art. 2. Il sera pourvu aux crédits supplémentaires ci-dessus au moyen des ressources générales du budget ordinaire de l'exercice 1881. » — (Adopté.) « Art. 3. Il est ouvert au ministre de la guerre, sur l'exercice 1882, au titre du budget ordinaire de l'exercice 1882, chapitre XXX, « Opérations militaires en Tunisie »>, au delà des crédits ouverts par la loi du 29 juillet 1881, un crédit extraordinaire de 3,056,000 fr. » — (Adopté.)

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« Art. 4. Il est ouvert au ministre de la marine, sur l'exercice 1882, au titre du budget ordinaire et au delà des

crédits ouverts par la loi de finances du 29 juillet 1881, un crédit extraordinaire de 390,000 fr., lequel fera l'objet d'un chapitre distinct intitulé: « No XXIII bis, Opérations sur le littoral de la Tunisie. » — (Adopté.)

« Art. 5. — Il sera pourvu aux crédits extraordinaires ci-dessus au moyen des ressources générales du budget ordinaire de l'exercice 1882. » )) — - (Adopté.)

« Art. 6. Le compte des dépenses afférentes aux chapitres XXIX du budget de la guerre et XVI bis du budget de la marine, pour l'exercice 1881, effectuées avant le 1er janvier 1882, sera soumis à la Chambre des députés, au plus tard le 1er avril suivant. » — (Adopté.)

(Il est procédé au scrutin sur l'ensemble de la loi. MM. le s secrétaires opèrent le dépouillement des votes.)

M. LE PRÉSIDENT. — Voici le résultat du scrutin :

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PROJET DE RÉSOLUTION

TENDANT

A LA REVISION PARTIELLE DES LOIS CONSTITUTIONNELLES

LU A LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS

Le 14 janvier 1882

Les Chambres se séparèrent le 16 décembre pour trois semaines. Pendant ces vacances, le tiers sortant du Sénat fut renouvelé aux élections du 8 janvier1; le gouvernement acheva la rédaction des projets de réforme et les ennemis du cabinet mirent la dernière main à leur coalition.

On trouvera dans notre Histoire du ministère Gambetta (Livre IV, ch. II) les origines et les péripéties de cette coalition. M. Wilson, gendre du président de la République, en était l'âme. La droite et l'extrême gauche s'étaient déclarées, dès le premier jour, les adversaires irréconciliables du ministère du 14 novembre. La gauche radicale, groupe fondé par M. Chéneau, la fraction du centre gauche qui suivait MM. de Marcère et Horace de Choiseul, et quelques membres de l'ancienne gauche républicaine, députés d'arrondissement par excellence, devaient apporter l'appoint du vote. Les amis de M. Wilson annonçaient de toutes parts que

1. Le scrutin donne 66 républicains et 13 monarchistes. Plusieurs anciens ministres de la réaction, MM. Paris, de Dompierre d'Hornoy, Caillaux, un ancien ambassadeur M. de Gontaut-Biron, furent battus par des candidats républicains. Le département de la Seine nomma MM. Victor Hugo, Tolain, Peyrat, Labordère et de Freycinet. Ce dernier fut également élu dans l'Ariège, le Tarn-et-Garonne et les Indes. La candidature du major Arthur Labordère avait été présentée par MM. Clemenceau, Barodet et Anatole de La Forge comme une protestation contre la nomination du général de Miribel.

le président de la République blàmait la politique de M. Gambetta et que M. de Freycinet avait promis d'accepter le pouvoir dès que le cabinet du 14 novembre aurait été

renversé.

Le 10 janvier, le Parlement reprit ses séances et le 14, M. Gambetta déposa sur la tribune de la Chambre le projet de résolution tendant à la revision partielle des lois constitutionnelles. Le projet, présenté au nom de M. Grévy, président de la République, était contresigné par MM. Gambetta, président du conseil, et Cazot, garde des sceaux. C'était sur ce texte que le président du conseil posait la question de cabinet. Réclamée par l'immense majorité du corps électoral aux élections du 21 août et du 4 septembre 1881, la revision avait été présentée en effet dans la déclaration de 14 novembre comme la clef de voûte d'une politique résolue de réforme et de gouvernement, et les élections sénatoriales du 8 janvier avaient encore accentué le caractère d'urgence de cette mesure. Non seulement les sénateurs appartenant à l'Union et à la gauche s'étaient prononcés pour la revision limitée de la Constitution; mais tous les candidats du centre gauche s'y étaient ralliés. M. Léon Say, président du Sénat n'avait pas été moins net dans ses déclarations que M. de Freycinet, M. Tolain, M. Peyrat, le général Guillemault, M. Emmanuel Arago, M. Charton ou M. Pin. Le programme dit de Seine-et-Oise, traduction des programmes de Ménilmontant et de Tours, avait été adopté par tous les collèges républicains.

Le projet de revision, présenté par M. Gambetta, était scrupuleusement calqué sur ce programme. La loi constitutionnelle du 24 février comprend trois sortes de dispositions dispositions relatives au mode de nomination des sénateurs des départements et des colonies; dispositions relatives au mode de nomination des sénateurs inamovibles; dispositions relatives aux attributions du Sénat. M. Gambetta proposait de faire porter la revision sur chacun de ces chapitres et, en outre, pour les raisons dont on trouvera la justification dans l'exposé des motifs du projet et le discours du 26 janvier, d'instituer à l'avance le scrutin de liste en inscrivant le principe de ce mode de vote dans l'article 1er de la Constitution.

M. Gambetta, dans la séance du 14 janvier, donna lecture

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