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de venir dans la retraite reprendre l'esprit de sainteté et de recueillement qu'ils avaient perdu.

Les séminaires diocésains n'occasionnent aucune dépense à l'État. Dans les diocèses où il en existe, ils ne doivent leur existence et leur prospérité qu'à la sollicitude éclairée des évêques et au zèle généreux des fidèles; pour les protéger efficacement, il ne faut que les autoriser à recevoir tous legs et toute donation, tant en meubles qu'en immeubles. Partout on est si pénétré de la nécessité de leurs établissements, que, parmi les donations et les libéralités faites pour cause de religion, les plus nombreuses et les plus importantes sont celles qui ont pour objet les séminaires diocésains.

Il est pourtant une observation que je crois devoir soumettre à Votre Majesté : ne serait-il pas utile d'exciter quelque émulation entre ces divers séminaires? et pour cela Votre Majesté ne pourrait-elle pas annoncer qu'elle attachera des grades aux études faites dans les séminaires diocésains qui se seront le plus distingués par la manière d'instruire et d'élever les jeunes clercs?

On verrait alors chaque séminaire diocésain s'évertuer pour faire mieux qu'un autre, et chercher à perfectionner le système de l'enseignement. Il est aisé de pressentir jusqu'à quel point l'éducation ecclésiastique pourrait insensiblement s'améliorer.

La loi du 23 ventòse an XII a fixé les matières de l'enseignement qui doit être donné dans les séminaires métropolitains. Il le fallait, parce que dans ces séminaires où l'on doit conférer les grades l'enseignement doit être plus régulier, plus étendu, et plus élevé. Dans les séminaires diocésains on enseigne ce que tout ecclésiastique doit connaître avant d'être promu aux ordres; mais comme tout ecclésiastique doit être instruit des maximes de l'empire et de celles de l'Église gallicane, la loi du 18 germinal an x exige des pro

fesseurs le serment qu'ils enseigneront les quatre articles de l'assemblée générale du clergé de 1682; cette disposition légale est rigoureusement observée.

Votre Majesté, convaincue de la nécessité où sont tous les ecclésiastiques de connaître la langue latine, dans laquelle tous les livres de l'Église sont rédigés, pense que, dans les séminaires diocésains, on doit enseigner cette langue. L'étude dans les langues plus anciennes et moins communes était dans les attributions des séminaires métropolitains.

Votre Majesté pense encore que l'entrée des séminaires diocésains doit être ouverte aux jeunes gens qui ont quatorze ans accomplis; à cet âge on a déjà les premiers éléments de quelques connaissances: c'est le moment de se perfectionner dans la latinité et de commencer utilement son éducation ecclésiastique. Ceci nous conduit à examiner les avantages ou les inconvénients des petits séminaires : ils ont toujours existé; leur établissement était dans le vœu des conciles généraux. Nous lisons, dans un règlement fait par les pères du concile de Trente, des observations que je crois devoir mettre sous les yeux de Votre Majesté.

On fait remarquer dans ce règlement que, si dès leur plus tendre jeunesse, les enfants que les familles se proposent de consacrer à Dieu ne sont point élevés dans la piété et ne prennent point l'habitude des pratiques religieuses, il sera impossible d'avoir des candidats pour l'état ecclésiastique. Quand les passions, ajoute le concile, commencent à parler avant que les bonnes habitudes soient prises, on est loin de concevoir l'idée d'embrasser un état qui ne condamne qu'à des privations et à des sacrifices.

Les difficultés qui s'offraient quand les ecclésiastiques étaient bien dotés ne peuvent que s'accroître journellement.

Il est constant, en point de fait, que l'éducation ordinaire donnait peu de candidats au sacerdoce; à l'exception

de ceux que leur naissance ou leurs relations destinaient à posséder de grands bénéfices, ou de grandes dignités dans l'Église, il n'y avait que les enfants élevés dans les petits séminaires qui devinssent clercs; encore faut-il observer que la plupart de ces enfants finissent par choisir des professions civiles.

Aujourd'hui l'Église ne possède aucuns biens; elle ne peut se reposer que sur les vues bienfaisantes de Votre Majesté. Il n'existe plus de bénéfices. Il faut une vocation bien décidée pour se consacrer au saint ministère. Il serait impossible que des enfants qui auraient reçu une éducation brillante dans les colléges ou dans les lycées eussent le désir d'embrasser une carrière qui n'offre aucune ressource à l'ambition.

On ne trouve de jeunes clercs que dans les classes les plus pauvres de la société : ce sont des enfants élevés par les curés de leur village et dénués de tous moyens de fortune, qui sont dans le moment la principale espérance de l'Église. Ces enfants seraient même dans l'impuissance de continuer l'éducation s'ils n'étaient secourus par les évêques et par les libéralités des fidèles, qui fournissent à leur subsistance et à leur entretien dans les petits séminaires. Nous devons même faire remarquer que dans ces petits séminaires un grand nombre d'élèves, connus sous le nom de besaciers, sont nourris par leurs parents, qui leur apportent le samedi ou le dimanche les modiques aliments. qui doivent les faire subsister toute la semaine. Si ces moyens de préparer et de former des candidats venaient à manquer, on ne tarderait pas à s'apercevoir qu'il est impossible de recruter les ministres du culte.

On paraît craindre que les petits séminaires ne rivalisent avec les autres écoles, et qu'ils ne leur nuisent par cette rivalité; mais en observant ce qui se passe, il est facile de s'apercevoir que les familles qui destineront leurs enfants à

des places militaires, civiles ou judiciaires, préféreront toujours l'éducation plus étendue et plus brillante que l'on donne dans les collèges à l'éducation modeste qui est le partage des petits séminaires. A cet égard nous devons être rassurés par l'expérience. Jamais nos anciens colléges n'ont eu à souffrir du concours des petits séminaires.

Si nous avons vu dans les temps actuels des écoles particulières préférées aux lycées, n'oublions point que ces écoles n'étaient pas des petits séminaires, qu'on y donnait les premiers éléments de toutes les connaissances utiles et agréables, et qu'elles n'ont dù leur prospérité qu'au peu de confiance que les lycées ont d'abord inspiré, et à l'esprit de parti qui attaque toujours les établissements nouveaux. Quand on aura une bonne éducation nationale, quand les grandes vues de Votre Majesté auront été remplies, chaque chose reprendra sa véritable place, et on n'aura plus à redouter les rivalités, qui s'évanouiront d'elles-mêmes. Tels sont, sire, les objets que vous m'avez ordonné de discuter. Votre Majesté suppléera par son génie à toutes les observations qui peuvent m'être échappées. Elle appelle de toutes parts les talents et les lumières; elle protége, elle crée, même, tout ce qui peut fonder la prospérité des empires et l'honneur des régimes. Il lui était réservé d'ajouter à la gloire et au bonheur du plus grand des peuples l'avantage d'avoir en tout genre la meilleure institution.

PROJET DE DÉCRET

SUR L'ORGANISATION DES SÉMINAIRES MÉTROPOLITAINS.

Napoléon, empereur des Français et roi d'Italie,

Vu la loi du 23 ventôse an XII, relative à l'établissement des séminaires métropolitains;

Considérant que l'éducation des ecclésiastiques destinés

à remplacer le grand nombre de vieillards actuellement consacrés au culte doit fixer toute notre sollicitude; Nous avons décrété et décrétons ce qui suit :

TITRE PREMIER.

De l'époque à laquelle les séminaires métropolitains seront organisés, et des principes de leur organisation.

ARTICLE PREMIER.

Les séminaires métropolitains, établis en exécution de la loi du 23 ventôse an XII, seront organisés, savoir:

Ceux de Paris, Lyon, Tours et Malines, avant le 15 août 1807, et ceux de Rouen, Bruges, Aix, Bordeaux, Besançon et Toulouse, avant le 15 août 1808.

ARTICLE II.

Ils seront à la fois école spéciale de théologie et séminaires.

ARTICLE III.

Comme écoles spéciales de théologie, ils seront aggrégés à l'université impériale, et ils dépendront du grand maître et du conseil de l'université en tout ce qui concerne la collation des grades.

ARTICLE IV.

Comme séminaires, ils seront placés sous la direction et la surveillance des archevêques, conformément aux règles Canoniques reçues en France.

TITRE II.

Des matières qui seront enseignées dans les séminaires métropolitains.

ARTICLE V.

Dans les séminaires métropolitains, l'enseignement sera divisé en deux sections: celle des sciences humaines et celle de la théologie.

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