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V. Epistolas decretales in Juris Canonici libros, quarum registrum quinque voluminibus compactum in vaticano MSto asservatur. Hæc est quinta post Gratianum collectio Decretalium, quæ Honorii III habet constitutiones, a Tancredo (a), Bononiensi archidiacono, (1) collectas circa annum 1227, et sub Honorii publicatas nomine. Ejus interpres fuit Jacobus Albanus, Faventinus episcopus, Henrici Ostiensis præceptor. Hanc quintam collectionem, quam Antonius Augustinus negat se potuisse reperire, luci dedit Innocentius Cironius, Cancellarius Tolosanæ Academiæ, Tolosa 1645, fol. idem cujus libros V observationum juris canonici nuper recudi fecit vir præclarus Joannes Samuel Brunquell, Lipsiæ 1726. 4.

VI. Quædam Epistolæ leguntur inter Epistolas Petri Blæsensis, et aliæ apud diversos. Ex Registro Honorii plures Epistolæ referuntur ab Odorico Raynaldo in Annalibus, et a Luca Waddingo in Annalibus Ordinis Minorum. Paucæ etiam apud Matthæum Paris et in tomis Conciliorum, et apud Baronium, plurium quoque apud Bzovium argumenta Epistolæ V, ad Hispanos apud Agvirium, tomo III Concil. Hispan. p. 488. Alia de comitatu Flandriæ apud Baluzium tomo VII, Miscell. p. 254, et aliæ tres tomo II, ad Raymundum Rogerium, comitem Fuxensem, p. 252; ad Amalricum, comitem Tolosanum, p. 254, et ad Ludovicum VIII, Francorum Regem, p. 255. Epistolæ XIX ad reges Philippum et Ludovicum, in Andreæ du Chesne Scriptoribus rerum Francorum tomo V, p. 851, 861.

VII. Decreta et Bullæ apud Collectores, ut apud Cherubinum tomo I Bullarii, p. 90 seq., ubi Constitutiones octo, atque inter alias Diploma Canonisationis Laurentii Dublinensis, p. 96: quod exstat etiam apud Bzovium ad annum 1226; Guilelmi, Bituricensis Archiepiscopi, apud Labbeum tomo II Bibliothecæ novæ MSS. p. 391, et Roberti, Abbatis Molismensis, id. tomo I, p. 647. Bulla de instituendis monachis Cisterciensibus in monasterio Lavacensi, in Baluzii appendice ad Marcam Hispanicam, p. 1405.

VIII. Cæremoniale Cencii de Savellis alias Camerarii, exstat MS. Romæ in Bibliotheca Barberina. Hoc illud ipsum est, quod libro

(a) Confer Pagium ad a. 1185, n. 2.

(1) Voy. ci-après dans les Proleg. de la Quinto Compilatio. Tancrède fut celui à qui Honorius

Censuum additum fuisse a Gencio, eta Mabillonio editum jam supra p. 277 dixi.

IX. Sub ejus nomine reperitur Index Romanorum Pontificum in Vaticano, teste eruditissimo Binio.

III. INNOCENT III ET HONORIUS III. L'Allemagne protestante a donné pour principale raison d'être de son protestantisme le désir de se soustraire à l'autorité des Pontifes romains. Elle est restée dans la voie dans laquelle s'engagea Luther. Calvin dogmatisa beaucoup plus que Luther. Celui-ci fut tout d'abord un révolté, qui qualifia le Pape d'Antechrist et n'appela Rome que du nom de Babylone.

Or, c'est l'Allemagne protestante qui est entrée la première dans la voie de réhabilitation des Papes. Elle n'a songé qu'à une restauration historique du passé; mais elle a voulu étudier ce passé, et les résultats ont été ceux que nous connaissons. Gerbert ou Sylvestre II, par le Dr Hock, a montré l'action de la Papauté en Europe au Xe siècle. Le professeur Voigt a donné, dans le Pontificat de Grégoire VII, un de ces livres qui font que l'on ne peut plus parler de la société catholique du XIe siècle ou du grand Pape réformateur, sans prononcer le nom de Voigt. L'Histoire du pape Innocent III, par Hurter, nous montre le prédécesseur d'Honorius III dans toute la grandeur de son rôle historique et dans toute sa grandeur personnelle. Hurter fournirait la meilleure introduction aux œuvres d'Honorius III et ferait comprendre mieux l'action de la Papauté sous ce pontificat, qui suit immédiatement celui de son héros, si l'on voulait se replacer par la pensée, aussi complétement que faire se peut, au milieu d'un siècle qui fut si fécond en événements et si remarquable à tous égards. A cette grande école se rattache également Ranke, par son Histoire de la Papauté à partir du XVe siècle.

Comment donc Hurter, en particulier, estil arrivé à édifier son grand travail sur Innocent III? Par la lecture de la collection de ses Lettres, fort nombreuses et trop peu lues jusqu'alors. On ne jugera pareillement Honorius III et les Pontifes ses successeurs qu'autant que l'on aura rassemblé et publié

adressa le recueil de ses décrétales; il n'en fut pas le rédacteur.

:

ce qui a été écrit par chacun d'eux. Pour Innocent III, on pouvait consulter deux ouvrages dont voici les titres : Epistolarum Innocentii III, Romani Pontificis libri undecim accedunt Gesta ejusdem Innocentii et prima Collectio decretalium composita a Rainerio, diacono et monacho Pomposiano; Steph. Baluzius in unum collegit, magnam partem nunc primum edidit, reliqua emendavit, fol. 2 vol. Parisiis, 1682; et encore: Diplomata, chartæ, epistolæ et alia documenta ad res Francias spectantia: notis illustrarunt et ediderunt de Brequigny, La Porte du Theil, fol. 2 vol. Parisiis, 1791. Pour Honorius III, les documents sont nombreux, il est vrai; mais il a fallu attendre jusqu'à la présente édition pour les voir réunis.

C'est à Hurter que nous demanderons comment les collections, d'abord patiemment recueillies, et publiées à l'avance, deviennent la source à laquelle vont puiser des érudits qui renouvellent la science historique. Il disait en publiant son livre : « Il y a bientôt vingt ans que l'auteur de cette histoire, en parcourant la collection des lettres d'Innocent III, conçut le projet de consacrer ses loisirs à l'exposition de l'immense activité de cet homme, dans la personne duquel la Papauté parvint incontestablement à son plus haut degré de puissance. Cette pensée se représenta souvent, devint plus claire et plus précise, prit une forme de plus en plus déterminée. Dès cette époque, j'ai commencé à rechercher et à recueillir les matériaux de cette histoire, et le plus riche trésor de documents s'est offert à moi dans les deux collections de la correspondance d'Innocent III... Avant d'avoir parcouru dans toute son étendue et sa variété la sphère d'action au milieu de laquelle était placé Innocent, l'auteur comprit que la vie d'un homme, le centre et le mobile de tous les événements, même les moins importants, dont l'éminente position et la haute personnalité constituaient, pour ainsi dire, le battement de cœur de l'humanité européenne, ne pouvait être exposée en la séparant de ses relations multiples avec ses contemporains. L'histoire d'un Pape du moyen âge est un fragment de l'histoire universelle... >>

Ainsi, point d'histoire vraie, point d'intelligence de la marche de l'humanité, sans la connaissance de l'œuvre pontificale. Et

point de connaissance de cette sorte sans la lecturedes nombreux, des innombrables monuments encore dispersés çà et là, et en quelque sorte perdus, aussi longtemps qu'ils demeurent disséminés, ou absolument inédits.

Le pontificat d'Honorius III n'est pas une påle continuation de celui d'Innocent III; mais il recueille néanmoins des faits commencés et les achève. La croisade dans le midi de la France est entreprise sous Innocent, et poursuivie sous Honorius. La croisade en Orient date de plus loin, et compte des incidents nouveaux. Les Ordres de SaintDominique et de Saint-François d'Assise sont établis par les deux Papes. Innocent III appartient à l'histoire du droit ecclésiastique par ses constitutions et par le quatrième concile de Latran. Et de même Honorius, par ses constitutions et par la Quinta Compilatio.

En principe, les accusations portées contre Innocent III retombent sur Honorius, continuateur conscient de son œuvre. A priori, toute justification d'Innocent vaut pour Honorius, par suite de l'unité de vues et de moyens pour arriver aux mêmes fins. C'est pourquoi, on citera ici de Saint-Chéron, dans son Introduction à l'Histoire d'Innocent III, t. I, p. VI.

<< Dans son histoire, on sait que l'abbé Fleury se montre généralement peu favorable à la Papauté. Mais son hostilité gallicane se concentre tout particulièrement sur Grégoire VII et Innocent III. Le règne de ce dernier est une des parties les plus longuement traitées dans l'ouvrage de Fleury, et il ne laisse échapper aucune occasion d'attaquer ce grand Pontife. Voici les principales accusations; elles ont servi à alimenter la haine anticatholique de tous les historiens du dernier siècle; elles ont été partout vulgairement répétées et sont tombées en quelque sorte dans le domaine historique; il n'en est pas une seule qui ne soit réfutée par Hurter, à l'aide des témoignages les plus irrécusables. 1° Innocent, par son extension exagérée de l'autorité pontificale, préférait l'utilité de sa personne ou de son siége à l'utilité de l'Église universelle. Le désintéressement constant et parfait du Pape est prouvé par Hurter à presque toutes les pages de son livre. 2o Innocent a déployé trop de rigueur contre les hérétiques. L'écrivain protestant s'attache à

démontrer que le Pape n'a jamais conseillé ni autorisé aucune cruauté. 3o Innocent n'a pas hésité à autoriser les translations d'évêques, malgré la défense des anciens canons, quand il l'a cru utile à l'autorité de son siége. On verra les faits dans Hurter. 4° L'intervention d'Innocent dans les affaires d'Allemagne n'a été que la suite des fausses maximes d'usurpation formulées par Grégoire VII. Hurter prouve qu'Innocent a attendu jusqu'au dernier moment avant de se mêler à l'élection de l'empereur; et s'il est intervenu, c'est que les intérêts les plus sacrés de l'Église et de l'empire le lui commandaient. 5o Fleury adresse à Innocent un reproche singulier de la part d'un membre de l'Église, celui d'avoir interprété la constitution de l'empire dans un sens qui enlevait à l'empereur le droit de confirmer l'élection des souverains Pontifes. Notre écrivain protestant démontre que la liberté du SaintSiége et de l'Église était intéressée à l'interprétation du Pape. 6° Fleury reproche encore à Innocent d'avoir eu la prétention d'être arbitre de la paix entre les princes et et les rois. Quelle plus belle mission pouvait appartenir à la Papauté? Tout le moyen âge lui accordait ce droit de pacifique intervention. 70 Dans presque toute son exposition du pontificat d'Innocent, l'abbé Fleury renouvelle, soit directement soit indirectement, cette accusation d'envahissement de la cour de Rome sur la puissance temporelle. Le savant historien a fait cependant une observation qui aurait dû l'éclairer et lui apprendre que la conduite d'Innocent était conforme au droit et aux usages de la société féodale. Un des plus célèbres conciles, le quatrième de Latran, fut convoqué et présidé par Innocent III. Là se trouvèrent quatre cent douze évêques, soixanteonze primats ou métropolitains, plus de huit cents abbés, un grand nombre de procureurs pour les absents, des ambassadeurs des principales puissances de l'Europe; la société toute entière de cette époque était donc représentée dans cette imposante assemblée. Rien n'y pouvait se décider qui fût en opposition avec les idées et les sentiments de ce siècle. Parmi les questions débattues, ne manqua pas de se présenter celle des hérétiques le concile prononça que si le seigneur temporel, étant admonesté, néelige de purger sa terre des hérétiques, il

sera excommunié par le métropolitain et ses comprovinciaux; et s'il ne satisfait dans l'an, on en avertira le Pape, afin qu'il déclare les vassaux absous du serment de fidélité, et qu'il expose sa terre à la conquête catholique. L'Église, ajoute Fleury, semble ici entreprendre sur la puissance séculière; mais il faut se souvenir qu'à ce concile assistaient les ambassadeurs de plusieurs souverains, qui consentaient à ces décrets au nom de leurs maitres. Pourquoi donc accuser Innocent d'un pouvoir dont l'exercice, dans une circonstance aussi solennelle, n'excitait pas même la plus légère réclamation de la part des représentants des souverains de la chrétienté? »

Ce qu'Innocent III fit de la Papauté, dont il légua la grandeur et la puissance à soL successeur Honorius III, bien des écrivains l'ont dit, qui sont cités au même endroit par de Saint-Chéron.

Daunou, Essai historique sur la puissance temporelle des Papes, 2 vol. in-8: « Parmi trois cents Papes ou antipapes, dont l'histoire nous offre les noms, nous n'en connaissons pas de plus imposant qu'Innocent III; son règne est la plus brillante époque de la puissance papale. »

Capefigue, Histoire de Philippe Auguste: « Ce Pape (Innocent III) est le seul Pontife contemporain de Philippe Auguste qui ai montré cette vaste et active capacité embras-sant l'univers catholique. Il n'est pas une question domestique, se rattachant à des têtes couronnées, à des barons, à des châtelains; pas une querelle privée ou publique entre les rois; pas un différend entre les barons, les abbayes et les monastères, qui n'appelle sa vigilance. Sa correspondance est encore un des grands monuments du moyen âge. Ses légats, ses cardinaux parcouraient les empires, prescrivaient des lois, jetaient des interdits, semaient des anathèmes, et tout courbait la tête devant les foudres apostoliques. On ne peut se faire une idée de cette autorité levant des armées par une bulle et des indulgences, dirigeant la politique des États, se mêlant du gouvernement de la France, de l'Angleterre, de l'empire, et tout cela par le seul ascendant des opinions. Partout où je rencontre une grande capacité, j'aime à la saluer, et, disons-le, Innocent III domine son siècle

bien autrement que Philippe Auguste et les désobéissance, devenaient traitres à Dieu; princes contemporains. >

La Porte du Theil, écrivant en l'an 1791, à une date où tous les anciens préjugés religieux étaient considérés comme devant céder définitivement la place à la philosophie, dans le Recueil des chartes, actes et diplômes relatifs à l'Histoire de France : « Le nom d'Innocent III réveillera toujours le souvenir d'un des personnages qui ont figuré avec le plus d'éclat sur la scène du monde, et dont l'impartiale philosophie aura le plus de peine à définir exactement les vertus et les défauts. Je dis les défauts, non que j'ignore combien ce terme paraitra doux à ceux qui ont lu les écrits tant historiques que polémiques où ce Pape a été accusé formellement et taxé de véritables vices. Mais lorsqu'on s'est livré à une étude réfléchie de l'histoire de son pontificat, on ne sait quel degré de croyance tout lecteur équitable doit accorder à des imputations qui, la plupart, à l'examen, paraissent avoir été visiblement, dans l'origine, dictées ou du moins exagérées par l'esprit de parti. »

Montalembert, dans son Histoire de *Sainte Elisabeth, dont la vie rayonne sur le pontificat d'Innocent III, nomme « cet homme, dans la force de l'âge, qui devait, sous le nom d'Innocent III, lutter avec un invincible courage contre tous les adverraires de la justice et de l'Église, et donner au monde peut-être le modèle le plus accompli d'un souverain Pontife, le type par excellence du vicaire de Dieu. >>

Michelet lui-même, Histoire de France, t. II, a très-bien vu, dit Saint-Chéron, l'influence d'Innocent sur son siècle, la conformité de ses doctrines avec celles des contemporains, l'enthousiasme populaire de la croisade contre les Albigeois, la férocité de ceux que Hume appelle les plus innocents et les plus pacifiques des hommes. Il nous montre Innocent arrêtant les rigueurs, prenant la défense du comte de Toulouse et de son fils...>

Après ces auteurs, tous Français, un étranger, Lingard, appréciant dans son Histoire d'Angleterre, t. III, un fait particulier qui touche à l'histoire de sa nation, la déposition de Jean sans-Terre, dira: « A une époque où toutes les notions de justice se modelaient sur la jurisprudence féodale, il fut bientôt reçu que les princes, par leur

que, comme traitres, ils devaient perdre leurs royaumes, fiefs qu'ils tenaient de Dieu, et qu'il appartenait au Pontife, vice-régent du Christ sur la terre, de prononcer ces sortes de sentences. >

Il importe enfin, dit Hurter, Histoire d'Innocent III, t. III de la trad. franç., p. 483, de réunir dans un seul cadre les traits de l'esprit dominant et les formes extérieures du gouvernement de l'Eglise sous ce pontife. Et, pour cela, il faut montrer, premièrement, quelles étaient ses convictions sur l'essence du christianisme et sur l'importance de la Papauté dans l'Eglise visible. Il n'y a point de véritable grandeur intellectuelle si elle n'est en même temps morale. Ce n'était pas dans le but de produire une impression passagère, mais dans l'épanchement d'une conviction personnelle qu'il s'écriait : «Malheur à moi si je suis un mercenaire, si les devoirs de ma dignité sont en contradiction avec ma conduite, si mes actions diffèrent de mes paroles, et que par là je devienne la cause de la perte d'un grand nombre, au lieu de servir pour leur salut. » Il reconnait pieusement Jésus-Christ comme la plénitude de toute grâce, il s'avoue lui-même son serviteur; il regarda tout ce qui lui réussit comme le fruit d'une assistance supérieure; il confessa tout acte de sa vie, tout accroissement de l'autorité du Siége apostolique, toute délivrance d'un danger pour le Saint-Siége, comme provenant d'une direction particulière du chef invisible dont il est le représentant indigne. S'il avait constamment devant les yeux comme point central de toutes ses convictions et de toutes ses actions la grandeur et le fardeau de la dignité à laquelle il avait été appelé, d'un autre côté, il eut foi en Dieu, qui a assisté David, dans le Seigneur, qui a élu Pierre, après avoir été renié trois fois par lui, pour paître ses brebis; il vivait dans la ferme espérance que le Seigneur veut agir avec lui, non selon ses péchés, mais selon sa grande miséricorde, selon son saint et glorieux nom, qu'il invoque. Car il était intimement convaincu qu'il n'est pas permis à quiconque est appelé à des fonctions épiscopales, d'y renoncer, quelque pénibles ou difficiles qu'elles soient, puisque la renonciation est presque égale à un reniement du Christ. Il sentait combien il avait un besoin particu

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lier de la grâce divine, afin de pouvoir | rencontre par-ci par-là dans les églises de exercer, à la gloire et à l'honneur de Dieu, et pour le bien de la chrétienté, la haute fonction dont les devoirs lui paraissaient presque dépasser ses forces... Ainsi parle

Hurter.

Parmi les vingt-huit cardinaux qui existaient à l'époque de l'élévation d'Innocent, trois seulement lui survécurent: le Romain Guido, qui avait été promu à la même date que lui, par Clément III, le cardinal Cynthius Cenci, et Censio Savelli, qui lui succéda sous le nom d'Honorius III. Il éleva au cardinalat celui qui remplaça son successeur, sous le nom de Grégoire IX. On peut dire des Pontifes Honorius III et Grégoire IX, qu'ils sont de l'école d'Innocent III, ayant été formés sous lui à la pratique et à la connaissance des affaires et des hommes.

Le tombeau d'Honorius III; les tombeaux des Savelli.

[On lit dans Gregorovius, Les Tombeaux des Papes romains, ch. vII:]

<< Honorius III, Savelli (1216-1227), repose à Sainte-Marie Majeure, à Rome, près l'autel de la crèche: un homme remarquable, fils d'Amaury, de la maison des Savelli, et dont le nom était Cencius. Élevé à Sainte-Marie Majeure, il y devint chanoine, et ensuite camerarius ou chancelier sous le règne de Célestin III. C'est certainement lui qui est l'auteur du célèbre manuscrit que l'on conserve à la Vaticane sous le nom de Cencius camerarius, ouvrage d'une très-grande importance pour l'histoire de Rome au moyen âge. Devenu pape, il confirma, le 20 décembre 1216, l'ordre des Dominicains, et, pour la seconde fois, celui des Franciscains, l'an 1223. Quels temps que ceux-là! La guerre des Albigeois, l'Empire latin à Constantinople, et Frédéric II! Mais pas un monument qui parle de ces choses, à moins que l'on ne

Rome quelque pierre tumulaire avec une inscription à demi effacée de ces temps. Ainsi, dans les grottes du Vatican, une pierre murée dans une paroi, au milieu des sombres sarcophages des Papes, vient rappeler aux pèlerins le temps des troubadours et des Albigeois de Provence. On y lit ces paroles : « Hic jacet Amauricus comes Montis Fortis, Franciæ connestabilis. Contra Albigenses pro fide catholica sæpius dimicavit. Postea contra Sarracenos ad partes Syriæ transfretavit, a quibus in bello captus fuit, et diu in ea captivitate detentus, tandem per treugam liberatus, dum rediret ad propria, apud Hidrontum expiravit, anno Dom. 1211. »

Dans l'Introduction à Grégorovius, qui est de J. J. Ampère, de l'Académie française, on lit:

A partir du quatrième siècle, les Papes furent souvent enterrés, hors de l'église, sous l'atrium, où se trouvaient également des tombes impériales. A partir du neuvième siècle, les Papes furent enterrés le plus souvent à Saint-Jean de Latran. Les tombeaux de plusieurs des plus grands Papes du douzième siècle manquent à Rome; il faut les chercher ailleurs. « On y revient avec Honorius IV, de la famille Savelli (Ampère semblerait oublier ici Honorius III, appartenant à cette même famille Savelli), une de ces grandes familles du moyen âge de Rome, presque toutes éteintes aujourd'hui. Honorius IV, dont on voit encore en partie sur l'Aventin le palais fortifié, théâtre de plusieurs conciles, repose dans l'église d'Ara-Cœli, bâtie au Capitole, sur les ruines du temple de Jupiter. En face du tombeau de son père, la figure du Pape a été placée sur le sarcophage de sa mère, tout étincelant de mosaïque, décoré des armoiries féodales de la famille Savelli, et dans lequel, association touchante! on a placé ses restes. >

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