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ET

PRÉFACE

I. Des différentes manières d'envisager la Patrologie et la Patristique, au XVIIe siècle, au XVIIIe et au XIXe.

1. Lorsque Louis Ellies Dupin, docteur en Sorbonne, publia, à la fin du dix-septième siècle, sa Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, contenant l'histoire de leur vie, le catalogue, la critique, la chronologie de leurs ouvrages (commencée en 1686), il parut qu'il avait renfermé dans une juste brièveté la substance d'un grand nombre de livres, dont le sien tiendrait lieu. Ce fut ce dont on le loua.

2. Dom Cellier, bénédictin, qui composa l'Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques (commencée en 1729), essaya, au dix-huitième siècle, de mieux faire que le précédent, d'être plus complet; mais il n'eut pas des prétentions différentes. Eloigner des sources, les rendre inutiles, disait-on, par une grande fidélité d'analyse, c'était alors tout l'idéal.

3. Notre siècle, au contraire, ne veut entendre parler que des sources, des documents originaux. Il estime dix lignes d'un texte authentique, plus que dix pages d'affirmations ou d'appréciations, dépourvues de la leçon authentique. Nous sommes Cartésiens résolus, dans l'érudition, dans l'histoire, dans la science, et l'on voit chacun fermement décidé à n'admettre, pour la construction de l'édifice de ses connaissances acquises, rien qu'il doive à autrui; la légitimité du savoir nous paraît avoir pour condition première cette exclusion rigoureuse des intermédiaires.

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5. Le treizième siècle fut un grand siècle pour les études théologiques et pour les études juridiques. L'Eglise y est toute puissante. Un grand Pontife, Innocent III, l'inaugure; un Pontife fier et inflexible, Boniface VIII, le voit finir. L'activité des Papes, en particulier celle de Honorius, successeur d'Innocent, s'y montre prodigieuse. Les écrits, lettres, bulles, traités, commentaires, œuvres, abondent durant cette période, et cette abondance semble même avoir été, à certains égards, plus nuisible qu'utile. On se sentait découragé par l'impuissance dans laquelle tous se trouvaient de prendre une connaissance suffisante des hommes et des choses. En voici la preuve :

Comme on le verra plus loin, l'évêque Simon Majolus, l'auteur d'une Vie de Honorius III, éditée pour la première fois dans le second tome des OEuvres, traitant ex professo des faits et gestes de ce Souverain Pontife, se borne à dire qu'il existe de lui quelques Lettres, et c'est par milliers qu'il faut les compter; c'est par milliers qu'on les lira ci-après, dans les tomes II, III, IV. L'ignorance de Majolus était causée par l'abondance. On n'essayait pas de feuilleter tant et tant de documents.

A.

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6. Ce treizième siècle, et, pour ne parler présentement que de lui, ce Pontife, dont l'activité fut si considérable, doivent être étudiés cependant dans les documents originaux, non-seulement parce que tel est le procédé scientifique, et que nous ne consentons plus à nous dire satisfaits par l'analyse qui condense tout dans une juste brièveté, en dispensant du recours aux sources, mais parce que ce Pontife régit l'Eglise à l'une des époques les plus remarquables de sa vie militante; parce qu'il reçoit des mains d'Innocent III l'Europe du moyen âge parvenue à toute la grandeur de son développement propre et singulier, à cette organisation particulière qui la constitue dans sa puissante originalité, au milieu des annales humaines; parce que ce Pontife ne parait pas, dans l'histoire, indigne d'une telle succession; parce que ce siècle présente plus qu'un autre dans les institutions, dans les mœurs, dans l'état des gouvernements, le type de la société que l'Eglise avait formée et composée des éléments barbares et des restes ou des ruines de la civilisation antérieure, en pénétrant ceux-là de l'idée chrétienne, en plaçant celles-ci sous sa tutélaire sauvegarde; parce que ce siècle appartient encore à l'unité, dans sa politique et dans sa foi, et que nous nous débattons péniblement au sein d'une société différente, qui se désagrège par le morcellement des sectes religieuses, philosophiques, politiques, sociales, scientifiques, littéraires.

Combien est digne d'étude et doué d'une physionomie étrangère à l'Europe de 1879 ou de 1880, ce temps où Innocent III, dans sa vaste correspondance, toujours subsistante, et depuis longtemps connue, mise à profit, spécialement par l'historien Hurter, puis Honorius III, dans sa correspondance non moins vaste, toujours subsistante, mais encore inconnue dans son ensemble, et publiée maintenant pour la première fois, embrassent, traitent et règlent souverainement toutes les affaires importantes d'un monde, d'un âge si fécond en grands événements!

V.-Événements principaux des Pontificats d'Innocent III et de Honorius III.

7. Innocent excommunie, dépose le guelfe Othon IV, qu'il avait couronné et soutenu contre Philippe de Souabe; il retire la Grande-Bretagne

à Jean, que l'histoire surnomme Jean-Sans-Terre; il la donne à Philippe-Auguste, il reprend ses dons, l'Angleterre devient vassale du Saint-Siége; il excommunie ce même Philippe-Auguste, qui avait répudié Ingelburge; il fait rompre son mariage avec Agnès de Méranie. A son tour, Honorius donne une couronne impériale, celle de Constantinople à Pierre de Courtenay; il couronne également Frédéric II, puis il accorde à plusieurs Constitutions de ce prince la haute sanction de l'insertion dans le Corpus juris de l'Eglise, c'est-à-dire dans le recueil de ses propres Décrétales, honneur insigne ! Il laisse dans l'Ordo ad coronandum, V. infr. col. 419, la forme des obligations contractées par l'empereur, au jour et par le fait même de son couronnement; il réprimande les rois de Castille et de Portugal, V. infr. col. 215, col. 236; il casse, annule et déclare dépourvus de toute force et valeur les statuts des villes, les serments, qu'il juge contraires à la liberté de l'Église et suspects d'affinité avec les doctrines des hérétiques, V. infr., col. 115, col. 120. Dans ces faits éclate la grandeur du Pontificat sous l'un et l'autre Pontife!

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9.

Quum sit ars artium regimen animarum, dit « Innocent III, Decret. Greg. lib. 1, tit. 14, c. 14, districte præcipimus ut episcopi promovendos in sacerdotes diligenter instruant et informent, vel « per se ipsos, vel per alios idoneos viros, super divinis officiis, ecclesiasticisque sacramentis, <qualiter ea rite valeant celebrare. Quoniam si de « cætero rudes et ignaros ordinare præsumpserint (quod quidem facile poterit deprehendi) et ordi«natores et ordinatos ultioni gravi decernimus subjacere. Sanctius enim est, in ordinatione « maxime sacerdotum, paucos bonos, quam mul<tos malos habere ministros: quia si cæcus cœ« cum ducit, ambo in foveam dilabuntur. Le langage de Honorius III est plus remarquable encore dans le tit. de Magistris, V. infr., col. 344, et Decret. Greg. lib. 5, tit. 5, c. 5: Volumus et mandamus, ut statutum in Concilio gerali de Magistris theologis per singulas metro

D

poles statuendis, inviolabiliter observetur : STA« TUENTES, ut quia super hoc propter raritatem ⚫ magistrorum se possent forsitan aliqui excusare ab ecclesiarum prælatis et capitulis ad theologicæ professionis studium aliqui docibiles desti«nentur, qui, quum docti fuerint, in Dei Ecclesia velut splendor fulgeant firmamenti, ex quibus ⚫ postmodum copia possit haberi doctorum, qui • velut stellæ in perpetuas æternitates mansuri, ⚫ad justitiam valeant plurimos erudire: quibus si proprii proventus ecclesiastici non sufficiunt, • prædicti necessaria subministrent. Docentes ⚫ vero in theologica facultate, dum in scholis doacuerint, et studentes in ipsa, integre per annos • quinque percipiant DE LICENTIA SEDIS APOSTOLIC.E ⚫ proventus præbendarum et beneficiorum suorum, non obstante alia aliqua cousuetudine vel statuto, quum denario fraudari non debeant in vi<nea Domini operantes. »

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Ces paroles d'un Pape du treizième siècle sont pour tous les siècles: inviolabiliter observetur. Elles n'ont jamais été abrogées; elles sont écrites dans le corps du droit, pour y demeurer à toujours. Elles répondent à l'affirmation de quelques-uns qui, bien intentionnés, disent: Le prêtre doit s'occuper de ministère, et non d'études; sa mission est ailleurs que dans le commerce journalier avec les livres. Elles rappellent à celui qui écrit ces lignes un souvenir précieux resté dans l'esprit et dans le cœur. A genoux devant le Vicaire de JésusChrist, qui le bénissait, il entendit ces mots sortir de la bouche de Pie IX: Mon fils, vous êtes venu [à Rome] pour les études; je loue et j'ap

prouve.

(1) Le Liber Censuum, sans avoir été destiné par Honorius à demeurer comme monument géographique de l'occident chrétien durant le moyen âge, n'en sera pas moins utilement consulté par ceux qui voudront établir la correspondance des noms anciens des évêchés ou des monastères du XIIIe siècle avec les noms modernes. De même que les savants appuient leurs dissertations sur l'Itinéraire d'Antonin, il sera permis aux géographes de citer comme autorité irrefragable le Liber Censuum. Mais cette corrélation des noms ne pourrait être faite ici sans entraîner d'inévitables longueurs et former un hors d'oeuvre géographique, intéressant peut-être, étranger toutefois à une édition des Opera Honorii III.

Néanmoins, en ce qui concerne l'État Pontifical, aujourd'hui absorbé par l'Italie une, on nous saura gré, pensons-nous, de reproduire les divisions ecclésiastiques d'après le Specchio geographico-storico-politico di tutte le nazioni del globo, opera di Pietro Castellano, tom. VI, Roma 1837, p. 671:

Tavola della divisione ecclesiastica dello Stato. Roma, sede del Sommo Pontefice, di cui un cardinale è vicario generale per l'episcopale ministero.

Vescovati Suburbicari di : 1. Ostia e Velletri (Ostiens et Veliternen.) goduto dal cardinale Decano; 2. Porto, S. Rufina e Civitavecchia (Portuen., S. Rufinæ et Centumcellarum) goduto dal cardinale Soto-Decano; 3. Frascati (Tusculanus); 4. Albano (Albanen.); 5. Palestrina (Prænestinus); 6. Sabina (Sabinen.).

Arcivescovati di : 1. Benevento (Beneventan.); 2. Bologna (Bononien.); 3. Camerino (Camerinen.), coll' am

VI

VII. Quelques rapprochements entre les faits et gestes d'Innocent III et de Honorius III.

11. Innocent III a écrit des Sermones per totum anni circulum; un traité de morale, de Contemptu mundi ; un traité dogmatique, de sacro altaris mysterio libri sex; un commentaire des Psaumes de la pénitence; des lettres, Epistola. On lira dans ce tome premier les Sermones per totum anni circulum de Honorius III, venant au jour de l'impression pour la première fois; un traité liturgique, l'Ordo; un ouvrage historique, la Vita Gregorii VII; et un écrit sans précédent, le Liber Censualis. Quant aux Lettres, elles rempliront les tomes suivants.

12. Innocent III réalisa les idées pleines de grandeur de Grégoire VII, et, sous son pontificat, la Papauté parvint à son apogée (Dict. encycl. de theol.). Honorius éleva à la Papauté ce monument unique du Liber Censualis, qui constate les faits accomplis. S'il existe d'autres sermonaires, d'autres historiens, d'autres écrivains épistolaires, d'autres liturgistes, et si Mabillon a publié d'autres Ordines Romani dont l'Ordo Romanus de Honorius III se trouve être le douzième, il ne se rencontre qu'un Liber Censualis, et un Censius Camerarius qui en est l'auteur, qui garde ce nom dans l'histoire à cause de son œuvre, à laquelle correspond sous Pie IX, à l'autre bout de la chaine des temps, avant les démembrements successifs et récents du pouvoir temporel, la situation moderne que nous résumons en renvoi au bas de la page d'après Pietro Castellano (1). On verra ainsi les

ministraz. perpetua della Chiesa di Treia (Trejen.); 4. Fermo (Firman.); 5. Ferrara (Ferrarien.); 6. Perugia (Perusin.); 7. Ravenna (Ravennaten.); 8. Spoleto (Spoletan.); 9. Urbino (Urbinaten.).

Vescovati di 1. Acquapendente; 2. Alatri; 3. Amelia! 4. Anagni; 5. Ancona ed Umana; 6. S. Angelo in Vado, ed Urbania; 7. Ascoli; 8. Asisi; 9. Bagnorea; 10. Bertinoro, e Sarsina; 11. Cagli, e Pergola; 12. Cervia; 13. Cesena; 14. Cita di Castello; 15. Cita della Pieve; 16. Civita-Castellana, Orte et Gallese; 17. Comacchio; 18. Fabriano, e Matelica; 19. Faenza; 20. Fano; 21. Ferentino; 22. Foligno; 23. Forli; 24. Fossombrone; 25. Gubbio; 26. Jessi; 27. Imola; 28. Loreto, e Recanati; 29. Macerata e Tolentino; 30. Montalto; 31. Montefeltre; 32. Montefiascone, e Corneto; 33. Narni; 34. Nocera; 35. Norcia; 36. Orvieto; 37. Orsimo, e Cingoli; 38. Pesaro; 39. Pontecorvo, con Aquino, e Sora diocesi Napolitane; 40. Rieti; 41. Rimino; 42. Ripatransone; 43. Segni; 44. Senigallia; 45. S. Severino; 46. Sutri, e Nepi; 47. Terni; 48. Terracina, Sezze e Piperno; 49. Tivoli; 50. Todi: 51. Veroli; 52. Viterbo, e Toscanella. Le même Pietro Castellano cite, p. 4, ces vers remarquable de la Henriade :

Sur les débris sanglants de Bellone et de Mars
Un Pontife est assis au trône des Césars.

Il ajoute, p. 28, même tome, que la délimitation de l'État Pontifical est véritablement l'œuvre du prédécesseur de Honorius III. Ce fut Innocent III, dit-il, qui fixa les limites géographiques du patrimoine do sa`nt Pierre ;

situations extrêmes, le passé de six siècles et le juris (Droit ecclésiast. dans ses sources par le passé d'hier.

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13. Nous avons nettement séparé, V. infr.,col. 433, col. 567, et distingué du Liber Censualis, le Ceremoniale ou Ordo, les Chroniques historiques, ou comme dit le card. Maï, le Chronicon Vitarum paulo diffusius. Nous avons donné le nom moderne qualifiant le Liber Censualis et le définissant ; nous l'avons appelé un registre-matricule de perception du cens, indiquant la côte de chacun et les redevances à percevoir. Rien n'est plus embrouillé et confus que les mentions faites par Fabricius et autres du Liber Censualis, parce qu'ils en ont parlé par ouï-dire. Nous croyons avoir signalé pour la première fois la distinction importante à établir entre le registre matricule, fort aride en soi, comme on le verra ci-après, infr., col. 499 et suiv., et les pièces comptables justificatives, chartes ou autres documents antérieurs à Cencius (Honorius), et mis en ordre par lui, quelquefois postérieurs, mais dont l'authenticité, pour ceux qui sont venus ensuite, résultait suffisamment de l'annexion au Liber Censualis, plusieurs fois remanié, et toujours protégé, jusque dans ses remaniements, par le nom de son auteur primitif.

14. Nous renvoyons volontiers à l'Annotatio, col. 466 à 487 infr., ceux qui souhaiteraient voir dans un agencement systématique les deux éléments dont se compose le Liber Censualis, savoir: le registre-matricule et les pièces comptables de justification. Le résumé de Muratori renfermé dans ces vingt colonnes est excellent.

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Dr Philipps, trad. Crouzet, p. 153), et ses Décrétales, dont s'enrichissait le droit furent la cause déterminante de la composition des Compilations Secunda, Tertia, Quarta. En effet, après le Decretum de Gratien et le Breviarium extravagantium de Bernard de Pavie, ou prima Compilatio, la Compilatio secunda eut pour principal mérite de renfermer les Décrétales des cinq premières années d'Innocent III; la Compilatio tertia comprit les Décrétales suivantes jusqu'à la douzième année du même Pontificat, et la Compilatio quarta recueillit, en outre des Décrets du quatrième concile de Latran, les Décrétales des six dernières années du règne.

16. Honorius III mériterait, autant et plus qu'Innocent, son prédécesseur, le nom de Pater juris, si l'on s'attache à la remarque faite par le Dret professeur Schulte, (V. infr., col. 388 et la note au bas de la page), qu'il fut l'auteur de la seconde publication officielle d'un Recueil, mais que la Quinta constitue la première publication formelle d'un Livre de lois ou Code universellement obligatoire. On peut discuter l'authenticité de tel ou tel passage ou fragment du Décret de Gratien, et la question d'autorité est ainsi subordonnée à une question préjudicielle. Il faut admettre, au contraire l'authenticité de la Compilatio tertia due à Pierre de Bénévent, puisque ce recueil fut publié officiellement par Innocent III. Mais on peut lui accorder une autorité intrinsèque inférieure, au point de vue formel, à celle de la codification expresse, accompagnée de ces expressions de Honorius adressant à Tancrède ses Décrétales :

Per Apostolica scripta mandamus, quatenus iis << solemniter publicatis... ab aliis recipi facias, <tam in judicio quam in scholis. Telle est, croyons-nous, la pensée du professeur de l'Uni

La demarcazione del' ecclesiastico territorio fu sua opera, ricuperato avendo il possesso delle terre tutte a -Pontifici devolute. »

Aussi, d'après le même Pietro Castellano, le Pape Honorius III, libre de tout souci pour la possession de ses états, put s'occuper avec une plus grande sollicitude des grands intérêts de la chrétienté, et même des guerres de ce temps, entreprises pour le bien de la chrétienté :

« Mori Innocenzo in Perugia nel di 46 Luglio 1216, ed ivi dopo due soli giorni Cencio Savelli gli successe col nome di Onorio terzo, zelantissimo Papa, che prepose alla Crociata d'Oriente Federico secondo coronato da lui Imperatore, ed intervenne in tutte le guerre, che ardevano di quel tempo con titoli religiosi, e contro Mori nelle Spagne, e contro i Valdesi, ed Albigensi in Francia, e contro i Pagani di Prussia, e Polonia, che tuate assumeron il nome di Crociate.

e

Bien que, dans un sens large, tout le territoire des Etats de l'Église soit dénommé assez fréquemment Patrimoine de saint Pierre », en donnant au tout le nom de la partie éminente, une précision plus grande devran pas confondre les deux appellatious. Nous emprunton

au même ouvrage, p. 67, une nomenclature qui est, à l'heure actuelle, un souvenir seulement du passé :

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Prima della rivoluzione francese, tal era la nomenclatura de' paesi soggetti alla Chiesa: Il Lazio, la Marittima, e Campagna, il Patrimonio di S. Pietro, il ducato di Castro, l'Orvietano, la Sabina, l'Umbria, il Perugino, la marca di Ancona, la Romagna, il Bolognese, il Ferrarese, ed i ducati di Benevento et di Pontecorvo.

Oggi pero lo Stato Pontificio, per Legge Sovrana, dopo i torbidi del 1831 emanata, vien diviso in provincie, la prima delle quali, ove e racchiusa la Capitale, si denomina Comarca, le altre diconsi Legazioni, quando son rette da un cardinale, e Delegazioni, se un prelato le administra.

Ogni provincia, qualunque denominazione si abbia, si suddivide in distretti, e questi in governi, ognun de quali si parte in communi, che talora han soggetti taluni appodiati. Il capo della magistratura municipale dices gonfaloniere nelle cità, priore in tutte le altre communii sindaco ne' villagi appodiati.Il gonfaloniere è assistito da proporziato numero di anziani, ed il priore da duegagiunti..

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versité de Bonn. Nous donnerons donc à Honorius le même nom de Pater juris, que nous ne refuserons pas à Grégoire IX. Le treizième siècle est le grand siècle de la législation ecclésiastique codifiée.

X. La science juridique au XIIIe siècle.

17. Le savant Hurter, historien d'Innocent III, n'a pas consacré, comme on pouvait l'attendre d'un esprit aussi sagace et curieusement investigateur, l'un des livres de la vie du Pontife à ses Décrétales. Il n'a pas méconnu, cependant, l'importance du droit ecclésiastique à cette époque, bien qu'il se borne à des généralités pouvant convenir égament au frontispice d'une Vie de Honorius III, ou de Grégoire IX, sans aucun changement. Il dit, V. Hist. d'Innocent III, trad. Saint-Chéron, t. I, p. 28.

Lothaire [Innocent III] se rendit de Paris à Bologne où depuis bien longtemps florissaient les écoles de droit; on y venait de toute l'Italie et de pays lointains. Il paraît qu'à toutes les époques la science du droit romain y fut cultivée, et que jamais on n'avait complétement cessé de l'expliquer et de l'enseigner dans cette ville. On y professait aussi la théologie et les arts libéraux; mais, comme dans le petit nombre d'universités de ce siècle, chacune était consacrée de préférence à une science particulière, pour l'enseignement de laquelle elle surpassait les autres écoles et attirait un plus grand concours d'étudiants, ainsi Bologne passait dans toute la chrétienté pour la meilleure institutrice des sciences du droit. Une école du droit romain, ouverte par Irnerius, sans qu'il y eût été publiquement invité, et sans autre mission que celle de communiquer ses connaissances à un grand nombre d'auditeurs, tel fut le premier germe de cet enseignement dont la renommée et l'influence se répandirent bientôt, au-delà des Alpes, dans tous les royaumes chrétiens. L'étude des lois romaines fut surtout encouragée par Frédéric Ier. >

L'enseignement du droit civil ayant pris un si grand essor, il devait arriver que, dans une époque où les lois ecclésiastiques exerçaient une si vaste influence sur toutes les relations de la vie, où l'Église elle-même possédait une existence si puissante et si indépendante, le clergé serait excité à montrer d'autant plus de zèle pour recueillir les décrets et les décisions ecclésiastiques, pour les expliquer et en établir la science sur des bases plus solides. Il est vrai que jusqu'à ce jour, on n'avait pas manqué d'hommes qui recueillaient et commentaient les lois de l'Église. Mais ce qu'Ir

nerius avait été pour le droit civil, Gratien, le Bénédictin, professeur de droit canon à l'école du Couvent de Saint-Félix, le devint pour le droit ecclésiastique. Après avoir consacré plusieurs années à recueillir les lois de l'Église, il en soumit la collection, le jour de S. Benoit 1151, à l'examen des professeurs de Bologne et au Pape Eugène III, pour en obtenir l'approbation, laquelle fut accordée un an après. L'exemple de Gratien encouragea d'autres savants à suivre la même carrière, et on ne tarda pas à faire de nouveaux recueils. Celui de Gratien fut le sujet d'une foule d'explica-tions et d'annotations. Le nombre des professeurs augmenta; ils obtinrent le privilége de délivrer les mêmes grades pour le droit canon que pour le droit civil. Les Papes attachaient la plus grande. importance au droit canon; ils y conformaient leurs décisions et leurs actes. Enfin, le goût pour cette nouvelle science devint si général, que.... beaucoup de savants négligeaient entièrement la théologie pour le droit canon. C'est alors que Bologne vit s'accroître encore sa réputation européenne. Le droit romain ne pouvait avoir de valeur que dans le pays où il avait pris naissance, et d'où il n'avait jamais été complétement banni, ou bien dans celui au sein duquel la puissanceimpériale voulait le ressusciter. Le droit canon, au contraire, avait la même force de loi dans tous les royaumes, qui reconnaissaient le Pape pour leur chef spirituel. Partout, il existait des questions innombrables qu'il fallait décider d'après le texte du droit canon. Partout, cette science ouvrait la carrière des dignités, car on avait besoin d'hommes versés dans la connaissance et l'application de ce droit, et le recueil de ces lois se répandait en un très-grand nombre de pays, aussitôt que son authenticité avait été reconnue par le Pape. Quoique l'école de Bologne fùt déjà très-fréquentée, le nombre des étudiants s'éleva bientôt, pendant les années qui suivirent le séjour de Lothaire (Innocent III), à dix mille, venus de tous les pays de l'Europe... >

« Les professeurs de droit civil parvenaient rapidement à la fortune. Ils ouvraient des tribunaux à côté de leurs écoles, y rendaient des jugements, donnaient des réponses aux questions litigieuses. Les professeurs de droit canon recevaient des bénéfices, étaient élevés aux dignités ecclésiastiques, ou particulièrement choisis par les Papes pour diverses missions. Plusieurs réunissaient la science et l'enseignement du droit civil et du droit canon et, peu à peu, s'enracina fortement ce principe que le jurisconsulte du droit canon doit être également versé dans le droit civil, et que sans la

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