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d'une façon admirable ce que peut donner l'union du Laboratoire et de la Clinique. Ils doivent faire monter vers les savants qui, pendant des années, se penchent sur ces difficiles problèmes, l'admiration de tous ceux qui savent apprécier l'extraordinaire travail qu'ils ont fourni comme aussi les services qu'ils ont rendus et qu'ils rendront encore à la pauvre humanité souffrante.

Dr DELASSUS,

Doyen de la Faculté libre de Médecine de Lille.

Les greffes osseuses

<«< La greffe est une opération par laquelle on déplace une partie vivante, de sorte qu'elle continue à vivre par les adhérences qu'elle contracte avec une autre partie du même individu ou d'un individu différent ». (Dictionnaire de Dechambre.)

((

Le mot «< greffe », dans sa conception habituelle, éveille une idée de fertilité, d'aptitude du fragment prélevé, non seulement à vivre, mais à s'accroître, à se développer en puisant chez un hôte les matériaux nécessaires à son existence, mais en gardant aussi son individualité.

C'est dans le règne végétal que la greffe fut pratiquée d'abord, et depuis la plus haute antiquité : chacun connaît les résultats obtenus dans nos jardins; bien des fleurs et des fruits sont dus à divers procédés de greffe.

Chez les animaux inférieurs et les embryons de vertébrés, des expériences permettent d'obtenir des individus de forme bizarre vers bifurqués ou trifurqués, têtards à deux queues, etc.

Chez l'homme, des chirurgiens barbiers étudiaient, dès le xve siècle, l'art de refaire un nez à l'aide de lambeaux pris dans le voisinage.

Actuellement, on tente la greffe de tous les tissus : peau, tendons, nerfs, vaisseaux, os, etc. La terrible expérience de la guerre a malheureusement fourni trop d'occasions d'utiliser et de perfectionner ces méthodes.

La greffe osseuse est sans doute de celles qui ont provoqué le plus de discussions. Son étude, tout en docu

mentant le lecteur sur un sujet important et d'actualité, montrera toute la complexité des problèmes posés.

INDICATIONS DE LA GREFFE OSSEUSE

La greffe a été employée pour réparer une solution de continuité, résultat d'une intervention chirurgicale, d'une inflammation de l'os ou d'un traumatisme.

On l'a utilisée aussi pour fixer dans un but thérapeutique des parties normalement mobiles.

I. Soit une tumeur de l'humérus : son volume, sa nature plus ou moins maligne, son influence sur les tissus voisins exigent son ablation. Le plus souvent, il faut sacrifier en même temps le membre tout entier. Mais quel succès, si l'on se contente d'extirper l'os malade que l'on remplace par un fragment osseux de même longueur, convenablement choisi; et si, par une longue suite de soins méticuleux, on parvient à conserver le membre, avec toutes ses fonctions !

II. Une ostéomyélite, une inflammation a nécrosé une longue partie d'un os important. Le plus souvent, cet os se régénère ; mais il ne l'a pas fait, et sur une longue étendue le squelette est interrompu. Une greffe peut rendre sa fonction à ce membre impotent.

III. Une fracture grave, le plus souvent accompagnée de perte de substance et d'infection profonde, a laissé les fragments sans vitalité, incapables de se souder (1). Le membre est ballant, inutile ou à peu près le cas s'est produit trop souvent pendant cette guerre. Faut-il amputer? Ici encore la greffe trouve une de ses principales indications.

IV. Une fracture du crâne a nécessité une trépanation large le blessé guérit. Mais le cerveau n'est plus protégé

(1) On appelle pseudarthrose la fausse articulation produite par la mobilité des deux fragments non soudés.

sur une étendue importante. Une greffe réussie peut réparer la boîte crânienne.

V. Enfin on sait que l'immobilisation constitue, à l'heure actuelle, le traitement classique des tuberculoses ostéo-articulaires. On l'obtient le plus généralement par des appareils, plâtrés ou autres. On a imaginé d'obtenir cette immobilisation, d'une façon définitive, en soudant les os voisins par l'intermédiaire d'une greffe. Cette méthode a été particulièrement utilisée au niveau de la colonne vertébrale, dans le mal de Pott.

Telles sont, brièvement exposées, les principales indications des greffes osseuses. Nous reprendrons ces différents points avec détail quand nous étudierons les résultats obtenus.

TECHNIQUE Des greffes oSSEUSES

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Nous devons distinguer deux variétés de greffes,suivant que le greffon reste en communication avec des vaisseaux (greffon pédiculé) ou qu'il est complètement détaché de son lieu d'origine (greffes libres). Ces dernières nous retiendront le plus longtemps, car elles ont les indications les plus fréquentes et elles seules prêtent à discussion.

Greffes pédiculées.

Le greffon, qui garde un pédicule nourricier, garde aussi, du moins théoriquement, sa vitalité, et se trouve dans de meilleures conditions pour adhérer aux os voisins. Voici deux exemples typiques de ces greffes.

Soit une perte de substance importante du tibia. On peut tailler au même niveau un greffon péronier, le faire pivoter sur les parties molles, comme sur une véritable charnière, et l'insérer dans les extrémités avivées du tibia. Si l'on suit, pour cette intervention, la technique de Hahn-Huntington, on conserve les vaisseaux nourriciers du greffon, qui peut donc continuer à vivre, et se trouve dans les meilleures conditions pour se souder au tibia.

On a aussi utilisé les greffes pédiculées dans certaines pertes de substance du crâne. Mayet taille un lambeau ostéopériosté, voisin de la perte de substance, en ayant soin de laisser un large pédicule périosté ; il le bascule autour de ce pédicule et vient en recouvrir l'orifice crânien. L'expérience prouve que ce greffon continue à vivre et s'accroît.

Greffes libres.

Mais il est exceptionnel d'avoir à sa disposition, dans le voisinage même de la perte de substance à combler, un greffon de dimensions favorables et que l'on puisse tailler avec un pédicule.

Aussi, dans l'immense majorité des cas, on utilise des greffons prélevés au loin, et transplantés. On a employé, nous le verrons, des substances inertes, telles que l'ivoire ; puis des fragments osseux prélevés sur des êtres d'espèce différente; des fragments prélevés sur des individus de même espèce ; enfin des greffons prélevés sur l'individu lui-même. Nous verrons, dans l'étude expérimentale, ce que l'on peut attendre de chacun de ces procédés. Pour le moment, donnons simplement quelques exemples et quelques techniques différentes de greffes libres.

I. Soit une perte de substance de l'humérus : il manque un long fragment d'os. Le chirurgien commence par préparer le « lit » du greffon : il en enlève les tissus cicatriciels et fibreux; il dispose convenablement les organes conservés (muscles, vaisseaux et nerfs); enfin il avive les extrémités de l'os à réparer et leur donne une forme convenable de façon à pouvoir y placer et maintenir son greffon.

Il se dirige alors vers le péroné, par exemple (1), dont il extrait un fragment de longueur appropriée (certains chirurgiens prennent le greffon avec périoste; d'autres

(1) On peut employer aussi un fragment de tibia, comprenant toute l'épaisseur de l'os, du périoste jusqu'au canal médullaire, etc.

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