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au consommateur un dellar et le charbon de Colombie britannique et d'Australie 7 à 8 $ la tonne; c'est donc une économie de 50 % pour les chemins de fer et les industries. En 1909, les chemins de fer américains brûlaient 20.000.000 de barils, 36.000.000 en 1915, 46.000.000 en 1917. Le nombre de milles parcourus par les locomotives brûlant du mazout atteint 64.000.000 en 1908 et 147.000.000 en 1917. Les trains qui traversent les régions inhabitées et sauvages de l'Ouest s'arrêtent en face de tanks élevés le long de la voie; dans le silence désertique de ces plateaux rccheux cn n'entend que le halètement de la lccomotive qui refait sa provision de fuel-oil et les wagons repaitent dans un nuage de poussière et de fumée.

Dans les appareils de chauffage domestique, dans les établissements industriels le pétrole se substitue au charbon, mais la préférence donnée au mazout par les navires de guerre et de commerce a plus d'importance (1). Les avantages du mazout sont si nombreux qu'il remplace la houille même dans les pays où elle est particulièrement abondante plus grandes facilité et rapidité dans le transport et la manutention, réduction du volume à emmagasiner et gain de place pour la cargaison, propreté plus grande à l'intérieur et à l'extérieur de la chambre de chauffe, réduction de la main-d'œuvre des foyers, réduction du prix de revient par unité de chaleur produite, augmentation du pourcent d'efficacité et plus grande facilité pour régler la production de la chaleur, augmentation du rayon d'action du navire et diminution de ses escales.

Aussi, si avant la guerre le bas prix du charbon prolongeait les hésitations, actuellement sa pénurie et sa cherté multiplient les partisans du pétrole. Les chemins de fer d'Amérique du Sud, des compagnies françaises (2) l'ont adopté;

(1) Le mazout peut être introduit directement dans les foyers; comme il exige pour brûler beaucoup d'oxygène, on se sert d'injecteurs qui le pulvérisent et l'imprègnent d'air. Il peut être utilisé aussi dans un moteur Diesel où il sera soumis dans le cylindre à une forte pression produisant d'elle-même un mélange détonant qui chasse les pistons comme un moteur à explosion.

(2) La mise sous pression ne demande que 45 minutes, alors qu'il faut au moins trois heures pour mettre en état de marche

des compagnies de navigation de première ligne comme la White Star, la Cunard, la Transatlantique, la P. and O. l'utilisent sur leurs plus belles unités; les marines de guerre anglaise et américaine comptent un nombre croissant de dreadnoughts, de crciseurs et de torpilleurs chauffant au pétrole. Aussi l'industrie pétrolifère passe du champ purement commercial au rôle d'industrie essentielle, nécessaire à la sécurité nationale, elle devient une question de politique internationale, c'est-à-dire de rivalité entre puissances maritimes, entre cousins anglo-saxons.

La suprématie anglaise tient à sa suprématie navale, celle-ci dépend sans doute du nombre et du tonnage de ses navires, mais aussi de sa maîtrise du combustible. Si c'est elle qui ravitaille les stations de charbon de l'Atlantique Nord et Sud, de la Méditerranée et de l'Océan Indien, les vaisseaux étrangers sont à sa merci, sans compter les avantages commerciaux que ce fret de sortie assure à sa flotte marchande et à ses importateurs. Mais si le mazout détrône le charbon, si les Américains en sont les grands détenteurs, s'ils se construisent une flotte marchande et une formidable armada, si le sous-sol de l'Angleterre et de son empire colonial ne possède guère de réserves de pétrole, c'est le déclin de l'Angleterre inévitable; la maîtrise des mers lui échappera le jour où les Yankees pourront ravitailler en pétrole les navires qui sillonnent les mers.

M. Baldwin, secrétaire de la Trésorerie, n'a-t-il pas déclaré aux Communes, en 1920, que « la question du pétrole doit être désormais considérée comme la base de la politique économique de la Grande-Bretagne » ?

Dès 1913, le premier Lord de l'Amirauté déclarait en public qu'un des buts essentiels de la politique de l'Amírauté devait être que le gouvernement devînt propriétaire de certains gisements ou du moins pût en contrôler la production. Or, cette production et la vente du pétrole tendant

une locomotive au charbon. Les « Pacifics » du dernier modèle, équipées au mazout ont, en 1919, remorqué entre Paris et Tours, des trains de marchandises de 1200 tonnes et des express de 600 tonnes; ces derniers ont une vitesse de 93 kilomètres à l'heure. La dépense de combustible par 100 tonnes et par 100 kilomètres, ressortait à 2 kilos 160 de mazout et 4 kilos 200 de charbon.

de plus en plus à tomber sous le contrôle de firmes indépendantes et peu nombreuses, l'amirauté craignait avec raison de dépendre de compagnies dont les intérêts sont cosmopolites et financiers en ce qui concerne la livraison régulière de produits d'importance vitale.Le gouvernement acquit ainsi les actions de l'Anglo-Persian, de la Burmah Oil, mais il fallait davantage. La puissance du capital anglais, l'esprit d'entreprise et de conquête britanniques éclairés par la haute compétence de techniciens renommés, viennent de montrer au monde ce que seule une élite est capable de réaliser dans le domaine des affaires.

Sir Marcus Samuel, lord Cowdray, chef du groupe Pearson, lord Curzon, le professeur John Cadmian de l'Université de Birmingham, les directeurs de grands organes comme la Shell Royal Dutch, la Mexican Eagle sont les principaux ncms de cette élite. Avec rapidité, prudence et décision, ils ont fait tant et si bien qu'au Guatemala, au Honduras, au Nicaragua, au Costa-Rica, à Panama, en Colombie, au Vénézuéla, à l'Équateur, l'immense majorité des concessions sont aux mains de sujets britanniques et seront mises en valeur par eux. Le groupe Shell possède en toute propriété ou en contrôle des champs d'huile aux ÉtatsUnis, en Russie, au Mexique, aux Indes, en Roumanie, en Égypte, à Ceylan, en Malaisie, en Chine, au Siam, aux Philippines; en outre, par la convention de San Remo, l'Angleterre a obtenu de la France des privilèges relatifs au pétrole des colonies françaises. Sans doute, il faudra plusieurs années avant que les profits de cette campagne soient cueillis, mais la récolte promet d'être abondante et magnifique. Le Daily Mail en révélant ces conquêtes écrivait : « La plus grande opération du gouvernement britannique traitée depuis l'accaparement des actions de Suez est à la veille de se réaliser ». Ce clairon de victoire alarma les Américains. Si depuis longtemps ils produisent 65 à 70% de tout le pétrole consommé, et contrôlent en plus au Mexique et ailleurs 12 % de la production mondiale du pétrole, tandis que l'Angleterre n'avait pu assumer le contrôle que de 4 %, et cela dans des territoires à des milliers de lieues de Londres, des géologues américains prétendent qu'au taux de la consommation actuelle, les États-Unis

seraient à sec en 18 ou 25 ans. Leurs réserves ne dépasseraient pas 9 milliards de barils, le reste du monde en contiendrait 53 milliards! et comme il est impossible d'exploiter immédiatement ces 9 milliards, on prévoit donc que l'Amérique devra restreindre sa consommation, ou acheter le pétrole à l'étranger. En 1920, elle a importé 120.000.000 de barils du Mexique. L'envahissement des puits mexicains par l'eau salée inquiète aussi les Américains. M. David White, membre de l'U.-S. Geological Survey, est d'avis que les puits américains auront fourni leur maximum dans quelques années; le pourcentage d'épuisement des principaux champs serait le suivant :

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Cependant, est-il possible d'estimer avec une approximation suffisante le degré d'épuisement ou l'importance des ressources potentielles d'huile du monde ou des États-Unis ? D'après M. White, il existerait dans onze États américains, des territoires contenant de puissantes réserves sans compter celles d'huile de schiste. D'après le président de l'Institut américain du pétrole, aucune appréhension à avoir quant au ravitaillement du monde et des États-Unis dans l'avenir. En tout cas, devant les conquêtes anglaises, le Sénat, en automne 1920, autorisa le Secrétaire de la Marine à constituer aux États-Unis des gisements qui ne pourront être vendus ni loués sans sa permission en vue d'assurer le ravitaillement de la marine de guerre. Dans leurs prospections en territoires étrangers, les Américains trouvent les Anglais installés. M. Maning, directeur du Bureau of Mines, à Washington, fait en mars 1920 une déclaration à la presse insistant sur la nécessité de ces explorations et prétend que les Américains scnt exclus des concessions pétrolifères en territoires, colonies ou dépendances britanniques, françaises et hollandaises ou qu'ils ne peuvent y avoir la direction effective de leurs entreprises. De là, comme pour les pétroles de Mésopotamie, des échanges de notes qui refroidissent les relations entre gouvernements, une rivalité entre des organes puissants comme

la Standard Oil, ses filiales et les sociétés anglaises; des excitations dangereuses de l'opinion publique qui montrent que sous la question du pétrole se dissimulent de plus vastes ambitions dont la maîtrise des mers, la prépondérance financière, les questions d'alliance sont l'objet disputé.

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Comme dans la presqu'île d'Apschéron, se dégagent des fissures du sol aux États-Unis quand la pression suffit à l'en faire jaillir de lui-même ou par les forages qu'on y pratique, de grandes quantités de gaz naturel pouvant être employé immédiatement pour l'éclairage et le chauffage. Utilisé dans ce but depuis le commencement du XIXe siècle, ce gaz a été depuis environ 25 ans appliqué à des usages industriels qui en ont provoqué une production de plus en plus intense. Pendant longtemps, elle a échappé à toute statistique. Celles de 1882 lui donnent une valeur de 215.000 $, et celles de 1886 l'estiment déjà à 10.000.000 $. Depuis lors jusqu'en 1897, cette valeur reste à peu près stationnaire, mais à partir de 1898 elle augmente régulièrement et rapidement, si bien qu'elle atteint en 1916 huit fois celle de 1898 ou 120.000.000 de $; elle dépasse donc celle de l'or et dépasse deux fois et demie celle de l'argent extrait en 1916 du sol des États-Unis. Le gaz de la Virginie occidentale seule en 1916 vaut trois fois la production nationale de 1898. Depuis 1918, la production n'a plus augmenté mais les prix ont encore haussé.

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Comme le pétrole, le gaz est amené par des tuyaux à des distances de 300 et 500 kilomètres. La profondeur des puits varie avec la région, elle dépasse facilement 100 et 300 m.,

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