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et aucune de ces explications, examinée quantitativement, n'a résisté à cette épreuve. La pression de la lumière émanée de l'ensemble du système stellaire auquel appartient notre Soleil est, même calculée dans les circonstances les plus favorables, tout-à-fait insuffisante: au bout de cent millions d'années la nébuleuse d'Andromède n'aurait pu acquérir, sous l'effet de cette pression, qu'une vitesse de 3,5 km. par sec., tandis que les spectroscopistes lui attribuent une vitesse d'éloignement de 316 km. par sec. Quant à l'attraction de notre système stellaire, elle devait créer des vitesses de rapprochement, et encore cette force, quoique bien supérieure à la pression de la lumière, est trop faible pour expliquer la grandeur des vitesses observées, abstraction faite de leur direction. Enfin la répulsion électrostatique entre notre système solaire et les nébuleuses, s'il est vrai qu'elle pourrait équilibrer l'attraction gravifique, ne pourrait être assez puissante sans agir de la même manière sur les diverses parties de chaque nébuleuse, et les disperser.

M. ALLIAUME.

II

GÉOLOGIE.

La revue des recueils périodiques rédigée l'an dernier par M. l'abbé Delépine, qui avait aimablement accepté de me remplacer, débutait par quelques considérations attristées sur les entraves apportées par la guerre et par ses suites aux diverses manifestations de l'activité des géologues et à la publication de leurs travaux. Bien qu'il s'en faille de beaucoup que la situation soit redevenue normale, la matière amoncelée au cours de cette année est assez abondante pour qu'il ait fallu laisser dans l'ombre ou réserver pour en parler ailleurs, bon nombre de travaux dignes de remarque. Conformément à la tradition de la REVUE, on s'est arrêté plus

spécialement dans la rédaction de ce bulletin annuel, aux résultats de recherches ayant quelque portée générale. Parmi les travaux dont il y est fait mention, les uns ont trait à l'étude des roches sédimentaires, d'autres à la stratigraphie, d'autres enfin à la tectonique.

Roches Sédimentaires.

Les brèches sédimentaires marines.

Si l'existence de véritables brèches d'origine marine n'est contestée par personne, leur mode de formation est demeuré jusqu'ici enveloppé d'une obscurité que des études pénétrantes n'ont pas encore réussi à dissiper. M. J. de Lapparent a consacré à l'étude de formations bréchiques d'âges divers plusieurs travaux très remarqués (1). Il a récemment exprimé l'opinion que «< ce n'est pas de l'étude des caractères généraux des formations du groupe des brèches que nous pourrons songer à tirer un éclaircissement quelconque sur la question de leur origine, mais plutôt de l'étude minutieuse et comparée de quelques types » (2). Les brèches qui font l'objet de son dernier travail sont constituées par des fragments anguleux de phtanites verts, gris verdâtre ou gris, et par des blocaux d'une roche noire zonée, semblable à une cornéenne, empâtés dans un ciment grenu qui renferme des matériaux d'origine volcanique, des produits de la désagrégation d'une roche cristalline éruptive ou cristallophyllienne, et des éléments d'origine organique, notamment des fragments de crinoïdes. Ces brèches se rencontrent dans le Dévonien de la vallée de la Bruche (Vosges d'Alsace), au milieu d'une

(1) J. de Lapparent, a) Étude lithologique des terrains crétacés de la région d'Hendaye. Mémoire pour servir à l'explication de la Carte Géologique de France. Paris, 1918.

b) Les formations bréchiques entre les villages de Salles et de Sère-Argelès et au nord du village de Boô (Hautes-Pyrénées). BULL. SOC. GÉOL. FR., 4o série, t. XIX, pp. 62-82, pl. I et II, 1919.

c) Grès, calcaires bréchiques et conglomérats d'Urcuit. (Basses Pyrénées). IBID., pp. 295-304.

(2) Conglomérats et phtanites des terrains dévoniens de la vallée de la Bruche (Vosges d'Alsace). Compte rendu du Congrès des Sociétés savantes de 1920 (Sciences, pp. 73-87). Paris, 1921.

sorte de tuf gréseux régulièrement stratifié, dont les éléments sont identiques à ceux du ciment décrit ci-dessus. Ce tuf, qui porte le nom local de Grauwacke, alterne avec des bancs de phtanites.

Chacun de ces deux types lithologiques peut contenir l'autre à l'état de lentilles ou de ti aînées, et par endroitson les voit passer insensiblement l'un à l'autre. Dans cet ensemble, les conglomérats apparaissent comme des sortes d'hybrides ils tirent des bancs de phtanite leurs matériaux grossiers, tandis que les particules de leui ciment ont la même origine que celles qui forment les tufs environnants.

Blocaux et ciment sont contemporains.

Les phtanites, qui se rencontrent à l'état de fragments remaniés dans les conglomérats, avaient donc acquis le caractère de roche cohérente avant d'être incorporés à la brèche, c'est-à-dire bien peu de temps après leur dépôt.

L'intérêt des faits relevés par M. J. de Lapparent au sujet du conglomérat d'Hersbach, est d'autant plus considérable que les éléments de cette roche ne sont pas calcaires, et que par suite le rôle que l'on peut attribuer à la dissolution dans. la désagrégation des bancs qui ont fourni les blocaux n'a guère d'importance.

On peut hésiter à suivre M. de Lapparent dans l'explication. qu'il fournit du mécanisme de la formation des brèches, et être tenté de faire des réserves lorsqu'il formule la loi suivante « Deux formations sédimentaires étant contemporaines, l'une pélagique, l'autre littorale, c'est la formation pélagique qui, consolidée à l'état de roche, peut être remaniée dans la formation littorale, tandis que l'inverse n'a jamais lieu »> (1).

Mais quiconque voudra s'attaquer à la résolution du problème des brèches d'origine marine devra prendre en sérieuse considération les faits ncuveaux versés au débat par l'éminent professeur de Strasbourg.

Les Phtanites Westphaliens.

Conformément à la légende officielle de la Carte géologique, on s'est habitué en Belgique à ranger à la base de l'assise:

'1) J. de Lapparent, loc. cit., p. 86.

de Chokier (HI a) toutes les couches siliceuse; qui apparaissent au-dessus des derniers bancs calcaires de l'assise de Visé. En procédant ainsi on réunit sous le nom de phtanites, des roches de type lithologique très différent. Parmi celles-ci, les unes doivent être considérées comme des calcaires, ou tout au moins des roches fortement calcareuses, ayant subi une décalcification et une silicification simultanées (1). On verra plus loin que M. l'abbé Delépine vient d'adopter cette opinion.

A Visé, dans des couches qu'il considère comme ayant acquis leurs caractères lithologiques actuels par une silicification postérieure au dépôt, M. Delépine a découvert une faune nettement dinantienne, correspondant à la subdivision D-D, de la classification d'Arth. Vaughan (2).

D'autre part, dans diverses coupes, comme à Warnant et au rocher qui porte les ruines de Poilvache, on voit s'intercaler entre les derniers bancs de calcaire, de minces lits de phtanites, continus et d'épaisseur régulière, dont la présence fait supposer qu'il y a eu passage graduel d'un mode de sédimentation à l'autre, par voie d'alternance. Il y a alternance aussi à Visé, où les roches siliceuses renferment des bancs minces de calcaire argileux. En dehors des calcaires silicifiés, les roches dénommées phtanites comportent des bancs d'origine terrigène, dans lesquels le microscope montre de très menus grains de quartz anguleux, enrobés dans une masse formée principalement de calcédoine, pigmentée par du charbon.

On y a reconnu la présence de radiolaires et de spicules de spongiaires. M. M. Bellière a même décrit récemment une variété de phtanite à tel point riche en spicules de Monactinellides qu'il n'a pas hésité à la désigner sous le nom de spongolithe, créé en 1897 par M. Cayeux pour certaines roches du niveau de la Meule de Bracquegnies, presque uniquement formées de spicules.

Ces spongolithes carbonifériens ont été recueillis à Malonne et à Floreffe, dans la bordure sud du noyau Westphalien

(1) J. de Lapparent, loc. cit., p. 86.

(2) G. Delépine, Les formations supérieures du calcaire carbonifère de Visé. ANN. SOC. SCIENTIF. BRUX., octobre 1921, p. 118.

inférieur qui occupe la partie centrale du Synclinal de Namur à cette longitude (1).

Durée des transformations diagénétiques.

L'étude très détaillée des minerais de fer oolithiques d'âge jurassique a conduit M. L. Cayeux (2) à reconnaître l'existence dans ces dépôts, de menus fragments remaniés, jouant le rôle de galets minuscules. En règle générale, dans tous les minerais qu'il a étudiés, on rencontre de ces galets, et ils proviennent de la couche même dans laquelle ils sont contenus.

Il y a donc eu, dans ces sédiments, un remaniement contemporain du dépôt. D'après M. Cayeux : « 1o Dès l'époque même de leur formation, les minerais oolithiques du Jurassique de France étaient composés comme ils le sont aujɔurd'hui. 2o La consolidation de ces niveaux s'est faite tellement vite qu'elle était achevée au moment de leur remaniement ». Leur transformation se serait effectuée sous la mer, et M. Cayeux n'hésite pas à conclure qu'il existe un véritable métamorphisme général d'origine sous-marine qui serait un des grands facteurs de la lithogenèse.

Il convient d'attendre, pour se prononcer sur la rectitude de cette conception, l'exposé des arguments dont M. Cayeux annonce la publication. Mais on peut considérer comme acquis que des transformations très importantes ont été contemporaines ou quasi contemporaines de la sédimentation, et croire que le progrès des études de lithologie des roches sédimentaires conduira à restreindre singulièrement l'emploi des longs espaces de temps auxquels on s'est habitué à recourir pour expliquer le passage des sédiments originairement meubles, à la catégorie des roches cohérentes.

Il est intéressant de juxtaposer aux conclusions de M. L. Cayeux celles que fournit à M. J. de Lapparent (3) l'étude

(1) Marcel Bellière, L'existence de Spongolithes dans le houiller inférieur. ANN. SOC. SCIENTIF. BELG., t. XL, III, pp. 115-117. (2) L. Cayeux, Notion d'un métamorphisme général sous-marin, déduite du remaniement des minerais de fer oolithiques jurassiques, contemporain de leur dépôt. C. R. Ac. Sc., t. 172, no 8, p. 460. Paris,

1921.

(3) J. de Lapparent, Le caractère épisodique des bancs du calcaire

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