Sayfadaki görseller
PDF
ePub

A chaque page, des diagrammes facilitent considérablement l'intelligence du texte. Mais celui-ci devrait être remanié en certains endroits.

Malgré les réserves faites, la monographie de Smits apparaît comme un très intéressant travail, qui excitera le monde savant à s'occuper plus qu'il ne l'a fait jusqu'à présent d'une importante et féconde conception de la constitution chimique.

M. LECAT.

DISTILLATION PRINCIPLES AND PROCESSES, par SYDNEY YOUNG, professeur de chimie à l'Université de Dublin, avec la collaboration de plusieurs auteurs. Un vol. de XIII-509 p. (22 X 15), avec 210 figures dans le texte. - Londres, MacMillan, 1922.

Ce fort beau volume peut être considéré comme une nouvelle édition de l'ouvrage que l'auteur fit paraître, en 1903, sous le titre : Fractional Distillation. Écrit dans le but d'aider les chimistes à conduire les délicates opérations de la distillation fractionnée et à en interpréter les résultats, ce livre obtint dans le monde entier un beau succès, largement mérité. Expérimentateur de tout premier ordre, le professeur Young est une autorité en la matière.

Le développement extrêmement rapide que la chimie organique pure et appliquée a pris dans la seconde moitié du XIXe siècle explique l'immense intérêt théorique et pratique du sujet traité, car la distillation est le seul moyen efficace de séparation des constituants d'un mélange liquide. Ce procédé était connu dès l'origine de la chimie ; mais il n'est pas exagéré de soutenir que c'est grâce en grande partie aux travaux de Young et à son livre qu'on a commencé à bien comprendre les principes sur lesquels repose l'application de cette méthode.

La première section (pp. 3-230), rédigée par S. Young lui-même, s'étend sur une petite moitié du volume et consiste, comme le dit l'auteur, en une rédaction nouvelle de l'édition première, en tenant compte des nombreux faits expérimentaux apportés pendant les vingt années écoulées, par les travaux de Wade, Merriman, Finnemore, Rosanoff et ses collaborateurs, et Lecat. Cette partie traite successive

ment de ce qui suit: appareils, table pour les corrections relatives à la pression, point d'ébullition d'un liquide pur; tension de vapeur et température d'ébullition d'un liquide pur; tension de vapeur et température d'ébullition des mélanges; composition des phases liquide et vapeur (déterminée expérimentalement et théoriquement); généralités sur la manière de conduire une distillation fractionnée; relations théoriques entre le poids et la composition du distillat; relations entre la température d'ébullition du résidu et du distillat; appareils de laboratoire perfectionnés et appareils industriels; distillation fractionnée comme méthode d'analyse quantitative; détermination de la composition des mélanges azéotropiques (1) et séparation indirecte de leurs composants; etc.

Cette première partie se termine par un petit chapitre (pp. 222-228) sur la sublimation, chapitre manquant dans l'édition primitive. Son addition s'imposait, car la sublimation diffère de la distillation bien moins qu'on ne pourrait le croire à première vue, la pression pouvant faire naître l'état liquide intermédiaire. L'auteur considère quelques cas typiques (iode, soufre, anhydride arsénieux, chlorure d'ammonium).

Mais l'édition présente diffère de celle de 1903 surtout par le très grand espace qu'elle réserve à diverses applications industrielles de la distillation effectuée sur une grande échelle. C'est bien à raison, car la guerre mondiale a montré l'extrême importance de la fabrication de l'acétone, du toluène, de la glycérine, etc. La seconde moitié du volume comprend les chapitres suivants : Distillation industrielle de l'acétone et de l'alcool butylique normal (pp. 233-264), par J. Reilly et F. R. Henley. - Distillation de l'alcool sur l'échelle industrielle (pp. 267-318), par F. R. Henley et J. Reilly. — Distillation fractionnée appliquée à l'industrie du pétrole (pp. 321357), par J.Kewley. -Distillation fractionnée dans l'industrie

(1) Les mélanges liquides bouillant à température invariable sous pression constante, étaient appelés « hylotropiques », par Wilh. Ostwald. L'auteur a heureusement préféré et adopté le terme azéotropique », proposé, en 1911, par Wade et Merriman, et utilisé par Lecat dans son ouvrage de 1918, intitulé: L'Azéotropisme.

du goudron de houille (pp. 361-422), par T. Howard-Butler. -La distillation de la glycérine (pp. 425-440), par E. Briggs. -La distillation des huiles essentielles (pp. 443-489), par Th. H. Durrans.

Spécialistes ayant une grande expérience, les auteurs de ces articles sont d'une compétence hors ligne et sont bien dignes d'avoir été choisis pour collaborateurs de l'illustre savant de Dublin.

'Dans ces chapitres, les descriptions ont pu être très concises, étant illustrées par des figures schématiques fort bien tracées; elles visent particulièrement les aspects pratiques des différents procédés.

Comme divers auteurs s'occupent d'applications des mêmes principes physiques, on pouvait s'attendre à des répétitions comme il s'en présente dans beaucoup d'ouvrages rédigés par plusieurs collaborateurs ; ce défaut, sans être inexistant ici, a pourtant été évité dans une grande mesure.

Outre la Table des matières (pp. IX-XIII), il y a, à la fin du volume, un Index (pp. 491-495) des noms des auteurs, au nombre de plus de 420, et une Table systématique (pp. 496509), fort bien faite. Critique de détail : l'Index n'est pas tout à fait complet, en ce sens que des auteurs sont cités parfois beaucoup plus fréquemment que ne l'indique cette liste. Les figures très nombreuses (il n'y en a pas moins de 210) consistent presque toutes en dessins linéaires très intelligibles, ce qui est particulièrement utile pour la partie industrielle.

Les données numériques, fort abondantes, sont réparties sur 128 Tables intercalées dans le texte. Signalons particulièrement, en raison de l'importance trop longtemps méconnue des mélanges azéotropiques (1), celles donnant (pp. 49-58) la liste de ceux de ces mélanges binaires et ternaires qui sont aujourd'hui connus; ces Tables, qui ne figuraient dans la première édition qu'à l'état embryonnaire, ont été dressées avec le plus grand soin et d'après les vérifications que nous en avons faites aux sources elles seraient exemptes d'er

(1) Nous connaissons de nombreux jeunes docteurs en sciences chimiques qui n'ont pas appris à l'Université l'existence des mélanges liquides bouillant à température constante !!!

rata, ce qui n'est pas sans mérite quand il y a des dizaines de milliers de chiffres.

D'exécution matérielle parfaite, cet ouvrage, mine inépuisable de renseignements, est indispensable à presque tous les chimistes et il ne pourra manquer à aucun laboratoire de recherches de chimie organique.

M. LECAT.

XI.- TRAITÉ PRATIQUE DE GÉOLOGIE, par PAUL LEMOINE, professeur de Géologie au Muséum d'histoire naturelle (d'après James Geikie, Structural and Field Geology), 2e édit. Un vol. de VI-543 pages (25-16). — Paris, Hermann, 1922.

[ocr errors]

En faisant connaître, en 1910, au public de langue française le livre de James Geikie, intitulé Structural and Field Geology, M. P. Lemoine nous avait donné plus et mieux qu'une traduction sans altérer les lignes essentielles de l'ouvrage anglais, par des allégements bien compris et des additions judicieuses, il en avait exposé la matière avec la clarté et la méthode qui ont toujours distingué les travaux des géologues de l'école française.

La lecture de l'édition actuelle, que M. Lemoine présente sous son nom seul, montre qu'il ne peut plus être question d'y voir une traduction, ni même une adaptation, au sens ordinaire du mot. Il s'agit bien de deux œuvres distinctes, écrites par des auteurs travaillant de manière personnelle à la réalisation d'un même but.

Les qualités qui distinguent la première version de M. P. Lemoine se retrouvent, dans cette édition nouvelle à un degré plus éminent. On y sent à chaque page que la plume est tenue par un géologue averti, qui puise à tout instant dans une expérience personnelle, acquise au cours de l'élaboration de travaux originaux déjà nombreux et très appréciés.

Le livre de M. Lemoine justifie amplement son titre de traité pratique. En dehors de la matière ordinairement exposée dans les manuels, on y trouve deux chapitres excellents, consacrés à la marche générale des études sur le terrain, ainsi qu'à la confection et à la lecture des cartes géologiques. La recherche des minerais et des matériaux utiles y est traitée en assez grand détail. Une bonne cinquantaine de pages sont consacrées à l'exposé des principes fondamentaux

de l'hydrologie et de leur application à la recherche et même au captage des eaux potables, des eaux minérales et thermo-minérales. Cette partie du traité constitue peut-être bien le meilleur exposé élémentaire qui ait été fait de la question en langue française. L'ouvrage se termine par un chapitre traitant de la géologie des sols et du sous-sol en vue des applications à l'agriculture.

D'autre part, en aucun endroit, la géologie pure n'est reléguée au second plan, et l'exposé de ses principes essentiels et de ses méthodes générales est fait de manière très complète et très sûre. On peut considérer le livre de M. Lemoine comme réalisant le but poursuivi parallèlement par lui et par James Geikie, de manière plus complète et plus heureuse que l'ouvrage anglais qui, à l'origine, lui a servi de modèle. Il n'y aurait rien d'étonnant à ce que l'accueil qui lui sera fait par le public international dépassât de beaucoup la fortune de l'édition anglaise. Le cas s'est réalisé pour la Face de la Terre d'Ed. Suess, beaucoup moins lue aujourd'hui dans le texte original que dans la magistrale version française, qu'en ont donnée M. E. de Margerie et ses collaborateurs. Ce rapprochement n'est pas un médiocre éloge du travail de M. Lemoine, mais il est pleinement mérité.

On ne s'attend pas, cependant, à ce que l'analyse d'un livre nouveau ne soit tissue que de louanges. M. P. Lemoine a trop d'esprit pour ne vouloir accepter que des roses sans épines.

Dans son introduction, nous lisons que « si la détermination des fossiles est d'un haut intérêt, elle ne peut être faite avec certitude, donc avec fruit, que dans les laboratoires bien outillés, avec des bibliothèques et des collections très complètes >>.

On ne peut pas mieux dire. Le lecteur s'attend à trouver ensuite une déclaration analogue au sujet de la détermination des minéraux et des roches,celle-ci, comme l'étude des fossiles, relevant d'une discipline spéciale, qu'on ne peut appliquer que dans des laboratoires bien outillés.

Tel ne paraît pas être l'avis de M. P. Lemoine, qui tente d'initier le lecteur à l'étude micrographique des minéraux et des roches. Peut-il vraiment penser que les cinq pages qu'il y consacre peuvent offrir quelqu'utilité pour le débutant, ou quelqu'intérêt pour le lecteur déjà initié ?

« ÖncekiDevam »