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nous paraît refléter fidèlement sa manière : « En affirmant que toutes nos expériences convergent vers une explication physico-chimique de la vie plutôt que vers les hypothèses vitalistes, il n'en reste pas moins que nous sommes loin de prétendre qu'aucune des explications physico-chimiques de la science actuelle soit définitive et satisfasse complètement notre raison» (p. 5).

J. MARECHAL, S. J.

LES TROPISMES DANS LE COMPORTEMENT ANIMAL. Historique et critique de la question, par MAURICE MANQUAT, docteur ès sciences naturelles. Un vol. in-8o de XVII-233 pages, 38 figures. Nancy, Vagner, 1921.

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La théorie des Tropismes appartient aux quatre ou cinq grandes questions de biologie générale autour desquelles, aujourd'hui, partisans et adversaires du mécanisme se comptent, ou croient se compter. Étendue à l'ensemble des organismes, elle dissimule sous une apparente simplicité de termes, pas mal d'équivoques et d'obscurités; sans compter qu'elle prête flanc, avec une complaisance vraiment excessive, au danger d'explications purement verbales.

Dans le travail important que nous présente M. Manquat, on appréciera sans doute particulièrement l'exposé critique très consciencieux qu'il fait des recherches de ses devanciers. La plupart de ceux-ci se trouvent être personnages fort en vue dans le monde des biologistes d'abord, évidemment. Jacques Loeb, le vrai fondateur et le protagoniste intransigeant de la théorie des Tropismes, savant de haute valeur, observateur précis, hardi chercheur, mais généralisateur téméraire ; puis, des partisans indépendants ou des adversaires de Loeb G. Bohn, Davenport, Jennings, Pictet, Claparède, etc.; puis encore, une nuée d'expérimentateurs - quelques-uns de marque dont les travaux sont clairement résumés. Cette revue assez complète de la littérature, déjà encombrée, d'un sujet relativement neuf, rendra d'excellents services. Elle occupe la majeure partie du volume: 151 pages sur 232.

Dans les 90 dernières pages, M. Manquat fait part de ses observations personnelles, et discute pour son compte la théorie des Tropismes. Les expériences qu'il décrit valent

surtout comme essais de contrôle, ce qui était, d'ailleurs, son but principal. Elles nous paraissent, comme les expériences antérieures de Pictet, établir au moins ceci : que la conception radicale, ou « loebienne », des Tropismes manque de base expérimentale positive, et même s'accorde plutôt mal avec les faits. Toutefois, contre Jennings, dont la théorie, quoique mécaniste, tient compte largement des facteurs internes, la démonstration de M. Manquat ne nous paraît. pas péremptoire, encore que nous en admettions personnellement les conclusions.

Nous ajouterons que l'argumentation de l'auteur, pleine de judicieuses remarques, laisse indécis un point qui ne manque pas d'importance: admettons, en effet, la distinction entre le pur « déterminisme physico-chimique » et le « déterminisme biologique » ; admettons aussi que ce dernier régit les options entre réactions diverses selon la «< loi de l'intérêt », ou du mieux-être, de l'individu vivant; mais l'intermédiaire de ces options est-il nécessairement un sentiment de « plaisir » ou de « peine » ? Ne conçoit-on pas une «< finalité interne » ou une « loi d'intérêt » en dessous du seuil de la psychologie? Toute vie, même végétale, n'emportet-elle pas des options pratiques? Plusieurs tropismes végétaux (dont l'auteur ne s'occupe pas expressément) s'expliquent par un enchaînement de causalités purement mécaniques; mais il y a, dans la vie de la plante, d'autres activités qui semblent trahir un choix entre des possibilités physicochimiques; comment expliquer ces options inconscientes ? à la façon de Jennings ou autrement ? et ne se rencontre-t-il point d'options pareilles dans les réactions motrices des animaux ? Pour saisir à fond la pensée de l'auteur, nous devrions donc savoir son opinion, non seulement sur le « com-portement animal », mais sur la nature même de la vie végétative. Qu'il nous pardonne de l'entraîner en dehors du sanctuaire des tropismes, mais il en a lui-même ouvert les portes en posant le problème général du vitalisme.

XVI.

J. MARECHAL, S. J.

A HISTORY OF THE ASSOCIATION PSYCHOLOGY, by H. C. WARREN, professor of Psychology at the University

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London, Constable, 1921 .Un vol. in-8° de

M. Warren a été bien inspiré en reprenant, et menant à terme, la composition, un moment interrompue, nous dit-il, de ce livre. L'histoire des doctrines associationnistes qu'il offre au public rendra d'excellents services par sa clarté, sa précision et sa brièveté relative.

L'associationnisme, malgré ses accointances historiques avec l'épistémologie empiriste, peut être considéré aussi d'un point de vue simplement psychologique. L'auteur, adoptant expressément ce point de vue restreint, fait abstraction de tous présupposés et contre-coups métaphysiques quelconques. Après avoir délimité son sujet et énuméré ses sources littéraires, il distribue comme suit son étude historique.

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Une première période, courant de Platon et d'Aristote jusqu'à Hume inclusivement, est encore toute dominée remarque-t-il par des préoccupations épistémologiques : la psychologie de l'association s'y ébauche, sans toutefois prendre un développement autonome. M. Warren traite cette phase préparatoire avec conscience et exactitude, mais un peu sommairement. Il nous semble que Hume, bien que principalement philosophe, aurait mérité une étude plus fouillée, tant pour le rôle central qu'il confère à l'« association des idées » que pour le pressentiment qu'il eut des difficultés théoriques de ce rôle trop exclusif.

Avec David Hartley, nous entrons dans la vraie période constructive de la psychologie associationniste. M. Warren retrace séparément le développement de cette psychologie en Angleterre, où elle fut prépondérante, et sur le continent. Dans la lignée britannique, au nom de Hartley et de quelques autres écrivains du XVIIIe siècle, il joint, avec raison, celui de Thomas Brown, inféodé à l'école écossaise : un associationniste intéressant, que Th. Ribot négligea de mentionner dans sa Psychologie anglaise contemporaine.

Une troisième période, illustrée par James Mill, John Stuart Mill et Alexandre Bain, marque l'achèvement de l'édifice associationniste: aucun domaine de la connaissance et de l'action n'échappe plus à cette théorie.

Le succès des idées évolutionnistes ouvre une quatrième période, « qu'on peut dater de 1855, année où parurent les

Principles of Psychology d'Herbert Spencer ». La fonction associative, considérée seulement, jusque là, au sein des individus, s'élargit en devenant un facteur d'acquisitions héréditaires. M. Warren expose, à ce sujet, l'essentiel des vues de Spencer et de Lewes; puis il résume et apprécie, en historien, l'associationnisme anglais dans son ensemble.

L'étude du mouvement parallèle, qui se développa sur le continent, est condensée en un chapitre : course rapide à travers les principaux noms des Sensualistes, des Idéologues et des Positivistes français, puis de quelques Italiens et Allemands.

On pourrait croire que l'histoire de la psychologie associationniste se termine là. M. Warren y rattache encore pourtant, comme autant d'enrichissements nouveaux, la multitude des travaux de psychologie expérimentale, d'inspiration théorique très diverse, entrepris, depuis une bonne quarantaine d'années, sur tous les aspects possibles des associations mentales. Les plus intéressantes de ces recherches nous sont présentées brièvement.

Enfin, l'auteur, en deux chapitres très clairs, résume les grandes lignes d'une psychologie associationniste telle qu'elle résulte des données historiques exposées par lui. Et il nous confie quelque chose de ses vues personnelles. « Il croit la psychologie associationniste, dans ses parties essentielles, parfaitement défendable au regard d'un système intuitionniste ou nativiste quelconque » (p. 291). Évidemment, les progrès de la physiologie et de la psycho-physiologie exigent des retouches aux formules classiques; et puis, l'association

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étiquette commode, qui couvre au moins trois processus distincts ne représente peut-être pas tous les modes d'activité régissant les données mentales. Malgré ces réserves, que, pour notre part, nous accentuerions beaucoup, M. Warren estime que « l'associationnisme, dans ses limites naturelles, apporte une interprétation cohérente de la vie de l'esprit » (ibid.).

J. MARÉCHAL, S. J.

INTRODUCTION A LA PSYCHOLOGIE. L'Instinct et l'Émotion, par J. LARGUIER DES BANCELS, professeur à l'Université de Lausanne. Un vol. in-8° de 286 pages.-Paris, Payot, 1921. Prix 15 francs.

Ce livre, clairement écrit, répond-il complètement à son titre « Introduction à la Psychologie » ? D'aucuns trouveront qu'une Introduction proprement dite comporterait l'examen de certaines questions préalables, que l'auteur n'aborde pas. D'autres estimeront, au contraire, que l'auteur de cette Introduction annexe au portique de la Psychologie des parties entières de l'édifice.

A vrai dire, tout le monde a raison, sans excepter l'auteur lui-même. La préoccupation qui semble l'avoir guidé répond vraiment à une exigence liminaire de la psychologie : c'est de formuler et d'orienter dans des voies praticables un problème qui demeure, quoi qu'on fasse, sous-jacent à toute étude objective de l'homme, nous voulons dire le problème des rapports entre les fonctions somatiques et les activités conscientes. Les positions extrêmes, où, soit le corps, soit l'esprit, sont trop sacrifiés, font de la psychologie une intenable gageure. Avant d'aborder l'analyse détaillée des phénomènes conscients, il importe, sinon de résoudre positivement le problème de l'union du corps et de l'âme, du moins d'écarter les solutions unilatérales qui fausseraient toutes les perspectives ultérieures.

C'est dans cet esprit que M. Larguier des Bancels entend préparer le terrain à une « psychologie ». Étant donné son but, on comprend sans peine l'ordre de ses chapitres.

Après quelques indications sur l'objet et les méthodes de la psychologie (I), il nous parle de l'âme et du corps (II), puis, plus spécialement, de la conscience et du système nerveux (III), ce qui lui permet d'apprécier le « principe du parallélisme» et de comparer entre elles les principales théories de la mémoire. Le chapitre suivant (IV), « la moelle et le cerveau »>, est un sommaire d'anatomie et de physiologie comparées, d'où résultent quelques conclusions sobres sur les conditions somatiques du psychisme. Les trois derniers chapitres appellent l'attention sur la nature et les affinités de trois ordres de phénomènes qui s'enchevêtrent à toute notre vie psychologique. D'abord l'activité réflexe, médullaire et cérébrale (V), que M. Larguier des Bancels conçoit - avec plus de largeur et de justesse que ne font beaucoup de physiologistes comme une réaction déjà complexe et harmonique de l'individu vivant. Puis l'instinct (VI), qui se

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