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damental de la curiethérapie. Toute cellule jeune, toute cellule en voie de prolifération active, est particulièrement sensible aux radiations invisibles. Toute tumeur est un tissu en voie de prolifération intense; ses éléments sont donc plus radiosensibles que ceux des tissus adultes et nettement différenciés. Voilà pourquoi on peut l'atteindre en respectant les tissus sains.

La théorie de Bordier a, au moins, le mérite de donner une explication rationnelle des faits. Les radiations invisibles déterminent dans la cellule des phénomènes de dissociation moléculaire et d'ionisation qui aboutissent à la précipitation des colloïdes albuminoïdiques.

Si le précipité est faible, la réparation se produit, l'irradiation a un effet excitant. Si le précipité est fort, la cellule vit sur sa réserve albuminoïdique restante, mais bientôt dégénère et meurt. Ceci explique parfaitement la période de latence, car les tissus irradiés commencent seulement à réagir après une douzaine de jours.

Comme les colloïdes jeunes sont les plus instables, on conçoit très bien la radiosensibilité élective des cellules jeunes pathologiques et néoformées.

L'action du radium est comparable à celle des rayons X; les deux méthodes ont chacune leurs avantages. Le radium doit à son pouvoir pénétrant énorme une partie de sa supériorité.

Les appareils contenant le radium peuvent grâce à leur petitesse être introduits aisément en contact ou au sein des tumeurs à faire disparaître, et c'est là un précieux avantage. Mais les rayons X permettent d'irradier plus aisément de larges surfaces; les deux méthodes ne doivent pas être opposées mais associées le plus souvent possible. Les tumeurs se divisent en bénignes et malignes. Parmi les premières, signalons les adénomes et les fibromes. Parmi les secondes, les sarcomes et les cancers.

Les tumeurs bénignes cèdent, en général, facilement au radium, épargnant heureusement à la patiente les risques

d'une opération qui, même réputée bénigne, est un risque suffisant pour que l'on soit surpris de voir parfois l'hésitation des intéressées.

Le traitement des tumeurs malignes par le radium est la question à l'ordre du jour. En présence d'un cancer la formule était hier Intervention précoce, large et immédiate. Mais le beau résultat immédiat de l'acte chirurgical est trop souvent assombri par la production de récidives précoces, évoluant parfois avec rapidité.

Les médecins constatent avec tristesse ce piteux résultat, les chirurgiens eux-mêmes se découragent et sont sur le point de renoncer à cette chirurgie décevante. L'ouverture des lymphatiques favorise l'ensemencement de la plaie opératoire et certains échecs lui sont attribuables.

On a conseillé l'irradiation de la tumeur avant l'acte chirurgical. Cette technique est rationnelle : en frappant de mort les cellules on les rend inaptes à se reproduire par greffe.

Mais il arrive fréquemment que les résultats obtenus par l'irradiation préventive sont tels que l'opération devient inutile, dans les cas où la tumeur est prise au début. Même quand il s'agit de ces laissés-pour-compte de la chirurgie, où toute tentative semble vouée à l'échec, la curiethérapie donne, par ses résultats consolants, par ses succès quelquefois, une preuve indéniable de sa puis

sance.

On peut regretter toutefois l'absence de traitement général du cancer, car cette maladie redoutable a tendance à essaimer dans l'organisme. La curiethérapie est, comme l'acte chirurgical, une thérapeutique locale. La précocité de l'intervention est une grande chance de succès. Quand on voit les malades au moment où l'organisme est envahi, la survie due à la guérison locale peut être entravée par l'évolution de lésions éloignées du siège de la tumeur primitive.

Ce rapide exposé vous permet de comprendre la raison d'être de la curiethérapie, sans que nous ayons ici à entrer dans les détails de technique ou de faits cliniques.

Malgré ses résultats impressionnants, la méthode inspire cependant de la crainte, légitimée par la connaissance d'accidents atteignant ceux qui manipulent le radium. Rien de plus néfaste qu'une demi-science: on n'approfondit pas, et l'on juge, et ce sont toujours les incompétents qui sont les plus hardis dans leurs affirmations.

Faut-il redouter le bistouri du chirurgien qui, capable de sauver la vie, peut, à l'occasion, donner la mort ? Faut-il redouter le poison qui, habilement gradué, calme la douleur, aide la nature dans sa lutte contre la maladie ? Il y a et il y aura toujours des victimes de la science. Ne' cherchons pas toujours le mauvais côté des choses, réjouissons-nous de l'activité du radium, sans la redouter. Il faut accorder confiance à ceux qui consacrent leur vie à son étude. Actuellement, la curiethérapie a son heure de succès, demain elle aura des adversaires. Sous prétexte de favoriser l'essor de la curiethérapie, on tend à mettre entre les mains de tous cette précieuse, mais rare substance. Certains commerçants à courte vue vont, ainsi, préparer de nombreux mécomptes (1) dont les patients seront les victimes. Il ne faudra pas incriminer le radium cependant, mais l'incompétence de ceux non préparés à son maniement. Il ne suffit pas d'avoir du radium, il faut savoir s'en servir. Il ne suffit pas d'être médecin ; une longue pratique est nécessaire avant d'être à même d'appliquer le radium efficacement et sans danger. Car les réactions sont lointaines, se produisant durant plusieurs mois, et parfois après plusieurs années. Il faut les prévoir et cependant ne pas agir avec timidité.

(1) Dr Maurice D'halluin, Le Radium doit-il être mis entre toutes les mains? Paris, PARIS MÉDICAL, 11 juin 1921.

CONCLUSIONS

Nous avons déclaré en débutant, la découverte du radium, une des plus fécondes de notre siècle; l'exposé que l'on vient de lire légitime, nous l'espérons, cette interprétation.

Il est intéressant de se remémorer les circonstances qui ont amené la découverte du radium. Tout en rendant hommage au génie de M. et de Mme Curie, il faut reconnaître l'importance des travaux de leurs devanciers; la découverte était dans l'air; elle devait se faire à ce moment précis ; M. et Mme Curie, observateurs perspicaces, surent tirer de leurs travaux les conclusions qui les menèrent au succès.

Nous avons brièvement parlé de l'industrie du radium; ce sujet mériterait de plus longs détails amenant à cette conclusion que la pauvreté des minerais et leur rareté rendent bien difficile le développement de cette industrie. Nous avons cependant besoin de radium, et il faut faire les efforts voulus pour trouver la matière nécessaire à l'isolement du précieux produit.

Nos colonies sont riches en minerais uranifères; il en existe à Madagascar, il en existe en Indo-Chine, mais le prix du fret rend onéreux le transport des matériaux à traiter dans la métropole. Il faudrait réaliser sur place les opérations fondamentales, de façon à pouvoir transporter en France le produit concentré dans une solution, d'où il suffirait d'extraire le radium par cristallisations répétées. A défaut de minerai, on peut être amené à utiliser les boues qui se déposent dans certaines stations thermales ou peut-être même les résidus d'évaporation de ces eaux. Les boues de Vichy contiennent 7 dixièmes de mmg. par tonne, le résidu de l'évaporation des eaux de la même station contient 1 dixième de mmg. de radium par tonne. A défaut de minerai, on pourra utiliser

l'émanation des sources, cette opération permettant de recueillir en même temps l'hélium, dont la préparation industrielle favoriserait incontestablement le développement de l'aéronautique.

Nous avons vu que le dégagement d'énergie était une propriété de l'atome de radium. Ce dégagement acquiert une importance considérable du fait de sa prolongation. Malheureusement, nous n'arrivons point à modifier ni en plus ni en moins cette transformation d'énergie. Le jour où nous trouverons le moyen d'utiliser à notre gré l'énergie intra-atomique, ce sera une transformation complète de notre manière de vivre, et il n'est pas chimérique de penser en cette hypothèse au retour possible de l'âge d'or.

L'étude de la radio-activité a permis de mieux connaître l'atome dont jusqu'à ce jour on ignorait la constitution. Aujourd'hui, nous comptons les atomes et les fragments d'atomes, nous pouvons en voir les trajectoires. N'est-ce pas là un résultat merveilleux, et susceptible de frapper l'imagination ?

Les préparations radio-actives sont en fait des produits toujours complexes; qu'ils s'appellent radium, qu'ils s'appellent mesothorium, qu'ils s'appellent actinium, le corps considéré n'est point seul, mais il porte avec lui tous ses enfants, et les manifestations que nous avons étudiées, sont les manifestations de l'activité vitale de la collectivité.

Les enfants ont une activité éphémère s'ils sont séparés de leur générateur, ils peuvent en mourant rayonner à l'égal de la colonie, mais ils s'épuisent plus ou moins rapidement. Si au contraire le produit est renfermé en vase clos, le générateur reproduit ses enfants au fur et à mesure de leur destruction, et la préparation conserve une radio-activité constante, à partir du jour où elle est arrivée à l'état d'équilibre.

Si, quittant les considérations théoriques, nous nous

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