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sur la Barrière, les ouvertures secrètes que la Cour de Vienne fit par son intermédiaire lui donnèrent plus de poids; toutefois par rapport aux affaires intérieures il fut pendant cette époque plutôt un spectateur intéressé.

Quoique les relations entre la Gouvernante et W. Bentinck, assez tendues pendant les premiers mois de la régence, s'améliorassent peu à peu, elles ne furent jamais tout à fait bonnes; mais la situation de celui-ci était trop considérable pour permettre à la Gouvernante de le négliger. Par la mort de 's Gravemoer, en 1753, il devint encore le membre le plus ancien de la ,Ridderschap", qui dirigeait les délibérations de ce corps et en outre le représentait au collège des,Gecommitteerde Raden". Cette position lui donna beaucoup de poids en Hollande, d'autant plus que jusqu'à la fin de 1755 il y eut les meilleurs rapports entre lui et le conseiller-pensionnaire, P. Steyn. Celui-ci, qui était redevable de son emploi aux recommandations de W. Bentinck, n'était pas à coup sûr une forte personnalité, faite pour mener l'assemblée des Etats de Hollande à sa volonté; timide, ayant peur d'assumer des responsabilités, sans expérience des affaires étrangères, il joua un rôle assez modeste; mais il était de bonne volonté, plein de zèle pour rétablir l'ordre dans les finances de sa province, et son office le mit à même d'exercer une influence considérable sur les délibérations en Hollande. C'est pourquoi la Gouvernante aurait dû l'appuyer et se concerter avec lui pour diriger, autant que

possible, cette province puissante. Mais bien qu'elle ne pût se passer de lui, elle ne lui donnait non plus sa confiance et aimait mieux se servir d'autres personnes pour en venir à ses fins. Peu à peu l'influence de Larrey grandit considérablement; outre à son tact, son application, ses talents, il faut l'attribuer sans doute aussi à ce qu'il fut tout à fait dépendant de sa faveur, parce qu'il n'avait aucun emploi publique et était entièrement au service d'elle. De plus en plus il devint son factotum, dont elle se servit surtout pour ses affaires dans les autres provinces; toute la négociation par rapport au réglement de la tutelle passa par ses mains. Cette faveur croissante ne laissa pas de causer de l'humeur à son ancien protecteur W. Bentinck et au conseiller-pensionnaire, qui se moquaient de son air d'importance et de son ambition; et lorsqu'à la fin de 1755 il fit part à Bentinck de ses considérations sur la politique, peu conformes aux vues de celui-ci, il eut à essuyer une réprimande très rude 1), qui ne pouvait manquer de troubler à jamais les rapports autrefois amicaux et assez intimes entre les deux hommes.

Dans les provinces la Gouvernante a ses confidents pour diriger les affaires à son gré, mais parfois elle ne réussit pas trop bien; dans celles où son autorité est plus grande qu'ailleurs, en Utrecht, en Gueldre, en Overyssel, elle frappe les récalcitrants ou ceux qui montrent de l'indé

1) p. 637.

pendance en Hollande, où elle se sert pour les affaires de ce genre surtout de Katwyk, elle agit auprès des régents des petites villes, quelquefois aussi auprès d'autres, mais malheureusement elle est très mal avec les bourgmestres d'Amsterdam. Après la mort de Guillaume IV plusieurs villes de Hollande se montrèrent fort disposées. à reprendre les droits qu'ils avaient cédés à contre-coeur en 1748, et Amsterdam prêcha d'exemple en annulant le droit de recommandation 1). S'il faut en croire Bentinck, la Gouvernante l'aurait pu prévenir 2); quoi qu'il en soit, des rapports fort tendus en furent la conséquence. La Princesse se venge des bourgmestres d'Amsterdam en élisant des échevins dont ils ne veulent pas 3); mais une pareille guerre contre la ville de beaucoup la plus puissante ne laisse pas d'avoir de sérieux inconvénients; car au bout du compte, en Hollande on ne peut rien sans le concours d'Amsterdam, et aux EtatsGénéraux le concours de la Hollande est indispensable pour toute affaire d'importance. C'est ce qui fut compris parfaitement bien par Bentinck; j'appelle l'attention sur ces tentatives pour s'entendre avec les bourgmestres d'Amsterdam 1).

Dans l'histoire des relations extérieures de la République pendant cette époque, ce sont les

1) p. 186.

*) p. 189.

*) 333, 368.

4) 315, 489, 552, 658.

négociations relatives au traité de la Barrière qui offrent le plus grand intérêt. Avec la France on continua à négocier un nouveau traité de commerce, mais les démarches de Marselis, dont on trouve point ou peu de traces dans ce volume et qu'on peut étudier assez bien dans le Secrete Resolutien der Staten van Holland, restèrent sans résultat. Cependant elles donnèrent lieu à une explication de Newcastle') au sujet des traités, conclus entre l'Angleterre et la République en 1674 et 1678, explication qui ne manque pas d'intérêt, si l'on pense aux événements qui eurent lieu dans peu d'années. En effet, le gouvernement français n'avait pas sujet d'être complaisant pour la République, qui, quant à la politique générale, persista dans le système, basé sur la méfiance et l'hostilité contre la France; car c'était là le caractère véritable de l'ancien système", c'était là aussi le principe du programme dressé par Newcastle en 1748. La République aida à exécuter ce programme, pour la réalisation duquel on s'attendait en premier lieu à la collaboration empressée de la Cour de Vienne. On sait que cette attente fut trompée. Entre la froideur, que la Cour de Vienne montra aux propositions de Newcastle en général et aux sollicitations néerlando-anglaises relatives au traité de la Barrière en particulier, d'un côté, et les délibérations bien connues de Marie-Thérèse et de ses ministres sur le système politique en 1749

1) p. 269.

de l'autre, il y a sans doute un rapport assez étroit. Je ne m'étends pas sur les discussions auxquelles ces délibérations ont donné lieu et qui ont été renouvelées, il y a peu d'années, par M. Strieder à l'aide de documents nouveaux. Quoiqu'il en soit de la portée des résolutions, prises alors à Vienne, de l'opinion de Marie Thérèse, du but de l'ambassade de Kaunitz à Paris, il n'est pas douteux qu'alors l'Autriche fît un effort sérieux de se rapprocher de la France, et que cette politique fût en opposition avec l'ancien système. Ce système avait d'ailleurs des inconvénients, dont on s'était plaint plusieurs fois à Vienne: tant que la politique autrichienne regardait la France comme l'ennemie par excellence, elle ne pouvait pas se passer de l'assistance des Puissances Maritimes, qui, d'après la manière de voir de Marie Thérèse et de plusieurs ministres, en abusaient en tenant l'Autriche dans une espèce de dépendance, dont ils voulaient l'affranchir. Cet ancien système leur pèse; toutefois ils ne désirent nullement rompre les liens qui attachent l'Autriche à l'Anglettere et à la République, mais ils veulent les desserrer un peu. On comprend que dans de telles circonstances le programme de Newcastle, qui tourna la pointe de nouveau contre la France, ne trouva pas un accueil favorable à Vienne, et que Marie Thérèse ne fut nullement prête à faire des sacrifices pour contenter les Puissances Maritimes au sujet du traité de la Barrière. Car sans compter son désir très réel de favoriser le développement commer

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