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remporter sur elle, qui le vaincrait à son tour, et qui, en détruisant son empire, réparerait avec avantage la perte que l'homme avait faite. Voilà le sens de ces paroles: Il naîtra d'elle un fils quite brisera la tête, c'est-à-dire qu'il détruira ta puissance, et renversera ton empire. L'homme fut averti dès lors que son Libérateur serait son frère, qu'il naîtrait d'une femme, afin que la même nature qui avait péché fit aussi la réparation; et que la femme, qui avait été la cause de nos maux, en devînt le remède. La promesse du Libérateur futur est, à la vérité, conçue en termes figurés; mais le sens en était suffisamment déterminé par les circonstances: la victoire du démon sur l'homme consistait en ce qu'il l'avait fait tomber dans le péché et dans les maux qui en sont les suites; la défaite du démon devait donc consister à fournir à l'homme nn moyen capable de le relever de sa chute et de l'arracher au pouvoir tyrannique du démon. C'est ce moyen qui fut alors promis à Adam : il apprit qu'il aurait un vengeur dans sa disgrâce, un remède à ses maux, et une ressource pour sa postérité. Il conçut dès lors l'espérance d'obtenir le pardon de son péché, et de réparer ses pertes par le moyen d'un Rédempteur qui écraserait un jour la tête de son ennemi. C'était tout ce qui lui était nécessaire alors de connaître. Dieu ne voulut pas lui donner une connaissance plus distincte de la manière dont cette promesse devait s'accomplir: ce n'était pas le temps de déclarer les circonstances de ce grand événement, et de désigner par des caractères particuliers la personne du Rédempteur, qui ne devait venir que quatre mille ans après. Dieu se réservait de développer cette promesse dans la suite des âges, et de la réitérer avec plus de clarté à mesure que le temps de l'exécuter approcherait : ce qu'il dit alors suffisait à nos premiers parents pour leur donner l'espérance de recouvrer ce qu'ils avaient perdu.

En effet, cette espérance les soutint dans leur longue pénitence, et leur en fit supporter la rigueur avec soumission. C'est une tradition constante, fondée sur l'Ecriture, qu'Adam et Eve se sont relevés de leur chute, et qu'ils en ont obtenu le pardon. « La Sagesse éternelle, dit un auteur sacré, conserva celui que Dieu avait formé pour être le père du monde, et elle le tira de son péché. >> Ces paroles ne laissent aucun lieu de douter que nos premiers parents ne soient rentrés en grâce avec Dieu, et qu'ils n'aient effacé leur péché par leur pénitence unie aux satisfactions futures du Sauveur promis; car dès lors la justification des hommes n'a pu être que l'effet anticipé de la rédemption qui devait s'opérer un jour, et dont le mérite était appliqué d'avance à ceux qui avaient une ferme foi à la pro

messe.

MEURTRE D'ABEL.

Le péché, une fois entré dans le monde, y fit en peu de temps d'horribles ravages. La desobéissance de nos premiers parents fut bientôt suivie d'un crime affreux, d'un fratricide. Adam et Eve eurent deux fils, Caïn et Abel. Caïn cultivait la terre, Abel nourrissait des troupeaux. Tous deux offrirent à Dieu des sacrifices: c'était un hommage par lequel ils reconnaissaient qu'ils tenaient de sa bonté tout ce qu'ils possédaient; mais les deux frères s'acquittaient de ce devoir avec des dispositions bien différentes. La piété d'Abel attira les regards du Seigneur sur lui et sur ses dons. Une foi vive donnait du prix à ses offrandes, au lieu que Caïn, par son impiété et son avarice, avait éloigné de lui le cœur de Dieu. Caïn, voyant la préférence que Dieu accordait à son frère, conçut une secrète jalousie contre lui; son visage en devint tout abattu. Ce fut en vain que Dieu essaya de guérir ce cœur ulcéré

par cette violente passion. « Pourquoi, lui dit-il, vous laissez-vous abattre par le chagrin ? Si vous faites bien, n'en serez-vous pas récompensé? et si vous faites mal, ne porterez-vous pas la peine de votre péché? Le penchant qui vous y sollicite vous est soumis; et si vous le voulez, vous vous en rendrez le maître avec ma grâce. » On voit par ces paroles que l'homme est libre, même après le péché originel, et que ce péché ne nous ôte pas le pouvoir de résister à nos mauvais penchants, quand nous voulons user de la grâce qui ne nous manque pas. Cet avertissement de Dieu n'adoucit point l'esprit de Caïn; il voulut satisfaire sa passion. Dans ce dessein, il proposa à Abel une promenade, et lorsqu'ils furent dans un lieu écarté, il se jeta sur lui et le tua. Ce crime arma la justice divine; et le châtiment annonça aux hommes que la Providence veille sur eux pour punir le vice et pour venger la vertu. « Caïn, qu'avez-vous fait? lui dit le Seigneur. Le sang de votre frère, que vous avez répandu, crie vers moi et appelle ma vengeance: vous serez maudit sur la terre que vous avez souillée de ce sang; vous y serez errant et fugitif tous Ies jours de votre vie. » Caïn, livré à des remords. cuisants, et agité de continuelles frayeurs, se retira de devant le Seigneur. Cependant Dieu lui donna du temps, afin qu'il rentrât en lui-même, et défendit qu'on le fit mourir. Ainsi la vertu commença-t-elle dès lors à être persécutée par le vice; et le juste Abel devint une vive image du Juste par excellence, qui devait mourir un jour sous les coups d'une jalouse fureur.

Ce fut là comme le premier trait du grand tableau où tous les caractères du Rédempteur viendront successivement se réunir pour en former le portrait le plus ressemblant. L'innocent Abel est haï par son frère, à cause du témoignage que Dieu rend à sa piété; il est emmené hors de son pavillon,

et mis à mort: Jésus-Christ, la sainteté même, que Dieu le Père a reconnu pour son Fils bien-aimé, est haï et persécuté par les Juifs, ses frères selon la chair, qui l'emmènent hors de Jérusalem, et le crucifient. Caïn est maudit de Dieu et condamné à vivre errant sur la terre: les Juifs, meurtriers de Jésus-Christ, sont dispersés dans tous les pays; objet de la haine de tous les peuples, ils ne laissent pas de subsister pour annoncer aux Gentils, appelés à leur place, l'énormité de leur crime et la sévérité de la justice divine.

PIÉTÉ DE SETH.

LES descendants de Caïn furent méchants comme leur père, et devinrent un surcroît d'affliction pour Adam; mais Dieu le consola de la perte d'Abel en lui donnant un autre fils, nommé Seth, qui se rendit illustre par sa piété. Il la transmit à ses enfants, et sa postérité conserva longtemps l'innocence et la sainteté. Enos. fils de Seth, hérita de la vertu de son père, et il fut le premier des Patriarches qui rassembla les fidèles adorateurs de Dieu, et qui donna une forme constante au culte public et aux exercices de la religion. Enos fut le père de Caïnan, Caïnan le fut de Malaleel, Malaleel le fut de Jared qui eut pour fils Hénoch. Hénoch marcha toujours en la présence de Dieu, et lui fut agréa– ble par sa foi. Après qu'il eut été 365 ans sur la Dieu l'enleva en l'exemptant de la mort; et il ne parut plus, ayant été transporté dans le paradis, d'où il doit revenir un jour sur la terre pour faire entrer les nations dans la voie de la pénitence. Lorsqu'il était parmi les hommes, il ne cessa de les y exhorter, leur annonçant le jugement de Dieu sur les méchants: « Voilà, leur disait-il, voilà le Seigneur qui va venir avec une multitude innombrable de ses Saints pour exercer son jugement

terre,

sur tous les hommes, et pour convaincre les impies de toutes les actions mauvaises qu'ils ont commises, et de toutes les paroles dures et injurieuses que ces pécheurs ont proférées contre lui. » Ces paroles d'Hénoch, que l'apôtre saint Jude rapporte, avaient été conservées par tradition dans la mémoire des hommes; elles étaient une prédiction de la vengeance éclatante que la Justice divine devait bientôt tirer du genre humain par le déluge. Ainsi Dieu se conserva-t-il de fidèles serviteurs dans la postérité de Seth : l'effet anticipé de la rédemption s'est fait sentir dès le commencement du monde; et depuis Abel jusqu'à Jésus-Christ, Dieu a toujours eu sur la terre de vrais adorateurs qu'il a sauvés, par sa grâce, de la séduction, de l'erreur et de la corruption du péché, tandis que la plupart des hommes se livraient volontairement à leurs passions. Ces Saints, quoique nés longtemps avant le Messie, lui appartenaient aussi réellement que ceux qui l'ont suivi, ayant été justifiés par la foi qu'ils avaient en lui, et sauvés par les bonnes œuvres qu'ils pratiquaient avec sa grâce. Si les autres ont péri, ce n'est pas qu'ils aient manqué de moyens de salut; Dieu leur offrait les lumières et les grâces dont ils avaient besoin pour vaincre leurs passions et pour observer ses lois. C'est dans l'abus de ces secours divins qu'il faut chercher la raison de leur perte ou ils les rejetaient par orgueil, s'imaginant pouvoir faire le bien sans cette assistance; ou ils ne s'en servaient point pour dompter leurs mauvaises inclinations. Aussi Dieu, qui ne punit qu'à regret, fit-il avertir les hommes longtemps avant d'exercer sa vengeance, afin qu'ils l'évitassent par le changement de vie. Cet avertissement était accompagné des secours nécessaires pour produire l'effet que Dieu se proposait en le leur donnant; mais ils s'obstinèrent à ne profiter ni de ses avertissements ni de ses grâces: 'ils ne pouvaient

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