Sayfadaki görseller
PDF
ePub

vénement et au règne de son Fils. Ces quatre points développés forment une démonstration complète en faveur de la Religion chrétienne: ils répandent une lumière à laquelle l'incrédulité la plus obstinée est obligée de se rendre, à moins qu'elle ne ferme volontairement les yeux. En effet, peut-on n'être pas vivement ému en voyant l'Auteur de cette Religion, promis, cru et attendu dès l'origine du monde, en le voyant peint au naturel dans une multitude de figures qui toutes se rapportent évidemment à lui? Quoi de plus admirable que cette longue suite de prophéties qui l'ont annoncé si longtemps avant sa naissance, que cette chaîne d'événements si littéralement prédits, si sagement combinés, pour amener celui auquel ils aboutissent tous comme à leur terme, la venue du Rédempteur! Certainement quand on considère ces différentes preuves, qui se prêtent un mutuel secours, qui se soutiennent et se fortifient l'une l'autre, on ne peut manquer d'être frappé de l'ensemble, de l'enchaînement, du rapport merveilleux que ces faits ont entre eux et avec le grand objet qui en est le centre commun; on ne peut s'empêcher d'y reconnaître une intelligence. suprême qui embrasse toute l'étendue des siècles. Les figures viennent à l'appui des promesses; les prophéties expliquent, développent les figures; les divers changements qui arrivent dans l'univers préparent l'accomplissement des unes et des autres. Parmi ce grand nombre de prédictions que renferme l'ancien Testament, il en est une surtout qui suffirait seule pour démontrer invinciblement

Ja divinité de la Religion, et à laquelle on ne peut rien opposer qui ait même une apparence, une ombre de difficulté: c'est la conversion des gentils, annoncée d'avance, pendant plus de deux mille ans, comme l'œuvre du Rédempteur futur. Tout le monde sait qu'en remontant au-delà de dix-huit siècles, on trouve le genre humain idolâtre, à l'exception du peuple juif, et que ce culte enfanté par les passions avait commencé peu de temps après le déluge. Cependant il a été prédit, dans ce long intervalle, que l'idolâtrie serait détruite précisément à la venue du Rédempteur. On lit cette prédiction, non pas dans un texte particulier, mais à chaque page des livres saints : elle est énoncée clairement, de la manière la plus formelle et la plus positive. Elle a été répétée de siècle en siècle, inculquée en mille manières : le temps précis de cette étonnante révolution a été déterminé, le lieu de la naissance de son divin Auteur a été nommé. L'accomplissement est nonseulement visible, palpable, mais exposé aux regards de l'univers entier, et toujours subsistant depuis dix-huit siècles. L'objet de cette prédiction était incroyable, hors de toute vraisemblance dans le temps où la prédiction a été faite, impossible par conséquent à prévoir pour tout autre que celui à qui tous les siècles sont présents; car l'antiquité de ces prophéties ne saurait être contestée que par l'ignorance ou par la mauvaise foi. Elles ont été consignées dans des écrits que l'on a conservés religieusement et sans aucune altération. Les livres qui contiennent les pre

mières prédictions sont certainement les plus anciens livres du monde ; ils sont le fondement de la Religion et la base du gouvernement de tout un peuple, qui les a toujours regardés comme des Ecritures sacrées où l'on ne pouvait sans impiété changer une seule lettre. On ne peut douter que les livres de Moïse ne soient de la même antiquité que la république des Juifs, puisqu'elle est manifestement fondée sur ces livres qui renferment son origine, ses lois religieuses et civiles, tous ses titres. Les autres livres de l'ancien Testament ont été également révérés comme donnés de Dieu même, et ils portent évidemment l'empreinte des âges et le caractère des auteurs auxquels une tradition constante les a toujours attribués. Quoique ces livres fussent pleins de témoignages de l'infidélité du peuple juif, quoiqu'ils continssent les reproches les plus vifs et les menaces les plus terribles contre lui, ce même peuple n'a pas laissé de les garder, comme un dépôt précieux, avec la plus religieuse vénération. Ces livres étaient entre les mains de tous les pères de famille, qui les lisaient continuellement et les transmettaient à leurs enfants comme leur plus riche héritage. L'on en conservait l'original dans le temple, pour empêcher qu'ils ne fussent altérés; on les lisait publiquement tous les jours de sabbat et dans les autres assemblées du peuple. Aujourd'hui même encore ce peuple, le seul de tous les peuples anciens qui subsiste par un prodige unique, porte dans tous les pays où il a été dispersé, avec les livres sacrés dont il a été le premier dépositaire,

et la suite de la Religion, et les prédictions qui la rendent inébranlable. Enfin, pour mettre le comble à la certitude de cette preuve, ce peuple est l'ennemi irréconciliable des chrétiens, et ne peut être suspect de les favoriser. Il n'y a que la force de la vérité qui puisse l'obliger à leur rendre témoignage contre ses plus chers intérêts, et à attester devant tout l'univers l'authenticité d'un monument qui le condamne lui-même, et qui établit victorieusement le christianisme qu'il abhorre. « Ce livre, dit un homme célèbre ce livre qui déshonore les Juifs, ils le conservent aux dépens de leur vie : c'est une sincérité qui n'a point d'exemple dans le monde, ni sa racine dans la nature: elle ne peut être que l'effet de la puissance divine et de cette Providence qui veille sur l'Eglise, et qui lui ménage, en la personne de ses plus grands ennemis, un corps nombreux de témoins non suspects qui confirment malgré eux la foi de cette Eglise, en attestant la vérité des titres sur lesquels elle est fondée. » Qu'il est avantageux à la Religion d'avoir pour preuve de sa vérité des prophéties manifestement divines, et pour garant de l'antiquité de ces prophéties ceux qui sont le plus intéressés à les contester Mais ce ne sont pas seulement les Juifs qui garantissent l'authenticité des livres saints: les plus anciennes traditions de tous les autres peuples, tous les vestiges qui nous restent de l'antiquité la plus reculée, nous ramènent à l'Histoire sainte. Les grands faits qu'elle contient, comme le bonheur du premier état la longue

vie des premiers hommes, la corruption géné→ rale qui a suivi la première innocence, le déluge qui en a été le châtiment, la dispersion des peuples, etc., se trouvent dans les annales des différentes nations: accord admirable qui confirme partout, pour le fond, le récit des livres saints, et qui doit porter tout esprit droit à regarder l'ancien Testament comme la tradition la mieux conservée et la plus suivie, comme la source la plus pure de l'histoire. S'il est permis de résister à l'assemblage de toutes ces preuves, il n'y a plus rien de certain, non-seulement dans l'histoire, mais même dans la société civile; plus de titres qui puissent assurer l'état des familles , plus de lois qui puissent fixer la constitution des empires: il faut admettre un pyrrhonisme universel, qui n'est pas moins contraire à la raison qu'à la Religion. Il est donc incontestable que, dès l'origine du monde, Dieu a montré aux hommes le mystère de leur rédemption future, et qu'il a posé pour fondement de la Religion la foi de ce mystère, l'attente du Rédempteur. C'est donc une vérité certaine que la Reli❤ gion chrétienne est, quant à l'essence, aussi an cienne que le monde, puisque dans tous les temps on a reconnu le même Dieu pour auteur, et le même Christ pour Sauveur du genre hu→ main. Elle a passé par divers états, elle a eu ses progrès et ses développements; mais elle n'a pas changé pour cela comme un homme est toujours le même homme, quoiqu'il passe par les différents âges de la vie. L'état de la loi naturelle,

« ÖncekiDevam »