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verains devroient finir toutes les misérables guerres qui ont désolé la chrestienté par le restablissement de ce roy légitime. Ce seroit le moyen d'attirer sur eux mille bénédictions du ciel, et d'obtenir miséricorde de tous les péchés qui ont esté commis durant la guerre. Je vous parle tousjours, ma très chère Électrice, avec la franchise que donne l'amitié. Je vous dis mes pensées telles que je les ay dans le cœur, et il me semble que Vostre Altesse Électorale pense, comme moy, qu'un teste-à-teste deschargeroit le cœur de sa très humble servante. Permettez-moy de dire à madame la princesse de Brunswick qu'elle a pensé fort juste sur l'affaire de madame de Mirabeau. J'auray l'honneur de luy escrire au premier ordinaire que j'ay le désir de son establissement; car on ne peut l'aimer et l'estimer plus que je ne fais. Je baise les mains de Vostre Altesse Électorale avec autant de respect que d'affection. Vous sçavez bien, sans doute, que M. le cardinal de Bouillon s'en va à Rome en qualité d'ambassadeur, et que M. le cardinal de Janson revient en France, etc.

XXVII

ST MARIE DE BRINON.

MADAME DE BRINON A MADAME LA DUCHESSE DE HANOVRE, SOPHIE, ÉLECTRICE DE BRUNSWICK.

Autographe inédit tiré du British Museum, fonds Egerton.

A Maubuisson, ce 2 juillet 1697.

Souffrez, Madame, je vous en supplie, que je tesmoigne à Vostre Altesse Électorale avec quelle joye

j'ai receu de madame de Maubuisson une des médailles qu'elle a eu la complaisance de faire toucher aux précieuses reliques qui sont à Hanovre. Cela m'a renouvelé le désir de vous voir catholique et une assez grande saincte pour qu'au temps à venir l'on voye vostre médaille au bout des chapelets des religieuses de Maubuisson, avec celle de madame vostre sœur, qui n'évitera pas, malgré sa profonde humilité, d'estre au catalogue des sainctes de son ordre. C'est asseurément, Madame, ce qui la touche le moins, que les honneurs que l'Église rend à ses véritables enfans après leur mort. Elle seroit bien plus sensible à l'espérance de vous rejoindre toutes deux dans le paradis, et de jouir ensemble des honneurs et des ineffables plaisirs que Dieu réserve à ses éleus dans l'éternité. Quoyqu'il soit plus aisé de s'imaginer et de dépeindre les joyes du paradis, quand on ne les a point veues, que quand Dieu en a monstré quelque chose, comme il fit à saint Paul, qui, n'ayant esté ravy que jusqu'au troisième ciel, nous apprend, Madame, que jamais œil n'a veu, oreille entendu, ni cœur de l'homme conceu ce que Dieu a préparé à ceux qui l'aiment, tout estant dans ce lieu au-dessus de nos pensées et infiniment audessus des félicités de ce monde, nos sens ne sçauroient parler de ce qu'ils ne sçauroient concevoir; mais, du moins, nous pouvons cependant concevoir les maux infinis dont les bienheureux sont exempts. Et c'est assez, Madame, pour le faire désirer à ceux qui croyent aux promesses de Jésus-Christ. Le SainctEsprit nomme le paradis cité saincte, au deuxième chapitre de l'Apocalypse, où sainct Jean fait une

peinture admirable de cette demeure des saincts; mais il la proportionne à la capacité de l'esprit humain. Ce qui est très-certain, c'est qu'on ne sçauroit exagérer le bonheur des saincts; de quelque façon qu'on se tourne, il sera asseurément au-dessus de toutes nos idées. Je prie Dieu, Madame, d'esclairer vostre esprit de ses divines lumières, et de sousmettre les vostres à la simplicité des enfans de l'Église, pour asseurer le salut de Vostre Altesse Électorale, que j'espère tousjours qui se désabusera des erreurs dans lesquelles elle a esté nourrie, si elle veut joindre ses vœux aux nostres et demander à Dieu qu'il la mette dans la voye de la vérité. C'est à vous singulièrement, Madame, que s'adressent ces paroles de l'Évangile : « Cherchez, et vous trouverez. Le respect et l'attachement que j'ay pour madame de Maubuisson, et l'estime que je fais du mérite de Vostre Altesse Électorale, m'a faict recueillir précieusement l'occasion que m'ont offerte les médailles qu'elle a envoyées à madame sa sœur, pour luy renouveler mes profonds respects.

St M. DE BRINON.

P. S. Nous prions tous les jours pour la santé de M. l'Électeur.

XXVIII

MADAME LA DUCHESSE DE HANOVRE, SOPHIE, ELECTRICE DE BRUNSWICK, A MADAME DE BRINON.

Autographe inédit tiré du British Museum, fonds Egerton.

Sans date.

Ce m'est une très grande joye, Madame, d'avoir peu contribuer en quelque chose à vostre satisfaction; la récompense ne seroit pas proportionnée, si elle me monstroit un meilleur chemin pour aller en paradis que celuy qui m'a esté monstré par la Providence divine, où il me semble qu'on se doit arrester quand on n'a pas assez d'esprit pour mieux choisir, ny de temps pour lire tout ce qui a esté dict pour et contre. Et je trouve que la tranquillité d'esprit que le bon Dieu m'a donnée sur ce suject est une si grande bénédiction qu'il n'en auroit pas voulu gratifier une personne qu'il n'auroit pas choisie pour estre de ses éleus. David ne souhaita que d'estre portier de la maison de Dieu; je ne prétends point de plus grande charge. Ceux qui sont plus esclairés que moy posséderont peut-estre des lieux plus éminens; car Jésus-Christ dit que dans la maison de son Père il y a plusieurs demeures. Quand vous serez dans le vostre et moy dans le mien, je ne manqueray pas de vous y faire la première visite, et nous y serons apparemment bien d'accord, car il ne s'agira plus de disputes de religion. Et je ne crois pas que

le bon Dieu laissera la gloire au diable d'avoir la plus grande et la plus belle cour; ce qui seroit apparemment s'il n'y eust de sauvés que ceux qui sont sous la domination du pape et de son concile, qui n'est

pas composé de fort saincts personnages. Aussi ay-je ouï dire que chacun d'eux peut estre damné; mais, quand tous ces damnés viennent ensemble, ce qu'ils trouvent de bon vient de Dieu : ce qui me surprend, n'estant pas accoustumée de le croire. Cela n'empesche pas que je n'approuve que vous y ayez de la consolation; mesme je l'admire, comme je fais de tout ce qui sort de vostre plume, car l'on ne peut mieux exprimer son opinion que vous ne le faites. Je suis faschée, ma chère Madame, d'y respondre si mal; je le feray toujours mieux où il s'agira de vous servir et de tesmoigner l'affection et l'estime que j'ay pour vous.

S. E. DE BRONSWIC.

XXIX

LEIBNIZIUS SCHMIDIO S. D.

Ex autographis editis a Veesenmeyer et in publica auctione Dni Libri a Dno Philips emptis denuo inspexit Foucher de Careil.

Brunswiga, 17 augusti 1697.

Tuis novissimis non rescripseram, quod pro certo haberem me tecum ante nundinas Guelfebyti esse collocuturum. Nam summus Dux, Antonius Ulricus, Domino Abbati Calixto significaverat, ut aliquot ante nundinas diebus et veniret ipse et te secum addu

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