Sayfadaki görseller
PDF
ePub

et enfin du salut, ne fait qu'une controverse verbale en partie.

TROISIÈME DÉCADE.

21. Quand on s'entend, il n'y a plus de controverse si les bonnes œuvres méritent la justification ou la rémission des péchés.

22. Il n'y a point de controverse touchant la confiance sur le mérite de ses œuvres.

23. Les phrases suivantes : « Il n'y a point d'action sans péché; nous péchons en tout ce que nous faisons; les bonnes œuvres sont des péchés mortels en quelque façon; les bonnes œuvres des justes ne sont point péchés entièrement; les bonnes œuvres des non justifiés sont des péchés; il faut se garder des bonnes œuvres ; les bonnes œuvres sont pernicieuses et dommageables à l'esgard du salut; » toutes ces phrases, dis-je, quand elles sont bien entendues, ne sont plus de véritables controverses.

24. La controverse sur la question si les bonnes œuvres des régénérés plaisent à Dieu ou non, est verbale.

25. La question si les bonnes œuvres sont nécessaires au salut, mise en controverse parmi les protestans mesmes, est verbale: et, entre les Romains et

les protestans, on convient de la chose; mais il reste seulement une dispute scholastique sur la manière. 26. Supposez que les controverses des cinq nombres précédens soyent vuidées, la question qui reste, si les bonnes œuvres méritent proprement ou improprement, si de congruo ou de condigno, est plustost

spéculative que practique. Elle subsiste en effect de la manière qu'elle est expliquée par Vasquez; mais, suivant les scotistes et les nominaux, elle est nulle, et mesme les protestans s'accordent en cela avec le concile de Trente.

27. La question si la seule foy justifie, est verbale et non réelle.

28. Aussi bien que la question si la justification lève et destruit les péchés.

29. En s'expliquant suffisamment sur la question si la concupiscence qui reste dans les régénérés est contre la loy de Dieu, et par conséquent un péché, on trouve qu'elle se peut concilier ou accorder.

30. La controverse sur la possibilité ou impossibilité d'accomplir les commandemens de Dieu, n'est point réelle, mais verbale.

Après ce dénombrement, et tout ce qu'on vient de dire cy-dessus, il est aisé de connoistre que nous désirons, avec raison, que les théologiens catholiques romains chargés de cette affaire par l'authorité des supérieurs, considèrent avant toutes choses les poincts essentiels de la Réunion, pour sçavoir s'ils croyent que le Pape peut accorder les demandes susdictes, et s'ils tiennent qu'il se peut contenter des offres réciproques qu'on y à joinctes cy-dessus.

Mais, ce fondement de la possibilité estant posé, ils considéreront aussy la manière de pousser l'affaire, qui leur paroistra la meilleure, et, enfin, ils verront comment on pourra retrancher les contro. verses par la voye de la liquidation, à quoy servira la discussion de ces trois décades, afin qu'ils communiquent ce qu'ils trouvent à remarquer là-dessus.

Voilà tout ce qu'on a jugé nécessaire d'avancer dans ce présent escrit, dans l'intention de suivre les ordres du sérénissime Électeur, nostre maistre, afin que le révérendissime et illustrissime seigneur, évesque de Neustadt, soit pleinement informé de la dispo silion qui se trouve de ce costé-cy, toute équitable,' toute portée à la paix et à l'unité, et toute conforme à ce qui s'est passé auparavant.

Il est vray qu'en d'autres occasions les protestans n'ont point voulu entrér eh traictés avec l'Église romaine, jugeant qu'après tant de tentatives inutiles du siècle passé, il n'y avoit guères d'espérance de la Réunion de quoy plusieurs livres des rigides font foy, d'autant qu'ils craignoient les surprises et croyoient qu'on ne cherchoit qu'à les brouiller entre

eux.

C'est pour cela que la pluspart de ceux qu'on avoit recherchés, il n'y a pas longtemps, n'ont jamais voulu donner des responses distinctes et authorisées, qui auroient pu apporter la moindre facilité, et bien moins encore des déclarations péremptoires et décisives qui auroient pu trancher le nœud come cẻ qu'on donne iey, mais seulement des exceptions générales et déclinatoires qui remettoient toute l'affaire à la communication avec d'autres, et au sentiment

de tout le corps des protestans.

Mais les nostres à qui cette affaire a esté confiée, munis de l'authorité et du zèle du prince; et mettant en exécution ses ordres très-louables, malgré tous les obstacles, difficultés et appréhensions que la prudence de la chair pouvoit faire envisager; considérant d'ailleurs que, si l'on ne se veut jamais escoutef,

et si l'on veut tousjours éviter toutes les occasions de s'expliquer et de communiquer ensemble, on ne pourra jamais avancer vers la paix et l'unité quand mesme elle seroit des plus faciles à obtenir : les nostres, dis-je, ont creu qu'il falloit préférer à toute autre chose la charité et la paix de Jésus-Christ, et que cette charité ne doit pas estre soubçonneuse. Ainsy ils ont mieux aimé courir le risque d'un travail inutile, et mesme s'exposer au péril des jugemens sinis tres et aux effects dangereux de la haine de ceux qui sont très esloignés de cette modération, que de manquer aux devoirs d'un véritable chrestien et homme de bien qui cherche ardemment le bien de l'Église et le salut de la patrie, et qui ne perd point volontiers les occasions considérables de bien faire. C'est pourquoy, lorsqu'on les a recherchés de l'autre costé d'une manière honneste et obligeante, ils ont enfin rompu la glace et se sont expliqués avec plus d'ouverture que d'autres n'avoient voulu faire. En quoy ils ont jugé digne de leur zèle d'aller au devant de ceux qui peuvent aussy estre bien intentionnés, afin qu'on ne puisse point leur imputer le moins du monde le blasme de la continuation du schisme, asseurés que, si la paix de Dieu qu'ils portent aux autres n'en est point receue, elle retournera à eux

avec usure.

Ils espèrent pourtant qu'on fera encore ce qu'il faut de l'autre costé, et qu'on accordera promptement et de bonne grâce tout ce qui se peut accorder, sans les chicanes et artifices qu'on a coustume d'employer dans les affaires purement humaines; car, dans une négotiation qui regarde le salut des

âmes, on doit faire tout ce qu'on peut faire, puisque ce n'est pas nostre affaire, mais celle de Dieu. C'est aussy dans son nom que nous exhortons et conjurons ceux qui auront à travailler à cette matière, qu'ils fassent en sorte qu'ils ne puissent se reprocher d'avoir obmis quoy que ce soit qui dépendoit d'eux. Et c'est de cela que nous chargeons leurs consciences.

Dieu, qui est un Dieu de paix et de vérité, veuille illuminer les cœurs des hommes pour les rendre faciles à recevoir une véritable paix, et qu'il veuille nous mener tous dans le chemin du salut à l'union de la cité d'en haut destinée à l'Église triomphante. Ainsy soit-il !

Sauf, en tout, le jugement de ceux qui sont plus sçavans et plus sages.

Faict dans le monastère de Loccum, le vingt-septième d'aoust, vieux stile, l'an de grâce mil six cent nonante et huict.

LXXII

LEIBNIZIUS SCHMIDIO S. D.

Ex autographis editis a Veesenmeyer et in publica auctione Dni Libri a Dno Philips emptis denuo inspexit Foucher de Careil.

Hanoveræ, 20 septembr. 1698 (1).

Distractionum mearum atque itinerum testis esse potest Dominus Wagnerus: ita factum est ut nonnihil tardarim in respondendo.

(1) Hoc mense prima fit mentio, inter Hanoverana, irenici cujusdam de Liechten Verk, Viennensis, tunc vero Hamburgo degentis, qui gallice scribit et cujus nomen hic sæpius redibit. N. E.

« ÖncekiDevam »