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» d'amour qui régnait au bon vieux temps; » que l'ignorance profonde des chevaliers » et la confiance qu'ils furent obligés de >> donner aux gens de justice devinrent la >> source de toute sorte de procès; enfin que » ces nouveaux tyrans du peuple en trou» vèrent à leur tour de plus dangereux en>> core dans les clercs et les ecclésiastiques, >> qui étaient devenus les officiers de justice, >> hommes ignorans et sans moeurs, qui ne » connaissaient que les calculs de finance et » les subtilités de la chicane. >>

Mais quand tous les chevaliers auraient été des Bayard et des Duguesclin, qu'a de commun notre temps avec celui de la chevalerie? Nos églises ont-elles encore besoin d'avoués ou de vicomtes? Est-il question de faire la guerre aux mécréans pour les soumettre au joug de la foi ? L'honneur de nos dames court-il d'autre risque que celui qu'elles veulent bien lui faire courir? Ontelles besoin que des champions armés prennent leur défense? Il est bien évident que les motifs extravagans ou raisonnables de cette institution n'existent plus; et que, dans l'état actuel des choses, nos chevaliers ne

peuvent plus être que des hommes revêtus d'un vain titre, portant une vaine décoration. Une croix dans le temps des guerres de religión était le signe de ralliment de ceux qui s'armaient pour sa défense; mais aujourd'hui que signifie ce signe? Indique-t-il le motif pour lequel celui qui le porte a combattu? Nos guerriers, quand ils se sont armés pour la patrie et pour la liberté, ont-ils de

mandé si ces honneurs futiles seraient la récompense de leur noble dévouement? Quand ils les ont reçus de Bonaparte, leur gloire s'en est-elle accrue; et leurs noms simplement prononcés n'avaient-ils pas plus d'éclat quand ils n'étaient précédés et suivis d'aucun titre féodal? Ces titres, au lieu de les relever, ne les ont-ils pas vulgarisés ?

le

Nous terminerons cet article par un passage d'une brochure récente qui rentre dans nos idées, quoique les principes de l'auteur soient souvent en opposition avec les nôtres : << Nous ne pouvons pas faire, dit-il, que >> dix-neuvième siècle soit le seizième, le » quinzième, le quatorzième : tout change, » tout se détruit, tout On doit, pour » bien servir sa patrie, se soumettre aux

passe.

» révolutions que les siècles amènent; et, » pour être l'homme de son pays, il faut >> être l'homme de son temps? Et qu'est>> ce que l'homme de son temps ? C'est un >> homme qui, mettant à l'écart ses propres » opinions, préfère à tout le bonheur de »sa patrie : un homme qui n'adopte aucun » système, n'écoute aucun préjugé, ne » cherche point l'impossible, et tâche de » tirer le meilleur parti des élémens qu'il >> trouve sous sa main; un homme qui, sans » s'irriter contre l'espèce humaine, pense » qu'il faut beaucoup donner aux circons→ »tances, et que dans la société il dans la société il y a encore >> plus de faiblesses que de crimes. Enfin >> c'est un homme éminemment raisonnable, » éclairé par l'esprit, modéré par le carac » tère, qui croit, comme Solon, que, dans » les temps de corruption et de lumière, il >> ne faut pas vouloir plier les mœurs au >> gouvernement, mais former le gouverne

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C'est dire, en d'autres termes, qu'il faut avoir l'esprit de son áge; il est fâcheux que l'auteur ne soit pas ou n'ait pas toujours été conséquent à ce principe.

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DE la nécessité et des moyens de rassem bler les peuples de l'Europe en un seul corps politique, en conservant à chacun son indépendance nationale, par M. le Comte DE ST.-SIMON, et par THIERRY, son élève.

A

La politique se divise en deux parties bien distinctes, que l'on ne doit point confondre sous peine de passer pour extravagant, lors

même que l'on est philosophie, pour séditieux quoique l'on soit orthodoxe; en un niot, sous peine d'encourir le ridicule et de paraître déraisonnable quoique l'on ait bien raisonné. Ces deux parties sont la politique générale et la politique particulière; l'une, purement théorique, approfondit les grandes questions du droit public, la nature du pacte social, et les droits réciproques des gouvernemens et des peuples; l'autre, occupée des intérêts de telle ou telle nation, de certaines institutions qu'elle veut soutenir ou perfectionner, occupée, si l'on veut, des intérêts de l'Europe entière, mais de l'Europe à telle époque, dans telle situation et dans telles circonstances, diffère essentiellement de la première, quoiqu'elle doive tendre sans cesse à se rapprocher le plus possible des principes et de la perfection d'une bonne théorie. L'une édifie rapidement sur le papier avec le compas et la règle; l'autre bâtit péniblement, à force de temps et de patience, sur un terrain inégal, avec de mauvais matériaux préparés la plupart du temps pour d'autres usages.

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