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at d'Angleterre, accompagnée de la confu→ sion de leur dette publique en une seule dont les deux états seraient responsables solidairement. Nous éviterons de hasarder un jugement sur une proposition qui sort du cercle des idées principales que nous venons d'exposer, et qui, d'après un faible examen, nous a paru assez hasardée.

Nous ne dirons rien non plus sur quelques parties de détails trop développées, relativement aux autres, dans le livre de M. de SaintSimon; par exemple, en fixant d'avance les revenus des membres du parlement européen, il a fait crier au système les lecteurs superficiels qui n'ont saisi que la forme de son projet.

Voici une observation sur la possibilité d'une organisation européenne qui, bien que bonne en elle-même, nous semble exagérée dans les conséquences. Deux choses étant nécessaires pour que cette organisation puisse exister; savoir, l'uniformité des gouvernemens et le lien commun qui les unit, il est certain que ces conditions étaient remplies aux douzième, treizième, quatorzième et

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quinzième siècles, lorsque toute la surface de l'Europe présentait le gouvernement féodal universellement établi, et que les volontés des papes dirigeaient celles des princes et des peuples. Cette organisation était mauvaise, dit l'auteur, mais enfin c'était une organisation. Nous en conviendrons aisément, pourvu que M. de Saint-Simon n'attribue pas exclusivement à cet état de choses l'absence des grandes guerres nationales (excepté les croisades) que présente cette époque. Car il est certain que, quand même ce lien ecclésiastique n'eût pas existé, les grandes guerres de nation n'auraient pu exister, puisque ces nations n'étaient pas formées, n'avaient pas d'unité, et se trouvaient morcelées en une multitude de fiefs presque indépendans de la couronne, puisqu'enfin les rois, sans revenus, sans troupes réglées, occupés sans cesse de leurs guerres particulières, contre des vassaux rivaux de leurs puissances, ne pouvaient qu'à peine soupçonner l'existence des grandes nations étrangères.

A l'occasion du projet d'union entre la France et l'Angleterre, l'auteur s'attache à

montrer les dangers auxquels la France serait exposée si le gouvernement tenait une conduite infidèle à la charte. Quoiqu'on puisse lui reprocher quelque excès dans ses alarmes qui ressemblent plutôt à des menaces, cependant cette partie de l'ouvrage est généralement très-bien traitée, et se fait lire avec le plus grand intérêt.

Ce livre est écrit d'une manière ferme, simple et précise. Les grandes vues d'humanité qui y dominent suffiraient seules pour imposer à la critique le ton du respect. M. Thierry, élève et collaborateur de M. de Saint-Simon, a droit à nos éloges pour la part qu'il a prise à cet ouvrage. G. F.

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DANS notre fragment d'une réponse faite au pamphlet de M. de Châteaubriand, nous avons regretté qu'en France aucun orateur n'eût, à l'exemple de ce qui se pratiquait à Athènes, prononcé publiquement l'éloge des défenseurs de la patrie, morts dans le cours de la guerre éternellement

nous

mémorable qui vient de finir avec la révolution. Ne trouvant point, dans nos faibles talens, les moyens qu'il faudrait pour payer aux braves que nous avons per-. dus, ce tribut de reconnaissance avons emprunté de l'illustre Périclès la harangue touchante et sublime qu'il prononça en l'honneur de ses compatriotes, morts pendant la première année de la guerre du Péloponèse. Quoique les circonstances où nous sommes ne soient pas les mêmes que celles où se trouvaient les Athéniens, elles ont cependant assez d'analogie entre elles pour qu'il soit facile d'en saisir les rapports à la simple lecture : c'est pourquoi nous avons cru qu'on nous saurait gré de la donner ici, en attendant que la dette sacrée de notre nation envers ses propres héros soit acquittée par quelqu'un digne de traiter un semblable sujet.

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