Sayfadaki görseller
PDF
ePub

clamé auprès de Dieu et auprès de vous contre ces abus et contre tous ceux du même genre: notre voix s'est fait entendre; elle a dénoncé les crimes, révélé les prévarications: dans l'espoir de vous inspirer un repentir salutaire, nous avons crié avec tant de persévérance et d'efforts, que notre voix s'en est enrouée mais, sourd comme l'aspic, vous avez fermé l'oreille à nos utiles avertissemens, et vous avez repoussé les remèdes que nous vous présentions pour vous guérir.

» Qu'il y ait deux glaives, savoir : le spirituel et le temporel; les paroles évangéliques nous l'apprennent. En effet, quand les apôtres. disent: Voici deux glaives, ils sont ici, ici, c'est-à-dire, dans l'église; le Seigneur Jésus

necnon ad te sæpiùs clamavimus, et exaltavimus vocem nostram, annunciavimus scelera, delicta deteximus, sperantes te ad pœnitentiam salubriter revocare; et adeò desudavimus inclamando, qudd rauce facte sunt fauces nostre : sed tu, velut aspis surda, obturâsti aures tuas, et nostra salubria monita non audîsti, nec recepisti ea velut medicamenta curantis.

Duos esse gladios, spiritualem videlicet et temporalem, evangelicis dictis instruimur. Nam, dicentibus apostolis, Ecce gladii duo hic, in ecclesiâ scilicet, non respondit Dominus nimis esse, sed satis. Certè, qui in potestate Petri temporalem gladium esse negat, malè verbum attendit Domini proferentis, Converte gladium tuum in vaginam. Uterque

TOME II

9

ne répond pas que c'est trop, mais que c'est assez. Certes, celui qui prétend que le glaive temporel n'est pas au pouvoir de Pierre, fait trop peu d'attention à cette parole du Seigneur: Remettez votre épée dans le fourreau. L'un et l'autre glaives sont donc au pouvoir de l'église, le matériel aussi-bien que le spirituel; celui-ci pour être employé par l'église elle-même, et celui-là pour l'être à son profit. Le spirituel est dans la main du prêtre, l'autre dans la main des rois et des guerriers, mais sous le bon plaisir du prêtre. Il faut que le glaive soit sous le glaive; que l'autorité temporelle soit subordonnée à la puissance spirituelle. . . . . .

>> Nous déclarons, disons, décidons et prononçons, comme un point nécessaire au salut, que toute créature humaine est soumise au pontife romain. »>

On ne peut s'étonner qu'un pape, dont telles

ergò est in potestate ecclesiæ, spiritualis scilicet gladius et materialis. Sed is quidem pro ecclesiâ, ille verò ab ecclesiâ exercendus ille sacerdotis, is manu regum et militum, sed ad nutum et patientiam sacerdotis. Oportet autem gladium esse sub gladio et temporalem auctoritatem spirituali subjici potestati....

Porrò subesse romano pontifici omnem humanam creaturam declaramus, dicimus, diffinimus et pronuntiamus omninò esse de necessitate salutis.

étaient les maximes et les prétentions, se soit permis d'écrire à Philippe-le-Bel un billet ainsi conçu :

[ocr errors]

* Boniface, évêque, serviteur des serviteurs de Dieu, à Philippe, roi des Français : crains Dieu, et observe ses commandemens. Nous voulons que tu saches que tu nous es soumis au spirituel et au temporel. La collation des bénéfices et des prébendes ne te concerne aucunement; et, si tu es quelquefois chargé de garder ceux qui vaquent, tu dois en réserver les fruits aux successeurs des titulaires décédés; et, si tu en as conféré, nous en déclarons la collation nulle, et nous annulons tout ce qui a pu s'ensuivre. Nous déclarons hérétiques ceux qui pensent autrement. Donné en notre palais de Latran, le jour des nones de décembre, l'an VII de notre pontificat.

BONIFACIUS, episcopus, servus servorum Dei, Philippo Francorum regi: Deum time, et mandata ejus observa. Scire te volumus quòd in spiritualibus et temporalibus nobis subes. Beneficiorum et præbendarum ad te collatio nulla spectat, et si aliquorum vacantium custodiam habeas, fructus eorum successoribus reserves; et si quæ contulisti, collationem hujusmodi irritam decernimus, et quantùm de facto processerit revocamus. Aliud autem credentes hæreticos reputamus. Datum Laterani, non. decembr. pontificatûs nostri anno VII.

Entre les monumens du quatorzième siècle qui continuent la tradition des maximes de Grégoire VII et de Boniface VIII, nous choisirons une bulle où Jean XXII déclare que sa volonté est que l'Italie, l'Empire germanique et la France soient désormais trois états distincts et indépendans l'un de l'autre. Cette pièce va être imprimée pour la première fois.

«L'INCERTITUDE des jugemens humains sur les événemens futurs étant si grande, que ce qui se présente comme une conjecture probable et raisonnable, appuyée même sur les considérations les plus plausibles, vient quelquefois à être reconnu, non-seulement pour inutile, mais encore pour dangereux; il y a souvent de la sagesse à changer, par de nouveaux motifs et par de plus saines déterminations, les desseins auxquels on s'était arrêté. C'est ce que prouve l'histoire de l'institution impériale; institution qui, comme une longue expérience

* QUIA in futurorum eventibus sic humani fallitur incertitudo judicii, ut quod conjecturâ probabile et rationabile inspicitur, immò, interdùm accepta consideratio pollicetur, non solum inutile, sed damnosum reperiri contingat; plerumquè consultè provisum, ut quod experimento certo producitur, ex inspectione sanioris judicii, novis accedentibus consiliis, immutetur. Probat hoc inferiùs describendæ imperialis institutionis eventus, in quâ discrepavit informis à

nous l'a démontré, a bien mal répondu à l'idée qu'on en avait conçue. Au fond, l'autorité des livres atteste que l'empire fut vicieux dès son origine : il naquit de l'ambition d'un conquérant, s'établit par la violence et par d'audacieuses entreprises. Il est constant, il est partout notoire, que bien que plusieurs empereurs aient vécu catholiquement, qu'ils aient été, par leurs paroles, par leurs exemples, utiles à leurs sujets, et qu'ils aient convenablement protégé, favorisé, défendu l'église leur mère; quelques-uns cependant, entraînés par le mouvement d'une présomption perverse, dégénérant de cette piété filiale, et bientôt enfans dénaturés, ont abusé de leur puissance, de leurs fonctions, pour persécuter leur propre mère la sainte église, et pour

prævio judicio sequens exitus diuturnâ experientiâ comprobatus. Quamvis scripturarum auctoritas eumdem ortum imperii vitiosum fuisse describat, ut à cupiditate occupatoris inciperet, et per violentiæ turbinem regnandi gubernacula improbis ausibus usurparet. Patet equidem longè latèque notorium, quòd, licèt multi præsidentes imperio catholicè vixerint, et sibi ac subditis, verbis exemplisque profecerint, ac matrem ecclesiam congruis præsidius et opportunis favoribus defensârint, nonnulli tamen ex ipsis, spiritu reproba præsumptionis afflati, filialem dulcedinem in privignalem amaritudinem convertentes, et abutentes eorum potestatis officio, persecuti sunt ipsam matrem ecclesiam, professio

« ÖncekiDevam »