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Depuis 1660, l'affaire du duc de Créqui, celle de la régale, les quatre articles de 1682, la bulle Vineam Domini, la bulle Unigenitus, la légende de Grégoire VII, l'expulsion des jésuites, ont successivement fourni aux parlemens de France, aux universités, au clergé même, des occasions de soutenir l'indépendance de l'autorité civile, et de tracer les limites de la prééminence spirituelle de l'évêque de Rome. Dans toutes ces circonstances, on a redemandé ou regretté la pragmatique sanction de 1439, et l'on a démontré que les maximes de l'église gallicane avaient été celles de l'église entière, jusqu'à la fin du huitième siècle, c'est-à-dire, jusqu'à la fabrication des fausses décrétales. Les arrêts, les décrets, les mémoires publiés sur cette matière, sous les règnes de Louis XIV et de Louis XV, sont trop récens et trop nombreux pour qu'il nous soit possible de les reproduire ici. Il est assez prouvé, par tout ce qui précède, que l'église de France n'a jamais cessé d'opposer aux entreprises des papes les règles de l'Évangile, les lois des premiers siècles du christianisme, les conseils de la raison, et les résultats de l'histoire.

Voici ce qu'écrivaient en 1802, au pape actuel, plusieurs évêques qui, même en re

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nonçant à leur patrie, en se séparant de l'église gallicane, ne pouvaient s'empêcher d'en professer encore les principes. « Jésus-Christ, » disent-ils, en fondant son église, choisit parmi ses apôtres celui qui devait en être » le chef; et, par un prodige de sa puis»sance, la succession des pontifes s'est per» pétuée jusqu'à votre sainteté. Mais il ne dit point à saint Pierre: Vous gouvernerez l'é» glise comme je la gouverne moi-même; ma. » puissance sera la vôtre, et mon infaillibilité » sera votre partage. Il ne promit ces dons » qu'à l'église réunie dans la personne de ses >> pasteurs. Il ne lui dit pas : pas: Les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre vous; mais >> il lui promit qu'elles ne prévaudraient pas >> contre l'église ; et, pour ajouter l'exemple >> au précepte, en assurant l'infaillibilité de l'é» glise, il permit que saint Pierre sentît toute » la faiblesse humaine chez Caïphe. Les apô» tres développèrent la doctrine du souverain >> maître; et saint Paul confirma à l'église, que >> les évêques étaient établis par le Saint-Esprit » pour gouverner l'église de Dieu. Les conciles » œcuméniques reconnurent tous cette vérité >> fondamentale. . . . . Saint Pierre gouverna l'église en se soumettant aux lois : lorsqu'il

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>>crut pouvoir s'en écarter, saint Paul lui ré>> sista en rappelant la loi, et saint Pierre se >> soumit (1). >>

(1) Réponse de quelques évêques de France au bref du 15 août 1801. Londres, 1802. (Déposée aux archives de France.)

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EXPOSÉ

DE LA CONDUITE

DE LA COUR DE ROME,

DEPUIS 1800.

Il nous reste à montrer

nous reste à montrer que, même depuis 1800, et malgré l'éclat des lumières répandues par l'église de France sur toutes les questions relatives à la papauté, la cour de Rome a redoublé d'efforts pour reconquérir, sur les rois et sur les évêques, tous les pouvoirs que les papes moyen âge avaient usurpés.

du

Pie VII, élu le 14 mars 1800, n'entra dans Rome qu'à la fin de juin, après la bataille de Marengo. Un concordat, négocié entre la France et le saint siége, en 1801, fut publié au mois d'avril 1802, devint loi, et reconstitua en France le clergé catholique. Pie VII parut d'abord sentir tout le prix de ce bienfait : ses lettres, ses discours publics exprimèrent vivement sa reconnaissance; il déclarait, comme

nous l'avons dit, qu'après Dieu il devait tout à Napoléon Bonaparte (1).

(1) Placuit tandem patri misericordiarum Deo supplicum preces audire, fecitque ut illustris vir.... illud animo conciperet efficeretque (ex quo ei summa præter omnia celebritas apud omnem posteritatem erit futura) nimirùm ut tot millibus millium hominum quos continet Gallia, avita majorum religio atque unà cum eâ vera ac solidæ felicitatis ipsorum fundamenta restituerentur. Nos hic, ut videtis, primum reipublicæ gallicanæ consulem indicamus, Napoleonem Bonaparte. Sapienter ille, etc..... Allocutio habita, die 24 maii 1802.

Desideria et postulationes ejus viri cujus operâ ac studiis, post Deum, acceptum referimus, non modò furentes illos procellarum impetus ab ecclesiâ aversos, sed etiam catholicam religionem in tam latè dominante populo restitutam, etc..... Allocutio habita, die 17 januarii 1803.

Ea quæ ad catholicæ religionis bonum isthic à te tantâ cum gloriâ facta sunt..... Lettre du pape au premier consul, 22 janvier 1803.

Cum enim tanto studio adfueris nobis, cùm de religione in Galliâ restituendâ ejusque securitate actum fuit, ita ut tibi, secundùm Deum, acceptum referre debeamus quidquid ibidem.... ad religionis bonum constitutum fuit. Lettre du 4 juin 1803.

La convention entre le gouvernement français et sa sainteté est conçue en ces termes :

« Le premier consul de la république française, et sa sainteté, le souverain pontife Pie VII, ont nommé pour leurs plénipotentiaires respectifs ;

Le premier consul, les citoyens Joseph Bonaparte, conseiller d'état; Cretet, conseiller d'état, et Bernier, docteur

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