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voit se faire que l'illustre nation française, à laquelle le saint Siége devoit presque totalement sa grandeur, et qui se glorifioit avec raison d'en être la protectrice, se repentît en quelque sorte de son antique générosité, et perdît le mérite qui la distinguoit entre toutes les nations de l'Europe, en déteruisant l'œuvre de ses ancêtres........ Mais l'histoire dirà que, si Napoléon a pu persécuter le pape et le sacré collége, certes, la nation entière ne mérite pas d'être regardée comme persécutrice. Si on fait l'histoire des révolutions françaises et des crimes qu'elles ont entraînés, il est juste que l'on conserve le souvenir des actions vertueuses de la majorité des Français; car le plus grand nombre n'a pas dégénéré de la gloire de ses pères.... Nous, cardinaux, nous avons été accueillis en France avec tant de bienveillance, tellement révérés et si généreusement secourus dans nos besoins, ne manquerions-nous pas au devoir sacré de la reconnoissance, si nous ne publiions pas les services et le tendre et charitable accueil que nous avons reçus, et si nous ne payions pas à cette généreuse nation le tribut de gratitude que nous lui devons à tant de titres? Chez elle, nous avons été comblés de bienfaits par une multitude de personnes de tout sexe et de toute condition....

» Les femmes se distinguèrent surtout à Paris dans l'assistance généreuse que la nation française prodiguoit aux cardinaux et aux autres ecclésiastiques italiens. Quelques dames remarquables de cette capitale.... établirent de leurs propres deniers, et des produits des quêtes qu'elles faisoient, une caisse qu'elles avoient coutume d'appeler la caisse des confesseurs de la foi. C'est avec ces fonds qu'elles fournissoient chaque mois des secours aux cardinaux qui en avoient besoin. Ces dames généreuses n'oublièrent pas, comme bien d'autres l'avoient fait, qu'il y avoit à Fénestrelle un cardinal prisonnier. Elles me firent offrir des secours par l'entremise d'un seigneur français, et elles eurent l'attention flatteuse de me faire dire que personne n'avoit plus de droits que moi à cette caisse. Je leur fis faire mes remercîmens, parce que je ne me trouvois pas alors dans le besoin; mais, pendant mon séjour en France, je fus admis à partager leur bienfaisance. »

M. le cardinal Pacca fut particulièrement touché de la charité des dames de Grenoble, et raconte ce qu'il y a vu :

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J'ai voyagé chez différentes nations de l'Europe, je dois pour l'honneur de la vérité confesser ingénûment que, dans aucun autre pays, je n'ai trouvé comme en France cet esprit de charité fervente qui porte les femmes à soulager les misères et les infirmités humaines. Il y a un fort grand nombre d'oeuvres de piété auxquelles les dames françaises se livrent avec ardeur. Personne n'ignore tout le bien que font dans les hôpitaux les Sœurs de la Charité, instituées par saint Vincent de Paul. A Grenoble, on voit depuis deux siècles

une œuvre pieuse appelée des Dames de la Miséricorde, qui nonseulement est de la plus grande édification, mais qui étonne, qui ravit. C'est une société de Dames qui, surmontant les répugnances de la nature et l'horreur que l'on éprouve dans les prisons au milieu de scélérats accusés de forfaits atroces, se sont vouées au soulagement des pauvres détenus et des infortunés condamnés à la peine capitale.

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Son Em. entre dans les détails de cette œuvre, qui est admirable en effet; mais tout le monde sait qu'il en existe de semblables dans presque toutes les villes de France.

Enfin on ne sera pas moins surpris peut-être du jugement que porte le cardinal sur le clergé de France, contre lequel on auroit pu Jui supposer quelques préventions. Il parle de la conduite du clergé pendant la première révolution :

« Les persécuteurs avoient cru que le clergé de France étoit mou, efféminé, que, plongé dans des habitudes et des soins tout séculiers, il étoit-incapable de résister à la séduction ou à la violence. Ils ont vu avec une sorte de fureur, mais en même temps l'Europe a vu avec admiration plus de 100 évêques et plus de 100,000 ecclésiastiques affronter courageusement, et en héros, l'exil, la misère et la mort, plutôt que de prêter un serment que leur conscience réprouvoit.... (1).

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J'ai toujours eu une véritable estime pour le clergé de cette nation, parce que j'ai fait presque toutes mes études dans les auteurs français, et que j'ai appris la méthode des ecclésiastiques de cette nation. Pendant la révolution de France, j'ai eu occasion de connoître un grand nombre d'évêques français réfugiés en divers pays de l'Europe, surtout depuis que j'ai été ministre du saint Siége, et plus encore pendant mon séjour en France, et je puis dire en toute vérité que, loin de s'affoiblir, cette estime s'est accrue, On a vu sur les siéges de France des prélats infiniment recommandables par leur science et leur conduite, et souvent dignes des premiers siècles de l'Eglise. De nos jours même, un grand nombre se sont distingués dans les temps désastreux de la révolution, et ont rappelé le souvenir des Irénée, des Hilaire et des Martin, leurs prédécesseurs. Mais ceux qui m'ont inspiré une plus grande vénération pour ce clergé, c'est cette multitude de curés et de vicairesgénéraux que j'ai connus en Allemagne, en Portugal et en France. Je demande pardon au clergé des pays où j'ai demeuré pendant quelques années, et même à celui d'Italie; mais il me semble que cette vénérable portion du clergé de France les surpasse tous par l'instruction, par l'éducation, et surtout par le don de la parole

(1) Toutes les citations précédentes sont tirées du tome 1er des Mémoires, eelle qui va suivre est du tome II, page 255.

dans la prédication de l'Evangile. J'ai entendu, dans les simples paroisses de France, des prônes et des sermons de cette vraie, de cette judicieuse éloquence sacrée, que j'ai rarement entendue dans les grandes chaires d'Italie, et même de la part de nos bons

orateurs. »

Ainsi parle un illustre cardinal de ce clergé de France que quelques-uns se plaisent à humilier. Nous donnerons plus tard une analyse du second volume, et nous en citerons quelques extraits plus remarquables.

NOUVELLES ECCLESIASTIQUES.

PARIS. On sait avec quel soin le saint Siége s'est toujours occupé de la liturgie, et avec quelle attention il a réglé tout ce qui a rapport à l'auguste sacrement de nos autels. Les anciens sacramentaires et les divers Ordres Romains, que l'antiquité chrétienne nous a conservés, en sont la preuve convaincante. Les papes saint Damase, saint Léon-le-Grand et Gelase Ier, nous ont laissé des monumens de leur zèle pour la perfection des rites ecclésiastiques. Leurs successeurs dans la chaire de saint Pierre ont été animés du même esprit, parce que la foi de l'Eglise catholique ne change pas avec les siècles, et que les saints mystères leur inspirent le même respect qu'ils inspiroient à leurs prédécesseurs. C'est pour arrêter et détruire tous les abus qui par le laps du temps pourroient se glisser dans cette matière importante; que depuis la promulgation du concile de Trente il existe à Rome une assemblée composée de cardinaux et d'autres savans ecclésiastiques, tant séculiers que réguliers, et connue sous le nom de la Congrégation des Rites, qui s'occupe uniquement à régler jusque dans les moindres détails tout ce qui regarde le culte divin. La collection de ses décisions et de ses décrets depuis l'an 1588, continuée jusqu'en mai 1826, vient d'être réimprimée à Rome en sept volumes in-4°, par les soins de M. l'abbé Louis Gardellini, assesseur de la même congrégation et sous-promoteur de la foi. Parmi les décrets rendus dans ces derniers temps, nous en avons remarqué un qu'il nous paroît important de faire connoître, parce qu'il s'étend à toute l'Eglise, et qu'il est d'ailleurs d'une pratique journalière. Comme il concerne le service des autels et le sacrifice de la messe, il est necessaire que les ecclésiastiques en connoissent les dispositions; et il est même utile aux fidèles d'en être informés, afin que ceux qui voudroient procurer aux églises des linges sacrés ne soient pas exposés à donner des objets qui ne pourroient être d'aucun usage. Voici la traduction littérale de ce décret :

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Quoique la sacrée congrégation des Rites ait déjà, par un décret du 15 mars 1664, réprouvé la coutume qui peut-être s'étoit introduite en quelque lieu,

d'emplo yer pour les amicts, aubes, nappes d'autel, corporaux et pales, une toile mi partie de lin et de coton ; néaumoins, dans ces derniers temps, un pareil abus a tellement prévalu, que, sans avoir aucun égard à la discipline ecclesiastique constamment observée, on n'emploie dans quelques églises, pour les objets qui servent au saint sacrifice ou à l'autel, que de la toile tissue de pur coton. Les éminentissimes et révérendissimes cardinaux, préposés à la conservation des rites sacrés, ont apporté tous leurs soins à abolir entièrement cette dépravation, que bien des gens s'efforcent de colorer du nom de coutume. Désirant donc qu'un usage qui remonte aux premiers temps de l'Eglise soit retenu, rétabli et désormais observé inviolablement, à cause des significations réelles et mystérieuses qu'il renferme, ils déclarent que personne ne doit s'écarter de cet antique usage, sous quelque prétexte, titre ou conleur que ce soit ; et ordonnent que les vêtemens et autres objets destinés au saint sacrifice soient faits de lin ou de chanvre, à l'exclusion de toute autre matière, encore que celle qu'on emploieroit rivalisât avec le lin et le chanvre, on mème les égalåt en finesse, en blancheur et en solidité. Ils veulent bien cependant, par indulgence, tolérer que l'on se serve encore des amicts, aubes et nappes existans actuellement en coton, jusqu'à ce que ces objets soient usés; mais ils défendent de les renouveler en toute autre matière, qu'en toile de lin on de chanvre. Quant aux corporaux, pales et purificatoires, ils ordonnent strictement, qu'un mois après la publication du présent décret, tous soient en toile de lin ou de chauvre, interdisant absolument l'usage de ceux qui seroient en coton. Et ils ont statué que le présent décret sera observé en tous lieux, si notre saint père le Pape l'approuve. Ce 15 mai 1819.

Le 18 des mêmes mois et année, sa Sainteté, sur le rapport du secrétaire de la sacrée congrégation, soussigné, a approuvé et confirmé ce décret, en a ordonné l'impression et la publication, prescrivant en outre à tous les ordinaires des lieux de s'appliquer soigneusement à le faire exécuter.

Signé, J.-A. SALA, secrétaire de la sacrée congrégation. »

Le texte de ce décret a déjà été inséré dans quelques missels, entre autres dans celui de Paris dernièrement réimprimé. Au reste, il doit servir de règle désormais, puisqu'il ne fait que confirmer un ancien usage de l'église, observé jusqu'à nos jours par une pratique constante et universelle.

- Nous n'avions point annoncé la nomination de M. de Gualy à l'archevêché d'Alby, parce que nous ignorions si le prélat avoit accepté. Plusieurs journaux ayant donné cette nouvelle, il y a lieu de croire qu'on a reçu la réponse de M. de Gualy. M. François-Marie-Edouard de Gualy, évêque de Saint-Flour depuis 1829, est neveu de M. l'évêque de Carcassonne. Il a été grand-vicaire de Chartres, puis de Carcassonne, et précédemment il étoit curé de Saint-Afrique. Le prélat est âgé de quarante-sept ans. Un tel choix est bien propre à dédommager le diocèse d'Álby du prélat distingué qui vient de lui être enlevé.

-Les établissemens d'éducation dirigés par des ecclésiastiques ne sont pas en faveur auprès du ministre actuel de l'instruction publique. Nous avons vu que le conseil municipal d'Ecouis avoit demandé que le curé du lieu, M. l'abbé Jouen, fût forcé d'opter entre sa paroisse et l'institution qu'il dirige. Cette réclamation évidemment dictée par la malveillance et par l'esprit de parti a trouvé accueil au conseil d'instruction publique. Il a été décidé que M. Jouen seroit obligé d'opter. Et sur quoi fonde-t-on cette décision? Y a-t-il une loi qui établisse l'incompatibilité de deux places? La commune d'Ecouis est peu considérable, et n'absorbe pas tout le temps d'un curé. Pourquoi ne pourroit-il pas donner aussi ses soins à quelques élèves? Il semble que M. l'abbé Jouen seroit bien en droit de réclamer à son tour, et de demander à quel titre on veut le forcer à opter. N'y a-t-il pas beaucoup d'arbitraire dans la décision rendue, et n'a-t-elle pas été dictée par d'autres considérations que celle de la légalité?

- Dans le tableau du clergé de Besançon, imprimé en 1823, à une époque où le Jura faisoit encore partie du diocèse, on trouvoit les noms d'environ 1,015 ecclésiastiques employés dans le ministère; 110 succursales étoient vacantes, et il y avoit très-peu de vicaires mais les petits séminaires comptoient alors plus de 600 élèves. Le tableau pour 1833, imprimé peu avant la mort du cardinal, porte les noms de près de 1,000 prêtres; 18 paroisses seulement sont privées de pasteurs, et, sur ce nombre, il y en a de peu importantes; quelques autres venoient de perdre leurs curés, qui alloient bientôt être remplacés. Le nombre des vicaires est encore insuffisant, mais plus considérable que dans le tableau précédent. Il ne reste pas aujourd'hui 200 prêtres de ceux qui existoient à l'epoque de la première révolution, encore un bon nombre ne sont plus en place. Le grand séminaire compte 122 théologiens internes, et 80 externes. La classe de philosophie, qui forme une section du grand séminaire, placé au village d'Ecole, près la maison des missionnaires de Beaupré, a 83 élèves. M. Cuenot, supérieur du grand séminaire, le dirige avec une grande sagesse, et jouit de la confiance générale du diocèse. Le nombre des élèves dans les petits séminaires étoit de 473. Depuis juillet 1830, on remarque une diminution sensible dans les vocations ecclésiastiques; mais le nombre des ordinations ayant été depuis 1826 à peu près double de celui du décès des prêtres exerçant le ministère, les besoins ne sont plus aussi pressans.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. Les journaux de l'opposition ne sont pas toujours aussi redoutables qu'on leur fait l'honneur de le croire. Faute de modération et d'habileté, il leur arrive souvent de gâter les meilleures de leurs thèses, et de faire tourner contre eux, mêmes les plus beaux avantages qu'on leur donne. Quelques mots échappés ré

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