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qu'un professeur de théologie peut, en sûreté de conscience, suivre et professer les opinions de Liguori, et qu'on ne doit pas inquiéter un confesseur qui suit toutes ces opinions dans la pratique; nous avons rapporté ce décret, no 2011.

La Théologie morale de Liguori s'est donc fort répandue dans les pays catholiques; il s'en est fait un grand nombre d'éditions, et on l'enseigne en plusieurs diocèses étrangers. Mais en France, elle a été accueillie avec moins de faveur, on la regarde comme autorisant le relâchement, et on né l'admet point généralement dans les séminaires. Elle est même caractérisée fort durement dans un Traité de la justice et du droit imprimé à Amiens en 1827, où on la qualifie d'immorale. M. Gousset, professeur au séminaire de Besançon et grandvicaire du diocèse, a entrepris de justifier la doctrine de Liguori. Il se propose moins d'établir les opinions que cet auteur a professées que de montrer que l'on n'est pas en droit de les condamner. Il rappelle d'abord les vertus du saint évêque, le succès de ses missions, les témoignages rendus en sa faveur. On ne peut douter que sa doctrine ne soit orthodoxe, puisque le saint Siége a déclaré qu'il n'y avoit rien dans ses écrits qui fût digne de censure. De plus, ajoute M. Gousset, d'après la décision de la Pénitencerie, un confesseur n'est pas obligé d'examiner et de discuter les opinions de Liguori, avant de les suivre. Au reste, l'auteur est bien loin de prétendre qu'on soit toujours obligé à suivre ces opinions dans la pratique.

On objecte contre la doctrine du saint évêque qu'elle autorise le probabilisme; ce qui donne occasion à M. l'abbé Gousset d'examiner en quoi consiste le probabilisme du bienheureux Liguori. Il commence par exposer le système des probabilistes, tel que l'entendent ceux qui l'ont adopté. Il soutient ensuite que le probabilisme bien entendu, tel qu'il est exposé par Liguori, n'a point été condamné par l'Eglise.

« En condamnant, dit-il, certaine proposition, comme favorisant le relâchement, les papes n'ont pas plus condamné le probabilisme, tel qu'il est enseigné par Liguori, qu'ils n'ont condamné le probabiliorisme en condamnant les maximes du rigorisme; quand on examine de près les décrets du saint Siége sur la morale, on voit qu'il n'a censuré que les extrêmes dans lesquels on avoit donné de part et d'autre, que l'abus que quelques auteurs avoient fait du probabilisme... Ni la théologie morale de Liguori, ni les disserta

tions qu'il a publiées en faveur du probabilisme, ne renferment rien qui approche des propositions censurées par le Siège apostolique. Il soutient, il est vrai, qu'on peut suivre une opinion probable, lorsqu'elle est vraiment et certainement probable, c'est-àdire lorsque les raisons qu'on peut alléguer en faveur de cette opinion sont généralement jugées, même par ceux qui tiennent à l'opinion contraire, assez fortes ou assez graves pour déterminer un homme prudent. Mais il ne dit pas que telle ou telle opinion puisse être regardée comme probable, précisément parce qu'elle paroît telle à quelques docteurs singuliers et de contrebande; mais il n'enseigne pas que les propositions condamnées comme destituées de toute probabilité soient réellement probables. Loin de s'en déclarer l'apologiste, il les condamne lui-même de la manière la plus expresse, comme on peut s'en convaincre par la lecture de ses ou

vrages.

M. Gousset ne s'en tient pas là, et entreprend de prouver que le probabilisme de Liguori n'est pas destitué de fondement. Il remarque que le probabilisme a toujours eu pour lui un grand nombre de docteurs. Il met en présence un probabiliste et un probabilioriste, et donne l'avantage au premier. Les Pères et saints les plus célèbres ont tous déclaré qu'ils aimoient mieux pécher par excès de condescendance que par excès de sévérité. Ainsi parloient saint Bernard, saint Philippe Néri, saint François de Sales, Léonard de Port-Maurice et les autres. Le système du bienheureux Liguori est plus simple et plus uniforme, sans être moins sûr dans la pratique que le système contraire; c'est ce que l'auteur essaie de montrer par quelques exemples.

Il traite même quelques questions qui ont un rapport plus ou moins direct avec son objet, entre autres celle-ci : Un confesseur peut-il absoudre un pénitent qui soutient une opinion contraire à la sienne? Il répond affirmativement, et s'appuie du sentiment de Liguori et de quelques autres théologiens. Liguori, dit l'auteur, n'est pas toujours d'accord avec nos auteurs français pour ce qui regarde le délai ou le refus de l'absolution. Sa pratique est plus facile sur certains points que la méthode de direction qui est généralement suivie dans les séminaires de France; mais, pour n'être pas aussi sévère que la plupart de nos moralistes français, peut-on l'accuser de favoriser le relâchement? Sa morale est-elle moins conforme à la doctrine de l'Eglise? Pour résoudre ces questions, M. Gousset

rapproche les règles données par Liguori, sur les principaux points de la direction, de celles tracées par le saint Siége, ou généralement adoptées par les théologiens. Cette discussion remplit le chap. VIII. Une autre discussion non moins importante est celle du chap. IX sur la conduite à tenir, d'après Liguori, envers les pécheurs d'habitude; l'auteur cherche à déterminer les cas où l'on doit accorder ou refuser l'absolution, et fortifie le sentiment du bienheureux par celui d'autres moralistes. Enfin dans ses deux derniers chapitres, il examine, toujours d'après le saint évêque, les règles à suivre à l'égard de ceux qui sont dans l'occasion prochaine du péché, et à l'égard de ceux qui ne sont pas suffisamment instruits des mystères de la foi.

En général M. Gousset, dans ces discussions, prend le parti opposé à la sévérité; il croit que le rigorisme a contribué à l'affoiblissement de la piété et aux progrès de l'indifférence. Il attribue le penchant vers la sévérité à l'influence qu'ont eue long-temps les jansénistes en France. Bergier disoit que plusieurs théologiens, sans donner dans l'hérésie de Jansenius, se sont rapprochés des opinions rigoureuses des jansénistes, pour ne pas donner lieu à leur accusation de pélagianisme, de relâchement, de fausse morale. De là aussi, selon M. Gousset, les inexactitudes de quelques scolastiques, et les exagérations de certains prédicateurs dont il prétend que les discours sur les vérités de la religion sont souvent plus propres à déconcerter les fidèles, et à compromettre la foi, qu'à la ranimer dans l'esprit des peuples. Ainsi parle l'auteur dans son introduction. Il revient encore sur ce sujet dans une des notes à la fin de son volume, et se plaint surtout de deux sermons de Massillon, celui sur le petit nombre des élus, et celui sur l'impénitence finale, qu'il soutient être plus propres à décourager les pécheurs qu'à les ramener à Dieu. Il reproche à cet orateur, et à quelques autres, de donner des figures pour des réalités, et d'adopter quelquefois sur l'Ecriture des interprétations que l'on est obligé de réfuter en défendant la doctrine de l'Eglise.

Ces passages et quelques autres de M. Gousset surprendront sans doute plusieurs lecteurs; ils ne seront pas moins étonnés de quelques décisions de cas de conscience que l'auteur rapporte et adopte. Lui-même s'attend, il l'avoue, à être taxé de probabi

liste et de relâché. Du reste, tout le monde sait que cet ecclésiastique professe depuis long-temps la morale dans un séminaire, et qu'il jouit dans son diocèse d'une grande réputation de savoir et de capacité. Il a fait preuve de l'un et de l'autre dans quelques publications; seulement on remarque que, dans ces publications, telles que l'édition des Conférences d'Angers, de 1823, et celle du Rituel de Toulon, auxquelles M. Gousset a travaillé, il étoit loin d'adopter le même système d'indulgence que dans l'ouvrage dont nous rendons compte. Il a donc totalement changé son enseignement depuis dix ans. Enfin, le volume est accompagné d'une lettre de M. le cardinal de Rohan, qui déclare que le manuscrit de la Justification ayant été communiqué au père Orioli, recteur du collège de Saint-Bonaventure, et au père Roothan, général des Jésuites, ces deux savans religieux n'y ont rien trouvé qui pût donner lieu à une censure. En conséquence, M. le cardinal de Rohan approuve l'ouvrage. De telies autorités doivent nous rendre plus timide à hasarder quelques observations sur une matière où M. Gousset a sur nous tout l'avantage que donnent des études spéciales. On pourroit néanmoins objecter que M. Gousset, tout en s'annonçant pour suivre Liguori, va quelquefois plus loin que lui, et qu'il transforme en principes généraux des décisions du bienheureux, qui ne s'appliquoient qu'à des cas déterminés, et qui peuvent varier suivant les circonstances.

Les notes qui sont à la fin du volume renferment ou des rescrits et décisions de Rome, ou des discussions sur certains points. Dans la première classe se trouve le décret de la Congrégation des Rits, du 14 mai 1803, avec la liste des ouvrages de Liguori, qui ont été soumis à l'examen de la Congrégation. Il y a en tout dans cette liste 33 ouvrages plus considérables et 57 opuscules. Dans ces notes se trouvent encore le bref de Léon XII à Marietti, du 19 février 1825, sur une édition de Liguori ; la réponse de la Pénitencerie, du 5 juillet 1831, sur les questions relatives aux opinions du bienheureux; la circulaire de M. l'archevêque de Besançon, du même jour, pour recommander à son clergé de se conformer dans la pratique à la doctrine du saint évêque; différentes décisions sur l'intérêt légal, en réponse à M. l'évêque de R., à une personne de Lyon, et à M. Gousset lui-même; et un extrait de l'Encyclique de Léon XII, pour l'extension du jubilé en 1826. Parmi les discussions de l'auteur, il y en a une sur les exagérations de quelques prédicateurs.

et moralistes; une sur l'obligation d'entendre la messe de paroisse et de sanctifier le dimanche, où l'auteur cite un long passage de Benoit XIV dans son traité de Synodo diocesaná, et relève quelques assertions et préceptes fort sévères, qu'on a insérés dans les Pensées d'Humbert sur les plus importantes vérités de la religion, et des observations critiques sur la Méthode de direction, dite de Besançon, dont M. Gousset compare les décisions avec celle de saint Charles. Il est inutile d'ajouter que ces discussions, en notes, sont toutes dans le même esprit que celles qui se trouvent dans le corps même de l'ouvrage.

NOUVELLES ECCLÉSIASTIQUES.

PARIS. MM. les évêques élus de Langres, de Verdun et de Beauvais sont entrés ou entrent ces jours-ci en retraite, pour se préparer à leur sacre, qui aura lieu le dimanche 10.

- M. Heurtault, prêtre associé à Châtel, et qui a établi le culte français à Boulogne, près Paris, perd chaque jour de son crédit, Dernièrement il a été forcé d'évacuer une salle qu'il avoit louée pour y faire l'office, et qui a été rendue immédiatement à sa destination primitive de salle de bal: les ménétriers ont succédé à M. Heurtault. M. Auzou, dans son Journal, se moque beaucoup de M. Heurtault, qu'il a pourtant installé lui-même à Clichy. M. Heurtault, dit-il, en même temps qu'il fait les fonctions de curé à Boulogne, fait partie du clergé de Châtel à Paris; dans l'église du faubourg Saint-Martin on ne croit plus aux dogmes de la foi catholique, on nie Jésus-Christ, on se moque de la sainte Vierge et des Saints. M. Heurtault ne connoît donc à Paris, ni Christ, ni la Vierge, ni les Saints; et pour qu'on n'en doute pas, il fait imprimer sa signature au bas de son abjuration. A Boulogne, c'est autre chose, les habitans ne sont pas si avancés, ils n'ont pas adopté les derniers égaremens de Châtel; et voilà que M. Heurtault, pour ne pas les offusquer, est obligé, là, de croire à la divinité de Jésus-Christ et à tous les mystères du catholicisme. Ainsi raisonne M. Auzou, et il est fondé à se moquer d'un prêtre qui a ainsi une double croyance, ou plutôt qui n'en a aucune. Reste à savoir si on ne pourroit pas rétorquer contre M. Auzou ses propres argumens et ses propres plaisanteries, et si on ne pourpas se moquer aussi un peu d'un homme qui prétend être catholique, après avoir signé la première Profession de foi de l'abbé Châtel, et en déclarant qu'il ne veut plus reconnoître le qu'il laisse de côté la confession.

roit

pape, et

Le choléra a laissé à Montmartre de douloureuses traces de son passage: parmi ses victimes vivantes se trouve une vingtaine d'orphelins appartenant à des familles pauvres. Il falloit assurer

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