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(pneuma) ou cri de joie qui termine l'Allelu-ia exprime la joie et l'amour des fidèles, et la grandeur de l'allégresse et de la louange qui ont été les conséquences de l'audition de la parole de Dieu et de la foi en sa prédication, selon cette parole: << Sion a entendu, et elle s'est réjouie, etc.; » et dans les cantiques : « Nous tressaillerons et nous nous réjouirons en toi. »> On dira, dans la préface de la cinquième partie, ce que c'est que le neume. Quand on doit chanter la séquence, on ne dit pas le neume après l'Allelu-ia, comme on le verra au chapitre de la Séquence. L'Allelu-ia peut encore se rapporter à l'enthousiasme de ceux qui se réjouissaient des miracles du Christ, louant le Seigneur et disant : « Nous avons vu aujourd'hui des «< choses prodigieuses, et le Seigneur a visité son peuple. » Alors, en effet, on chantait hautement Allelu-ia, parce que le peuple ayant vu, loua Dieu et se réjouissait de tout ce que le Christ faisait de glorieux. D'où vient qu'on ne chante pas l'Allelu-ia depuis la Septuagésime jusqu'à Pâques, parce que dans le temps de la tristesse on ne doit pas chanter un chant d'allégresse, comme on le dira dans la préface de la sixième partie. Quand on répète l'Allelu-ia en y intercalant un verset et qu'on le dit ainsi deux fois à la messe, cela désigne la joie de la vie éternelle, et que les saints, au milieu de leurs transports d'allégresse, reçoivent deux robes de gloire, l'une pour leur ame, l'autre pour leur corps. Car c'est à cause de la robe de l'ame que les saints seront dans la joie, se voyant comblés de gloire, et qu'ils se réjouiront dans le repos de leurs lits; et par rapport à la robe de leur chair ils brilleront et étincelleront comme des feux qui courent au travers des roseaux. On parlera de cela dans la sixième partie, à l'article du Samedi in albis (b). Donc, le verset ne doit avoir rien de sinistre ou de triste, mais résonner tout entier comme un chant agréable et doux, comme, par exemple : « Le Seigneur a régné, et a été revêtu de gloire

(b) C'est le samedi de la semaine de Pâques.

«<et de majesté. - Que la terre tressaille de joie, que toutes «<les îles se réjouissent. -Chantez dans de saints transports à << la gloire de Dieu, vous tous habitants de la terre, etc.—Le << juste fleurira comme le palmier, etc. - Dieu essuiera toutes << les larmes de leurs yeux, et il n'y aura plus aussi là ni pleurs, << ni cris, ni afflictions. >>

VII. Le verset s'appelle ainsi du verbe revertere, retourner, revenir, parce que c'est par lui que nous retournons à l'Allelu-ia, et qu'il est ensuite suivi d'un autre Allelu-ia; et il signifie qu'on doit joindre les œuvres aux paroles de louange, parce que celui qui cesse de faire bien ne loue pas bien Dieu. La répétition de l'Allelu-ia avec le neume symbolise la louange et la joie ineffable de la patrie. En quelques églises, l'Allelu-ia est chanté par des enfants, et le graduel par des hommes, pour marquer que Dieu tire sa plus parfaite louange de la bouche des enfants, ce qui a fait dire au Psalmiste: «< Enfants, louez << le Seigneur, » dans un psaume qui a pour titre : Alleluia. Or, ceux qui sont enfants louent dignement le Christ, et ceux qui sont forts dans la foi et dans le support des adversités, qui peuvent combattre contre les Amalécites, ceux-là doivent chanter le graduel.

VIII. Sur quoi il est à noter que ce sont d'autres chantres qui dirigent les chants du chœur avec leur grande voix ; ils représentent les gouverneurs de l'Eglise, qui louent Dieu et invitent les autres de la voix et de l'exemple à le louer; ces autres, ce sont les enfants qui chantent le graduel sur les degrés de l'autel ou en élevant successivement la voix (in gradibus). Les premiers marchent à grands pas de vertu en vertu, gravissant les degrés (gradibus) de la charité, et invitant les autres à la componction. En chantant le verset ils brûlent les pensées qui reviennent les assaillir, et en le terminant ils font entendre qu'ils ont combattu un bon combat et qu'ils ont achevé leur course. Dans d'autres églises, ce sont des hommes d'un âge mûr qui chantent ensemble l'Allelu-ia ou le trait au

pupitre ; ils représentent les contemplatifs, qui affligent leur chair et qui châtient leur ame, et dont la vie, qui est aux cieux, n'est pas la vie des hommes, mais celle des anges. Mais ils ne chantent pas seuls la séquence : tout le chœur réuni la dit à pleine et joyeuse voix, parce qu'une joie éternelle et ineffable sera commune aux anges et aux hommes. On devrait aussi chanter l'Allelu-ia sur les marches de l'autel et dans la direction de l'orient; et comme l'Allelu-ia est le symbole de la vie contemplative, on doit le chanter en un endroit plus élevé que le répons, qui désigne la vie active. Dans certaines églises, celui qui chante l'Allelu-ia tient quelque chose à la main pour montrer qu'il loue Dieu, non-seulement de bouche, mais encore d'action; ou bien il bat la mesure en frappant ses mains l'une contre l'autre, selon cette parole du Psalmiste: « Na<< tions, frappez des mains toutes ensemble; chantez la gloire << de Dieu par des cris d'allégresse.» Dans la plupart des églises aussi, on chante trois fois l'Allelu-ia en l'honneur de la Trinité, les dimanches, avec ces paroles: Benedictus ou Qualis Pater, afin d'arriver, par une joyeuse profession de foi, au ciel, terme de l'espérance. Et remarque que souvent nous omettons l'Allelu-ia du dimanche, depuis la Pentecôte jusqu'à l'Avent, parce que les graduels sont à cette époque disposés dans un autre ordre que dans le reste de l'année; et voilà pourquoi un chantre soigneux fera attention à cette différence, et assignera à chaque office les Allelu-ia qui s'y rapportent.

CHAPITRE XXI.

DU TRAIT.

I. Depuis le dimanche de la Septuagésime jusqu'à la veille de Pâques, qui sont des jours et des offices de deuil, comme on ne fait pas entendre alors de chant d'allégresse, au lieu de l'Al

fortement, surtout dans le jeûne. Mais, quoique le dimanche figure la résurrection, cependant les dimanches de la Septuagésime on suspend les cantiques d'allégresse et l'on dit des traits, parce que les Juifs, pendant les soixante-dix années de la captivité de Babylone, furent continuellement affligés, et que nous, pendant les soixante-dix ans de cette vie, qui s'accroît de sept en sept ans, et qui, par conséquent, nous mène jusqu'à soixante-dix ans, nous avons sans cesse des douleurs et des misères, jusqu'à ce que nous arrivions au repos éternel (octavam) (a) de la vraie, parfaite et non figurative résurrection, par la miséricorde du Christ.

VII. Enfin, il faut considérer que les versets des séquences se disent deux par deux, sur un même chant, ce qui a lieu parce que (la plupart du temps) ces versets sont placés deux à deux pour le même rhythme, sous un pareil nombre de syllabes; ce qui ne se rencontre pas dans les versets des traits, qui, pour la plupart, sont pris de la sainte Ecriture, et voilà pourquoi on ne peut pas les accoupler aussi bien. Les séquences sont composées sur un chant unique, pour marquer que le transport de la vraie charité est parfait en Dieu seul, car la séquence désigne le transport, et l'accouplement de ses strophes la charité. Mais on chante un à un les versets des traits, parce qu'ils marquent la douleur, selon cette parole du Psalmiste: «< Pour <«< moi, je suis seul jusqu'à ce que je passe. » Et Jérémie (II, q. 1, Quando) : « J'étais seul et assis à l'écart, parce que j'étais << rempli d'amertume. » Il ne faut pas non plus oublier que régulièrement le graduel ou l'Allelu-ia suivent immédiatement l'épître, pour que nous ne soyons pas exposés au reproche exprimé en ces termes par le musicien dont parle le Christ en ces mots : « Nous avons chanté, et vous n'avez point dansé ; << nous avons chanté des airs lugubres, et vous n'avez point <«< pleuré. » Car on chante l'Allelu-ia pour exprimer un mou

(a) Apud Du Cange, Gloss., verbo Octava, 1.

vement de danse, et le graduel comporte avec lui les larmes de la pénitence. Cependant l'Allelu-ia ne se fait pas entendre les samedis des Quatre-Temps, non plus que le mercredi et le vendredi de la grande Semaine, ni les jours où le trait suit immédiatement l'épître, et cela parce qu'en ces jours-là nous n'avons pas avec nous le musicien dont parle le Christ. On le vend le mercredi, on le crucifie le vendredi, ce que l'on représente en quelque façon les samedis des Quatre-Temps, et c'est pour marquer un plus grand deuil que ces samedis-là le trait suit immédiatement l'épître. Le trait indique un plus grand deuil que le graduel, pour nous faire entendre qu'on ne le chante jamais avec l'Allelu-ia, excepté, pour une raison particulière, le samedi de Pâques.

CHAPITRE XXII.

DE LA PROSE OU SÉQUENCE (a).

I. Après l'Allelu-ia on dit la prose ou séquence, qui est aussi un chant de joie, pour marquer les deux robes de gloire que les saints recevront, comme on l'a dit plus haut. Tous ensemble chantent la séquence en chœur, pour symboliser l'accord parfait de la charité; car c'est la louange qui plaît à Dieu, selon cette parole du Cantique des cantiques : « Tu as blessé mon « cœur, ma sœur, ma fiancée, par l'un de tes yeux. » L'époux dit «< par un, » pour marquer que l'accord et la volonté sont uniformes, car une louange ainsi formulée est le mets le plus agréable à Dieu; c'est là cette tunique sans couture que Dieu n'a pas souffert qu'on divisât (XVI, q. x), comme on le dira

(a) Voir, à la fin de ce volume, Appendice no 1, un travail sur les proses du moyen-âge, comprenant tout ce qui nous reste en ce genre du célèbre Adam, chanoine de Saint-Victor, au XIIe siècle. Ces pièces, au nombre de trente-huit, sont suivies de diverses autres séquences rares et curieuses.

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