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car le diacre, qui d'abord représentait le Prophète, figure à présent Jean l'évangéliste, parce que la loi et les prophètes se sont arrêtés à Jean-Baptiste, et c'est à partir de lui que le royaume des cieux a été annoncé (evangelizatur). On lit donc l'évangile, afin que, comme le Christ a prêché lui-même après la loi, les prophéties et les psaumes, de même, après l'épître, le répons et l'allelu-ia, sa prédication est annoncée au peuple par l'évangile.

II. Evangile veut dire bonne nouvelle, et se compose de deux mots grecs iv et ayyidov. L'Evangile, c'est la prédication du Christ et des apôtres; il annonce, en effet, la vie après la mort, le repos après la fatigue, la puissance après la servitude.

III. Il faut savoir que, de même que la tête s'élève au-dessus de tous les autres membres du corps, et que tous dépendent d'elle, ainsi aussi, l'Evangile est le principe de tout ce qu'on dit à la messe et domine tout le saint sacrifice; tout ce qu'on chante et lit se rapporte à lui, qui en donne l'intelligence, comme on le dira dans la sixième partie, à l'article du Dimanche en général.

IV. Or, le diacre baise d'abord la main droite du pontife, sans rien dire, parce que le prédicateur doit répandre l'Evangile en vue de la gloire éternelle, dont la fiancée dit dans le Cantique des cantiques : « Il m'embrassera de sa main droite.>> Et l'ange qui venait annoncer la gloire de la résurrection du Christ était assis à droite dans le tombeau, et revêtu d'une robe blanche. Cependant, dans les autres églises il ne baise pas la main du célébrant, mais il s'incline seulement pour demander la bénédiction. Le sous-diacre ou le diacre ne baise pas les mains, mais les pieds du pontife romain, pour rendre au Souverain-Pontife un souverain respect, et pour montrer qu'il est le vicaire de Celui dont la femme pécheresse baisait les pieds. On doit adorer (adorandum) l'escabeau de ses pieds, parce qu'il est saint, et quand le Christ fut ressuscité d'entre les morts, les femmes prirent ses pieds et les adorèrent. En général, personne ne doit baiser la main du Souverain-Pontife, à

moins qu'il ne reçoive quelque chose de ses mains, ou quand il lui met quelque chose entre les mains, pour montrer que de deux manières nous devons rendre grâces à Celui qui donne toujours de ce qui lui appartient en propre, et qui ainsi ne reçoit jamais rien qui ne lui appartienne déjà. Nous dirons au chapitre des Oblations quelles sont les offrandes que reçoit le pontife romain.

V. Ensuite, le diacre prend sur l'autel le livre des évangiles, parce que «< la loi sortira de Sion, et la parole du Seigneur de « Jérusalem. » Et il ne s'agit pas ici de la loi de Moïse, qui avait été tirée du mont Sinaï, mais de la loi de l'Evangile, dont le Prophète dit : «Voici que les jours sont arrivés, dit le Sei<< gneur ; je consommerai le Nouveau-Testament avec la mai<<< son d'Israël et la maison de Juda. » On prend encore le livre de dessus l'autel, parce que les apôtres reçurent l'Evangile de l'autel, lorsqu'en le prêchant ils annonçaient la passion du Christ. Ou bien ici l'autel indique les Juifs, à qui le royaume de Dieu est ôté pour être donné à un peuple qui en produira les fruits. Prendre le livre de dessus l'autel signifie que l'Evangile est la parole de Dieu, que symbolise l'autel, selon l'Exode, chapitre xx : « Vous me dresserez un autel de terre.>> Et, pour les raisons précitées, certains prêtres voulant dire à la fin de la messe l'évangile de saint Jean ou un autre, impriment d'abord le signe de la croix sur l'autel, et ensuite sur leur front.

VI. Le diacre prend le livre, comme le veulent certains auteurs, à droite de l'autel, parce que l'Eglise des Juifs, dont la nôtre a pris naissance anciennement, était à droite; et il le met dans sa main gauche, en appuyant dessus sa main droite, selon cette parole: « Il met sa main gauche sous ma tête, et il m'em<«< brasse de sa main droite ; » et cela pour une triple raison. Premièrement, parce que l'Evangéliste nous enseigne à mettre les biens du ciel, figurés par la main droite, au-dessus des biens terrestres, représentés par la main gauche. Deuxièmement, le

diacre abaisse le livre sur l'épaule gauche, pour marquer que la prédication du Christ passera des Gentils aux Juifs, selon cette parole d'Isaïe, chapitre xx : « En ces jours-là, Juda sera << sauvé. » Troisièmement, parce que dans la vie du temps, designée par la gauche, il est nécessaire de prêcher l'Evangile. Dans certaines églises, le livre des évangiles est orné à l'extérieur d'argent et de pierres précieuses, comme on l'a dit dans la troisième partie, au chapitre des Vêtements de l'ancienne loi. Ce livre, depuis l'entrée du prêtre à l'autel jusqu'à la lecture de l'évangile, reste sur l'autel pour figurer Jérusalem, parce que la doctrine de l'Evangile fut d'abord promulguée à Jérusalem et y demeura depuis l'avènement du Seigneur jusqu'au moment de sa publication aux Gentils, selon cette parole : « La << loi sortira de Sion, et la parole du Seigneur de Jérusalem. >> Or, Jérusalem est le théâtre de la passion, figuré par l'autel.

VII. C'est avec raison que le diacre demande à être béni, parce que nul ne doit prêcher l'Evangile s'il n'en a reçu la mission, selon cette parole: «< Comment prêcheront-ils, s'ils << ne sont envoyés? » (Extra De hæred. cum ex injuncto). Et le Seigneur dit aux apôtres : « Priez le maître de la moisson qu'il <<< envoie des ouvriers en sa moisson » (xxv d., In novo). Et quand Isaïe entendit la voix du Seigneur qui disait : » Qui en<< verrai-je, et qui ira porter nos paroles?» il répondit : « Me << voici, envoie-moi. » Et le Seigneur lui dit : « Vas, et dis à « ce peuple Ecoutez ce que je vous dis, etc. » (VIII, q. 1, Sciendum).

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VIII. Moïse figura d'avance cette bénédiction, lorsque, montant sur la montagne, il reçut les tables et la bénédiction du Seigneur, et transmit ses commandements au peuple. Le Seigneur a aussi béni l'ordre diaconal; il lui a donné l'Esprit saint, et il l'a envoyé prêcher par tout l'univers. Voilà pourquoi le pontife ou le prêtre bénit d'une manière visible le diacre, qui doit lire l'évangile, ce qu'il n'a pas fait pour le sous-diacre, qui lit l'épître; parce que le Christ, demeurant invisible, envoya

d'une manière invisible la loi et les prophéties figurées par l'épître; mais, après qu'il se fut montré sur la terre et qu'il eut conversé avec les hommes, il instruisit et envoya d'une manière visible les apôtres et les évangélistes. « Et où vous irez « (leur dit-il) prêchez, en disant que le royaume des cieux est «< proche. » Et, étant partis, ils allaient dans les bourgs, en prêchant la bonne nouvelle et opérant des guérisons. Le célébrant envoie le diacre lire l'évangile, pour marquer que le Christ envoya les apôtres pour annoncer le royaume de Dieu.

IX. Puis le diacre, méditant ce que le célébrant lui a dit en le bénissant, s'appliquera à avoir le cœur sans tache, la bouche pure, et la chasteté dans ses actions, afin de pouvoir dignement annoncer le très-saint Evangile, parce que la source des eaux vivantes, c'est-à-dire la prédication de l'Evangile, ne coule avec impétuosité, c'est-à-dire librement, que du Liban, c'està-dire d'un cœur chaste et d'une bouche pure. En effet, la louange n'est pas belle sur les lèvres du pécheur; bien plus, Dieu lui a dit : « Pourquoi célèbres-tu ma justice et as<< tu l'audace de me rendre témoignage par ta bouche?» (III, q. vIII, § Quod testatur). Et c'est pourquoi le diacre se munit du signe de la croix; puis, ayant obtenu son congé et la bénédiction qu'il demandait, et ayant fait le signe de la croix afin de marcher avec sécurité, il s'avance vers le pupitre, en silence, la tête inclinée, et sans rien porter, dans certaines églises, à cause de la recommandation que le Seigneur lui-même fit aux apôtres, qu'il envoya pour prêcher le royaume de Dieu : << Vous ne porterez rien en voyage, et ne saluez personne dans le «< chemin. » Cependant, dans d'autres églises le diacre porte le livre, comme on le dira tout-à-l'heure. Arrivé à l'ambon, il salue comme s'il entrait dans une maison et qu'il lui souhaitât la paix, comme on le dira plus bas ; et il passe de la droite du chœur à la gauche, pour que le livre des évangiles suive cette direction, selon cette parole: « La loi sortira de Sion, et la pa<< role du Seigneur de Jérusalem, » comme on l'a dit plus

haut. En effet, la Judée ayant méprisé la parole de Dieu, les apôtres allèrent des Juifs aux Gentils, figurés par la gauche, et leur prêchèrent cette parole divine. D'où vient que l'Apôtre dit aux Hébreux : « Vous étiez les premiers à qui il fallait an<< noncer la parole de Dieu; mais, puisque vous la rejetez et « que vous vous jugez vous-mêmes indignes de la vie éter<< nelle, nous nous en allons présentement chez les Gentils >> (Extra De renun. nisi). On a parlé de cela ci-dessus, dans un des précédents chapitres.

X. Dans l'Eglise romaine et dans quelques autres, le sousdiacre ne suit pas le même chemin que le diacre pour aller au pupitre, parce que tous les deux accroissent la somme de leur science d'une manière différente, celui-ci en enseignant, celui-là en étudiant, et parce qu'ils progressent dans la justice, le serviteur par le mérite de ses œuvres, et le prédicateur par celui de sa parole; ce qui a fait dire au Psalmiste: «Ta justice <<< est comme les montagnes les plus élevées. » Ils descendent cependant par le même chemin pour retourner au pontife, parce que c'est en persévérant jusqu'à la fin qu'on arrive à la récompense, comme le Seigneur l'a dit : « Celui-là sera sauvé « qui persévérera jusqu'à la fin » (De pœnit., dist. 11, Apostolus, etc., multi). Et, comme la prédication sans les œuvres ne suffit pas, Jésus commença à faire et à enseigner; c'est pourquoi le prédicateur (le diacre) revient par le chemin qu'avait pris le serviteur (le sous-diacre) en allant. En outre, celui qui doit lire l'évangile part et monte par un chemin, et revient et descend par un autre, pour rappeler cette parole de l'Evangéliste << Ils s'en retournèrent en leur pays par un autre che<«< min; » et parce que les apôtres prêchèrent d'abord les Juifs et ensuite les Gentils, selon cette parole de l'Apôtre déjà citée : « Vous étiez les premiers à qui il fallait annoncer la parole de << Dieu; mais, puisque vous la rejetez et que vous vous jugez « vous-mêmes indignes de la vie éternelle, nous nous en al«<lons présentement chez les Gentils. >>

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