Sayfadaki görseller
PDF
ePub

<«< faite seulement par des prières et sans qu'on célèbre la <«< messe pour lui. » Troisièmement, par honnêteté ou par honneur, comme si quelque grand personnage survenant veut ouïr la messe. Quatrièmement, selon quelques-uns, pour cause d'utilité; par exemple, pour les pèlerins, pour les étrangers, pour les voyageurs, pour les malades, pour les fiancés (sponsos), et à cause de la rareté des clercs, et à cause de la pauvreté des églises, qui n'ont pas de prêtres attitrés (proprios). Cinquièmement, comme dit Richard, évêque de Crémone (in Mitrali): « Lorsque deux festivités se rencontrent, on peut << aussi en célébrer trois, tant parce que cela a lieu licitement «<lors de la Noël, que parce que la passion du Christ est tri<< partite ou partagée en trois parties. Car il souffrit des lan<< gues de ceux qui l'insultaient, des mains de ceux qui le frap

paient et des clous de ceux qui le crucifiaient. Il fut aussi << immolé par les patriarches dans leurs actions (j), sacrifié << par les prophètes dans leurs paroles, et réellement offert par << son père et par lui-même. » Sixièmement, pour la même raison, si, dans un jour de jeûne, il se rencontre quelque fête solennelle, le prêtre peut célébrer une messe de la fête et l'autre du jeûne, si un autre prêtre ne se trouve pas là.

XXVI. On lit aussi que le pape Léon célébra souvent sept fois et parfois neuf fois la messe dans le même jour. Cependant le prêtre qui doit célébrer une autre messe le même jour prendra seulement dans la dernière la perfusion ou ablution (perfusionem) (k), parce que, s'il la prenait dans la première, il ne serait pas à jeun, et ainsi il serait empêché de célébrer une

(j) Par exemple, le sacrifice d'Abraham figure de la passion du nouvel Isaac, le Christ, fils de Dieu.

(k) Perfusio a le sens d'Ablution dans les auteurs liturgiques. <«< Cum scilicet sumptis sacræ Eucharistiæ speciebus, sacerdoti vinum et aqua infunduntur ut digitos abluat, dit Du Cange, verbo Perfusio. » Statuta Ord. Præmonstrat., dist. 1, cap. 1. [Cum aliquis in Natali Domini vel alias de necessitate duas missas debuerit celebrare, post primam missam, sumpto sacramento Eucharistiæ, vinum perfusionis, sive ablutionis non sumat, sed alii ad sumendum tradat.] (V. ibid., Superfusio, Profusio.)

autre messe; mais ailleurs (alias), autant de fois qu'il célèbre, autant de fois il prend le corps du Christ et aussi la perfusion ou ablution.

XXVII. Mais est-ce qu'il consacre après avoir dîné? Je réponds ainsi : Cela est permis, mais il ne doit pas le faire. En effet, le jeûne n'est pas d'absolue nécessité, comme saint Augustin le témoigne clairement dans le canon in D. c.; autrement le Seigneur n'eût pas consacré. Cependant maître Hugues (1) dit le contraire.

XXVIII. Or, dans les anciens temps, lorsque les hérésies pullulaient et attaquaient la Trinité, d'après l'institution d'Alcuin, maître de Charles (Charlemagne), à la demande de Boniface, archevêque de Mayence, il fut établi par ce prélat qu'à la première férie (le dimanche) (m) on dirait la messe de la Trinité; à la deuxième férie, celle de la sagesse ; à la troisième férie, de l'Esprit saint; à la quatrième, de la charité; à la cinquième férie, des anges; à la sixième, de la croix; à la septième, de la bienheureuse Vierge. Mais cette cause venant à cesser, cette pratique cessa, et l'office du dimanche ayant été réglé, il fut établi que la première férie aurait son office, à savoir : de la Trinité; la seconde des anges, parce qu'ils furent créés ce jour-là, premièrement dans la possession des biens gratuits; et ensuite la lumière fut séparée des ténèbres, c'est-à-dire les bons anges des mauvais, parce qu'alors les mauvais tombèrent, mais les bons furent affermis et confirmés.

XXIX. Et, dans la première férie, les anges furent créés avant les biens de la nature. On chante aussi la messe pour les morts dans la seconde férie, afin que nous leur appliquions les mérites des anges. Et parce que, comme disent quelques-uns dans la première férie, ceux qui sont dans le purgatoire ont du rafraîchissement, et aussitôt, à la seconde férie, ils retournent à leurs peines et à leur labeur.

(7) Hugues de Saint-Victor.
(m) V. Du Cange, verbo Feriæ.

:

XXX. Voilà pourquoi, afin que nous leur venions en aide dans leurs douleurs, on célèbre la messe pour eux dans la seconde férie. Dans la troisième férie, pour les péchés; dans la quatrième, pour la paix; dans la cinquième, pour la tribulation et dans la troisième férie on doit répéter l'introït de la messe du dimanche. Il a été aussi établi qu'on jeûnerait dans la quatrième férie (le mercredi), et que, semblablement en ce jour, on doit dire la messe du dimanche, à moins qu'on n'en soit empêché par une festivité. Dans la cinquième férie, on doit de même répéter l'office du dimanche, l'introït, l'épître et l'évangile, parce qu'on dit que le jeudi (dies Iovis) est cousin du dimanche (n) (cognata diei Dominica), comme on le dira au chapitre de l'Entrée du Pontife à l'autel. Dans la sixième férie, de la croix; en effet, ce jour est propre au Christ et à la croix, parce qu'il voulut être crucifié et mourir dans ce jour (le vendredi) pour le salut du genre humain.

XXXI. Dans la septième férie (samedi), de la bienheureuse Vierge; ce qui prit son origine et son commencement de ce que jadis, dans une église de la cité de Constantinople, il y avait une image de la bienheureuse Vierge devant laquelle était suspendu un voile qui la couvrait tout entière; mais ce voile, dans la sixième férie après vêpres, s'écartait de l'image sans que personne y touchât, et par le seul miracle de Dieu, comme s'il était emporté dans le ciel, afin que l'image pût être parfaitement vue par le peuple. Et après la célébration des vêpres, le samedi, le même voile descendait devant le même portrait ou image, et y demeurait jusqu'à la sixième férie. Lors

(n) Guillaume Durand donne de ce proverbe d'écolier une explication purement liturgique (V. § 20, chap. 6, lib. 4); nous croyons cependant que la plus naturelle est celle-ci. Voici à quelle origine on rapporte le motif de la célébration du jeudi observé par les écoliers: Diogène Laërce (Vies des Philosophes) raconte que Anaxagoras étant prêt d'expirer, les principaux de la ville de Lampsaque, où il mourut, lui demandèrent s'il ne leur voulait rien ordonner. Il leur commanda de donner tous les ans congé aux enfants et de leur permettre de jouer à pareil jour que celui de sa mort. Cette coutume s'est toujours conservée depuis, bien qu'on ne s'en rappelle guère l'origine.

TOME II.

2

qu'on vit ce miracle, on arrêta que toujours, dans cette férie, on chanterait la messe de la bienheureuse Vierge.

XXXII. Il y a aussi une autre raison : c'est que, lorsque le Seigneur eut été crucifié et fut mort, que ses disciples s'enfuyaient et désespéraient de sa résurrection, en elle seule demeura toute la foi, en ce samedi; car elle savait comment elle l'avait porté sans fatigue et enfanté, et voilà pourquoi elle était certaine qu'il était le Fils de Dieu et qu'il devait ressusciter le troisième jour d'entre les morts. Et c'est là la raison pour laquelle le jour du samedi, plus que tout autre jour, est propre à la bienheureuse Marie.

XXXIII. La troisième raison, c'est que le samedi est la porte et l'entrée au jour du dimanche. D'où vient que, lorsque nous sommes au samedi, nous sommes près du dimanche. Or, le jour du Seigneur est le jour du repos, et symbolise la vie éterternelle. De là vient que lorsque nous sommes dans la grâce de notre Seigneur nous sommes en quelque sorte devant la porte du paradis. Donc, comme la bienheureuse Vierge ellemême est pour nous la porte qui conduit au royaume des cieux, que symbolise le dimanche, voilà pourquoi nous solennisons sa mémoire dans la septième férie qui précède le dimanche.

XXXIV. Quatrièmement, afin que la solennité de la Mère soit continuée par celle du Fils. Cinquièmement, afin qu'une festivité ait lieu dans le jour où Dieu s'est reposé de tout ouvrage.

:

XXXV. Il est encore à remarquer que, dans l'office de la messe où l'on représente la passion du Christ, nous nous servons de trois espèces de langues, savoir la grecque, l'hébraïque et la latine, pour rappeler que le titre de la croix du Christ fut écrit en ces trois langues (S. Jean, XIX), et pour marquer que toute langue, que l'on entend par cette triplicité, doit louer et confesser Dieu, parce que N. S. J.-C. est dans la gloire de Dieu le Père; car, quoiqu'il y ait beaucoup de sortes

de langues, celles-là cependant sont les principales. L'hébraïque, à cause de l'ancienne loi, et parce qu'elle est la mère des autres. La grecque, à cause de la philosophie (sapientiam). La latine, à cause de la noblesse et de la domination de l'empire romain. Les paroles latines, ce sont les épîtres, les évangiles, les oraisons et les cantiques (cantus). Les grecques sont : Κύριε ἐλέησον, Χριστε ἐλέησον et ύμας. Les hebraiques sont : Alleluia, amen, sabaoth et osanna. De là vient encore qu'à la messe du pontife romain, dans les principales solennités, on lit l'évangile et l'épître non-seulement en latin, mais aussi en grec, pour marquer l'union étroite des deux peuples sous une seule et même foi, où bien parce que l'Eglise est composée nonseulement des Latins, mais encore des Grecs; et vois cela dans la sixième partie, au chapitre de la Parascève ou Vendredi saint.

XXXVI. Mais on demande si le prêtre doit célébrer la messe en présence de moins de deux personnes? Et il semble que non; car le pape Sother a aussi établi que nul ne s'imagine de célébrer solennellement la messe, si ce n'est en présence de deux personnes, et ayant avec lui une troisième personne qui lui réponde avec les autres. En effet, quand le prêtre dit: Dominus vobiscum (Que le Seigneur soit avec vous), et à la secrète Orate pro me (Priez pour moi), il convient que plusieurs voix répondent à son salut et à son invitation. Mais il y a [encore] un autre point, qui est celui de la nécessité, dans lequel il peut célébrer en présence d'une seule personne, et dans un autre cas, qui est celui du mépris de la religion.

XXXVII. Il faut croire pieusement aussi, et cela est prouvé par des autorités certaines, que les anges de Dieu assistent en qualité de compagnons ceux qui prient et se tiennent auprès d'eux, selon cette parole du Prophète : « Je chanterai à ta louange en présence des anges. » Et l'Ange dit à Tobie : « Quand tu priais avec larmes, moi j'ai présenté ta prière au

« ÖncekiDevam »