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Puissances, par lesquels l'Apôtre entend toute la société du ciel; on entend par ces noms les ordres des anges et leurs dignités, comme on le dira bientôt.

XXI. Relativement à cette distribution des offices entre les anges, les uns sont appelés Trônes, les autres Dominations, ceux-là Vertus, ceux-ci Principautés, d'autres Puissances, à cause des dignités particulières qui les distinguent entre eux.

XXII. Les Trônes, ce sont les troupes d'anges qu'en latin on appelle Sedes et Throni, parce que le Créateur est assis (præsidet) sur leurs ailes, et qu'il rend ses jugements par leur intermédiaire.

XXIII. Les Dominations sont les anges placés au-dessus des Vertus et des Principautés, et qui, parce qu'ils dominent les autres troupes des anges, sont appelés Dominations. On en fait mention dans la préface, pour montrer que nous devons leur ressembler davantage, parce qu'ils nous enseignent la manière de nous dominer: se dominer, c'est faire la volonté de Dieu.

XXIV. Les anges qu'on appelle Vertus remplissent un ministère par lequel ont lieu les avertissements et les miracles en ce monde, et c'est pourquoi on les appelle Vertus.

XXV. Les Principautés, ce sont les anges qui commandent les troupes des anges, et qui, parce qu'ils ont sous leurs ordres des anges pour remplir les ordres de Dieu, ont reçu le nom de Principautés; car les uns servent, et les autres assistent, comme le dit Daniel : « Un million d'anges le servaient, « et mille millions assistaient devant lui. »

XXVI. Les Puissances, ce sont les anges auxquels les vertus ennemies sont soumises; d'où vient qu'ils ont le nom de Puissances, parce qu'ils écartent loin d'eux les puissances du malin esprit, pour qu'elles ne leur nuisent pas autant qu'elles désirent. On nomme donc les Puissances dans la préface, pour marquer que nous devons enchaîner la puissance du diable.

XXVII. Les Chérubins rendent témoignage des mystères

angéliques et des puissances sublimes des cieux, et leur nom se traduit de l'hébreu en latin par multitude ou plénitude de la science. Les Chérubins sont, en effet, les plus grandes troupes d'anges, et, parce qu'ils approchent de plus près Dieu même, ils sont plus remplis que les autres de la divine science. Ce sont ces deux animaux de métal fondu qui avaient été placés sur le propitiatoire de l'Arche, pour figurer la présence des Apôtres, au milieu desquels Dieu se montre.

XXVIII. Les Séraphins, c'est cette multitude d'anges dont le nom se traduit d'hébreu en latin par ardentes ou incendentes (enflammés ou brûlants), parce qu'ils sont enflammés et qu'ils brûlent du feu de la charité par-dessus tous les autres anges, et parce qu'entre eux et Dieu il n'y a pas d'anges intermédiaires. Comme ils sont plus près de sa face, ils rayonnent plus que tous les autres anges de l'éclat de la divine lumière.

XXIX. C'est des Séraphins qu'Isaïe dit : « Ils voilent la face << et les pieds de Celui qui est assis sur le trône de Dieu.» Le reste de la foule des anges ne peut voir entièrement l'essence de Dieu, puisque les Séraphins la couvrent, selon Isaïe. On mentionne dans la préface les Chérubins et les Séraphins, parce qu'à leur exemple nous devons être tous enflammés de l'amour de Dieu. On trouve le mot Séraphin du genre neutre et du genre masculin; mais c'est un nom neutre qui se termine en n, comme on le voit en cet endroit de la préface: Beata Seraphin. Au masculin, ce nom se termine en m, comme dans ce passage du Prophète : « Les Séraphins (Seraphim) se criaient l'un à << l'autre. » Saint Jérôme dit que Chérubim et Séraphim sont du nombre singulier et du genre masculin: la terminaison de ce nom est le plus souvent en n, non parce que les ministres de Dieu ont un sexe, mais parce que l'on donne divers genres aux mots, suivant la propriété d'une langue. La langue grecque termine d'ordinaire les mots du genre neutre en m. Josèphe dit que Chérubim et Séraphim sont deux animaux qui

volent, comme on l'a dit dans la préface de cette partie. Les noms des autres ordres d'anges, à l'exception de ceux des Chérubins et des Séraphins et du nom général d'anges, sont latins. Il y a neuf ordres d'anges, comme on l'a dit.

XXX. Le dixième ordre d'anges étant tombé à cause de son orgueil, se changea en la personne du diable, et les neuf autres furent affermis dans la possession de l'éternelle béatitude. On cherche pourquoi trois ordres sont exclus dans la préface ordinaire, et pourquoi cette hymne n'en contient que six, qui y sont désignés comme ayant seuls des trônes dans les cieux, comme on l'a dit. Il semble les trois orparce que que ce soit dres exclus de la préface ne glorifient pas et n'adorent pas comme les autres la majesté divine; mais il n'en est rien, car les Vertus des cieux comprennent tous les ordres d'anges, comme l'atteste saint Grégoire dans son homélie sur l'évangile qui commence par ces mots : « Il y aura des signes dans le <<< soleil et dans la lune. » Ce qui a fait dire au Psalmiste : « Les cieux ont été affermis par la parole du Seigneur, et toute << leur vertu a été confirmée par le souffle de sa bouche. » Et encore « Le Seigneur des vertus est lui-même ce roi de << gloire; » ou peut-être cela a lieu pour cette raison, quoique cachée.

XXXI. Saint Denys l'Aréopagite a enseigné qu'il y avait trois hiérarchies ou ordres d'anges, et il met trois ordres dans chaque hiérarchie, pour montrer que la ressemblance de la Trinité y est figurée. Hiérarchie vient de deux mots grecs : Lepov, saint, et ȧpx, commandement; comme si l'on disait un saint commandement. Il y a trois ordres supérieurs et principaux, trois inférieurs, et trois moyens. Les ordres supérieurs sont les Chérubins, les Séraphins et les Trônes. Les ordres moyens sont les Dominations, les Principautés et les Puissances. Les ordres inférieurs sont les Vertus, les Archanges et les Anges.

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XXXII. Dans la préface on passe l'ordre moyen de chaque

hiérarchie, pour montrer qu'en comparaison de l'éternelle Trinité, dont on loue principalement la majesté dans la préface, toute autre trinité se trouve amoindrie et imparfaite; car qui, dans les cieux, sera égal au Seigneur? et qui, parmi les enfants de Dieu, sera semblable au Seigneur? On ôte des ordres supérieurs les Chérubins ; des ordres moyens, les Principautés; des ordres inférieurs, les Archanges. Les Anges louent cette éteruelle et indivisible Trinité, les Dominations l'adorent, les Puissances tremblent en sa présence. « Et nous te prions de rece<< voir nos voix avec les louanges de ces bienheureux es<< prits, etc. >>>

XXXIII. Le Dieu tout-puissant a mis au monde deux créatures raisonnables, les anges et les hommes, pour qu'elles s'appliquent à louer Dieu et à lui rendre des actions de grâces; et quand, unies par un même désir, ces deux créatures célèbrent ensemble le Seigneur, elles sont de cœur à l'unisson, comme les cordes hautes et basses dans cette harpe céleste dont saint Jean dit qu'il entendit une voix comme le son de plusieurs joueurs de harpes qui touchent leurs harpes, et ils chantaient comme un cantique nouveau.

XXXIV. Or, le prêtre dit : « Ils célèbrent ton saint nom << dans des transports de joie, » parce que tous les ordres d'anges que nous venons de nommer, et avec eux les créatures humaines, célèbrent également tous ensemble la majesté de Dieu le Père, par le Christ, « en disant, par un humble aveu,»> en disant, non avec une orgueilleuse présomption, mais en louant humblement Dieu : « Saint, saint, saint, etc. >>

XXXV. Enfin, le pape Gélase a composé des traits et des hymnes, et il a noté des préfaces en musique dont le style n'est pas élégant. Il est à remarquer que, quoique jadis il y ait eu un nombre infini de préfaces, aujourd'hui elles sont réduites par les canons au nombre de dix seulement. D'ou vient que le pape Gélase dit (De consec., dist. 1, Invenimus): « Nous avons « trouvé qu'on ne devait recevoir que neuf préfaces dans les

<< saints Livres : la première pour la résurrection et le samedi « de Pâques, la deuxième pour le jour de l'Ascension du Sei<< gneur, la troisième pour le jour de la Pentecôte, la quatrième << pour Noël, la cinquième pour l'Epiphanie du Seigneur, la « sixième touchant les Apôtres, la septième relativement à la << sainte Trinité, la huitième en l'honneur de la Croix, la neu<< vième qui traite du jeûne et qu'on doit seulement dire pen<< dant le Carême. » On parlera de cette dernière préface dans la sixième partie, au Mercredi des Cendres.

XXXVI. Le pape Urbain (LXX dist., Sanctorum) ajouta une dixième préface, relative à la bienheureuse vierge Marie; c'est celle qui commence par ces mots : Equum et salutare: quæ et unigenitum tuum sancti Spiritus, etc.

CHAPITRE XXXIV.

DU SANCTUS.

I. L'Eglise espérant être unie aux Anges et aux Archanges, dont il a été fait mention dans la préface, aussitôt qu'elle est terminée se met à l'unisson du chant des anges, en chantant cette hymne : « Saint, saint, saint, » que le pape Sixte Ier ordonna de chanter. Ce fut le chant que chantèrent les enfants, lorsque le Seigneur parut devant eux à la dixième lune, et fut gardé jusqu'à la quatorzième lune dans Béthanie. Donc, lorsque le prêtre finit le chant de louange ou préface, tout le chœur, qui représente l'Eglise, chante en même temps l'hymne évangélique précitée, pour célébrer la gloire, la louange et l'honneur qui appartiennent également au Père, au Fils et à l'Esprit saint, comme à un seul Dieu.

II. Il est à remarquer que cette hymne se compose en partie des paroles des anges et en partie de celles des hommes. La

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