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Troisièmement, le prêtre se peigne la tête, car les cheveux signifient les pensées superflues et la curieuse sollicitude des choses terrestres; la tête, c'est l'esprit (mens) et l'intention qui domine tous les actes de l'ame, comme la tête est au-dessus de tous les autres membres. Donc, les cheveux sont convenablement lissés par le peigne et mis en ordre, et ceux qui tombent sont relevés, pour marquer que, surtout au moment de s'approcher de l'autel, le prêtre doit ranger ses mœurs et chasser loin de lui les pensées superflues, selon cette parole du Prophète : « Débarrassez-vous du mauvais fardeau de vos pensées, » et que son esprit doit, par un discernement prévoyant, être séparé, tranquillisé et purgé à l'égard des soins de la terre et être orné par les vertus.

III. Or, le peigne, à cause de ses dents symétriquement taillées et disposées en rang, marque la discrétion qui doit servir à la parure de l'intention de l'ame, comme le peigne sert à accommoder les cheveux sur la tête.

IV. Le prêtre lave aussi ses mains, par respect pour un si grand sacrement et afin de s'en approcher avec une très-grande pureté, ce qui a fait dire à [saint] Grégoire (in Pastoral., lib. 1, cap. x11): « Il est nécessaire que celui dont la charge est << de nettoyer ce qui est sale s'applique à avoir la main propre. >> Il lave donc ses mains, selon le sens corporel, pour purifier ses actions au point de vue spirituel, selon ce que dit ce psaume : Lavabo inter innocentes manus meas, etc., pour qu'on ne le voie pas s'approcher de la table céleste avec des mains sales; non pas que la saleté des mains souille les divins sacrements, mais c'est que celui qui mange et boit sans en être digne, mange et boit son jugement. Voilà pourquoi nous lisons dans l'évangile de [saint] Mathieu : « Manger avec les mains sales << ne souille pas l'homme, mais ce qui sort de la bouche et du <«< cœur, savoir les mauvaises pensées, les homicides, et les << adultères et autres crimes de cette espèce, voilà ce qui souille « l'homme. » Il faut donc s'efforcer, avec un grand soin, de

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nettoyer non pas tant les souillures extérieures des mains que les souillures intérieures de l'esprit.

V. Le lavement des mains tire son origine de l'ancienne loi, comme on l'a dit ci-devant, car on lit dans les chap. xxx, XXXVIII et XL de l'Exode, que Moïse fit un bassin d'airain avec les miroirs des femmes, dans lequel se lavaient les prêtres à l'entrée du tabernacle du Témoignage, lorsqu'ils devaient aller devant l'autel. Or, le bassin d'airain retentissant marque la confession des péchés, l'autel d'or l'amertume de l'ame, les miroirs des femmes la méditation de la vie des saints.

VI. Que le prêtre donc, avant de venir à l'autel, se lave par la confession ou dans les larmes de la pénitence; qu'il se purifie (se purget) par l'amertume de l'esprit; qu'il se réforme par la méditation de la vie des saints. Touchant le premier de ces devoirs, il est dit : « Soyez purs, vous qui portez les vases du «< Seigneur. » Pour le second: « Purgez-vous du vieux levain, << etc. » Pour le troisième : « A la lumière qui marche devant <«< nous, déposons tout pesant fardeau et fuyons le péché qui nous << environne. » Le prêtre doit agir ainsi afin de se mettre du nombre des innocents, qui disent, la tête et la voix en haut : << Juge-moi, Seigneur, parce que j'ai marché dans mon inno<«< cence, etc. » Et plus bas : « Je laverai mes mains dans la com<<< pagnie des innocents, et je me tiendrai, Seigneur, autour de << ton autel. >> Ensuite le prêtre s'essuie les mains avec une serviette, parce qu'après avoir versé les larmes de la contrition il doit abhorrer le péché et le détruire par les œuvres satisfactoires. Le lin, dont la serviette est faite, arrive à sa blancheur par le travail qu'il subit, et les pénitents arrivent à la gloire éternelle par la satisfaction. La toilette des cheveux, des mains et de la figure n'est pas un raffinement de la volupté; mais le Seigneur même en a donné l'injonction aux prêtres de l'ancienne loi, et elle est toute symbolique (a).

(a) Comme le prouve, entre autres exemples, la prière qu'on trouve dans l'ancien Pontifical de Paris, et que devait réciter le célébrant en se peignant : Intus

CHAPITRE IV.

DE LA CONSECRATION ET DE L'ASPERSION DE L'EAU BÉNITE (2).

I. Le prêtre qui doit célébrer les dimanches se pare d'abord de l'aube et de l'étole avant de revêtir la chasuble (planetam), afin d'être plus libre dans ses mouvements; en cet état, il bénit l'eau, conformément à la règle donnée par le pape Alexandre I, et il asperge d'eau bénite l'autel, l'église et le peuple, afin de chasser au loin toute impureté des esprits immondes, tant de la demeure que des cœurs des fidèles. Cette vertu est inhérente à l'eau exorcisée, et aussi parce que tout le peuple des chrétiens, qui a pris une seconde naissance dans le sacrement du baptême, lave ainsi, par le moyen de l'eau, les corps déjà lavés de ceux qui ont pris une seconde naissance, de même que le sang de l'agneau était mis sur les portes de ses maisons. par l'ancien peuple [de Dieu], pour en écarter l'ange extermi

nateur.

II. De là vient qu'on lit dans la règle ou le canon (in canone) du pape Alexandre Ier : « Nous bénissons pour les peuples l'eau mêlée de sel, afin que tous ceux sur qui elle se répand soient sanctifiés et purifiés, et nous voulons que tous les prêtres fassent cette aspersion. Car si la cendre de la génisse, répandue sur le peuple, le sanctifiait et le purifiait, savoir : des fautes vénielles, combien plus l'eau mêlée de sel et consacrée par les prières qu'on adresse à Dieu sanctifie le peuple et le purifie de ses fautes vénielles. Et si, en y jetant du sel, Elisée fit cesser la stérilité de l'eau, combien plus le sel, consacré par les prières

exteriusque caput nostrum totumque corpus et mentem meam, tuus, Domine, purget et mundet Spiritus almus; « Que ton Esprit saint, ô Dieu! purifie intérieurement et extérieurement notre tête, mon corps, et mon ame tout entière. >>>

qu'on adresse à Dieu, détruit-il la stérilité des choses humaines, sanctifie-t-il et purifie-t-il ceux qui sont souillés, multiplie-t-il les autres biens, et détourne-t-il les pièges du diable, et défend-il, enfin, les hommes des fantômes mensongers! >> Le prêtre juste asperge encore le tabernacle, lorsqu'il implore la miséricorde de Dieu.

III. Le pape Cyprien dit aussi qu'on asperge les hommes d'eau bénite, parce qu'elle a le pouvoir de les sanctifier; d'où vient qu'on lit dans l'Ecriture cette parole d'Ezéchiel : « Je ré<< pandrai sur vous de l'eau pure, et vous serez purifiés de toutes <«< vos souillures, et je vous donnerai un cœur nouveau, et je <«< mettrai un esprit nouveau au milieu de vous. » On lit aussi dans le livre des Nombres : « Celui qui, pour avoir touché le «< corps mort d'un homme ou d'un animal, en demeurera «< impur durant sept jours, recevra l'aspersion de cette eau le << troisième et le septième jours, et il sera ainsi purifié du péché. «Que s'il ne reçoit point cette aspersion le troisième jour, il << ne pourra être purifié le septième. » Et encore : « Celui qui << n'aura point reçu l'aspersion de cette eau ainsi mêlée souil<< lera le tabernacle; » c'est-à-dire que, comme un homme impur, il n'entrera pas avec les autres dans le tabernacle, c'est-à-dire au dedans de lui-même, qui fait partie du tabernacle du Seigneur, qui est l'Eglise, « et il périra du milieu d'Is« raël. » Encore : « Celui qui n'aura point été purifié par l'eau << d'expiation sera impur, et son impureté demeurera sur lui. » Et encore : « Tu purifieras les lévites en les aspergeant avec <«<l'eau de purification. » - «L'eau dont on se sert pour l'as<< persion est une purification. » On voit par ces citations que l'aspersion de l'eau est comme un bain sacré. Cependant certains auteurs rapportent les paroles précitées à l'eau du baptême.

IV. Tous les dimanches on bénit l'eau en mémoire du baptême, comme on le dira dans la sixième partie, à l'article de l'Ascension, excepté cependant les dimanches de Pâques et de

TOME II.

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la Pentecôte, parce que, les samedis qui précèdent ces dimanches, on met à part l'eau bénite dont nous aspergeons nos personnes et nos maisons, et cela avant l'infusion du chrême dans les fonts bénits, comme on le voit dans le canon Cautum, etc. Donc, avec l'eau bénite nous aspergeons nos corps et tous lieux, en témoignage du baptême. On ne nous asperge pas pour que nous soyons rebaptisés, mais pour que nous invoquions la grâce du nom de Dieu en même temps que le souvenir du baptême; et, quoique pendant les deux dimanches de Pâques et de la Pentecôte on asperge l'autel, pourtant on ne chante pas alors l'antienne Asperges me, Domine, etc., parce qu'alors nous devons plutôt pleurer lorsque nous nous rappelons que nous avons été purifiés par le Christ, par le supplice de sa passion, selon cette parole : « Je repasserai toujours ces «< choses dans ma mémoire, et mon ame s'anéantira en elle«< même. » Donc, les dimanches avant la messe et devant le grand autel seulement on asperge tout le peuple, quoique aux nocturnes et aux vêpres on encense tous les autels ou au moins les principaux.

V. Sur quoi il faut considérer que cette aspersion se fait pour une autre raison sur le peuple et sur les autels, parce que Dieu a mis tous les hommes sous le joug du péché, au moins du péché véniel, car le juste tombe sept fois par jour. C'est pourquoi le peuple, entrant dans l'église pour assister aux divins mystères, est aspergé de cette eau sanctifiée, qui est pour effacer les fautes de chaque jour, comme la cendre de la génisse dans l'Ancien-Testament. D'après cela, celui qui est immonde était tenu à l'écart de l'assemblée du peuple (ecclesiam), jusqu'à ce qu'il fût lavé par l'eau. On asperge l'autel par respect pour le sacrement qu'on y doit consacrer, afin d'en écarter tous les malins esprits. Et, comme le Christ est symbolisé par l'autel, qui doit être de pierre, selon cette parole de l'Apôtre : « Le Christ était la pierre, » et notre foi est en un seul Christ et non en plusieurs, voilà pourquoi, afin

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