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gement, de cette mobilité possible que l'Apôtre a dit (II q., vii§): « Je châtie mon corps et le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché les autres je sois moi-même réprouvé. » Et ici-bas le nom du Père est sanctifié dans les enfants, lorsqu'ils sont tels que la sainteté du Père brille dans ses enfants; et en haut ils apparaîtront au grand jour ceux dont la vie est maintenant cachée, d'après ces paroles : « O insensés que nous étions! nous estimions que leur vie était une folie et leur fin sans honneur, et voilà comment ils ont été comptés au nombre des enfants de Dieu et que leur sort est maintenant fixé au milieu des saints!!! » On dit donc : « Que ton nom soit sanctifié, » comme si l'on voulait dire : « Donne-nous l'esprit de sagesse, » comme on dit de la saveur, la douceur éternelle, afin que nous goûtions combien est agréable le Seigneur, qui engendre la paix en nous, c'est-à-dire le repos des mouvements intérieurs, afin que notre chair, stimulée par la concupiscence, ne s'insurge pas contre l'esprit, parce que la paix ne peut résider dans mes os à la vue de mes péchés. Afin qu'ainsi ton nom soit sanctifié, c'est-à-dire le Père dans les enfants; en sorte que (ce qui est difficile dans le temps présent) nous ne soyons jamais, dans le temps futur, séparés de la grâce de la filiation; ce qui est manifestement contraire à la luxure, parce que celui qui travaille ne s'y complaît pas. Celui qui n'a pas la paix de l'esprit n'est pas enfant de Dieu; mais il est assimilé à la bête de somme, qui pourrit dans son fumier. Car lorsque l'on a goûté à l'esprit toute chair cesse d'exister.

XX. A la fin de l'oraison dominicale, se trouve le mot amen, qui se rapporte à toutes les demandes. L'hébreu place à la fin un de ces trois mots : amen, sela, salem, qui tous signifient paix. Nous avons parlé de l'Amen au chapitre de la Salutation du prêtre au peuple. Quoique ce mot exprime quelquefois le sentiment du désir, ici cependant il montre, il indique l'affirmation de la conclusion. D'où, dans la glose de saint. Mathieu (c.vi), amen signifie que dans toutes ces demandes Dieu

nous accorde indubitablement ce que nous lui demandons, si nous conservons les conventions de la dernière condition; d'où il ajoute si dimiseritis, etc., et c'est pourquoi en cet endroit amen n'est prononcé ni par le peuple, ni par le clergé, mais par le prêtre; car il est, lui, médiateur entre Dieu et l'homme, et il lui appartient d'offrir à Dieu les vœux du peuple, et de faire savoir au peuple la volonté de Dieu, comme on le voit dans l'Exode (c. XIX).

XXI. Il vaut mieux que ce mot soit prononcé par le prêtre, à qui il convient d'affirmer que ce que l'on a demandé au Seigneur est accordé, que par le peuple, qui ne doit être informé de ces choses que par l'intermédiaire du prêtre. Or, dans les autres oraisons qui se trouvent dans l'office de l'Eglise, amen exprime plutôt le sentiment du désir qu'une conclusion affirmative. Et c'est pour cela qu'alors il est convenablement prononcé par le peuple, qui désire avoir ce que le prêtre demande par ses prières dans ces oraisons. Cependant en cet endroit le prêtre dit amen à voix basse : Premièrement, pour marquer que le Seigneur veut que ceux qui le prient laissent ignorer qu'ils ont été exaucés, de peur qu'ensuite ils ne tombent dans la tiédeur. Secondement, parce que, s'il proférait à haute voix amen, mot qui affirme que l'oraison dominicale a été entendue de Dieu, on pourrait croire à la présomption et à une certaine ostentation de la part du prêtre.

CHAPITRE XLIX.

TROISIÈME PARTIE DE LA MESSE; DU SILENCE APRÈS L'ORAISON DOMINICALE.

I. La troisième partie de la messe commence à cette oraison: Libera nos, quæsumus, Domine, etc.; « Délivre-nous, Seigneur, nous t'en prions, etc. » Cette prière est appelée embolisme (eμbodioμos), c'est-à-dire surabondance, répétition. Mais,

quoique dans cette oraison on ne demande rien qui n'ait déjà été demandé dans la précédente oraison dominicale, elle n'est pourtant pas une superfluité, puisqu'elle est la répétition et l'exposition ou explication de la précédente oraison. Car celleci dit : « Délivre-nous du mal; » l'autre : « Délivre-nous, nous t'en prions, etc.; » et elle ajoute: « de ces maux, » c'est-à-dire des maux présents, passés et futurs. Il s'y trouve aussi une transition à l'oraison Pro pace, pour la paix, en cet endroit : intercedente beata, etc. Peut-être cette oraison est-elle appelée une addition, parce que pendant un temps considérable, dans la primitive Eglise, il n'en fut pas question.

II. Et remarque qu'il y a deux embolismes, l'un quotidien, l'autre annuel. L'embolisme quotidien est cette oraison; car, comme le mot amen termine l'oraison dominicale, et que ce mot est réservé au prêtre par le clergé, qui dit : Sed libera nos a malo, comme on l'a vu ci-dessus, il est évident que cette oraison est entendue comme un embolisme non-seulement quotidien, mais encore un embolisme de l'oraison dominicale. Les préfaces Vere dignum... Communicantes... Hanc igitur oblationem... Te igitur, clementissime, etc., sont des embolismes quotidiens. Mais la consécration de l'huile des malades, dont nous parlerons dans la sixième partie, au chapitre du Jeudi saint; la bénédiction des raisins et de l'agneau pascal, etc.; celle même des premiers fruits et des fèves, qui, par l'institution du pape Euticien, se pratique sur l'autel, sont des embolismes annuels (ou qui n'ont lieu qu'une fois l'an).

III. A la fin de l'embolisme, on ne conclut pas par la formule Per Dominum, etc., selon l'usage des embolismes et des préfaces; mais on continue par l'oraison Da propitius pacem, etc., Donne-nous, dis-je, la paix du cœur, afin que nous soyons libres du péché. Donne-nous la paix temporelle, afin que nous soyons à l'abri de toute espèce de trouble, car le bruit et le trouble nuisent aux malades; et là se trouve expliqué explicitement de quels maux nous prions le Seigneur de nous

délivrer. Cette oraison Libera nos se récite en silence, comme on l'a dit au chapitre du Pater noster, à ces mots : Oremus, præceptis. Ce silence signifie le samedi, où le corps du Seigneur reposa dans le sépulcre; car ce jour-là personne ne prêcha la foi. D'où saint Luc atteste que les femmes qui avaient préparé des parfums gardèrent le silence le samedi, suivant la prescription de la loi. Le Christ, cependant, ne garda pas le silence. Bien plus, lui qui, selon la chair, reposa dans le sépulcre, descendit en ame aux enfers, afin qu'y arrivant il s'y montrât plus fort que le fort armé et le vainquît. Pour symboliser cette action du Christ, l'Eglise romaine, ainsi que l'Eglise de Milan, prononcent toujours cette oraison à haute voix le Vendredi saint. Et alors il mordit l'enfer, en retirant ses captifs vaincus du lac sans eau; en les délivrant des maux présents, passés et futurs, et en leur donnant une paix perpétuelle, dont ils jouissent toujours, libres du péché et à l'abri de toute perturbation. C'est pourquoi le prêtre demande à être tiré de ce lac, lui et toute l'Eglise, en disant : Libera nos, « Délivre

nous. >>

IV. Et, comme nous ne méritons pas d'obtenir le pardon de nos prévarications passées, présentes et à venir, à moins qu'il ne nous soit accordé par l'intercession de la bienheureuse Vierge, des bienheureux Pierre, Paul et André et des autres saints, c'est pour cela qu'en cet endroit nous invoquons leur patronage. Pour obtenir donc la grâce de la paix, on implore la mère de Salomon, c'est-à-dire de l'homme pacifique; saint Michel, messager de paix, et saint Jean-Baptiste, hérault de paix, et les trois apôtres témoins de la paix, et on n'en invoque pas davantage, parce que toute parole est croyable sur l'attestation de deux ou trois témoins. D'abord, nous avons demandé à être délivrés du mal; maintenant nous prions pour la paix. Quoique tous les apôtres aient été énumérés plus haut, à cause de l'autorité de l'apostolat, cependant dans cette oraison, qui désigne les trois jours que le Seigneur passa dans le sépulcre,

on n'en mentionne que trois spécialement, à cause de quelques prérogatives qui leur appartiennent, c'est-à-dire à cause du privilége de la haute dignité qui réside dans Pierre; à cause du privilége de la prédication qu'eut saint Paul, et par rapport à ses immenses travaux; saint André, enfin, à cause de l'excessif désir qu'il eut d'être crucifié (a).

V. Dans l'oraison se trouve encore l'intention d'invoquer non-seulement les apôtres, mais encore tous les saints, qui sont distingués en trois états: car tous ceux qui font partie de l'Eglise militante ont été ou sont dans l'état conjugal, et ils sont représentés par Pierre'; ou dans l'état de continence ou de veuvage, et ils sont représentés par André, que l'on croit, d'après saint Chrysostôme, être resté dans l'état de veuvage; ou dans l'état virginal, et ils sont représentés par Paul; à cet état appartiennent aussi les anges, parce que la virginité est la sœur des anges. On fait mention aussi de la bienheureuse Marie, comme de la porte de la miséricorde. Enfin, remarque qu'après la secrète on dit trois choses pour achever le mystère de la consécration du corps du Seigneur, c'est-à-dire : Præceptis salutaribus, l'oraison dominicale; puis cette oraison: Libera nos, quæsumus, et cela à cause des trois jours que le corps du Christ séjourna dans le tombeau, ou à cause des trois lois, naturelle, mosaïque et évangélique.

(a) On sait que S. André subit le supplice de la croix. Quand il aperçut de loin l'instrument sur lequel il allait terminer sa vie, il le salua en disant : « Salut, croix qui a été consacrée par le corps de Jésus-Christ, et que ses membres ont ornée de tant de perles. Avant que le Seigneur eût été lié sur toi, tu étais un objet de terreur; maintenant ceux qui sont enflammés de l'amour céleste t'appellent de tous leurs vœux. Je viens donc à toi plein de sécurité et de joie, afin que tu reçoives le disciple de celui qui est mort sur toi; je t'ai toujours chérie, et j'ai constamment désiré t'embrasser. O bonne croix! longtemps désirée et que les membres du Sauveur ont revêtue de tant de beauté et d'éclat, toi que j'ai recherchée sans cesse, reçois-moi du milieu des hommes et rendsmoi à mon maître, afin que celui qui m'a racheté par toi me voie arriver à lui par toi. >>

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