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ple du Christ, qui, dans le désert, bénit cinq pains et en rassasia cinq mille hommes. Nous avons parlé de ce pain au chapitre du Baiser de paix. Ensuite le prêtre et les fidèles retournent chez eux. Le prêtre retournant à sa maison, c'est le Christ qui, après avoir accompli sa mission, est monté dans la gloire du Père. Et les fidèles aussi s'en retournent, en attendant que, délivrés de la prison de l'exil, ils soient ravis dans la liberté de la gloire (24).

FIN DU QUATRIÈME LIVRE.

NOTES.

NOTE 1.

ÉTYMOLOGIE DU NOM DE MESSE.

La messe, comme le dit saint Irénée (1), est le sacrifice de la nouvelle loi, par lequel les chrétiens rendent à Dieu le culte suprême, en lui offrant le corps et le sang de Jésus-Christ sous les espèces du pain et du vin, par le ministère des prêtres.

Comme Jésus-Christ, en instituant ce sacrifice, dit simplement à ses apôtres «< Faites ceci en mémoire de moi,» sans donner à cette action aucun nom particulier, l'Eglise, depuis les premiers siècles, lui en a donné plusieurs, tantôt pour faire connaître ce qui s'opère dans ce divin office, et tantôt pour en cacher les mystères à ceux qui n'étaient pas du nombre des fidèles. On l'a nommé la liturgie (2), c'est-à-dire le service; la synaxe (3) ou la collecte (4), c'est-à-dire l'assemblée; les offices des divins sacrements (5), les solennels ou les divins solennels (6), le sacrifice (7), l'oblation (8), la supplication, les vénérables (9), les saints, les divins (10), les redoutables mystères. Mais, depuis plus de 1500 ans,

(1) Christus dicens: Hoc est corpus meum, etc., novi Testamenti novam docuit oblationem, quam Ecclesia, ab apostolis accipiens in universo mundo, offert Deo (lib. 4, cap. 32). Offerens ei cum gratiarum actione ex creatura ejus (cap. 34).

-

(2) Eusèbe, lib. 4, De Vita Constantini.

(3) Socrate, lib. 4 et 5.-S. Denys, Hier. eccl., cap. 5. Anastas. Synaïta, De Synaxi.

(4) S. Jérôme.

(5) Officia divinorum Sacramentorum, S. Hilaire, in ps. 65.

(6) Tertullien, lib. De Anima et lib. Dc Fuga.

(7) S. Cyprien.

- Eusèbe, Dem. evang., 1. 1. S. Jean Chrysostôme.

S. Cyrille d'Alexandrie. Les Actes du Concile d'Ephèse.-S. Fulgence; etc. (8) Concile de Laodicée, canons 19 et 58.

(9) S. Cyrille de Jérusalem, Catech. 5 Mystagog. — S. Jean Chrysostôme, homil. 41, in I ad Cor., cap. 3, et lib. 6 De Sacerdote.

(10) Divina mysteriorum Sacramenta celebrare, S. Hilaire.

TOME II.

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l'Eglise grecque s'est fixée au nom de LITURGIE, et l'on voit depuis le même temps, dans saint Ambroise (1) et ailleurs, que l'Eglise latine a donné le nom de MESSE à cet office divin.

Ce mot de messe vient de l'ancien mot latin missa, pour missio (2), qui signifie renvoi, parce qu'on renvoyait autrefois de l'assemblée, avant l'oblation, ceux qui ne devaient pas assister au sacrifice. Saint Augustin, saint Avit de Vienne et saint Isidore de Séville ont marqué trop clairement cette origine pour pouvoir en douter (3).

Après que les empereurs, au commencement du IVe siècle, eurent embrassé le christianisme et donné à l'Eglise la liberté de célébrer solennellement les divins offices, on permit aux catéchumènes (4) d'assister aux instructions et aux prières. Mais on avait soin de les faire sortir de l'église et de les renvoyer lorsqu'on voulait commencer l'oblation du saint sacrifice. C'est ce qui fit appeler ce divin office la messe, ou le renvoi.

(1) S. Ambroise, ep. 13 ad Marcellin., sor.

(2) Comme on lit dans S. Cyprien remissa pour remission: Remissam peccatorum, de bono pat., p. 146, ep. 16 et 73, édition d'Oxford; et dans S. Jérôme, collecta pour collectio, ep. Paulæ et ep. 60.

(3) S. Augustin n'exprime pas autrement le renvoi de ceux qui devaient sortir de l'église avant l'oblation, car, pour dire : « On annonce le renvoi aux catéchumènes, les fidèles demeureront,» il s'exprime de cette sorte: Fit missa catechumenis, manebunt fideles, sermon 49, al. 237; et S. Isidore, vers l'an 600, dit que c'est de ce renvoi que vient le mot de Messe: Missa tempore sacrificii est, quando catechumeni foras mittuntur..., et inde Missa, Origin, l. 6, c. 19. Remy d'Auxerre, au IXe siècle, dit qu'on peut regarder la messe comme l'envoi des prières et des oblations que le peuple fait à Dieu par le ministère du prêtre, qui tient la place du divin Médiateur, Florus, in can. Remig., expos. Miss.

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Il y a deux remarques à faire sur ce mot de Messe: l'une, que depuis l'an 400 ce nom fut donné à tous les offices ecclésiastiques de la nuit ou du jour. Cassien, qui écrivait vers l'an 440, emploie très-souvent ce mot en ce sens : Post missam nocturnam, 1. 2, c. 7;-post orationum missam, c. 14; congregationis missam, l. 3, c.17; post vigiliarum missam, c. 8; etc. L'autre est que, vers l'an 500, on se servit du mot de Missæ au pluriel et de Missarum solemnia, pour marquer le sacrifice de la messe. C'est ce qu'on voit dans S. Césaire d'Arles, qui dit : Tunc fiunt missæ..... quando munera offeruntur, et corpus et sanguis Domini consecrantur, sermon 81. (V. aussi l'Hist. tripartite, traduite par Epiphane vers 510, 1. 4, c. 13; le Concile de Vaison et S. Grégoire de Tours.) Cette expression au pluriel venait de ce que la messe des chrétiens était composée de deux assemblées et de deux renvois : l'un des catéchumènes avant l'oblation, l'autre des fidèles après l'action de grâces qu'on appelle postcommunion.

(4) On appelait catéchumènes ceux qui croyaient en Jésus-Christ, mais qui n'avaient pas encore reçu le baptême et qui se faisaient catéchiser, c'est-à-dire instruire; on en parlera ailleurs.

Il était difficile de trouver un mot qui marquât plus sagement ce que l'Eglise voulait faire secrètement pour les seuls fidèles, et qui en même temps en donnât une plus haute idée, puisque ce mot de messe ou de renvoi indiquait l'office où l'on ne pouvait admettre que ceux qui étaient censés avoir conservé ou recouvré la grâce du baptême. Les chrétiens non baptisés, tels qu'étaient les catéchumènes, les chrétiens mis en pénitence, tous étaient renvoyés, aussi bien que les infidèles, pour ne laisser assister aux saints mystères que ceux qui s'étaient conservés purs ou qui s'étaient purifiés par la pénitence.

Quoique la messe soit toujours essentiellement la même, diverses circonstances lui ont fait donner les divers noms de messe publique, solennelle, haute, grande, privée, basse ou petite.

Depuis plus de 1300 ans, la messe qui s'est dite dans une église où l'on invitait tout le monde, hommes et femmes, a été appelée messe publique, pour la distinguer des messes appelées quelquefois privées, qui se disaient dans des oratoires particuliers, ou qu'on disait pour les morts, auxquelles on n'invitait que les parents et les amis, ou de celles qu'on célébrait dans les églises des monastères (1). Celles que saint Ambroise (2), les prêtres d'Hippone (3) sous saint Augustin et Théodoret (4), disaient dans des maisons ou dans une cellule, n'étaient point censées publiques, non plus que celles que le Concile d'Agde (5), en 506, permettait de dire dans des lieux de la campagne éloignés de la paroisse. Le second Concile de Vaison (6), en 529, ordonne qu'aux messes des morts on dira le Sanctus de la même manière qu'aux messes publiques, et saint Grégoire-le-Grand écrit à l'évêque de Rimini de ne point dire des messes publiques (7) dans les monastères, de peur de trou

(1) A proprement parler, il n'y a point de messes privées. Le prêtre agit toujours comme ministre public de l'Eglise. Il ne change rien dans le canon, ni dans les autres prières. Il parle de même que si tout le peuple était assemblé. Il dit toujours: Dominus vobiscum... et omnium circumstantium... sed et plebs tua, etc., ayant toujours en vue que la communion des saints, que nous professons, peut faire assister en esprit tous ceux qui sont absents de corps. (V.le traité De Missa publica et privata, de Claude d'Espence, et celui De Missa publica proroganda, fait en 1536 par Lorichius.)

(2) Paulin, Vita S. Ambros.

(3) S. Augustin, De Civitate Dei, lib. 22, cap. 8, no 6.

(4) Hist. relig., cap. 20.

(5) Canon 21.

(6) Canon 3.

(7) Missas autem illic publicas per episcopum fieri omnino prohibemus, ne in servorum Dei secessibus popularibus occasio præbeatur ulla conventibus, etc. (S. Grégoire, lib. 4, ep. 43).

bler la retraite des serviteurs de Dieu par le concours des hommes et des femmes.

On appelle la messe grande ou solennelle (1), quand on la célèbre avec plus d'appareil et de cérémonies; haute, quand le prêtre et le chœur chantent; et, par la raison opposée, la messe a été appelée basse lorsqu'elle se dit sans chant, et petite parce qu'elle est célébrée sans l'appareil et les cérémonies de la messe solennelle. Mais on y dit également toutes les prières, et l'on n'y omet rien de ce qui appartient au sacrifice.

NOTE 2.

TRAITÉ DE L'EAU BÉNITE, par Gilbert GRIMAUD, prêtre, docteur en théologie. (Extrait de sa Liturgie sacrée, ouvrage très-rare, du XVIIe siècle.)

C'est une coutume que tous les dimanches de l'année le curé ou celui qui tient sa place, avant que de célébrer la messe de paroisse, doit faire l'eau bénite, de laquelle il asperge les autels et le peuple; puis il commence la procession, en laquelle on porte de cette eau. Il n'y a que les dimanches de Pasques et de la Pentecôte exceptez, en la place desquels on prend le samedy precedent, auquel on baptisait autrefois les catechumenes, c'est-à-dire ceux qui estoyent suffisamment instruits dans les mystères de nôtre foi, et qui en étaient jugés dignes par leur bonne vie. On tient que ce fut le pape Alexandre, premier du nom, qui vécut sous l'empire d'Adrien, environ l'an 120, qui, comme nous trouvons dans les saints décrets, ordonna (2) que l'eau de l'aspersion fút bénite avec le sel. Valfridus Strabo, qui écrivait l'an 830, le témoigne ainsi (3): Le pape Alexandre a ordonné de bénir avec le sel cette eau, qui se nomme d'aspersion, et de l'asperger dans les maisons des fidèles. Néanmoins, nous trouvons une ordonnance de l'eau benite, avant le pape Alexandre, dans les Constitutions de saint Clément (4), où il parle de la benediction de l'eau et de l'huile, et en prescrit les formes, lesquelles encore il dit avoir été données par saint Mathieu; d'où il est évident que c'est une

(1) Tertullien et S. Cyprien appellent les solennels la célébration des saints mystères jusqu'à la communion du peuple. « Post transacta solemnia >> (Tertullien, lib. De Anima). « Solemnibus adimpletis, calicem diaconus offerre præsentibus cœpit » (S. Cyprien, De Lapsis, p. 94).

(2) Ut aqua aspersionis cum sale benediceretur.

(3) Aquam aspersionis cum sale benedici et in habitantiis fidelium spargi Alexander papa constituit (Tract. De Rebus eccles., cap. 29).

(4) Lib. 8 Constit. Apost., cap. 35.

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