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ordonna que les cent cinquante psaumes de David seraient chantés à l'introït de la messe, avant le sacrifice, avec une an→ tienne, ce qui n'avait pas lieu auparavant. On lisait seulement les épîtres de [saint] Paul et l'évangile, et ensuite on célébrait la messe.

V. De ces psaumes furent tirés tous les introïts réguliers, les graduels, les offertoires et les communions, que l'on com→ mença alors de chanter en mesure à la messe dans l'Eglise romaine. [Saint] Grégoire mit en musique l'introït de la messe, et mit à part un verset du psaume qu'on chantait. Les introïts irréguliers sont ceux qui ont été institués selon la variété des solennités, tels que : Puer natus est nobis, etc., et Spiritus Domini replevit, etc., et où l'on trouve en outre ces versets : Viri Galilæi, et Nunc scio vere, quia misit, etc., et certains autres, selon quelques églises. Et il est à remarquer que quand l'introït est tiré du psaume, si la première phrase de ce psaume compose l'introït, quelqu'une des phrases suivantes du même psaume sera le verset de cet introït, comme on le voit clairement par l'introït de la troisième férie de la première semaine de Carême, qui commence ainsi : Domine, refugium, dont le verset est : Priusquam montes fierent. Si, par contraire, ce n'est pas la première phrase d'un psaume, mais quelqu'autre des suivantes qui composent l'introït, alors la première phrase de ce psaume sera le verset de l'introït, comme pour celui du jour de Noël : Dominus dixit ad me, etc., dont le verset est : Quare fremuerunt gentes; de même pour la fête de Innocents, dont l'introït est : Ex ore infantium, etc., le verset est Domine, Deus noster, etc., et ainsi des autres. Ce qui se fait pour marquer l'union et la connexion du chef et des membres. Parfois le verset est double, parfois il est simple, parfois il est partagé : on parlera de tout cela dans la sixième partie, à l'article du Samedi de la troisième semaine de Carême. Pendant le chant de l'introït, on ne s'asseoit pas, parce que cette partie de la messe a rapport à l'œuvre et à la prédic

tion du Christ, afin que les prédestinés soient appelés au vrai culte de Dieu. Dans certaines églises, on dit des tropes (tropi), au lieu des psaumes, selon l'ordre établi par le pape [saint] Grégoire, pour marquer une plus grande joie de l'avénement

du Christ.

VI. Le trope est, à proprement parler, un petit verset qu'aux principales festivités on chante immédiatement avant l'introït, dont il est comme le préambule et comme la continuation. Exemple : à la fête de Noël, avant l'introït Puer natus est, etc., on chante ce trope: Ecce adest, de quo Prophetæ cecinerunt, dicentes: Puer natus est, etc. Le trope tire son origine de l'ancienne loi. On lit, en effet, dans les Nombres, chapitre x, que pendant qu'on enlevait l'arche on chantait : « Lève-toi, Seigneur; » et pendant qu'on la portait : « Re<«< viens, Seigneur, à ta grande armée. »

VII. Le mot trope vient de póños, conversion, parce qu'on s'en sert ordinairement pour revenir à l'introït, d'où vient que quelquefois on l'appelle d'abord verset (versus), et ensuite yoo (c). Et de là aussi le trope est appelé ceinture (zona), quæ convertitur ab umbilico ad umbilicum, eum circumeundo.

VIII. On peut aussi l'appeler autrement, parce que l'introït est la louange que l'Eglise donne à Dieu pour la conversion des Juifs. Le trope contient donc trois choses, savoir l'antienne, le verset et le Gloria. Et cela à cause des trois ordres des fidèles, qui, dans la langue hébraïque, sont désignés ainsi : les patriarches, les prophètes et les apôtres. L'introït ou l'antienne, c'est l'ordre des patriarches, le verset celui des prophètes, le Gloria celui des apôtres. La répétition de l'antienne, c'est l'identité et la confirmation de la prédication; comme si, en quelque sorte, le prophète avait prédit et l'apôtre évangélisé ce que longtemps auparavant le patriarche avait figuré par ses actions. Et, relativement à cette conversion, il faut

(c) Qui éveille, excite, anime, de ¿yɛipw.

aussi remarquer que les tropes solennels sont greffés en quelque chose sur l'introït, puisque les louanges qu'ils contiennent peuvent se souder à l'introït lui-même. Tpóños en grec se traduit par conversio en latin, comme on l'a dit plus haut.

CHAPITRE VI.

DE L'ARRIVÉE DU PRÊTRE ET DU PONTIFE A L'AUTEL,
ET DE LA PROCESSION.

I. Pendant qu'on chante l'introït, le pontife ou le prêtre, paré et orné des sacrés vêtements, sort de la sacristie (de sacra æde) et s'avance vers l'autel, pour marquer que le Christ, attente des nations, ayant tiré sa très-sainte chair de la chair sans corruption d'une vierge, sortit, pour venir dans le monde, de l'impénétrable demeure des cieux ou de sa secrète retraite, c'est-à-dire du sein virginal, comme un époux de son lit nuptial. Et l'évêque ou le prêtre s'avance de la sacristie à l'autel entre deux personnes, savoir: un prêtre et un diacre ; ce dernier est précédé du sous-diacre portant le livre des évangiles fermé. Devant lui marchent deux portes-cierges, précédés euxmêmes d'un clerc qui porte l'encensoir et l'encens. Enfin, l'évêque ou le prêtre, en arrivant à l'autel, ôte sa mitre, dit le Confiteor, ouvre le livre et le baise. Le prêtre 'ou l'évêque représente le grand-prêtre par excellence, qui est le Christ, dont l'Apôtre dit : « Le Christ, pontife des biens futurs, etc. » Le prêtre et le diacre qui l'accompagnent figurent la loi et les phètes, selon ce que le Seigneur lui-même établit dans la parabole du Samaritain blessé : « Un prêtre, dit-il, passa par le <«< chemin, et, ayant vu le blessé, il passa outre ; un lévite passa <«<et fit de même. » Moïse et Elie, pour figurer la loi et les prophètes, apparurent sur le Thabor, s'entretenant avec le

pro

Christ; et le prêtre et le diacre conduisent l'évêque, parce que la loi et les prophètes annoncèrent et promirent le Christ au monde. De là vient que Moïse dit : « Dieu vous suscitera un « prophète du milieu de vos frères, et vous l'écouterez comme << moi-même. » Et Isaïe : « Voici qu'un grand prophète vien<< dra, et il renouvellera Jérusalem. >>

II. L'évêque ou le prêtre, marchant entre les deux personnes susdites, symbolise le Christ entre l'Ancien et le Nouveau-Testament. Le Christ est, en effet, hautement annoncé au monde par les deux Testaments, par les prophètes et par les apôtres. Et comme le Christ, qui devait venir dans le monde, a envoyé devant lui les prophètes, les sages et les scribes; ainsi, pour tenir lieu des scribes, le pontife ou le prêtre est précédé du sous-diacre qui porte les Ecritures, et qui est apte (sapiens) à apprêter les vases sacrés pour la messe des dimanches. Parfois un archidiacre et un prêtre accompagnent le pontife, que précèdent immédiatement le diacre et le sous-diacre, symboles des apôtres et des disciples que le Christ envoya devant lui ; et encore chaque jour des prédicateurs et des évêques de l'Eglise sont envoyés pour préparer, dans un sens spirituel, la voie devant le Seigneur. Le sous-diacre qui précède le pontife marque encore saint Jean-Baptiste, qui, avec l'esprit et la vertu d'Élie, fut le précurseur destiné à préparer au Seigneur un peuple parfait ; et le sous-diacre porte devant le pontife le livre des évangiles, parce que Jean commença avant le Christ la prédication de l'Evangile en disant: «Faites pénitence, car « le royaume des cieux est proche. » Quant au diacre, il représente les prophètes qui annoncèrent la vie future, enseignée et promise par l'Evangile. L'évêque suit l'évangile pour marquer qu'il doit toujours y fixer ses yeux et l'avoir présent à son esprit; et on le porte devant lui, parce que c'est la doctrine de l'Evangile qui prépare la voie au Christ, qui est la vie.

III. On peut dire aussi que par le sous-diacre qui porte le livre des évangiles et par le diacre qui en est le hérault, sont

désignés les saints du Nouveau-Testament. Le livre des évangiles symbolise le Nouveau-Testament; les porte-cierges et les thuriféraires, les saints qui ont ouvert les voies au NouveauTestament; et les deux chandeliers, avec leurs cierges allumés, rappellent la loi et les prophètes, qui annonçaient le Christ, lumière du monde.

IV. Or, on ne doit pas sacrifier sans feu (Extra De celeb. miss., cap. Si), selon cette parole du Lévitique, chap. vii : « Le feu << brûlera toujours sur mon autel. » On a dit, dans la première partie, au chapitre des Peintures, ce que signifient et la lumière et les chandeliers. On porte les cierges sur des chandeliers, lesquels désignent un fondement, parce que la lumière des prédicateurs doit briller devant les hommes sur le fondement de l'Evangile. C'est donc par une magnifique raison que le diacre et le sous-diacre suivent les chandeliers qui précèdent l'évangile, parce que la loi et les prophètes précédèrent la loi de grâce. Dans certaines églises, il y a trois cierges, dont celui du milieu se rapporte à cette parole : « Partout où deux ou << trois personnes seront assemblées en mon nom, je serai au « milieu d'elles. » Dans d'autres églises, il y a sept cierges (4), parce que les sept dons du Saint-Esprit illuminent toute l'Eglise. Nous parlerons de cela ailleurs, à l'article de l'Evangile.

V. Le thuriféraire marche devant les porte-cierges et les autres, pour marquer que la mystique de l'encens est la même dans le Nouveau que dans l'Ancien-Testament, et que dans tous deux elle figure les saints. L'encensoir marque clairement le cœur humain, qui doit être ouvert par le haut pour recevoir, et fermé par le bas pour garder et retenir : il doit contenir le feu de la charité et l'encens de la dévotion, ou d'une très-suave oraison, ou des bons exemples qui tendent en haut, ce que marque la fumée odorante qui monte de l'encensoir. Or, de même que l'encens exhale un parfum suave dans le feu de l'encensoir et monte en haut, ainsi la bonne œuvre ou la prière qui procède de la charité embaume par-dessus tous les par

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