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nous représentons la marche faite par les disciples à la suite du Seigneur, non pas cependant qu'ils l'aient faite un dimanche, comme on l'a dit ci-dessus. En sortant et en rentrant, nous retournons en quelque sorte de Jérusalem à Jérusalem, comme ils firent, et nous suivons la croix, comme eux suivirent le Crucifié; et, quoiqu'ils revinrent sans Jésus, nous revenons pourtant avec la croix, parce qu'il a dit lui-même : « Je << suis avec vous jusqu'à la consommation du siècle. » Cette procession doit se faire avant qu'on dise tierce, comme on le dira dans la sixième partie, à l'article de l'Ascension.

XXI. Il ne faut pas non plus oublier de dire qu'aux processions des dimanches nous devons seulement chanter quelque chose du Nouveau-Testament, et saluer la Vierge, en chantant quelque chose qui ait particulièrement rapport à sa gloire. De là aussi s'est implantée l'habitude où l'on est de construire dans les cloîtres un oratoire de la Vierge, qu'on salue le premier dans la station, selon l'usage primitif.

XXII. Quoiqu'il soit dit que le Christ, en ressuscitant, apparut d'abord à Madeleine, cependant il est plus vrai de croire qu'il se montra à sa Mère avant toutes autres personnes ; mais il n'appartenait pas aux évangélistes de dire cela, parce que leur office était de produire des témoins de la résurrection, et qu'il ne convenait pas de produire une mère en témoignage pour son fils. Or donc, si les paroles des femmes étrangères paraissent un effet du délire aux incrédules, combien plus auraient-ils cru au délire d'une mère aimant tendrement son fils! Et l'Eglise romaine semble penser ainsi, car, le premier jour après la résurrection, savoir, le jour de Pâques, elle fait une station dans Sainte-Marie-Majeure, mettant ainsi en quelque sorte au premier rang Jérusalem, c'est-à-dire la Vierge, qui a vu la paix (c) avant les autres, et qui a eu les prémices de son allégresse. Et c'est pourquoi, dès le premier jour, nous avons

(c) Allusion au nom de Jérusalem, qui signifie vision de la paix.

recours à sa miséricorde, en allant à Sainte-Marie-Majeure ; de même, en son honneur, nous lui consacrons la première station aux processions des dimanches, afin qu'en la comblant de louanges et nous pressant à son oratoire, nous paraissions dire avec l'Epoux : « J'irai au mont qui produit la myrrhe « et à la colline qui porte l'encens. » Le mont, c'est cette chaste Vierge à laquelle son Fils ressuscité vint en lui apparaissant, et à qui nous allons en l'adorant. Mais il n'est pas nécessaire de dire: Quia nunquam disparuit, et quod semel melius est, etc.; mais on le dit ainsi à cause des ignorants, et seulement pour ceux qui sentent, mais qui ne comprennent pas. Enfin, il est à remarquer que, dans certaines églises, après la procession, tous les clercs viennent s'incliner devant le crucifix et lui dire «< Salut, notre Roi béni. » Et ceux qui ont porté le pluvial (d) ou autres vêtements de fêtes les déposent devant l'autel premièrement, pour montrer que les fils des Hébreux jetaient leurs vêtements par terre sur le chemin par où passait le Christ, dans l'entrée qu'il fit à Jérusalem; deuxièmement, pour montrer que ceux qui sont appelés à s'acquitter de l'office divin doivent rejeter loin de leur esprit toutes les superfluités de ce monde.

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CHAPITRE VII.

DE LA CONFESSION QUE L'ON DOIT FAIRE A LA MESSE,
OU DU CONFITEOR.

I. Le prêtre ou l'évêque, avant de monter les marches de l'autel et avant de se préparer à offrir le saint sacrifice, ren

(d) Sorte de chape. Anciennement, comme les processions qu'on faisait aux mémoires ou oratoires éloignés des églises étaient assez fréquentes, on se munissait d'un manteau que les anciens Sacramentaires et Rituels nomment pluviale, pluvial. C'était donc uniquement pour se garantir de la pluie. Par la suite, on employa à la confection de ce vêtement, qui, dans l'origine, était en étoffe grossière et forte, le tissu moelleux de la soie, orné de fleurs brochées ou brodées en couleurs ou en or, et parfois en or et en diverses nuances.

trant en lui-même, s'incline devant l'autel, pour symboliser l'abaissement du Christ, qui abaissa les cieux et descendit (Psal. XVII), pour se réduire à néant, en prenant la forme d'un esclave. Le prêtre considère alors que, comme le dit Salomon, le juste s'accuse lui-même le premier, et, confiant en cette parole de consolation du Prophète : « J'ai dit : Je déclarerai au « Seigneur et confesserai contre moi-même mon injustice; et << tu m'as aussitôt remis l'impiété de mon péché » (De pœn., dist. 1, Dixi), il se confesse de tous ses péchés en général avec les assistants. Il dit d'abord, à cet effet, comme l'a ordonné le pape Célestin (I, q. 1), un psaume qui se rapporte parfaitement à sa confession, et qui commence ainsi : « Juge-moi, << ô Dieu! etc.,» afin que, séparé de la race impie et délivré de l'homme inique, il puisse être trouvé digne de monter à l'autel. Il demande d'être délivré de la tentation et d'être illuminé de la grâce, comme on le voit dans ce même psaume. Il demande aussi à Dieu de lui donner ce qu'il va offrir, c'est-à-dire son Fils; car, s'il ne lui donnait pas une victime comme il en envoya une à Abraham, il n'aurait rien à lui présenter.

II. Il fait sa confession pour devenir plus pur et pour monter à l'autel sans souillure. Sur quoi il est à remarquer qu'il ne faut pas blesser les consciences des auditeurs (comme le font quelques-uns avec trop peu de soin), mais confesser ses péchés en général, parce que cet aveu n'est pas secret, mais manifeste et public, comme quand les prêtres disaient, dans le temple consacré à Dieu par Salomon : « Confessez le Seigneur, parce qu'il est bon, parce que sa miséricorde éclate dans tous les << siècles. » Alors une nuée remplit la maison du Seigneur et voila la face des prêtres, de telle manière qu'ils ne pouvaient se voir l'un l'autre. Et Salomon dit : « Le Seigneur a dit qu'il << habitait dans les nuées, et il l'a prouvé; car, sur le mont Si<< naï, il apparut dans une nuée; il marcha devant Israël dans << une nuée, et il passa dans une nuée devant Moïse, qui était « entré dans une caverne. >>

III. Nous nous frappons la poitrine lorsque nous confessons nos péchés, à l'exemple du publicain, qui frappait la sienne en disant : «< Seigneur, sois-moi propice, parce que je suis un pé«< cheur. » Dans l'action de se frapper la poitrine il y a trois choses: le coup, le son et le toucher, qui symbolisent ellesmêmes les trois qualités qui sont nécessaires pour avoir un vrai repentir, savoir : la contrition du cœur, la confession orale et les œuvres satisfactoires; car nous péchons de trois manières : de cœur, de bouche et d'action. Ensuite, le prêtre prie pour ceux qui l'entourent, en implorant le pardon de leurs péchés; car le Christ, en venant du sein de son Père au monde, et de celui d'une Vierge vers les patriarches, dont les soupirs multipliés l'appelaient ici-bas, entra à Jérusalem pour souffrir à notre intention. Il s'inclina sur la montagne des Oliviers, remettant à Dieu sa cause pour qu'il la défendît contre l'homme rusé et inique, et il se confessa à son Père, en disant : « Père du ciel, << je te confesse, etc. » Lui aussi, plein d'indulgence pour nous, il a pris et porté sur son propre corps le fardeau de nos péchés.

IV. C'est avec raison que, devant l'autel, le diacre met le manipule au pontife qui doit faire sa confession (a). Premièrement, pour marquer qu'il doit recevoir et administrer les charges temporelles qui lui sont accordées par une main étrangère,

(a) La Rubrique du Missel marque que l'évêque qui dit la messe prend le manipule après la formule: Indulgentiam, absolutionem, etc., qui termine le Confiteor du peuple. C'est un reste de l'ancien usage qui était observé non-seulement par les évêques, mais encore par les prêtres. La raison de cet usage est qu'autrefois les chasubles, n'étant pas échancrées comme à présent, elles couvraient tout le corps; et l'on allait ainsi à l'autel, tout le corps enveloppé comme dans un sac, sans que les bras parussent. Mais avant ou après le Confiteor (Ordo rom., xiv, p. 294 et 296 ), avant que de monter à l'autel, on retroussait la chasuble sur le haut des bras à l'évêque ou au prêtre, afin qu'il pût agir librement; et alors on lui mettait sur le bras gauche le manipule, qui aurait été inutile et embarrassant auparavant. Les évêques ont conservé cet usage. Il semble qu'ils pourraient prendre présentement le manipule, comme les prêtres, après l'aube et la ceinture, parce que toutes les chasubles sont également échancrées; mais lorsqu'ils officient pontificalement, le manipule pourrait s'embarrasser dans les manches de la tunique et de la dalmatique, qu'ils prennent alors avant que de revêtir la ehasuble.

comme celle du sous-diacre ou d'un autre, et non par sa propre main. Secondement, pour indiquer que la confession de bouche est insuffisante si elle n'est suivie du fruit des bonnes œuvres, que représente le peuple. Troisièmement, afin que, se voyant parer pendant la fonction la plus basse du ministère, il soit humble d'esprit. Le pontife ne met pas le manipule avant la chasuble, mais après, parce que le Christ, dont il offre le type, n'a pas recueilli les gerbes (manipulos), récompense de ses labeurs, que désigne le manipule (manipulus), avant d'avoir mené la vie du ciel que figure la chasuble, comme on l'a dit dans la troisième partie, à l'article de la Dalmatique. Le prêtre, au contraire, met le manipule avant la chasuble, parce qu'il ne peut atteindre la vie du ciel avant d'avoir joui du fruit des œuvres des saints. Le pontife, avant de monter à l'autel, reçoit le manipule, pour marquer que nous ne recevrons enfin la récompense réelle des bonnes œuvres que lorsque nous aurons paru devant le tribunal du juge éternel.

V. Le prêtre, pendant la récitation du Confiteor, et souvent pendant la célébration de la messe, joint ses mains, action qui est le symbole de la dévotion. Et, comme la dévotion est plus grande dans l'un et moindre dans l'autre, on n'a pas déterminé d'une manière certaine le nombre de fois qu'on doit joindre les mains. Les mains jointes signifient encore, de la part du prêtre, l'union et l'harmonie de tous les biens qui coulent de Dieu en lui. Et, parce que ces biens infinis peuvent procéder de Dieu de façons infinies et indéterminées, voilà pourquoi l'on n'a pas déterminé le nombre de fois que le prêtre doit joindre ses mains.

VI. Quant aux inclinaisons du prêtre pendant la célébration de la messe, elles sont restreintes à un nombre certain, d'après l'usage de quelques églises; car, régulièrement, le prêtre s'incline huit fois profondément devant l'autel, et treize fois légèrement sur l'autel même. Les huit profondes inclinaisons devant l'autel sont pour rendre grâces au Christ des huit choses

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