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principales qu'il fit avant son immolation, que le prêtre figure par la célébration de la messe. La première fut son admirable incarnation. La seconde, la vocation gratuite de ses disciples. La troisième, la défaite du démon dans les tentations. La quatrième, l'opération des miracles. La cinquième, la guérison des malades. La sixième, la résurrection des morts. La septième, la résolution de toutes les questions et de toutes les propositions par sa sagesse. La huitième, l'instruction des peuples, pour leur apprendre à faire leur salut. Tout ce qu'il fit avant son immolation paraît se rapporter à ces huit choses, selon [saint] Bernard.

VII. Pour ce qui est des treize moindres inclinaisons que le prêtre fait sur l'autel, elles se rapportent aux treize actions que le Christ fit sur l'autel de la croix, lorsqu'il en prit possession pour tout le temps de sa passion, qui commence à l'heure où il fut pris. La première, ce fut la douce réprimande qu'il adressa au traître, en lui disant : « Judas, tu trahis et tu livres le Fils « de l'homme par un baiser? » La seconde fut lorsqu'il se livra lui-même prisonnier, en disant aux soldats : « Qui cher<< chez-vous? Jésus de Nazareth. C'est moi. » La troisième fut sa réponse pleine de mansuétude aux faux témoins et aux rois. La quatrième, le support des crachats et des coups sans murmurer. La cinquième, en ce qu'il vit et qu'il entendit, sans se troubler lui-même et sans troubler les autres. La sixième, le pardon de la faute du disciple qui l'avait renié trois fois. Les sept autres sont énumérées par [saint] Ambroise, comme ayant été accomplies sur l'arbre de la croix. Ce saint docteur dit : «< L'auteur de la miséricorde, suspendu à la croix, « << y faisait le partage des charges et des offices; il léguait la << persécution à ses apôtres, la paix à ses disciples, son corps <«< aux Juifs, son esprit à son Père, un protecteur à la Vierge, <«<le paradis à un larron, et l'enfer à un pécheur. » Les baisers sont aussi fixés à un nombre réglé, comme on le dira à l'article de la quatrième particule du Canon.

CHAPITRE VIII.

DE LA BÉNÉDICTION DE L'ENCENS, ET DE LA GARNITURE
DE L'ENCENSOIR.

I. Le Confiteor étant achevé et l'absolution donnée, le pontife ou le prêtre, avant de dire: Deus, tu conversus, etc., bénit l'encens et le met dans l'encensoir qu'on lui présente, parce que le grand-prêtre de l'ancienne loi, couvert du sang des victimes, remplissait d'encens l'encensoir, afin que, pendant sa prière, la vapeur parfumée le couvrît d'un nuage, comme il a été dit dans la préface de cette partie. C'est aussi pour rappeler qu'un ange vint et se tint debout devant l'autel, portant en ses mains un encensoir d'or qu'il remplit du feu de l'autel, et il lui fut donné beaucoup d'encens, qui était le résultat des prières des saints. Cet ange, c'est le Christ; l'encensoir d'or, c'est son corps immaculé; l'autel, c'est l'Eglise; le feu, la charité; l'encens, la prière, selon cette parole du Prophète : « Que ma prière s'élève vers toi comme la fumée de l'encens. >> L'Ange, c'est-à-dire le Christ, est donc venu; il s'est tenu devant l'autel, c'est-à-dire en présence de l'Eglise, ayant un encensoir d'argent, c'est-à-dire un corps sans tache, plein de feu, c'est-à-dire de charité, et il a reçu beaucoup d'encens des fidèles, c'est-à-dire leurs prières, afin d'offrir, c'est-à-dire de faire valoir auprès de son Père les prières des saints.

II. Et remarque que le célébrant ne dit pas toutes les oraisons: le Christ, en effet, n'exauce pas toutes les prières; mais il en dit quelques-unes, savoir, de celles qui se rapportent au salut. D'où vient que Paul ayant demandé trois fois au Seigneur d'ôter de lui l'aiguillon de la chair, le Seigneur lui répondit : « Ma grâce te suffit; » car la vertu s'épure dans l'infirmité de

ce monde. Donc, l'évêque ou le prêtre met l'encens dans l'encensoir, parce que c'est le Christ qui inspire les prières à l'esprit, afin qu'il offre un encens d'odeur suave. Et le prêtre assistant offre l'encens à l'évêque, ou le diacre au prêtre, parce que l'ancienne loi a adopté ce précieux parfum, qu'il offre en odeur très-agréable au Très-Haut. Touchant ce parfum, le Seigneur dit, dans le chapitre xxx de l'Exode : « Vous n'en <«< composerez point de semblable pour votre usage, parce qu'il <«< est consacré au Seigneur, et l'homme, quel qu'il soit, qui en << fera de même pour avoir le plaisir d'en sentir l'odeur, périra << du milieu de son peuple. » Et sur cette parole il y en a qui ont dit que si, après l'offrande de l'encens bénit sur l'autel, l'encensoir passe aux mains des clercs ou des laïques, alors on doit le garnir d'encens non bénit et en parfumer ainsi tant les clercs que les laïques, le premier encens étant consacré au culte de latrie et le second au culte de dulie. Il est mieux cependant d'agir ainsi au point de vue de l'esprit que de la lettre, car la lettre tue et l'esprit vivifie. Et c'est pour la cause précitée qu'on ne fait pas respirer l'encens bénit dans l'église au fiancé et à la fiancée.

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III. La consomption et la consécration de l'encens marquent que le prêtre doit prier avec ardeur et dévotion. Or, l'encens a la vertu de monter, à cause de la légèreté de la fumée; il a celle de se durcir, à cause de sa nature; celle de se resserrer, à cause de sa résine; il a celle de conforter, à cause de son arôme ainsi, pendant que la prière monte dans le souvenir de Dieu, elle affermit l'ame en ce qui a rapport à la faute passée, dont elle lui vaut le pardon; elle la resserre en ce qui touche la facilité qu'elle a à le commettre en ce monde; elle la conforte pour la défense du moment. Nous avons aussi parlé de ces choses au chapitre de l'Arrivée du Pontife à l'autel, et nous en parlerons à l'article de l'Encensement. La navette (navicula) où l'on met l'encens marque que, par la prière, que symbolise l'encens, nous devons nous efforcer de naviguer

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sur la grande et vaste mer de ce monde, de manière à aborder à la céleste patrie. D'où vient qu'on lit dans les Proverbes ces paroles touchant la femme forte : « Elle est comme le vaisseau << d'un marchand qui apporte son pain de loin. » L'encensoir peut encore figurer le cœur de l'homme; le feu, la ferveur de la dévotion; l'encens, les prières que l'ange porte à Dieu. Les vaisseaux (vascula) qui reçoivent le feu, ce sont les enfants qui imitent le cœur de leur père par la piété et la bonté, et qui s'efforcent d'attirer dans leurs ames la flamme du sacrifice céleste qu'ils aperçoivent dans l'ame de leur prochain. Les instruments dont on se sert pour porter le feu à l'autel, ce sont les prédicateurs qui, par les exemples des saints, propagent le feu de la charité et portent dans les cœurs des fidèles les sentiments qui les leur font considérer comme un père regarde ses fils. On dira ce que signifie l'encensoir au chapitre de l'Encensement de l'autel.

CHAPITRE IX.

LE PRÊTRE BAISE L'AUTEL ET LE LIVRE.

I. Après avoir mis l'encens dans l'encensoir, le prêtre ou l'évêque, ayant dit Deus tu conversus, etc., baise l'autel consacré, pour marquer l'accord avec les Juifs et pour indiquer que le Christ, en venant à nous, s'est uni la sainte Eglise, selon cette parole du divin épithalame : « Qu'il me donne un baiser de sa «< bouche. » En effet, dans le baiser la bouche s'unit à la bouche, et dans le Christ non-seulement l'humanité est unie à la divinité, mais l'épouse est étroitement liée à l'époux, selon cette parole du Prophète : « Il m'a ornée d'une couronne << comme une fiancée, et, comme elle, il m'a parée de colliers. >> Quand le verset prophétique de l'introït est entonné par le

chantre, le prêtre, en montant à l'autel, le baise une seconde fois, parce que le Christ est venu au monde par le témoignage des prophètes et à la passion dont l'autel est le théâtre. Combien de fois baise-t-on l'autel en célébrant la messe, et sur quel endroit? Pourquoi y pose-t-on les mains, et pourquoi on imprime d'abord la figure de la croix aux places qu'on doit baiser? Autant de questions qui seront traitées à l'article de la quatrième partie du Canon. Ici, l'autel signifie le peuple juif.

II. Le livre des évangiles indique le peuple gentil, qui a cru par l'Evangile; voilà pourquoi l'évêque ou le prêtre baise l'évangile et l'autel, parce que le Christ a donné la paix au monde quand, devenu la pierre angulaire, il a fondu les deux peuples en un seul. On peut dire aussi que le sous-diacre offre à l'évêque ou au prêtre le livre des évangiles que l'on portait fermé à la procession. En arrivant à l'autel, le célébrant ouvre l'Evangile, pour montrer que personne n'est digne d'ouvrir le livre écrit au dedans et en dehors, scellé de sept sceaux, que le lion de la tribu de Juda, la clé de David; ce fut lui qui ouvrit le livre et brisa les sept sceaux. L'autel symbolise l'Eglise, selon cette parole de l'Exode : « Si tu me fais un autel de << pierre, tu ne le bâtiras point de pierres taillées. » Par la taille des pierres employées à la construction de l'autel, l'Eglise désigne et réprouve la division de ses fils; elle craint pour eux qu'ils ne soient divisés par les hérésies et les schismes. L'évêque ouvre donc le livre quand il arrive à l'autel, parce que, dès que le Christ eut rassemblé la primitive Eglise des Apôtres, en les enseignant et en leur prêchant, il leur révéla les mystères de l'Ecriture, en leur disant : « Il vous a été donné de connaî<< tre le mystère du royaume de Dieu; mais les autres ne l'ap<< prennent qu'en paraboles. » C'est pourquoi, après sa résurrection, & il leur ouvrit l'esprit, afin qu'ils comprissent les << Ecritures. » L'évêque fait bien plus encore et bien mieux, lorsqu'il ouvre le livre des évangiles, quoique le Christ ait

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