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éclairci les mystères des Écritures par le moyen de ses ministres. Le livre étant ouvert, il le baise à gauche, pour marquer que les prédicateurs ont réconcilié et offert les Gentils au Christ, car il ne les a pas prêchés par lui-même, quoiqu'il ait lui-même prêché la paix dans l'Evangile, en disant : « Je vous << doune ma paix, etc. » Et parce que le Christ, suspendu à la croix, a fait la paix, voilà pourquoi le célébrant, avant de passer au côté droit de l'autel, se signe du signe de la croix, parce que, comme dit l'Apôtre aux Éphésiens, « le Christ est notre « paix ; » de deux peuples il n'en a fait qu'un, en joignant ensemble deux murailles différentes, c'est-à-dire deux peuples étrangers l'un à l'autre. Ensuite le livre des évangiles est posé fermé sur l'autel, et cela représente Jérusalem, comme on le dira à l'article de l'Evangile.

III. Ensuite le pontife romain (et certains autres aussi) se retourne et donne un baiser au diacre, pour montrer que la paix dont nous parlons est arrivée à l'avénement du Christ et telle que les prophètes l'avaient promise. David s'écrie : « La « justice paraîtra de son temps avec une abondance de paix <«< qui durera autant que la lune. » Et un autre Prophète : « La paix régnera sur notre terre quand il sera venu. » C'est pourquoi, au moment de la naissance du Christ, la voix des anges entonna ce chant : « Et paix sur la terre aux hommes <«< qui veulent le bien. » Parfois le baiser signifie la paix, comme on le dira au chapitre du Baiser de paix. Le diacre, s'inclinant aussitôt, baise la poitrine du Pape, pour marquer que c'est par l'inspiration de Dieu que les prophètes ont prédit l'avénement de la paix. Et Jean, en dormant sur la poitrine du Seigneur, but à longs traits à la source de l'Evangile, qui réside dans la poitrine du Seigneur (XCIII d. Legimus).

IV. Dans quelques églises, l'évêque baise d'abord ses assistants, puis l'autel, ensuite l'Evangile, parce que le Christ a d'abord rapproché de sa personne les apôtres, puis les Juifs, ensuite les Gentils. Dans certains endroits encore, l'évêque

TOME II.

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apporte le baiser de paix aux chantres, accomplissant en quelque sorte à rebours cette parole: « Je vous donne ma paix, je << vous laisse la paix. » Il la donne à ceux qui sont présents, il la laisse à ceux qui sont absents. Les chantres ne disent pas le Gloria Patri avant d'avoir reçu le baiser de paix, parce que la foi en la Trinité n'a pas brillé avant que le Seigneur se fût incliné, qu'il nous eût réconciliés, et qu'il eût ordonné aux apôtres de prêcher la Trinité. C'est pourquoi l'évêque, après leur avoir donné le baiser de paix, leur fait signe de dire : « Gloire au << Père, et au Fils, et à l'Esprit saint, comme dans le principe, << maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi << soit-il.» Voici ce que le chantre annonce, c'est que les cœurs des pères pardonnent à leurs fils. Abraham vit trois anges et en adora un. Ainsi donc, nous, ses fils, nous devons croire à la Trinité dans l'unité. Après que la paix lui a été donnée, le chantre rend gloire à la sainte Trinité, comme s'il disait : << Rendons gloire à Dieu le Père, Fils et Esprit saint, parce « qu'il a daigné, dans les derniers temps, nous montrer la « paix qu'il avait prophétisée par la voix de ses saints pro<< phètes. >> Quand il dit : « Comme dans le principe, » les diacres s'avancent vers l'autel et reviennent de nouveau à l'évêque, ce qui figure que les apôtres se livrèrent à la mort pour se réunir au corps du Christ. Au commencement de la messe, les évêques se tiennent inclinés devant l'autel; mais, lorsque ce verset commence, ils se lèvent, parce que le chœur des saints martyrs, avant la dernière tribulation, était dans la vallée des larmes ; mais ensuite, couronnés par le martyre, ils se tiendront toujours debout, comme des hommes libres et pleins d'assurance devant le Seigneur. Le baiser donné, les diacres prient de nouveau le pontife, comme s'ils lui disaient : « Seigneur, << apprends-nous à prier. »

V. Dans certaines églises aussi, les diacres, deux à deux, baisent les côtés de l'autel intérieurement ou alternativement, parce que le Seigneur envoya les apôtres prêcher deux par

deux, en leur disant : « En quelque maison que vous entriez, « dites: Paix à cette maison. » Et ils revinrent trouver le Christ, comme les diacres l'évêque.

CHAPITRE X.

LE CÉLÉBRANT ENCENSE L'AUTEL (6).

I. Le baiser de paix donné, l'évêque ou le prêtre, recevant l'encensoir des mains du diacre, encense l'autel consacré, parce que le Christ, qui a pris un corps par la génération des prophètes, et qui est né, selon la chair, du sang et de la race de David, embrasse l'Eglise dans ses prières, selon celle qu'il fait dans l'Evangile : « Père saint, c'est pour eux que je prie, <«<et pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui doi<< vent croire par leur parole. » Quand le diacre reprend l'encensoir pour encenser l'évêque ou le prêtre, il nous apprend, dans le sens moral, que si nous voulons offrir dignement l'encens de la prière, nous devons prendre l'encensoir de l'incarnation, car, sans la foi au Médiateur, les hommes ne peuvent plaire à Dieu. Et, selon sa promesse même, s'ils demandent quelque chose avec foi, en priant, ils le recevront. L'encensoir symbolise donc le Verbe incarné.

II. Car, de même que dans l'encensoir la partie supérieure et la partie inférieure sont unies par trois petites chaînes,

III. Ainsi dans le Christ il y a trois anneaux qui rattachent entre elles la divinité et l'humanité, la chair et l'ame, en unissant l'humanité à la chair, la divinité à l'ame. Il y en a qui indiquent un quatrième anneau, qui est celui de la divinité jointe à un être composé à la fois d'une ame et de chair; d'où vient que quelques encensoirs ont quatre chaînettes. Moïse parle aussi de cet encensoir à Aaron d'une manière spéciale : << Prends l'encensoir et du feu sur l'autel, puis tu jetteras des

<< sus de l'encens. » Il y a encore une autre considération à faire relativement à l'encensoir, comme nous en avons touché un mot dans le chapitre de l'Arrivée du Pontife à l'autel.

IV. L'évêque ou le prêtre encense une seconde fois l'autel déjà encensé, pour montrer que le Christ est en même temps autel et hostie, pontife et prêtre; c'est à lui qu'on offre le sacrifice, parce qu'on l'adore, non-seulement en tant que Dieu, mais aussi en tant qu'homme. C'est pourquoi, dans certaines églises, après avoir encensé le pontife, le diacre encense tout le tour de l'autel, ce qui a fait dire au Psalmiste: « Seigneur, << j'entourerai ton autel. » L'encensoir d'or signifie la sagesse, parce que tous les trésors de la sagesse de Dieu furent cachés dans le Christ. De là vient que l'ange se tint debout auprès de l'autel, ayant un encensoir d'or, et qu'on lui donna de l'encens pour le garnir; c'est-à-dire que le Christ, par sa résurrection, a pris pouvoir de la chair. L'argent signifie la chair du Christ, pure de toute faute, et brillante de chasteté ; le cuivre, sa fragilité et sa nature mortelle; le fer, la force qui l'a fait ressusciter. Si l'encensoir a quatre chaînettes, il démontre que le Christ est composé de quatre éléments ou orné de quatre vertus, qui sont : la justice, la prudence, la force et la tempérance. La cinquième chaînette, qui passe au milieu des autres, désigne l'ame qui, pendant trois jours, se sépara de la chair. Si l'encensoir a trois chaînettes, il figure l'ame, la chair et le Verbe unis en une seule personne. La quatrième chaînette, qui sert de séparation, est la puissance qui a été donnée au Christ de donner sa vie pour ses brebis. Si l'encensoir n'a qu'une chaînette, il marque que seul le Christ est né d'une vierge, et que seul il n'a pas été soumis à l'esclavage de la mort. L'anneau, auquel se rattachent toutes ces chaînettes, c'est la divinité du Christ, qu'aucune limite ne clot, qui contient et qui opère toutes choses.

V. En outre de la raison mystique, on encense aussi l'autel pour en écarter toute la malice des démons. Car on croit que lafumée de l'encens a le pouvoir de mettre en fuite les dé

mons. D'où vient que, quand Tobie interrogea l'Ange pour connaître combien de vertus curatives il y avait dans le poisson qu'il lui avait ordonné de conserver, l'Ange lui répondit: << Si tu mets sur les charbons une partie de son cœur, la fumée << qui en sort chasse toutes sortes de démons. >>

VI. Le pape Sother (xxIII d. Sacratas) défendit aux religieuses d'encenser le tour de l'autel.

CHAPITRE XI.

COMMENT L'ÉVÈQUE OU LE PRÊTRE ET SES MINISTRES DOIVENT SE TENIR DEVANT L'AUTEL.

I. Après avoir encensé l'autel, l'évêque ou le prêtre passe au côté droit de l'autel : là, il récite en union avec ses assistants tout ce qui a rapport à cette partie de l'office de la messe, et il dit le Kyrie eleison. Ce passage du milieu de l'autel au côté droit signifie le passage du Christ à la vie éternelle, de la passion par la résurrection. En allant de gauche à droite, le célébrant imite le Christ entrant dans le monde en effet, le Christ a atteint le côté gauche lorsqu'il a pris la vie du temps, et il a passé à droite quand il éleva son corps jusqu'à la droite de Dieu.

II. Ce mouvement du célébrant, qui lui fait gagner la droite, signifie encore que l'Emmanuel promis dans l'ancienne loi vint d'abord aux Juifs avant d'aller aux Gentils. Les Juifs alors étaient à droite, à cause de la loi, et les Gentils en quelque sorte à gauche, parce qu'ils adoraient les idoles. Donc, le prêtre, orné des sacrés vêtements, symbolise le Christ revêtu de la chair de notre humanité; son arrivée à l'autel marque que le Christ est venu des cieux vers son peuple pour le sauver. Lorsque le célébrant passe à droite, il marque que le Christ, en ve

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