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d'un côté à l'autre de l'autel, ils le suivent par derrière, pour montrer que l'admonition du Seigneur s'est accomplie, lorsqu'il dit : «< Celui qui me sert doit me suivre, etc. » Les assistants de l'évêque ont toujours les yeux fixés avec sollicitude sur tous ses mouvements, pour montrer que les fidèles, bien que vivant de la vie de ce monde,. tendent cependant toujours à la vie éternelle en la compagnie du Christ. Dans certaines églises, lorsque l'évêque se tourne vers le peuple, ils se tournent aussi vers le peuple, et se retournent en même temps que l'évêque du côté de l'autel. Car le Christ, pendant sa vie mortelle, quittait la prière pour la prédication, et parfois la prédication pour la prière, ce que figure l'action de se tourner vers le peuple et de se retourner vers l'autel. En quoi le Christ doit être surtout imité par les prédicateurs, que designent avec raison les assistants de l'évêque.

VIII. Le pape Anaclet (De cons., dist. 1, Episcopus) ordonna que l'évêque, lorsqu'il offrirait le saint sacrifice, aurait pour témoins les diacres, qu'on appelle ses yeux, les sous-diacres et autres assistants. Et il voulut que tous, revêtus des vêtements sacrés, se tinssent de front devant et derrière lui, et qu'il eût un prêtre de chaque côté, c'est-à-dire à droite et à gauche; que tous eussent le cœur contrit, l'esprit humble, le visage incliné, et qu'ils le gardassent des malveillants, et qu'ils prêtassent leur concours au saint sacrifice. Et, selon le pape Lucius (De consec., dist. 1, Jubemus), les assistants n'abandonneront pas l'évêque, parce qu'à cause des malveillants il faut qu'il reçoive un bon témoignage de la part de ceux qui sont dehors. Il fut encore établi que le célébrant aurait derrière lui un aide et un consolateur, comme on l'a dit dans la préface de cette partie. Et c'est pourquoi, dans certaines églises, quelques diacres se tiennent debout derrière l'évêque, dans l'attitude de la prière, pour le suivre jusqu'à la mort et pour passer avec lui à la vie éternelle. Cependant, le plus grand nombre des assistants demeure à droite de l'autel, et la moindre partie

à gauche, parce que l'Eglise demande deux bénédictions, la bénédiction temporelle et la bénédiction éternelle, afin que nous passions par les biens de ce monde de telle façon que nous ne perdions pas ceux de l'éternité. En outre, les susdits assistants, qui se tiennent derrière l'évêque et la tête inclinée, restent dans cette position jusqu'à la fin de l'oraison dominicale, et représentent ces apôtres qui, pendant la passion du Seigneur, oppressés par une grande tristesse, n'osaient pas se lever de terre pour confesser qu'ils étaient les disciples du Christ. Cependant ils étaient couchés sur la figure de la foi. Ensuite, les assistants se relèvent, comme on le dira à l'article de la deuxième partie du Canon, aux mots : Nobis quoque peccatoribus. Les assistants figurent encore à nos yeux le chœur des saints martyrs qui demeureront dans cette vallée de larmes jusqu'au moment de la dernière tribulation. Puis, les assistants se lèvent, parce qu'après avoir rendu témoignage, les martyrs se relèvent couronnés, c'est-à-dire à l'abri de toute persécution. Les assistants qui se tiennent la face inclinée représentent les femmes qui, la tête baissée, se rendirent du cénacle au tombeau, emportées dans leur course par l'ardeur de leur amour pour le Christ.

IX. Le prêtre assistant, pendant les instants de repos, met le missel sur un coussin moelleux, pour montrer que le cœur du chrétien doit être dévoué et tendre, et que pour recevoir facilement les divines impressions il doit se mettre sous le joug du Seigneur et des préceptes du ciel, selon cette parole du Sage: « Que ton cœur reçoive mes paroles, etc.; » afin que l'esprit du Seigneur repose en lui. On parlera encore de ce coussin (pulvinar) à l'article de l'Evangile.

CHAPITRE XII.

DU KYRIE ELEISON (7).

I. Enfin, le passage de l'évêque ou du prêtre à la droite de l'autel signifie que le temps de la plénitude et l'année de la bonté sont arrivés, comme l'avait prédit le Psalmiste: «< Tu te «<lèveras, Seigneur, et tu auras pitié de Sion. » Et, comme le temps de la miséricorde est venu, le chœur loue et invoque à juste titre la Trinité, en répétant trois fois, pour chacune de ses personnes, Kyrie, eleison. Et l'on dit le Kyrie eleison après l'introït, parce que, avant de faire toute autre prière, il est nécessaire que le prêtre implore la miséricorde du Seigneur. Or, Kyrie, eleison, en grec, veut dire en latin : Seigneur, aie pitié ; car Kyrie veut dire Seigneur, et eleison, aie pitié par conséquent, Christe, eleison, signifie Christ, aie pitié. D'où vient que le Prophète dit : « Aie pitié de nous, car nous t'atten<<< dons. >>

II. On dit Kyrie eleison neuf fois : premièrement, pour que le genre humain, réparé par un homme, soit associé aux neuf ordres des anges; deuxièmement, pour que l'assemblée des fidèles (ecclesia) arrive à jouir de la compagnie des neuf ordres des anges; troisièmement, contre neuf espèces de péchés.

III. Il y a le péché originel, le véniel et le mortel. Puis le péché de pensée, de parole et d'action. Enfin, le péché de fragilité, de simplicité et de malignité : péché de fragilité par faiblesse, de simplicité par ignorance, de malignité par envie. Pécher ainsi, c'est pécher contre le Père, contre le Fils, contre l'Esprit saint. Voilà pourquoi encore on dit trois fois Kyrie eleison au Père, trois fois Christe eleison au Fils, et trois fois

Kyrie eleison à l'Esprit saint; au Père et à l'Esprit on donne le même titre, parce que tous deux sont d'une même nature; mais le Fils en reçoit un autre, parce que le Fils, tout en ayant la même nature qu'eux, en a encore une autre, comme un géant né de deux substances. Voilà pourquoi on dit trois fois la même invocation au Père, au Fils et à l'Esprit saint, pour marquer l'union du Père avec le Fils, du Fils avec le Père, et de l'Esprit avec les deux. On parlera de cela dans la cinquième partie, au chapitre de Prime. Et au milieu de ces neuf invocations on change Kyrie en Christe, pour marquer qu'il y a deux natures dans le Christ. Trois fois Kyrie eleison, multiplié par trois, signifie les prières des Pères de l'Ancien-Testament, qui s'étaient multipliées à un tel point que la grâce de la souveraine Trinité les associa, par l'avénement du Christ, aux neuf légions des anges.

IV. Or, l'efficacité de ces mots est grande. Car on lit que le bienheureux Basile ayant crié : Kyrie, eleison, les portes de l'église de Ticina, ou Pavie, s'ouvrirent toutes seules. On dit encore que le bienheureux Geminianos ayant crié Kyrie, eleison, mit cinq rois en fuite. Cela vient peut-être de ce que cette parole a un autre sens que celui de Seigneur, aie pitié, mais que nous ignorons. Dans certaines églises, aussitôt après le dernier Kyrie eleison on ajoute emas, mot grec qui en latin veut dire nous. Et le sens de Kyrie, eleison emas, est : Puissance divine, aie pitié de nous. Le bienheureux Grégoire établit le chant neuf fois répété du Kyrie eleison par le clergé seulement et à la messe où tout le peuple assisterait. Le Kyrie, chez les Grecs, était chanté, dans l'origine, par le clergé et le peuple à la fois. Ce fut le pape Sylvestre qui emprunta le Kyrie eleison aux Grecs.

CHAPITRE XIII.

DU GLORIA IN EXCELSIS (8).

I. Aussitôt que le Kyrie eleison est dit, le prêtre ou le pontife, d'après la règle du pape Télesphore, commence le Gloria in excelsis Deo, qu'on entendit chanter par les anges, comme on le lit dans l'évangile de [saint] Luc. Cet hymne des anges rend témoignage à la nativité du Christ, par rapport au temps. Le prêtre, le premier, l'entonne seul, parce qu'il représente l'Ange du grand Conseil. Car ce fut cet ange seul, dont le prêtre reproduit le type, qui annonça le premier la naissance du Sauveur, comme on lit dans [saint] Luc: « Voici que je << vous annonce une grande joie pour tout le peuple c'est qu'aujourd'hui il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le << Seigneur. » Et le prêtre, en entonnant ce cantique, se tient au milieu de l'autel, pour nous rappeler que pendant que le silence dominait sur toute la nature, au milieu du monde, c'est-à-dire pour le salut des hommes, naquit le Messie que les prophètes avaient prédit. Cette position du prêtre représente encore celle de l'Ange lorsqu'il annonça la nativité du Christ aux bergers; et, en commençant le Gloria in excelsis, le prêtre élève les mains pour les raisons que nous dirons à la fin du chapitre suivant. En commençant cet hymne, il se tourne aussi vers l'orient, autant parce que l'Ange vint de l'orient à Bethléem, que parce que nous avons coutume d'adorer le Seigneur du côté de l'orient. Troisièmement, en commençant le Gloria le prêtre se tient au milieu de l'autel pour marquer que le Christ fut médiateur entre nous et Dieu (x dist.), et c'est par sa médiation que nous avons fait la paix avec Dieu. Le chœur, qui répond en chantant, représente cette multitude

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